Accueil🇫🇷Chercher

Henri Ier de Bourgogne

Eudes, plus tard Henri dit Henri le Grand (~948 - ), est duc de Bourgogne, comte d'Autun, d'Avallon et d'Auxerre ; il est suzerain des comtes de Chalon, de Tonnerre, de Beaune et probablement des comtes de Mâcon et d'Oscheret[1].

Eudes de Bourgogne puis
Henri Ier de Bourgogne
Titre Duc de Bourgogne, Comte d'Autun, d'Avallon et de Beaune
(965 - 1002)
Prédécesseur Otton de Bourgogne
Successeur Otte-Guillaume de Bourgogne
Biographie
Surnom Henri le Grand
Naissance ~948
Décès
Père Hugues le Grand, duc de France
Mère Hedwige de Saxe (922-965)
Conjoint 1) (973) Gerberge (en) (~947- † 987/991)
2) Gersende de Gascogne
Enfants adopté : Otte-Guillaume
(par concubine) Eudes de Beaune
(par concubine) Henri
Alliés frère de Hugues Capet roi des Francs (987-996) et d'Otton duc de Bourgogne ;

beau-frère de Frédéric Ier, comte de Bar et duc de Haute-Lotharingie ; et de Richard Ier, duc de Normandie ;
petit fils d'Henri Ier l'Oiseleur, empereur germanique ;
oncle de Robert le Pieux, fils d'Hugues Capet et roi des Francs (996-1031).

Famille

Prénommé Eudes à sa naissance, il est le plus jeune fils d'Hugues le Grand duc des Francs et de sa troisième femme Hedwige de Saxe (922-965), fille de l'empereur germanique Henri Ier l'Oiseleur[2].

Il a pour frères et sœurs :

et par Hedwige de Saxe :

Il est l'oncle de Robert le Pieux, fils d'Hugues Capet et roi des Francs de 996 à 1031. Il est aussi le demi-frère de Héribert, évêque d'Auxerre, fils illégitime de Hugues le Grand et de sa maîtresse Raingarde (qui devient peut-être ensuite la femme d'Ansoud le Riche)[2], et de Jean, qui en 996 prend la succession de Héribert à l'évêché d'Auxerre.

Biographie

D'abord prénommé Eudes, il est clerc lorsque son frère aîné Otton, duc de Bourgogne, meurt en 965. Avec l'approbation du roi Lothaire, les comtes bourguignons le choisissent comme duc et il prend alors le nom d'Henri. Dans les actes locaux le concernant, il est souvent appelé Eudes-Henri (comme en témoigne l'exemple ci-après), double prénom retenu par ses contemporains, mais dans les actes royaux, les clercs le nomment Henri, duc de Bourgogne.

En 990 Foucher, prieur du prieuré Saint-Léger près de Pontarlier, porte plainte contre l'abbé Guillaume de Volpiano de l'abbaye Saint-Bénigne de Dijon au sujet du bois de Haute-Serve à Cessey-sur-Tille ; sa plainte s'adresse à Eudes-Henri, duc de Bourgogne et avoué de Saint-Léger, Otte-Guillaume de Bourgogne, comte de Mâcon et de Bourgogne et avoué de Saint-Bénigne, et Brunon de Roucy, évêque de Langres. Les parties sont invitées à procéder à la vue du bois, en présence du comte Richard de Dijon, et de plusieurs nobles, chargés de trancher le débat. Ceux-ci prescrivent un combat singulier. Au jour fixé, le prieur de Saint-Bénigne comparaît mais son adversaire se dérobe[3].

Eudes-Henri aime voir l'ordre régner dans les établissements religieux. Son demi-frère Héribert est évêque d'Auxerre ; mais c'est Eudes-Henri qui demande à saint Mayeul, abbé de Cluny et ami personnel de leur frère Hugues Capet, de faire restaurer la règle de saint Benoît à l'abbaye Saint-Germain[4]. Mayeul vient en personne pour ce faire et, une fois ceci accompli, y installe Heldric comme abbé pour lui succéder. Héribert et son demi-frère Eudes-Henri sont particulièrement attentifs et généreux envers les besoins de l'abbaye et de son abbé Heldric[5]. Sur la demande de Gersende, seconde femme d'Eudes-Henri depuis 992, ce dernier obtient que Heldric réforme le monastère de Saint-Léger de Champeaux[6].

Il assiste le à l'abbaye Saint-Marcel-lès-Chalon à une grande cérémonie au cours de laquelle Hugues Ier de Chalon, comte de Chalon et évêque d'Auxerre, fait don de Paray-le-Monial à l'abbé de Cluny Odilon de Mercœur. Leur neveu Robert le Pieux, roi de France depuis 996 et de nombreux seigneurs du duché de Bourgogne y sont également présents[7].

Il meurt en 1002[8], au château de Pouilly-sur-Saône ("Castrum Pulliacum super Ararim") selon Rodulfus Glaber qui indique également qu'il est enterré à Auxerre en octobre. La date du pour sa mort est donnée par le nécrologe de la cathédrale d'Auxerre[1].

