Henri Aubin
Henri Emmanuel Marie Aubin (Angoulême, - La Garde, [1]) est un psychiatre français, médecin-commandant des troupes coloniales, directeur de l’hôpital psychiatrique d'Oran. Élève d’Antoine Porot, représentant de la médecine coloniale, il fut un pionnier de l'ethnopsychiatrie française, fournissant des contributions notables sur la divination, la magie et le primitivisme. Il appartient à un courant de la psychiatrie représentative d'une époque où une approche raciste imposait la séparation entre population métropolitaine et « indigènes ».
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(Ă 84 ans) La Garde (Var) |
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Biographie
Sous la conduite d'Antoine Porot, Henri Aubin a d'abord contribué aux travaux de l'ethnopsychiatrie, dans un contexte de domination coloniale. Dans une approche imposant le traitement différencié des patients d'origine métropolitaine par rapport aux patients autochtones, ses écrits de l'époque sont depuis considérés comme relevant d'un racisme scientifique[2] - [3].
Il s'est aussi intéressé au phénomène de possession au sens anthropologique, envisagée comme une forme de délire au cours duquel le malade se croit habité par un être surnaturel, contrôlant ses mouvements et ses paroles[4], et de l'exorcisme.
Dans l’étude de la sorcellerie, son apport sera de refuser la médicalisation de ceux qui étaient considérés comme des « groupes sociaux inadaptés », mais au contraire de les accepter comme croyances religieuses[5].
En 1956, il fonde une clinique de psychiatrie infantile dans sa propriété du château de Solliès-Pont.
Sa contribution au "Manuel alphabétique de psychiatrie" d'Antoine Porot (1952) concerne, entre autres, les articles sur la "divination", la "magie", la "possession" et le "primitivisme". Il réfère ses travaux à ceux d'auteurs tels que Dublineau (rêves, pressentiments et intuitions délirantes), Heuyer et Lamache (divination de la pensée), Piaget (la magie chez l'enfant), Seglas, Collomb et J. Lhermitte (possession), Mana (notion d'une force occulte), Jung ("processus archaïques"), Pierson ("paléophrénie réactionnelle"), Lévy Bruhl, Blondel, Piaget (ces trois derniers auteurs ayant, selon lui, "commis des erreurs" dans l'utilisation du "concept de mentalité primitive"), Kardiner, Linton et Marg. Mead (par leurs "recherches nouvelles issues d'observations de première main").
La 5e édition du "Manuel de psychiatrie" d'A. Porot est parue aux Presses Universitaires de France, remaniée et mise à jour, en 1975 (c'est de cette dernière édition que sont issues les précisions apportées dans le paragraphe précédent).
Ĺ’uvres
- Henri Aubin, Essai d’explication sociologique du délire d’indignité, (lire en ligne) ; Extrait des comptes-rendus du Congrès des médecins aliénistes et neurologistes, XLVe session, Niort (21-)
- L'Homme et la Magie, Desclée de Brouwer, 1952.
- (Le Pr Aubin Ă©tait aussi artiste peintre amateur 66.67.)
- Le dessin de l’enfant inadapté, significations et structures, Privat, 1970.
- Art et Magie chez l'enfant, Privat, 1971.
- Les psychoses de l'enfant, 1975.
- Les univers parallèles, 1982.
Notes et références
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Antoine Porot, Manuel alphabétique de psychiatrie, Paris, Presses Universitaires de France, , 680 p., p. 398, 515, 516.
- Stéphane Cacheux, Paroles de possédés, , 122 p.
- Hervé Guillemain, « Le reste de l’Histoire. La croyance aux sorts dans l’hôpital psychiatrique du XXe siècle », Médecine et religion, no 19,‎ , p. 175-186 (lire en ligne, consulté le )
- Olivier Le Cour Grandmaison, La République impériale : Politique et racisme d'État, , 408 p. (lire en ligne).
Liens externes
- LDH-Toulon, « La psychiatrie coloniale au service des théories raciales », sur ldh-toulon.net, LDH-Toulon, (consulté le )