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Helen Levine

Helen (nĂ©e Zivian) Levine (–) est une travailleuse sociale et militante fĂ©ministe canadienne. Elle enseigne au sein de l’École de service social (School of Social Work) de l'UniversitĂ© Carleton. En , elle reçoit le Prix du Gouverneur gĂ©nĂ©ral en commĂ©moration de l’affaire « personne » pour avoir fait progresser l’égalitĂ© des femmes au Canada[1].

Helen Levine
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Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  95 ans)
Ottawa
Nationalité
Activité
Militante pour les droits des femmes
Autres informations
Distinctions
Archives conservées par
Archives et collections spéciales, BibliothÚque Morisset, Université d'Ottawa (d)

Biographie

NĂ©e Ă  Ottawa de Rebecca (nĂ©e Yaffe) et d'Isaac Zivian, Helen Zivian frĂ©quente l’UniversitĂ© Queen's, puis l'UniversitĂ© de Toronto oĂč elle Ă©tudie en travail social. À Toronto, elle rencontre un militant syndical, Gilbert Levine (1924-2009) et l’épouse en 1947[2]. Le couple a deux filles : Ruthie Tamara et Karen Levine.

InstallĂ©e avec sa famille Ă  Ottawa, elle y Ă©lĂšve ses deux filles et travaille Ă  temps partiel pour divers organismes sociaux, tels que la SociĂ©tĂ© de l’aide Ă  l’enfance d'Ottawa[3]. Dans le documentaire de l'Office national du film du Canada, Motherland : Tales of Wonder, Helen Levine rĂ©vĂšle sa profonde frustration face aux attentes de la sociĂ©tĂ© Ă  l'Ă©gard des mĂšres : « J'ai juste pris pour acquis que ce serait le seul but de ma vie. Mon mari assurerait notre subsistance et je resterais Ă  la maison toute ma vie »[4]

Sentant ses propres espoirs et rĂȘves engloutis par les devoirs de la maternitĂ©, elle tombe en dĂ©pression et est hospitalisĂ©e en 1970[5]. Cette hospitalisation renforce l'engagement fĂ©ministe d'Helen Levine. Elle critique alors les professions d'aide conventionnelles et plaide pour une approche fĂ©ministe en matiĂšre d’intervention sociale[6].

À son retour chez elle, elle dĂ©cide de s’impliquer diffĂ©remment dans sa vie familiale et professionnelle. « Je ne pouvais pas ĂȘtre la femme de maison ou l'assistante
 Je ne pouvais pas revenir Ă  l'idĂ©e que mon existence n'avait pas d'importance »[7]. En 1974, Helen Levine est embauchĂ©e par l'École de service social de l'UniversitĂ© Carleton pour enseigner en Ă©tudes des femmes[8]. L'École adopte dans ces annĂ©es une approche plus radicale dans l’analyse structurelle du travail social examinant les institutions, telles que le patriarcat et ses consĂ©quences sur les inĂ©galitĂ©s et les problĂšmes sociaux[9]. Helen Levine est l'une des premiĂšres enseignantes Ă  introduire des perspectives fĂ©ministes au sein du programme d’études. « J'ai eu la chance et la tĂąche de devoir produire du matĂ©riel pĂ©dagogique qui devait promouvoir la prise de conscience des problĂ©matiques fĂ©minines Ă  l'Ă©cole »[10]. Elle y dispense son premier cours « Status of women » (le statut des femmes), qui deviendra par la suite « Women and Welfare » (les femmes et la politique sociale), puis enseignera le « Feminist counselling » (le conseil fĂ©ministe)[11].

Helen Levine publie de nombreux articles. Elle y prĂ©sente une analyse critique des thĂ©ories et pratiques en cours dans les annĂ©es 70 et 80, en matiĂšre de thĂ©rapie et d’intervention sociale. Elle y propose l'adoption de perspectives fĂ©ministes pour une approche alternative auprĂšs des femmes. Selon la professeure Joan Gilroy « le travail de Helen a permis aux travailleurs sociaux de changer de point de vue et de commencer Ă  analyser ces phĂ©nomĂšnes — les violences faites aux femmes, l'inceste, le viol, les agressions sexuelles — et le tissu social dans une perspective plus large d'inĂ©galitĂ©s sociales »[5].