Mariages, descendance

Il Ă©pouse :

  1. Vers 973, Gerberge (~947 - † un entre 987 et 991), veuve depuis 971 de l'ex-roi d'Italie Adalbert mort à Autun, où le couple est venu chercher refuge ; elle est accompagnée de son fils du premier lit, Otte-Guillaume. Adopté par Eudes-Henri, Otte-Guillaume deviendra par la suite comte de Bourgogne et de Mâcon. La date de naissance de Gerberge (en) est extrapolée d'après celle de son fils Otte-Guillaume (né quant à lui vers 960/962). Gerberge est fille de la comtesse ou du comte de Chalon(-sur-Saône), sur la base de la Vita[9] de Hugues comte de Chalon et évêque d'Auxerre, qui mentionne la sœur (non nommée) de Hugues mariée au duc de Bourgogne - ce dernier étant le plus vraisemblablement le duc Eudes-Henri. D'autres sources[10] mentionnent que Hugues de Chalon est le frère (ou demi-frère) de Gerberge ou qu'il est l’oncle de son fils Otte-Guillaume[note 1]. La date de mort de Gerberge mariée à Eudes-Henri n'est pas connue précisément mais se situe entre 987 et 992. Elle est encore vivante en 987 (année du couronnement de son beau-frère Hugues Capet) : cette année-là elle assiste à Nevers à la clôture d'un acte par Roclen évêque de Nevers, en compagnie de son fils Otte-Guillaume, de son beau-frère Héribert évêque d'Auxerre, et de Landry; principal seigneur nivernais[11] ; et elle est vraisemblablement décédée avant 992, année où Eudes-Henri est accompagné de sa seconde épouse.
  2. Avant juin 992, Gersende de Gascogne (Garlindis)[1], fille de Guillaume Sanche, duc de Vasconie, et d'Urraca Garcez de Navarre-Pampelune ; répudiée avant le [12]. D'après Gui de Munois abbé de Saint-Germain d'Auxerre au XIIIe siècle, Gersende enjoint à son époux Eudes-Henri de requérir d'Helduin, abbé de Saint-Germain, qu'il réforme le monastère de Saint-Léger de Champeaux[6].

Il n'a pas d'enfant de ses deux femmes, mais adopte Otte-Guillaume fils de sa première femme Gerberge et de l'ex-roi d'Italie, et futur comte de Bourgogne et de Mâcon.
On attribue à Eudes-Henri au moins une et peut-être deux paternités illégitimes par mère(s) inconnue(s)[1] :

  • Eudes de Beaune († apr. ), vicomte de Beaune, d'oĂą descend la lignĂ©e des vicomtes de Beaune (selon AlbĂ©ric de Trois-Fontaines)[note 2] ;
  • Henri de Vergy († av. 1023), lignĂ©e hypothĂ©tique robertienne de la famille de Vergy. Cette paternitĂ© pour Henri de Vergy fils supposĂ© de Eudes-Henri est suggĂ©rĂ©e par Jean Richard qui se base sur le transfert de la seigneurie de Vergy, de Humbert (~1000- nov. 1060) fils de Henri de Vergy Ă  Jean de Beaune († apr. 1053) fils de Eudes de Beaune. Selon Richard ce transfert indique une relation de famille proche et il pense que ces deux personnes sont cousins au premier degrĂ©. Mais Jean a acquis Vergy plusieurs annĂ©es avant la mort de Humbert, ce qui suggère un Ă©change ou une vente plutĂ´t qu'un hĂ©ritage ; par ailleurs l'hĂ©ritier naturel de Vergy aurait Ă©tĂ© Geoffroy comte de Mâcon, fils d’Élisabeth sĹ“ur de Humbert[1] - [13].

Ascendance

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean Lebeuf (abbĂ©), Ambroise Challe et Maximilien Quantin, MĂ©moires concernant l’histoire ecclĂ©siastique et civile d’Auxerre : continuĂ©s jusqu'Ă  nos jours avec addition de nouvelles preuves et annotations, vol. 1, , 544 p. (lire en ligne). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean Lebeuf (abbĂ©), MĂ©moires concernant l’histoire ecclĂ©siastique et civile d’Auxerre..., vol. 2, Auxerre, Perriquet, , 923 p. (lire en ligne). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Christian Settipani, La prĂ©histoire des CapĂ©tiens : 481-987, Villeneuve-d'Ascq, P. Van Kerrebrouck, , 545 p. (ISBN 2-9501509-3-4).

