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Habitation La Grivelière

L'habitation La Grivelière est une demeure agricole située à Vieux-Habitants, sur Basse-Terre, dans le département de la Guadeloupe en France. Fondée à la fin du XVIIe siècle, elle est classée aux monuments historiques depuis 1987. Elle retrouve sa vocation agricole (café et cacao) à partir des années 2000, et devient grâce à l'engagement de l'association guadeloupéenne « Verte Vallée », un site de réhabilitation de ses infrastructures par la réinsertion de personnes en difficulté.

Habitation La Grivelière
Vue d'ensemble de l'habitation La Grivelière
Présentation
Type
Destination initiale
Caféière—bonifierie
Destination actuelle
Caféière et maison du café
Construction
fin XVIIe siècle
Propriétaire
Patrimonialité
Visiteurs par an
30 000 ()
Coordonnées
16° 04′ 18″ N, 61° 43′ 44″ O
Localisation sur la carte des Petites Antilles
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Localisation sur la carte de la Guadeloupe
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Historique

L'habitation agricole est fondĂ©e par des moines Jacobins Ă  la fin du XVIIe siècle sous le nom de Manufacture Saint-Joseph et est Ă©tendue par parcelles Ă  partir de 1750 jusqu'Ă  la fin du XVIIIe siècle[1] - [2]. La cafĂ©ière exploite alors environ 50 hectares, essentiellement en bonifierie (local destinĂ© Ă  la transformation du cafĂ© Ă  partir du traitement et de la torrĂ©faction des fruits du cafĂ©ier)[3] et occupe, en 1788, 45 esclaves, maĂ®tres et Ă©conome[4]. Après la pĂ©riode rĂ©volutionnaire, ses parcelles sont cultivĂ©es en cafĂ© et en cacao avec une main-d’œuvre servile rĂ©duite Ă  une dizaine d'esclaves[4].

En 1842, elle est acquise par Auguste-Alexandre Perriolat qui lui donne le nom de « La Grivelière » — en souvenir de son lieu de naissance près de Montrigaud dans la DrĂ´me — et l'exploite pour le « roucou[1] - [3] » (issu du roucouyer), utilisĂ© notamment pour les teintures militaires de couleur rouge (en alternative au garance des teinturiers) et la production de cacao.

Après la Première Guerre mondiale (et l'abandon de l'usage de cette couleur), La Grivelière est rachetĂ©e par François PagĂ©sy en 1919 et retrouve sa vocation initiale de cafĂ©ière[2] s'Ă©tendant en 1978 sur 90 hectares exploitĂ©s Ă  moitiĂ© pour le cafĂ© et le cacao ainsi que pour la vanille. L'exploitation « La Grivelière » fonctionne ainsi jusqu'en 1983.

Chantier de La Grivelière en 2013 conduit par l'association Verte Vallée.

Le , La Grivelière est classĂ©e au titre des monuments historiques[1]. Elle est acquise par le conseil gĂ©nĂ©ral de la Guadeloupe en 1988[2] qui amorce le virage pĂ©dagogique du site et son ouverture au public comme « Maison du cafĂ© » après la replantation de pieds de cafĂ© et de cacaoyers sur son site, conduisant Ă  la production de 1,5 tonnes de cafĂ© en parche en 2007[5]. Le domaine de La Grivelière dĂ©veloppe alors avec l'association « Verte VallĂ©e », dirigĂ©e par Charles Chavoudiga, une politique d'Ă©cotourisme et d'emplois locaux associĂ©s Ă  une entreprise d'insertion de personnes en difficultĂ©s Ă©conomiques[6] - [5] (en 2002 une centaine de personnes au total travaillent directement sur le site de reconstruction et la plantation[7]). En 2010, le site a reçu 30 000 visiteurs[6].

Depuis , l'habitation suit un programme de rénovation de l'ensemble de ses bâtiments dans le souci de les réhabiliter avec les plans historiques, les méthodes et les matériaux utilisés au XIXe siècle[8].

Description et architecture

L'habitation La Grivelière se situe au fond de la vallĂ©e de la Grande Rivière des Vieux-Habitants dans le parc national de la Guadeloupe, après le lieu-dit de SchĹ“lcher, sur la commune de Vieux-Habitants en Guadeloupe. Il s'agit d'une exploitation de cafĂ© situĂ©e Ă  200 mètres d'altitude, encore en activitĂ© sous la tutelle de l'association « Verte VallĂ©e[3] - [6] », restaurĂ©e et transformĂ©e en « Maison du cafĂ© » qui constitue l'un des ensembles agricoles les mieux prĂ©servĂ©s des Petites Antilles.

L'ensemble agricole est constitué d'une douzaine de bâtiments composée d'une maison de maître, de la maison du géreur avec les habitations d'ouvriers permanents, de deux boucans, d'un hangar à torréfaction, de deux moulins à déceriser, d'une bonifierie et d'une murisserie pour la fermentation du cacao, d'un oratoire et de cinq maisons d'ouvriers (anciennes cases d'esclaves), de bâtiments annexes[1] - [3].

  • Maison de maĂ®tre
    Maison de maître
  • Bâtiment de la dĂ©ceriseuse avec la roue Ă  aubes
    Bâtiment de la déceriseuse avec la roue à aubes
  • DĂ©ceriseuse
    DĂ©ceriseuse
  • Cases d'habitation
    Cases d'habitation

Notes et références

  1. Notice no PA00105878, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. L’habitation La Grivelière sur le site du Conseil général de la Guadeloupe.
  3. D'après l'historique donné à l'Habitation La Grivelière.
  4. Jean-Marie Breton, « Tourisme « patrimonial » et mémoire : les sites industriel et agricole de Beauport et la Grivelière (Guadeloupe) », Études caribéennes, nos 37-38,‎ (DOI 10.4000/etudescaribeennes.11137, lire en ligne)
  5. « L'or noir de la Guadeloupe Â», Destination Guadeloupe, no 32, sept/oct/nov 2008.
  6. Christiane Gagnon, Écotourisme visité par les acteurs territoriaux, Presses de l'Université du Québec, 2010, (ISBN 9782760525153), pp. 139-140.
  7. René Kiminou, Économie et droits des affaires de la Caraïbe et de la Guyane, vol. 3, éditions Publibook, 2011, (ISBN 9782748365306), pp. 132-133.
  8. Habitation La Grivelière sur le site Pierre Bortolussi, Architecte en chef des monuments historiques.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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