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Hans Böhmcker

Hans Boehmcker (né le à Schwartau et mort le ) est un sénateur nazi pour la ville de Lübeck et, en parallèle, chargé de mission du Reich allemand pour la ville d'Amsterdam. Dans cette fonction, son supérieur hiérarchique est Arthur Seyß-Inquart, commissaire du Reich pour les Pays-Bas.

Hans Böhmcker
Biographie
Naissance
Décès
(à 42 ans)
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Corps Brunsviga Göttingen (d)
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Biographie

Böhmcker est le fils de l'avocat Hans Christoph Böhmcker (1870-1956). Après avoir servi au front pendant la Première Guerre mondiale et des déploiements ultérieurs en tant que combattant du corps franc, Böhmcker étudie le droit à l'Université Georg-August de Göttingen, où il est membre de l'association estudiantine Corps Brunsviga Göttingen[1].

Il complète ses études jusqu'à l'obtention d'un doctorat et devient juge à Lübeck. Au début de 1933, il devient membre du parti nazi. Le , le gouverneur du Reich Friedrich Hildebrandt, également responsable de Lübeck, nomme Hans Böhmcker sénateur de la justice sous le maire Otto-Heinrich Drechsler. En tant que sénateur, il participe énergiquement à la politique de mise au pas (Gleichschaltung) de Lübeck, une politique mise en place au niveau national par le parti nazi de 1933 à 1934 et visant à imposer leur pouvoir total sur l'Allemagne et mettre la société au pas, afin de concrétiser le mythe de la « communauté populaire » (Volksgemeinschaft)[2].

Depuis le , Hans Böhmcker, membre des Chrétiens allemands occupe le poste de commissaire du Sénat pour les affaires de l’Église évangélique luthérienne. Il fait placer l’Église évangélique luthérienne de Lübeck sous la tutelle d'une commission ecclésiastique qu'il pilote et qui, en 1934, nomme Erwin Balzer, un national-socialiste convaincu, au poste d'évêque et élabore une nouvelle constitution ecclésiastique conforme aux idéaux nationaux-socialistes[3]. Différents pasteurs s'opposent à cette mise au pas, dont les pasteurs de l’Église confessante de Lübeck Johannes Pautke et Axel Werner Kühl, tous deux renvoyés par Balzer en . La répression ne s'arrête pas là car Hans Böhmcker fait appel à la Gestapo. Axel Werner Kühl est ainsi expulsé du pays, le pasteur Schulz mis en détention les autres contestataires assignés à résidence. L'organiste Jan Bender est envoyé au Camp de concentration d'Oranienbourg[4]. Lorsque le président du comité ecclésiastique du Reich, Wilhelm Zoellner, veut intervenir comme médiateur à Lübeck, Böhmcker fait en sorte que son arrivée soit interdite par la police d'État, à l'instigation du ministère des Églises du Reich, ce qui entraîne la démission de Zoellner et du comité ecclésiastique du Reich. Les mesures prises à l'encontre des ecclésiastiques sont annulées en dans le cadre d'une procédure d'entente entre l'Église confessante, qui s'était entre-temps renforcée à Lübeck, et les chrétiens allemands dirigés par Balzer. Désormais, il y a deux églises évangéliques luthériennes à Lübeck[5]. Le , Hans Böhmcker quitte la direction de l'église de Lübeck[6].

Lorsque la loi de réorganisation territoriale Gross-Hamburg-Gesetz est mise en œuvre en 1937, Böhmcker est nommé «commissaire à la transition». De 1935 à 1942, il est membre du conseil de surveillance de la Handelsbank (banque de commerce) à Lübeck[7].

De gauche à droite. : Böhmcker, Jan van Dam, lieutenant-général Hans Siburg (Amsterdam, 1942)

De 1940 à 1942, Böhmcker travaille dans l'administration d'occupation, sous le commissaire du Reich pour les Pays-Bas, Arthur Seyss-Inquart. Böhmcker occupe la fonction de représentant du Reich allemand pour la ville d'Amsterdam. Son bureau se trouve dans un bâtiment à Amsterdam qui abrite aujourd'hui le consulat général des États-Unis. Böhmcker est responsable de la mise en œuvre de toutes les mesures anti-juives qui aboutissent à instaurer une ségrégation de la population juive du reste de la population hollandaise, et qui préparent et permettent l'organisation de l'extermination de la population juive des Pays-Bas. Par l'"ordonnance concernant l'obligation d'enregistrement des Juifs" du (ordonnance 6/41), tous les Juifs néerlandais sont obligés de se faire enregistrer sur une base "raciale" et non en fonction de leur appartenance religieuse. Le , Böhmcker écrit à son supérieur, Arthur Seyß-Inquart : "Grâce au décret 6/41, nous avons maintenant tous les Juifs néerlandais dans la poche". Le , Hans Böhmer ordonne à la communauté juive d'Amsterdam de constituer un Conseil juif d'Amsterdam, sur le modèle des conseils juifs mis en place par les allemands en Pologne et en Tchéquie.

