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Henri François Potier de La Germondaye

Henri François Potier de La Germondaye, ou Pothier de La Germondaye, né le à Dinan, mort le à Rennes, est un magistrat et jurisconsulte français.

Henri François Potier de La Germondaye
Naissance
Ă  Dinan
Décès (à 67 ans)
Ă  Rennes
Activité principale
Avocat au Parlement
Substitut du procureur général au Parlement de Bretagne
Auteur
Langue d’écriture français
Genres
Ouvrages juridiques

Ĺ’uvres principales

  • Introduction au gouvernement des paroisses, suivant la jurisprudence du Parlement de Bretagne (1771)

Il est surtout connu pour ses ouvrages juridiques sur les institutions ecclésiastiques, l'administration des paroisses, le droit coutumier breton, et la jurisprudence du Parlement de Bretagne. Avocat au parlement puis magistrat, il devient substitut à Rennes ; sous la Révolution, il redevient avocat, et prend la défense de Jean-Baptiste Gresseau en 1791.

Biographie

L'Introduction au gouvernement des paroisses est son ouvrage le plus apprécié.

Henri François Potier de La Germondaye est le fils de François Julien Potier, conseiller du roi, alloué du roi, lieutenant-général de la juridiction de Dinan, et de Marie-Anne Jourdain, dame du Parc[1].

Avocat puis magistrat

Potier de La Germondaye fait ses études juridiques et devient docteur en droit des facultés de Rennes[2], et avocat au Parlement. Il est ensuite substitut du procureur général au Parlement de Bretagne[1] - [2].

Jurisconsulte

La Germondaye est connu essentiellement comme jurisconsulte et auteur d'ouvrages « estimés » sur les institutions ecclésiastiques et la jurisprudence du Parlement de Bretagne, notamment par application du droit coutumier régional[1].

Son livre qui a le plus de succès est l'Introduction au gouvernement des paroisses, suivant la jurisprudence du Parlement de Bretagne. Il le publie en 1771, et prĂ©pare une autre Ă©dition en 1787[3]. Toullier explique ce succès par le fait que cet ouvrage s'attache prĂ©cisĂ©ment et particulièrement Ă  la Bretagne, alors que ses concurrents sont plus gĂ©nĂ©ralistes[4]. Th. Hamon en parle comme d'un « ouvrage original Â» et très pratique pour « toutes les personnes impliquĂ©es dans l'administration des paroisses, notamment de campagne Â»[5]. Christian Kermoal montre que dans cet ouvrage « cĂ©lèbre Â», La Germondaye a voulu supplĂ©er selon lui Ă  la faible instruction de la paysannerie, et qu'il est encore plein des prĂ©jugĂ©s de l'Ancien RĂ©gime[6].

Plusieurs de ses ouvrages sont plusieurs fois réédités. Ils servent pour leur intérêt juridique jusqu'au XIXe siècle, et sont utilisés jusqu'au XXIe siècle pour leur intérêt historique. Ils sont cités dans plusieurs cours de droit et traités de jurisprudence. Ainsi, le Traité du gouvernement des paroisses de 1839 par G. L. J. Carré s'y réfère en large part, le droit coutumier étant encore valable dans les cas où les nouvelles lois ne sont pas explicites ; le même auteur estime que l'ouvrage de La Germondaye sur le gouvernement des paroisses est l'un des trois ouvrages de référence dont il a l'ambition de prendre la suite[7].

Les ouvrages de La Germondaye sont encore cités aux XXe et XXIe siècles par des historiens des religions qui les utilisent comme base documentaire avec leurs commentaires sur les institutions ecclésiastiques et sur les arrêts juridiques[8]. Ils sont également mis à profit par des historiens régionaux[9].

Redevenu avocat

En 1788, La Germondaye est qualifié d'ancien substitut[7]. Il est redevenu avocat à cette époque.

La Germondaye est maintenu noble en 1788 ; ses armes sont de gueules à la fasce d'argent accompagnée de trois croisettes de même[10].

Au début de la Révolution française, il est un des signataires les plus remarqués[11] d'un mémoire appuyant les revendications du Tiers et l'égale répartition des charges, mais visant aussi à concilier les opinions des trois ordres sur la procédure de vote, en préconisant le vote par ordre en matière d'impôt, et le vote par tête pour toutes les autres affaires[11].

