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Henri Drouilh

Henri Drouilh, né le à Panama City et mort pour la France[1] le au large de l'Angleterre, est un militaire français, compagnon de la Libération. Bigor puis aviateur vétéran de la Première Guerre mondiale, il s'engage dans les Forces françaises libres en 1940 et combat aux côtés du colonel Leclerc. Chargé ensuite des opérations aériennes clandestines au-dessus de la France occupée pour le compte des services secrets de la France libre, il meurt dans un accident aérien au retour d'une mission.

Biographie

Jeunesse et engagement

Henri Drouilh naît le à Panama City d'un père français, ingénieur dans les travaux publics et d'une mère américaine[2]. Il passe une partie de son enfance en Allemagne et en Angleterre où il est en pension[3]. Il effectue ses études secondaires à Bordeaux puis deux années de classes préparatoires avant de partir pour l'Indochine où il travaille sous les ordres de son père[4]. Omis de la classe 1911 puis dispensé, Henri Drouilh est finalement incorporé le au 5e régiment d'artillerie coloniale (5e RAC)[5].

Première guerre mondiale

Toujours en poste au 5e RAC au début de la Première Guerre mondiale, il fait campagne au Tonkin jusqu'au puis, désireux de combattre en métropole, il embarque à destination de la France et, après un mois de mer, rejoint les rangs du 3e régiment d'artillerie coloniale le [5]. Le , il est dirigé vers l'aviation et intègre l'école d'aviation d'Étampes le [5]. Après avoir obtenu son brevet de pilote, il est promu caporal et rejoint l'escadrille des Cigognes dont il intègre la SPA 103 de René Fonck[4]. Titulaire de quatre victoires aériennes et blessé deux fois, il est notamment cité à l'ordre de la 1re armée et à l'ordre de l'aéronautique de la 5e armée[5]. Il est démobilisé le avec le grade d'adjudant de réserve[3] - [5].

Entre-deux-guerre

Après la guerre, il continue à piloter dans le civil en parallèle de sa carrière d'ingénieur mécanicien dans l'industrie des huiles et du pétrole[2]. Installé en Afrique en 1937, il travaille au Gabon où il participe à l'implantation d'installations frigorifiques[4] - [5].

Seconde Guerre mondiale

Le , l'adjudant-chef Drouilh est mobilisé et affecté au bataillon de l'air no 214 à Bangui en Oubangui-Chari[3] - [5]. Après l'armistice du 22 juin 1940, refusant la défaite, il s'enfuit vers la colonie britannique du Nigeria et s'engage dans les forces françaises libres[2]. Les 26 et , il fait partie de la vingtaine d'hommes accompagnant le colonel Leclerc pour obtenir le ralliement du Cameroun à la France libre[4]. Il est ensuite engagé dans la campagne du Gabon avant d'être blessé le dans un crash d'avion au cours duquel il sauve la vie de son coéquipier en marchant huit jours dans la jungle pour trouver du secours[4]. Promu sous-lieutenant, il fait partie de la colonne Leclerc lorsque celle-ci remporte la bataille de Koufra au début de l'année 1941[4]. À l'été de cette même année, il participe à la campagne de Syrie à l'issue de laquelle il intègre les forces aériennes françaises libres (FAFL)[4]. D'abord pilote sur les liaisons aériennes du Moyen-Orient au départ de Damas, il fait ensuite un court passage à l'état-major des FAFL à Rayack, au Liban avant d'être affecté à l'escadrille Nancy du groupe de bombardement Lorraine jusqu'en [4].

Promu lieutenant, il quitte le Moyen-Orient pour l'Angleterre où il travaille à nouveau à l'état-major des FAFL[3]. En , Henri Drouilh est détaché au bureau central de renseignements et d'action (BCRA) où il met en place et dirige une section chargée de l'organisation des opérations aériennes clandestines en France[3]. De mars à , cette section assure le parachutage de 57 agents alliés et réalise une cinquantaine d'atterrissages au cours desquels sont infiltrés 140 agents tandis que 235 sont exfiltrés[4]. Henri Drouilh participe lui-même à plusieurs de ces actions[2].

Dans la nuit du 16 au , au retour d'une mission de parachutage, son bombardier Halifax est pris dans le mauvais temps et s'écrase dans la Manche au large des côte de l'Essex[4]. Mort dans le crash, le lieutenant Henri Drouilh est inhumé au Cimetière de Brookwood, près de Londres[2].

Décorations


Références

  1. « Henri Drouilh », sur Mémoire des Hommes
  2. « Biographie - Ordre National de la Libération »
  3. Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, (ISBN 2-262-01606-2)
  4. Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 2-356-39033-2)
  5. « Registre matricule Henri Drouilh - D4R1 1614-6001 », sur Archives de Paris

Bibliographie

  • Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
  • Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 2-356-39033-2).
  • François Marcot, Dictionnaire historique de la résistance, Robert Laffont, (ISBN 2-221-09997-4).
  • François Marcot, Mémorial des Compagnons 1940-1945 : Compagnons morts entre le 18 juin 1940 et le 8 mai 1945, Imprimerie nationale, (ISBN 2-221-09997-4).
  • François Broche, L'épopée de la France libre : 1940-1946, Pygmalion, (ISBN 2-857-04633-2).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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