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Haua

Haua (graphie espagnole) ou Hawa (graphie anglaise) est une divinité polynésienne dans la mythologie Rapa Nui.

Description

L'Ăźlot Motu Nui (« grand Ăźlot ») Ă  l'extrĂȘme sud de l'Île de PĂąques.

Dans la mythologie Rapanui, on la considĂšre avec MakĂ©-MakĂ© comme une des divinitĂ©s qui firent venir les oiseaux sur l’ülot situĂ© Ă  l’extrĂȘme sud de l'Île de PĂąques : Motu Nui, « Grand Ăźlot » en langue rapanui : rĂ©cit mythologique dont dĂ©coulerait le rituel du Tangata manu, la cĂ©rĂ©monie de l’homme-oiseau.

Le nom Haua ou Hawa de mĂȘme Ă©tymologie que Hawaiki, la terre d’origine mythique des PolynĂ©siens, a Ă©tĂ© rapprochĂ© de Havai iti : « petite eau » en langue māori, par opposition Ă  Havai nui, la « grande eau » du chaos originel, sur laquelle il n’y avait encore aucune terre. Les expressions citĂ©es dans les annĂ©es 1930 par l’ethnologue Alfred MĂ©traux : Te kaing'a hava’i iti et Te iti fenua enat’a havai comprises comme « le petit bout de terre de l’eau » et « la petite terre des hommes de l’eau », proviennent des mythes polynĂ©siens concernant les origines des humains. Le nom Haua ou Hawa est Ă©galement similaire Ă  l’üle de HawaĂŻ ou celle de Savai'i aux Samoa[1].

Quoi qu’il en soit, Haua est un dieu originaire de l’üle Manu motu motiro Hiva (« Ăźle aux oiseaux Ă  l’envers de Hiva »), d’oĂč seraient originaires tous les oiseaux de Rapa Nui. Le dieu MakĂ©-MakĂ© navigua pendant des jours Ă  travers l’ocĂ©an, transformĂ© en coque de noix de coco ou en crĂąne flottant, de Rapa Nui jusqu’à Manu motu motiro Hiva oĂč le dieu Haua lui remit des oiseaux, que MakĂ©-MakĂ© emmena Ă  Rapa Nui et Ă  Motu Nui. Les deux dieux veillent sur les oiseaux marins : ils les protĂšgent des prĂ©dateurs qui pourraient manger leurs Ɠufs et leur progĂ©niture, mais une fois l’an ils permettent aux Rapanui de tenir Ă  Orongo la cĂ©rĂ©monie du Tangata manu (« homme-oiseau » : arbitre des conflits des Rapanui pour un an) durant laquelle les hopu (reprĂ©sentants de chaque iwi) nageaient en souvenir de MakĂ©-MakĂ©, Ă  l’aide d’une gerbe de totora, jusqu’à Motu Nui oĂč ils se postaient chacun devant un nid, attendant que MakĂ©-MakĂ© dĂ©signe le Tangata manu de l’annĂ©e au moyen du premier couple de sternes Ă  pondre.

Cet unique Ɠuf recueilli, tout le monde rentrait paisiblement, sans la fĂ©roce compĂ©tition inventĂ©e par le film Rapa Nui[2]. Le dernier rituel du Tangata manu s’est tenu le en prĂ©sence du missionnaire Picpucien français EugĂšne Eyraud qui a fortement contribuĂ© Ă  Ă©radiquer les croyances indigĂšnes au profit du christianisme, et c’est 68 ans plus tard que l’expĂ©dition franco-belge de Charles Watelin, enquĂȘtant sur l’üle en 1934 parmi les indigĂšnes les plus ĂągĂ©s et comparant leurs souvenirs aux rĂ©cits des missionnaires, retrouva des bribes du mythe de Haua et de MakĂ©-MakĂ©[3].

Notes et références

  1. Robert D. Craig, (en) Handbook of Polynesian Mythology (« Manuel de mythologie polynésienne »), p. 162- .
  2. Orongo et son rite traditionnel de l'homme oiseau (Tangata manu) - .
  3. Alfred Métraux : Introduction à la connaissance de l'Ile de Pùques, éditions du Muséum national d'histoire naturelle, Paris 1935.
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