Hengameh Golestan
Hengameh Golestan est une photographe engagée iranienne née en 1952 à Téhéran.
Elle est considérée une photographes pionnière d'Iran, et est aujourd'hui particulièrement connue pour ses clichés de la Révolution iranienne.
Biographie
Née en 1952 à Téhéran en Iran[1], c'est là qu'elle a commencé à pratiquer la photographie, dès l'âge de 18 ans[1]. À cette époque, les femmes photographes étaient peu nombreuses en Iran. La photographie n’était pas perçue comme une véritable profession, et même considérée comme une chose « étrange » à faire pour les femmes[2].
Hengameh Golestan a majoritairement été formée par son rôle d'assistante de son mari photojournaliste, Kaveh Golestan[3], avec qui elle s'est mariée en 1975[4].
Elle a également étudié la photographie au London College of Printing en 1988[5]. Dès 1970, elle a commencé à photographier la vie quotidienne domestique à Téhéran, prenant comme sujets principaux les femmes et les enfants, car ils incarnaient les catégories les moins visibles de la société[6].
En 1979, alors qu'elle a 27 ans, la Révolution iranienne se déclenche, et son œuvre s'axe vers une photographie documentaire de ces mouvements sociaux.
Ses photographies des événements de 1979 sont principalement centrées autour des réactions féminines. Le 8 mars 1979, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes et à la suite de la décision du nouveau gouvernement islamique rendant le hijab obligatoire, elle documente la protestation des plus de cent mille femmes rassemblées à Téhéran[7].
Elle photographie des groupes de femmes de toutes les professions et classes sociales[6] - [8], défilant dans les rues de Téhéran, tête nue dans la rue, le poing levé. C'est de cette période que date sa collection « Witness 1979 », emblématique de son œuvre[7]. Elle qualifie d'ailleurs cette période révolutionnaire comme « le meilleur moment de ma vie »[1].
N’ayant pas été autorisée à se rendre sur les lignes de front de la guerre Iran-Irak dans les années 1980, elle s’est tournée vers la documentation de la vie de village au Kurdistan et dans d’autres zones rurales[9].
En 1984, elle a déménagé à Londres, où elle a vécu pendant une vingtaine d'années près de la galerie The Showroom, près de l’Edgware Road, avec son mari et son fils, Mehrak Golestan[1]. Hengameh Golestan a commencé à exposer ses œuvres photographiques à l’échelle internationale en 1995. Aujourd'hui, elle a été exposée en Iran, en Allemagne, en Turquie, en France, au Royaume-Uni et en Syrie[5]. Hengameh Golestan est considérée une photographes pionnière d'Iran[6] - [10] -
Expositions
Liste non exhaustive
- France : Paris Photo 2013[8]
- Angleterre : « Hengameh Golestan: Witness 1979 », The Showroom, 4-27 septembre 2015, Londres[8] - [11]
Références
- Lucy Davis, « Witness to revolution: the women of Iran 1979 » [archive du ], sur The Telegraph, (consulté le )
- Yildiz Duygu, « Hengameh Golestan: photographing women in Tehran, 1979 », sur The Region, (consulté le )
- « Sisyphe - Iran - Le dernier jour où les femmes ont pu se promener tête nue », sur sisyphe.org (consulté le )
- Andrew Roth, « Kaveh Golestan, Prizewinning photojournalist documented the Iranian revolution », sur The Guardian, (consulté le )
- « Hengameh Golestan », sur The British Museum (consulté le )
- Luce Lebart et Marie Robert, Une histoire mondiale des femmes photographes, Éditions Textuel, , 387 p.
- (en) « Hengameh Golestan’s best photograph: Iranian women rebel against the 1979 hijab law », sur the Guardian, (consulté le )
- « Hengameh Golestan: Witness 1979 », sur The Showroom (consulté le )
- « My Iran: Six Women Photographers, Hengameh Golestan », sur Smithsonian’s National Museum of Asian Art (consulté le )
- (en-US) « 'My Iran' Spotlights 6 Women Photographers Telling the Story of Their Country », (consulté le )
- « Photographie : femmes iraniennes contre le port du voile en 1979 », sur euronews, (consulté le )