Il reçoit en 1790 une pension de 1 000 livres sur le TrĂ©sor royal, en « rĂ©compense de ses services en qualitĂ© de ci-devant substitut du procureur gĂ©nĂ©ral au Parlement de Bretagne »[12]. En 1791, Potier ci-devant de La Germondaye est un des avocats dĂ©fenseurs du religieux Jean-Baptiste Gresseau qui traite d'apostasie le serment civique[13].

La Germondaye est mort en 1797 Ă  Rennes, selon Levot[1].

Famille

Henri Potier de La Germondaye épouse Renée Rose Piolaine de La Bretonnière.

  • Ils ont huit enfants :
    • RenĂ©e Rose Virginie Potier de La Germondaye (1761‑1828), Ă©pouse de Jean Louis Corentin Le Baron (1750‑an XIV), procureur gĂ©nĂ©ral. Ils sont les grands-parents de l'Ă©crivain Paul FĂ©val (1816-1887).
    • Emmanuel Michel Jean Potier de La Germondaye (1763‑1814), bĂ©nĂ©dictin, qui Ă©migre aux Antilles.
    • Rose Jeanne RenĂ©e Potier de La Germondaye (1764‑1839) Ă©pouse de Louis Marie Mathieu SĂ©vène (1757‑1827), avocat au Parlement. Ils ont plusieurs enfants, dont Louise SĂ©vène qui Ă©pouse Antoine-Élie Lamblardie (1784-1842), ingĂ©nieur, inspecteur gĂ©nĂ©ral des Ponts et chaussĂ©es, directeur des travaux maritimes.
    • Marie Anne Françoise Potier de La Germondaye (1766‑1833), Ă©pouse de Joseph RenĂ© Jean de Poillève de La GuĂ©rinais (1760‑1830).
    • François Marie Potier de La Germondaye (1767‑1819), qui Ă©pouse EugĂ©nie Marguerite Genard ou Jenar (1783‑1845).
    • Josèphe RenĂ©e Potier de La Germondaye (1769‑), qui Ă©pouse Guillaume Louis de Jolivel (1750‑).
    • Malo Guillaume Potier de La Germondaye (v.1773‑1782)
    • Euphrosine Françoise Potier de La Germondaye (1775‑1846), qui Ă©pouse Paul Marie de Deschamps de La Porte (1765‑).

Ĺ’uvres

  • Introduction au gouvernement des paroisses, suivant la jurisprudence du Parlement de Bretagne, Rennes, 1771, in-12 ; rĂ©Ă©d. Saint-Malo et Rennes, L.H. Hovins et E.G. Blouet, 1777, in-12, XII-514 pages ; nouvelle Ă©dition, 1787 ; rĂ©Ă©d. Rennes, veuve de François Vatar, 1788, in-12 [lire en ligne].
  • Recueil d'arrĂŞts rendus au Parlement de Bretagne, depuis la Saint Martin 1767 jusqu'au mois de , sur plusieurs questions de droit et de coutume, matières criminelles, bĂ©nĂ©ficiales et de gruerie, Rennes, veuve de François Vatar, et Paris, 1775, in-12.
  • Recueil d'arrĂŞts du Parlement de Bretagne, rendus de 1770 Ă  1777, s.d. [1777], in-12.
  • Recueil des arrĂŞts de règlement du Parlement de Bretagne, concernant les paroisses, nouvelle Ă©dition, Rennes, Vatar, 1777, 2 vol. in-8 ; a eu huit Ă©ditions selon Rodolphe Dareste[14].
  • Introduction au gouvernement des mariages, suivant la jurisprudence du Parlement de Bretagne, Saint-Malo, Rennes et Paris, 1777, in-12.
  • Divers mĂ©moires et factum, notamment pour la dĂ©fense de J.-B. Gresseau[13].