AprĂšs sa retraite de l'UniversitĂ© Carleton en 1988, Helen Levine continue d'intervenir comme soutien dans des organismes impliquĂ©s dans l'intervention sociale auprĂšs des femmes, et dispense des ateliers et des confĂ©rences. Elle s’est davantage engagĂ©e pour la dĂ©fense des droits des femmes ĂągĂ©es, en co-fondant un groupe pour les femmes ĂągĂ©es, The Crones. Elle a Ă©galement Ă©tĂ© bĂ©nĂ©vole pour la Older Women's League (OWL)[5]. Elle participe Ă  la mise en place de la Maison Interval d’Ottawa, le premier refuge de la ville pour les femmes ayant subi des violences[5].

De 2001 à 2002, Helen Levine et son amie Oonagh Berry décident de mener un projet de correspondance. Toutes les deux semaines, elles s'échangent des lettres qui témoignent de leur expérience familiale et professionnelle, de politique, de maternité, de vieillissement et de créativité. Le fruit de cette correspondance est publié en 2005 par Second Story Press sous le titre Between Friends : one year in letters[12].

Helen Levine est décédée à Ottawa, à l'ùge de 95 ans, d'une mort médicalement assistée[3].

Les archives personnelles d’Helen Levine furent dĂ©posĂ©es en 2019 aux Archives et collection spĂ©ciales de l'UniversitĂ© d’Ottawa[13].

Distinctions

En , elle a été l'une des six femmes au Canada à recevoir le prix du Gouverneur général en commémoration de l'affaire « personne » pour sa contribution à l'amélioration du statut des femmes canadiennes[1].

Bibliographie

  • (en) Levine H., Schneider F., « Fanning Fires: Women’s Studies in a School of Social Work », dans Minds of Our Own. Inventing Feminist Scholarship and Women’s Studies in Canada and Quebec, 1966-1976, Robbins W., Luxton M., Eichler M., Descarries F. (Eds.), Wilfrid Laurier University Press,
  • (en) Levine H., Berry O., Betweens Friends: A year in letters, Toronto, Second Story Press,
  • (en) « Feminist Counselling: A Woman centered approach », dans Carver V., Ponee C. (Ed.), Women, work and wellness, Toronto, Addiction Research Foundation of Ontario,
  • (en) « The Personal is Political: Feminism and the Helping Professions », dans Finn G., Miles A. (Eds.), Feminism in Canada: From Pressure to Politics, Black Rose Books,
  • (en) Levine H., Estable A., « The Power Politics of Motherhood: A Feminist Critique of Theory and Practice », Occasional Paper,‎
  • (en) « Feminist counselling: A look at new possibilities », Social Worker,‎
  • (en) « On Women and on one woman », dans MacLennan A. (Ed.), Women: Their use of alcohol and other legal drugs, Toronto, Addiction Research Foundation of Ontario,

Notes et références

  1. (en) Levine H., Schneider F., « Fanning Fires: Women’s Studies in a School of Social Work », dans Robbins W., Luxton M., Eichler M., Descarries F. (Eds.), Minds of Our Own. Inventing Feminist Scholarship and Women’s Studies in Canada and Quebec, 1966-1976, Wilfrid Laurier University Press, (lire en ligne)
  2. Stinson, A Tribute to Gilbert Levine, 176-177.
  3. (en) Crawford B., « Feminist, activist, ukulele player: Ottawa’s Helen Levine lived and died ‘on her own terms’ », Ottawa Citizen,‎ (lire en ligne)
  4. Helen Levine interviewée par Helen Klodawsky, dans le documentaire Motherland: Tales of Wonder (1994).
  5. Crawford B., Op. cit.
  6. (en) Estable and Levine, The Power Politics of Motherhood: A Feminist Critique of Theory and Practice, Ottawa, Centre for Social Welfare Studies, Carleton University,
  7. Helen Levine interviewée par Helen Klodawsky, Op cit.
  8. Levine H., Schneider F., p. 54.
  9. Lundy, Social Work, Social Justice & Human Rights, p. 66-67.
  10. Levine H., Schneider F., p. 55.
  11. Lundy, p. 66-67.
  12. (en-US) « Helen Levine 1923-2018 », sur Second Story Press (consulté le )
  13. « Helen Levine fonds - University of Ottawa - Archives and Special Collections », sur biblio.uottawa.ca (consulté le )

Liens externes

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