Lien externe

Notes et références

Notes

  1. Quatre points mettent fortement en doute la filiation de Gerberge avec Lambert comte de Chalon. Ils étaient listés sur le site Medlands en 2021 avant mise à jour, voir (en) « Gerberge de Chalon », dans « Burgundy duchy - Beaune & Chalon », ch. 2 : « Chalon-sur-Saône », section A : « Comtes de Chalon 863-876, 950/960-1039 », sur Medlands (consulté le ).
    • Premier point : Ă  la mort en 1039 du comte-Ă©vĂŞque Hugues le supposĂ© frère de Gerberge, le comtĂ© de Chalon va aux enfants de Mathilde la plus jeune sĹ“ur de Hugues - et non aux descendants de Gerberge, qui - si Gerberge Ă©tait bien la sĹ“ur de Hugues et donc aĂ®nĂ©e de Mathilde - auraient dĂ» en hĂ©riter. Ceci d'autant plus que parmi les descendants de Gerberge sont les puissants comtes palatins de Bourgogne, qui n'auraient pas manquĂ© l'occasion de faire connaĂ®tre leurs droits afin d'acquĂ©rir un comtĂ© de plus.
    • Deuxième point : d'après la date supposĂ©e de la naissance de son fils Otto-Guillaume (en 960 ou 962), le premier mariage de Gerberge a vraisemblablement lieu alors que son mari Adalbert et son beau-père sont encore rois d'Italie. Or ils sont en butte aux attaques d'Otto roi de Germanie, et sont donc Ă  la recherche d'alliĂ©s assez puissants pour aider Ă  contrecarrer ce personnage ; le mariage est l'un des moyens classiques pour acquĂ©rir de telles alliances et il est donc d'autant moins probable que le co-roi d'Italie se soit alliĂ© aux relativement obscurs comtes de Chalon.
    • Troisième point : après la mort en 978 de Lambert comte de Chalon, sa veuve se remarie avec Geoffroy Ier comte d'Anjou, qui prend le contrĂ´le du comtĂ© de Chalon. Or aucune trace n'a Ă©tĂ© trouvĂ©e d'une quelconque rĂ©action de la part de Eudes-Henri duc de Bourgogne, face Ă  cette main-mise sur Chalon - ce qui aurait Ă©tĂ© sa rĂ©action normale si sa femme Gerberge Ă©tait la fille de Lambert de Chalon.
    • Quatrième point : sa date de naissance estimĂ©e pose de sĂ©rieux problèmes chronologiques si elle est la fille d’AdĂ©laĂŻde, et du comte Lambert.
    Pour les quatre points ci-dessus, la page Gerberge sur Medlands a été mise à jour en janvier 2022 en prenant en compte les nouvelles hypothèses apportées par Raphaël Bijard, « La construction de la Bourgogne Robertienne (936 - 1031) », sur Academia, , p. 37-43.
  2. Le 25 août 1005, sur les interventions de Othon-Guillaume de Mâcon et de Gautier évêque d'Autun, Robert le Pieux, qui assiège Avallon, signe à la demande de Eudes vicomte de Beaune, une charte qui confirme la donation de divers biens à l'abbaye Saint-Bénigne de Dijon. Voir Urbain Plancher, Histoire générale et particulière de Bourgogne, vol. 1, p. 255.

Références

  1. (en) Charles Cawley, « Eudes (~948-15 oct. 1002) », dans « Burgundy duchy – Beaune & Chalon », ch. 1 : « Beaune », sur Medlands - Foundation for Medieval Genealogy (consulté le ).
  2. (en) Charles Cawley, « Hugues le Grand », dans « Burgundy duchy - Dukes of Burgundy », ch. 4 : « Dukes of Burgundy (Capet) [956]-1361 », sur Medlands (consulté le ).
  3. Chevrier et Chaume, Chartes et documents de Saint-Bénigne de Dijon, no 215, p. 17 (990-1002) cité par Yvonne Bonger, Recherches sur les cours laïques du XIe au XIIIe siècle, éd.Harmattan, 2012, p. 71-72/318.p.
  4. Lebeuf 1848, p. 244, vol. 1.
  5. Lebeuf 1848, p. 245, vol. 1.
  6. Lebeuf 1743, p. 53, vol. 2.
  7. Cartulaire de Paray, acte n° 213 ; Cartulaire de Cluny, acte n°2484.
  8. La Chronique de l'abbaye Saint-Bénigne (ou chronique d'Albéric de Trois-Fontaines) donne 1002 pour année de sa mort, ainsi que Rodulfus Glaber qui indique "la troisième année du millénaire" (qui est 1002 et non pas 1003). Voir Eudes-Henri Ier de Bourgogne, sur Medlands.
  9. Chapitre 49 de la Geste des Évêques d'Auxerre.
  10. En plus de la vie de Hugues dans la Geste des Évêques d'Auxerre , il y a le récit de Raoul Glaber (Livre II, chapitre 82) et le Cartulaire de Saint-Bénigne de Dijon, p. 163.
  11. Lebeuf 1743, p. 51, vol. 2, (d'après le Cartulaire de Saint-Cyr de Nevers, acte n°23).
  12. (en) Charles Cawley, « Guillaume Sancho († 23 déc. ~996) », dans « Gascony », ch. 1 : « Dukes and counts of Gascony [760]-1039 », sur Medlands (consulté le ).
  13. (en) Charles Cawley, « Seigneurs de Vergy », dans « Burgundy Duchy – Beaune and Chalon », ch. 1 : « Beaune », sur Medlands (consulté le ).
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.