Bibliographie

  • « Potier de La Germondaye (Henri-François)  », dans Prosper Jean Levot, Biographie bretonne, t. 2 K-Z, Vannes, Cauderan, (lire en ligne), p. 650.
  • « Potier de La Germondaye », dans Joseph-Marie QuĂ©rard, La France littĂ©raire: ou Dictionnaire bibliographique des savants..., Paris, Firmin Didot père et fils, (lire en ligne), p. 295.
  • Dictionnaire historique des juristes français, Paris, PUF, (ISBN 978-2-13-056495-9).
  • « Potier de La Germondaye », dans Miorcec de Kerdanet, Notices chronologiques sur les thĂ©ologiens, jurisconsultes etc. de la Bretagne, Brest, G.M.F. Michel, (lire en ligne), p. 404.
  • « Potier de La Germondaye », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabĂ©tique de la vie publique et privĂ©e de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littĂ©rateurs français ou Ă©trangers, 2e Ă©dition, 1843-1865 [dĂ©tail de l’édition] (lire en ligne).
  • Guillaume Louis Julien CarrĂ©, TraitĂ© du gouvernement des paroisses, Paris, Delmotte, (lire en ligne).
  • « Potier de La Germondaye », dans Biographie universelle ou Dictionnaire de tous les hommes..., vol. 16, Bruxelles, Ode, (lire en ligne)
  • Edmond BirĂ©, Portraits littĂ©raires, Vitte, , p. 194-195.
  • Pol Potier de Courcy, Nobiliaire et armorial de Bretagne, t. 2, (lire en ligne), p. 290.

Notes et références

  1. Levot 1857, p. 650.
  2. Quérard 1835, p. 295.
  3. Miorcec de Kerdanet 1818, p. 404
  4. Charles Bonaventure Marie Toullier, Martin Jouaust, Le droit civil français, suivant l'ordre du code, Paris, Renouard, 1835, tome 16, p. xl [lire en ligne].
  5. Dictionnaire historique des juristes français, Paris, PUF, 2007
  6. Christian Kermoal, Les Notables du Trégor, Rennes, Presses universitaires de Rennes, (lire en ligne), p. 11-17 (Introduction, § 2, 3 et 10).
  7. Carré 1839, p. 2 de la préface.
  8. Rosie Simon-Sandras, Les curés à la fin de l'Ancien Régime, Presses universitaires de France, 1988, p. 1, 6, 34, 57, 78, 134... ; Roger Dupuy, Pouvoir local et révolution, 1780-1850 : la frontière intérieure, Presses universitaires de Rennes, 1995, p. 95-96, 104... ; Gabriel Le Bras, L'Église et le village, Flammarion, 1976, p. 94, 155, 156, 283 ; Charles Berthelot Du Chesnay, Les prêtres séculiers en Haute-Bretagne au XVIIIe siècle, Presses universitaires de Rennes, 1984, p. 24, 267, 307, 357, 379... ; Stéphane Gomis, Les “enfants prêtres”, 2006, p. 233.
  9. Voir par exemple Christian Kermoal, Les notables du Trégor, Rennes, 2002, qui le cite à une trentaine de pages ; Roger Leprohon, Vie et mort des Bretons sous Louis XIV, Bibliophiles de Bretagne, 1984, p. 13, 44, 75, 93... ; Christian Bougeard, Philippe Jarnoux, Elites et notables en Bretagne de l'ancien régime à nos jours : actes du colloque (1997-1998), Université de Bretagne occidentale, 1999, p. 32, 33, 84, 93, 94 ; Stéphane Gomis, « Délimitation de paroisses et identité paroissiale sous l'Ancien Régime. L'exemple du diocèse de Clermont », dans Jean-Luc Fray et Céline Pérol (dir.), L'historien en quête d'espaces, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, coll. « Histoires croisées », (ISBN 2-84516-255-3), p. 410.
  10. Potier de Courcy 1862, p. 290 (tome 2).
  11. Le barreau du Parlement de Bretagne, 1553-1790, Paris, A. Picard, (lire en ligne), p. 296-297.
  12. État Nominatif des pensions sur Le Trésor Royal, volume 2, Paris, Imprimerie nationale, 1790, p. 490.
  13. BNF, DĂ©fense de J.-B. Gresseau.
  14. Rodolphe Dareste, Revue historique de droit français et étranger, Sirey, 1894, p. 132.

Voir aussi

Articles connexes

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