Heinrich von Sybel

Heinrich von Sybel est issu d'une famille de pasteurs protestants établie à Soest (en Westphalie) et anoblie en 1831. Après avoir obtenu son diplôme de fin d'études (Abitur), il a commencé à Berlin, en 1834, des études d'histoire, et fut l'élève de l'historien Leopold von Ranke. Passionné par l'histoire de France, le Moyen Âge et la langue française, il passa son doctorat d'histoire à l'Université de Bonn sur une thèse portant sur la Première croisade et les rôles respectifs de Pierre l'Ermite et Godefroy de Bouillon.

En 1845, il fut nommé professeur d'histoire à l'Université de Marbourg. En 1846, il a un fils, Ludwig von Sybel qui deviendra archéologue et historien de l'art.

En 1856, il est nommé professeur d'histoire à l'Université Louis-et-Maximilien de Munich. Il y fonde la Historische Zeitschrift (la Revue historique) qu'il dirigera jusqu'à sa mort. Avec Leopold von Ranke, ils fondent la « Commission historique à l'Académie bavaroise des sciences ». Il travaille également avec l'historien Georg Voigt et certains de ses élèves tels que Hans Delbrück et Wilhelm Maurenbrecher.

En 1861, Heinrich von Sybel est nommé à l'université de Bonn et devient membre de l'Académie bavaroise des sciences.

En 1869, il rédige un volumineux ouvrage sur l'Histoire de l’Europe pendant la Révolution française.

En 1875, il devient le conservateur des archives de la Prusse. La même année, il est élu membre de l'Académie des Sciences de Berlin.

Heinrich von Sybel porte une analyse historique sur la légitimité de l'Empire allemand. Il met en avant sa recherche historique sur l'objectivité de l'histoire et la neutralité politique. Il est, à côté de l'historien Johann Gustav Droysen (1808-1884), l'autre grand spécialiste de l'histoire de la Prusse. Il s'opposa sur l'Unité allemande à l'historien austro-allemand Julius von Ficker (de), partisan d'une Allemagne élargie : selon von Sybel, en effet, la politique italienne des empereurs d'Allemagne était désastreuse dans la mesure où elle avait empêché la formation d'un empire authentiquement allemand.

Heinrich von Sybel se lance dans la politique et soutient le mouvement libéral. Il est membre du pré-Parlement de Francfort entre le 31 mars et le 3 avril 1848. Il est également membre de l'Assemblée des États de Hesse-Cassel en 1850, puis participe au parlement de l'Union à Erfurt après l'échec du pré-parlement de Francfort.

De 1862 à 1864, puis de 1874 à 1880, il est membre de l'assemblée de la Confédération de l'Allemagne du Nord.

• (fr) Heinrich von Sybel, Histoire de l’Europe pendant la Révolution française, édition Felix Alcan, Paris, 1888
• (de) Friedrich von Sybel, Nachrichten über die Soester Familie Sybel 1423–1890 (Chronique de la Famille Sybel à Soester de 1423 à 1890), Munich, 1890
• (de) Paul Bailleu, « Sybel, Heinrich von », dans Allgemeine Deutsche Biographie (ADB), vol. 54, Leipzig, Duncker & Humblot, 1908, p. 645-667
• Volker Dotterweich: Heinrich von Sybel. Geschichtswissenschaft in politischer Absicht. Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen 1978 (ISBN 3-525-35912-8). [Digitalisat: https://digi20.digitale-sammlungen.de//de/fs1/object/display/bsb00047596_00001.html].
• (de) Volker Dotterweich, « Sybel, Heinrich von », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 25, Berlin, Duncker & Humblot, pas encore publié, p. 733–735 (original numérisé).
• Bernd Faulenbach: Die Reichsgründung – Erfüllung der Wünsche der Nation oder Sieg des Fürsten über die Nation? Heinrich von Sybel und Wilhelm Liebknecht 1870/71. In: Dirk Bockermann u. a. (Hrsg.): Freiheit gestalten. Zum Demokratieverständnis des deutschen Protestantismus. Göttingen 1996, S. 97–106.
• Konrad Fuchs (de), « Sybel, Heinrich von », dans Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon (BBKL), vol. 20, Nordhausen, 2002 (ISBN 3-88309-091-3, lire en ligne), col. 1443–1445
• Ewald Grothe (Hrsg.): Die Abgeordneten der kurhessischen Ständeversammlungen 1830–1866. (=Veröffentlichungen der Historischen Kommission für Hessen. Bd. 48, 13 = Politische und parlamentarische Geschichte des Landes Hessen. Bd. 43). Historische Kommission für Hessen, Marburg 2016 (ISBN 978-3-942225-33-5), Nr. KSV-451.
• Folkert Haferkorn: Soziale Vorstellungen Heinrich von Sybels. Klett, Stuttgart 1976.
• Wolfgang Leesch: Die deutschen Archivare 1500–1945. Band 2: Biographisches Lexikon. Saur, München u. a. 1992 (ISBN 3-598-10605-X), S. 608.
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• Hellmut Seier: Heinrich von Sybel. In: Hans-Ulrich Wehler (Hrsg.): Deutsche Historiker, Vandenhoeck und Ruprecht, Göttingen 1971, S. 132–146.
• Hellmut Seier: Die Staatsidee Heinrich von Sybels in den Wandlungen der Reichsgründungszeit 1862–1871, Lübeck 1961.
• Paul Egon Hübinger (de): Heinrich von Sybel und der Bonner Philologenkrieg. In: Historisches Jahrbuch (de) 83 (1964), S. 164–216.

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