Hôtel de la Monnaie (Bordeaux)
L'hôtel de la Monnaie est un ancien atelier monétaire construit au XVIIIe siècle à Bordeaux, dans le département français de la Gironde.
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44° 49′ 54″ N, 0° 33′ 49″ O |
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Localisation
L'hôtel de la Monnaie est situé place Léon Duguit, ancienne place de la Monnaie (Monnoie ou Monnoye en ancien français), dans le quartier Saint-Michel à Bordeaux[1]. Il fait face à la Porte de la Monnaie, passage vers le quai de la Monnaie et le quai Sainte-Croix et plus loin vers la Garonne. La rue Porte de la Monnaie relie l'hôtel de la Monnaie aux quais. La station de tramway la plus proche est Saint-Michel par les lignes C et D.
Historique
L'hôtel de la Monnaie est construit par l'architecte entrepreneur Jean Alary d'après les plans établis en 1755 par l'architecte André Portier[2]. Tourny, intendant de la Guyenne, finance ce nouveau bâtiment en vendant l'ancienne Monnaie, située près de la porte Cailhau. Il achète des terrains occupés par des corderies, quartier Saint-Michel, avant que leur prix ne monte du fait de l'embellissement du quartier, et alors que le projet du nouvel hôtel de la Monnaie n'est pas encore connu. Le [3], les dernières acquisitions sont effectuées. Louis XV ordonne la construction le [4] - [note 1].
La construction coûte 160 000 livres[3]. Son but est double : d'une part créer des logements pour le personnel de la Monnaie et les officiers et d'autre part installer les locaux techniques[2] - [5].
Le , l'atelier et la juridiction prennent place dans le nouvel hôtel. La construction de l'hôtel et la rue de la Monnaie qui lui fait face donnent naissance sur les quais à la porte de la Monnaie[4].
En 1800, les services de l'hôtel de la Monnaie sont transférés rue du Palais Gallien[3].
Description
Au XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle
À l'entrée de l'hôtel de la Monnaie, un passage voûté mène dans une grande cour. À gauche se tient le bureau de change et celui de dépôt des matières, le bureau pour recevoir les lames du moulin et des cisailles et le bureau particulier ainsi que la salle à manger du directeur. Il y a aussi les moulins avec le laboratoire au-dessus. La droite est consacré à la cuisine, à la chambre des lavures, aux fonderies de l'argent et de l'or, à l'essayerie[note 2] et divers services pour le directeur. Le charbon est entreposé à la cave.
Au fond de la grande cour, des salles sont réservées pour le blanchiment et la marque sur tranche. Sur une petite cour, le serrurier possède sa boutique avec son logement au-dessus. L'escalier conduit à l'ajusterie, au bureau pour délivrer aux monnayeurs et aux ajusteurs[note 3] ainsi qu'au monnayage avec forge et au bureau de la délivrance. C'est aussi là que sont logés l'essayeur et le graveur.
Le premier étage est composé de logements : à gauche onze pièces pour le directeur ; à droite, sept pièces pour le contrôleur.
Au deuxième étage, quatre pièces sont destinées aux domestiques du directeur, huit pièces pour un juge, cinq pour l'autre juge[3].
Au XXe et XXIe siècles
L'hôtel de la Monnaie est un hôtel particulier de trois niveaux, comportant sur sa façade un fronton en pierre et une porte ancienne.
Galerie
- Façade d'entrée
- Porte d'entrée
- Deuxième étage
- Fenêtres à droite du fronton
- Noms de la place
Références
- « Bordeaux plans », sur Bordeaux (consulté le ).
- « Hôtel de la Monnaie », sur Archives région Aquitaine (consulté le ).
- Jean Cavignac, « HÔTEL DES MONNAIES DE BORDEAUX », sur Archives départementales de la Gironde, (consulté le ).
- Renée Leulier, Le lotissement de l’hôtel de la monnaie à Bordeaux au XVIIIe siècle et la création de la rue Ausone, t. XCIV, Revue Archéologique de Bordeaux, (lire en ligne [PDF]), p. 207-224.
- Sandrine Lavaud, Atlas historique des villes de France – Bordeaux, Arelabor, coll. « Atlas historique des villes de France », p. 228 à 230.
Notes
- Les dates des dernières acquisitions du 25 septembre 1756 et de l'ordre du roi du 25 janvier 1757 paraissent assez écartées et sont donc à vérifier.
- Essayeur : « officier des monnoies qui par ses opérations éprouve si les matières destinées à la fabrication des espèces et si les espèces fabriquées sont au titre prescrit par les ordonnances ».
- Ajusteur : « Celui qui ajuste les flaons et les met au juste poids qui doivent avoir les espèces en limant ceux qui sont trop pesans et rejettant ceux qui sont trop légers ».