Böhmcker est rappelé en Allemagne avant la première déportation de Juifs hollandais vers Auschwitz en . Après le raid aérien sur Lübeck, il a en effet reçu l'ordre de retourner à Lübeck en sa qualité d'adjoint du maire Drechsler, afin de le remplacer dans ses fonctions de maire, Drechsler étant déployé à Riga (Lettonie). Afin de remonter le moral de la population civile, une opération extraordinaire distribution de vivres est organisée, à qui doivent être distribués 2 millions d'oranges et 2 400 caisses de harengs. Lors de cette opération, divers fonctionnaires nazis s'enrichissent en détournant la marchandise, dont Böhmcker, le chef de police Walther Schröder et différents fonctionnaires du Nationalsozialistischen Volkswohlfart[8]. Alors que de tels cas de corruption sont généralement passés sous silence, de hauts cercles du NSDAP à Berlin décident de faire de cette affaire un exemple. Le bureau principal de la sécurité du Reich engage une procédure judiciaire spéciale. L'implication de Böhmcker et Schröder ne sont pas ébruitées, mais le chef du Nationalsozialistischen Volkswohlfart (NSW) de Lübeck, Wilhelm Janowsky, est condamné à mort par un tribunal d'exception tandis que d'autres fonctionnaires du NSW sont condamnés à de longues peines de prisons. Janowsky est exécuté sur ordre d'Hitler le , après que des rumeurs se soient répandues parmi la population selon lesquelles rien n'arriverait aux responsables du NSV[9]. Böhmcker, craignant d'être poursuivi à son tour, se suicide en [10] .

Notes et références

  1. Kösener Corpslisten 1996, 23, 859.
  2. Urs J. Diederichs Hrsg.: Schleswig-Holstein unter dem Hakenkreuz. Im Auftr. d. Evang. Akad. Nordelbien. Bad Segeberg/Hamburg 1984, p. 80.
  3. Reimers: Lübeck im Kirchenkampf des Dritten Reiches. 1965, p. 53.
  4. Graßmann (Hrsg.): Lübeckische Geschichte. 1989, S. 725.
  5. Urs J. Diederichs Hrsg.: Schleswig-Holstein unter dem Hakenkreuz. Im Auftr. d. Evang. Akad. Nordelbien. Bad Segeberg/Hamburg 1984, S. 90–95.
  6. Reimers: Lübeck im Kirchenkampf des Dritten Reiches. 1965, p. 365.
  7. Gerhard Schneider: Lübecks Bankenpolitik im Wandel der Zeiten (1898–1978) (= Veröffentlichungen zur Geschichte der Hansestadt Lübeck. Bd. 25). Schmidt-Römhild, Lübeck 1979 (ISBN 3-7950-0435-7), S. 211.
  8. Se traduit littéralement par œuvre nazie pour la bien-faisance envers le peuple.
  9. Uwe Danker, Astrid Schwabe: Schleswig-Holstein und der Nationalsozialismus. Neumünster 2005, S. 141 f.
  10. Frank Bajohr: Parvenüs und Profiteure. Korruption in der NS-Zeit. S. Fischer, Frankfurt am Main 2001, S. 168 ff.

Bibliographie

  • Hans Böhmcker. In: Lübeckische Blätter. Jg. 76, 1934, S. 713 ff.
  • Karl Friedrich Reimers: Lübeck im Kirchenkampf des Dritten Reiches. Nationalsozialistisches Führerprinzip und evangelisch-lutherische Landeskirche von 1933 bis 1945 (= Arbeiten zur Geschichte des Kirchenkampfes. Ergänzungsreihe Bd. 2, (ISSN 0344-2764)). Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen 1965, (Zugleich: Hamburg, Universität, Dissertation, 1964).
  • Gerhard Schneider (Politiker, 1904)|Gerhard Schneider: Gefährdung und Verlust der Eigenstaatlichkeit der Freien und Hansestadt Lübeck und seine Folgen (= Veröffentlichungen zur Geschichte der Hansestadt Lübeck. Reihe B, Bd. 14). Schmidt-Römhild, Lübeck 1986 (ISBN 3-7950-0452-7), S. 79–82 (zu 1933).
  • Antjekathrin Graßmann (Dir.): Lübeckische Geschichte. 2., überarbeitete Auflage. Schmidt-Römhild, Lübeck 1989 (ISBN 3-7950-3203-2), S. 864 (Anm. zu S. 712).
  • Kai Artinger: Zwei schleswig-holsteinische Nationalsozialisten in Amsterdam. Die Geschichte von Heinrich Böhmcker und Dr. Hans Böhmcker. Ein Beitrag zur deutschen Okkupationsgeschichte der Niederlande. In: Informationen zur Schleswig-Holsteinischen Zeitgeschichte. Heft 49, 2007, S. 4–55 (online).
  • Karl-Ernst Sinner: Tradition und Fortschritt. Senat und Bürgermeister der Hansestadt Lübeck 1918–2007 (= Veröffentlichungen zur Geschichte der Hansestadt Lübeck. Reihe B, Bd. 46). Schmidt-Römhild, Lübeck 2008 (ISBN 978-3-7950-0488-0), S. 38 ff.

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