Hans Pflaum
Hans Pflaum, né le à Bamberg (Bavière) et exécuté le à Sandweier (de), Baden-Baden, est un sous-officier SS, chargé de la main d'œuvre au camp de concentration pour femmes de Ravensbrück.
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 40 ans) Sandweier (d) |
Activité |
Parti politique | |
---|---|
Condamné pour |
Il est le fils de Joseph Pflaum et de Babette Sebald[1].
Il occupe dans la SS le grade d'Oberscharführer. Il est affecté à Ravensbrück en août 1944, et est chargé de la main d'œuvre et du triage : il sélectionne les détenus parvenus à un degré de déchéance physique tel qu'ils ne pouvaient plus être utilisés à aucun travail, pour les envoyer au Jugendschutzlager et à l'extermination par la chambre à gaz ou par tout autre moyen.
À l'instar des gardiennes Emma Zimmer et Dorothea Binz, il se montre particulièrement violent et cruel avec les détenues et se rend directement coupable de plusieurs meurtres. Il est surnommé le "piqueur de vaches" ou le "marchand de vaches".
Après la guerre, il échappe aux alliés et se réfugie en Bavière. Il est arrêté en même temps que le directeur du camp de Ravensbrück, Fritz Suhren et extradé en zone française d'occupation. Il est jugé par le tribunal supérieur de Rastatt, condamné comme criminel de guerre à la peine de mort. Le jugement est confirmé en appel en mai 1950 et exécuté le 12 juin 1950[2].
Témoignages
De nombreuses victimes donnèrent des témoignages écrits des exactions commises par Pflaum[3] :
« J'ai vu la morgue : des femmes réduites à l'état de squelettes s'empilaient les unes sur les autres. certaines n'étaient pas mortes ; on voyait nettement leurs mouvement de respiration et leurs yeux remuaient dans leurs orbites. Pour les mortes leurs yeux n'étaient pas clos, les membres non étendus. J'ai vu, assistés de détenues privilégiées, le nommé Pflaum faire retirer des bouches des mortes et des mourantes les couronnes et les bridges en or [...] nous avons vu un camion conduit par un SS pendant qu'un autre se tenait debout sur le camion découvert : les détenues ont sorti les corps des morts et des mourantes, tenant un cadavre l'une par les pieds l'autre par la tête et les hisser dans le camion, le SS debout empilait les cadavres en marchant sur leurs corps et ceci jusqu'à ce que le camion soit plein. Le camion est parti pour le four crématoire. [...] Pflaum était le chef du Bureau du travail. Il répartissait dans diverses usines allemandes des femmes détenues, il répartissait également celles pour les kommandos du camp : empierrage des routes, déchargement des péniches de charbon, de blocs de granit. La "colonne de sable" consistait à pelleter pendant douze heures, avec une pelle excessivement lourde, du sable, par tous les temps. Atteler des femmes à un rouleau pour niveler des routes ou pour traîner des charrettes. Remplir des wagonnets et les pousser ensuite avec une soupe de rutabaga et 250 puis, par la suite, 100 grammes de pain. Pflaum avait droit de vie et de mort. Si une des femmes bougeait ou tentait de s'échapper, celui-ci la frappait soit avec ses poings ou sa cravache, et lorsqu'elle était à terre, il lui martelait la tête et le corps avec ses bottes. Nombreuses sont celles mortes de ses brutalités. À partir de janvier 1945, lorsqu'il eut à choisir des détenues pour les envoyer à la chambre à gaz, ces détenues alignées toutes nues et jupes relevées pour juger de leur état de maigreur et de santé, Pflaum agit avec encore plus de brutalité, plusieurs n'eurent pas à aller jusqu'à la chambre à gaz et moururent des coups donnés par Pflaum. En mars 1945, des femmes furent choisies pour aller en kommando à Rencling, non loin de Ravensbrück, elles étaient alignées vers notre bloc, le bloc 27, nous étions cachées mais nous pûmes assister au triage. Pflaum, encore plus ivre qu'à l'ordinaire, frappait sauvagement, il frappa sauvagement une de mes amies, Marie C. Henriot, cousine germaine de M. l'ambassadeur Léon Noël, laquelle mourut à Rencling des suites de ces brutalités. Une Russe qui tentait de s'échapper des rangs fut rattrapée par lui, battue et jetée à terre. Il lui prit la tête et l'enfonça à plusieurs reprises dans une mare d'eau, elle ne se releva pas. Il fut un auxiliaire précieux du commandant Suhren qui commanda le camp d'une manière inoubliable. »
- – Germaine Guérin (Lyon), Déposition auprès du juge Léon-Jean Perrin, 21 novembre 1949.
« Je me trouvais en mars 1945 à Ravensbrück au block 27. depuis le début du mois de mars, j'ai assisté à des sélections pour la chambre à gaz, opérées par Pflaum... en compagnie de plusieurs camarades. Nous nous cachions dans le faux grenier, au-dessus du plafond et pouvions assister à la scène par des interstices entre les lattes. Nos camarades devaient se dénuder jusqu'à la ceinture et étaient choisies par Pflaum lui-même. Dans le courant du mois de mars, mes camarades, Simone de Bretteville, Lili de Chambure qui ne pouvaient plus se lever, ont été emmenées sur des brancards, devant mes yeux, pour la chambre à gaz. Fin mars, un matin après l'appel, devant le block, Pflaum est venu nous empêcher de rentrer et a choisi parmi nous des femmes comme pour un transport de travail. j'ai été choisie parmi elles. Mises en colonnes nous avons franchi les barbelés qui nous séparaient du reste du camp. Nous venions d'apprendre par le Stubkowa que nous partions pour la chambre à gaz. En passant près du block 23, block occupés par des Israélites polonaises venues d'Auschwitz et où personne pas même les Allemands ne pénétraient, nous avons sauté, Madame Pessin et moi, à l'intérieur par une fenêtre sans éveiller l'attention de nos gardiens. Nous nous y sommes cachés une journée, puis nous avons pu regagner le block 27 à la faveur du désordre. Nous avons appris alors que nos malheureuses compagnes avaient bien été gazées. »
- – Mme Fourmond (Stains), Déposition auprès du juge Léon-Jean Perrin, 17 décembre 1949.
Notes et références
- Centre des archives diplomatiques de La Courneuve, 1AJ/6338-6344.
- Centre des archives diplomatiques de La Courneuve, 1AJ/6340.
- Centre des archives diplomatiques de La Courneuve, 1AJ/6340