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Hôtel de Castellane

L’hôtel de Castellane se situe au no 10 rue Croix-Baragnon, dans le centre historique de Toulouse. Il a été construit vers 1770 à l'emplacement d'un hôtel plus ancien, l’hôtel de Saint-Jory, construit vers 1545 par Nicolas Bachelier pour le juge-mage Michel Dufaur de Saint-Jory. C'est dans le grand salon de cet hôtel que le , fut fondée la Société archéologique du Midi de la France, à l'instigation de son propriétaire, Joseph-Léonard de Castellane. Sous le Second Empire, l'hôtel fut connu comme l’hôtel Campaigno car il appartenait au maire de la ville, le comte Jean Patras de Campaigno.

Ancien hôtel de Saint-Jory
Hôtel de Castellane
ou hôtel Campaigno
Cour intérieure de l'hôtel de Castellane
Présentation
Type
Destination initiale
hôtel de Michel Dufaur de Saint-Jory
hôtel de Jean-Antoine de Castellane Saint-Maurice
Destination actuelle
propriété privée
Style
Construction
vers 1545
vers 1770
Patrimonialité
Logo monument historique Inscrit MH (1927, balcons et rampe d'escalier en fer forgé)[1] et Logo monument historique Inscrit MH (2015, façades et toitures de l'hôtel, portail d'entrée et son groupe sculpté en terre cuite, calades des deux cours et des deux passages couverts)[2]
Coordonnées
43° 35′ 51″ N, 1° 26′ 31″ E
Localisation sur la carte de France
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Localisation sur la carte de Toulouse
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L'hôtel conserve une façade sur rue et un portail monumentaux, dont les ferronneries d'un beau style baroque sont dues à Bernard Ortet et sont aujourd'hui protégées au titre des monuments historiques.

Histoire

La famille Du Faur, anciennement Fabre ou Fabri, possède déjà, au XVe siècle un hôtel, doté d'une tour capitulaire, à l'emplacement de l'hôtel actuel. On connaît un Gatien Du Faur, juge ordinaire de Vic-Fezensac en 1462, chancelier du comte d'Armagnac en 1468 et troisième président au Parlement de Toulouse en 1473. Il devient par achat co-seigneur de Saint-Jory en 1485, pour le prix de 2 000 écus. Après sa mort en 1495, ses biens passent à son fils, Arnaud Du Faur, procureur général en 1483. De son troisième mariage avec Bourguine de Bouzaine, ce dernier a comme fils Michel Du Faur, qui hérite de l'hôtel de la rue Croix-Baragnon en 1509.

Michel Du Faur est un membre éminent de l'élite parlementaire toulousaine. Seigneur du Pujol, de Saint-Jory (il acheta l'entièreté de la seigneurie en 1560), de Montlaur, de La Serre et de Deyme, il assume successivement les charges de juge au Présidial en 1531, juge-mage de 1535 à 1547, conseiller au Grand conseil en 1556, président au Parlement en 1565, et enfin président honoraire en 1573. Il avait épousé en 1531 Éléonore de Bernuy, fille de Jean de Bernuy, qui avait lui-même épousé Marguerite Du Faur. C'est dans son hôtel que descendit, le , Anne de Montmorency, maréchal de France et gouverneur du Languedoc. Homme de lettres et de science, il est mainteneur de la gaye-science en 1535 et chancelier des Jeux Floraux en 1558. Vers 1545, il fait réaménager l'hôtel de ses ancêtres et en confie la réalisation à Nicolas Bachelier.

Après la mort de Michel Du Faur, entre 1574 et 1575, l'hôtel reste la propriété de sa famille. On connaît un Jacques Du Faur, seigneur de Saint-Jory, qui occupe l'hôtel en 1679. Vers 1770, l'hôtel est cependant acheté par un membre de la famille de Castellane. Selon toute probabilité, il s'agit de Jean-Antoine de Castellane Saint-Maurice - issu d'une branche de cette famille provençale installée dans le Bas-Languedoc, à Saint-Paul-Trois-Châteaux -, car il est justement nommé évêque de Lavaur en 1770. Il fait démolir entièrement le vieil hôtel des Du Faur et construire une nouvelle demeure. Pendant la Révolution française l'évêché de Lavaur est supprimé après la promulgation de la Constitution civile du clergé et il émigre en Espagne puis à Florence. À la suite de la signature du Concordat de 1801, il accepte de se démettre. C'est son neveu, Joseph Léonard de Castellane qui hérite de l'hôtel après sa mort en 1802. Ce passionné des antiquités est l'un des fondateurs de la Société archéologique du Midi de la France en 1831.

Pendant le Second Empire, l'hôtel devient la propriété du comte Jean Patras de Campaigno, maire de Toulouse de 1858 à 1865. Il entreprend et met en œuvre l'exécution du percement des deux grandes voies, la rue de Metz et la rue d'Alsace-Lorraine, qui ont transformé la physionomie de la ville à la fin du XIXe siècle.

Description

Ancien hôtel de Saint-Jory

Il ne reste plus rien de l'hôtel de Saint-Jory, si ce n'est des encadrements de fenêtres, déposés en 1835 au Musée des Augustins.

  • Cariatide engainée (Musée des Augustins, milieu du XVIe siècle).
    Cariatide engainée (Musée des Augustins, milieu du XVIe siècle).
  • Atlante et cariatide engainés (Musée des Augustins, milieu du XVIe siècle).
    Atlante et cariatide engainés (Musée des Augustins, milieu du XVIe siècle).
  • Atlante engainé (Musée des Augustins, milieu du XVIe siècle).
    Atlante engainé (Musée des Augustins, milieu du XVIe siècle).

Hôtel de Castellane

L'édifice se compose de plusieurs corps de bâtiment organisés autour de deux cours. Le portail monumental, les garde-corps et la rampe d'escalier en fer forgé sont attribués au ferronnier Bernard Ortet.

L'hôtel ouvre sur la rue par un portail monumental, encadré de deux groupes de pilastres ioniques jumeaux qui supportent un entablement couronné par une imposante corniche à modillons, surmontée elle-même d'un groupe en terre cuite représentant deux lions encadrant deux médaillons. Les vantaux du portail en bois sont surmontés par une ferronnerie au style sévère du Premier Empire, datée du début du XIXe siècle. Le portail est flanqué de deux petites ailes qui servent de terrasses pour les appartements du 1er étage, ornées d'une grille. Ces appartements sont percés de fenêtres encadrées par des pilastres ioniques, celles sur rue étant dotées d'un garde-corps en fer forgé.

La cour principale, aux élévations sobres et sans décoration, presque sévères, est pavée de galets. Un passage couvert à gauche permet d'accéder à une cage d'escalier ainsi qu'à une seconde cour. Le grand escalier de Bernard Ortet est remarquable avec sa rampe en fer forgé de style Louis XVI. Elle porte encore deux couronnes de marquis surmontant le vide de deux blasons disparus.

  • Lions en terre cuite au-dessus du portail
    Lions en terre cuite au-dessus du portail
  • La cour intérieure
    La cour intérieure
  • Rampe d'escalier de Bernard Ortet
    Rampe d'escalier de Bernard Ortet
  • Ferronnerie de Bernard Ortet.
    Ferronnerie de Bernard Ortet.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Jules Chalande, « Histoire des rues de Toulouse », Mémoires de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Toulouse, 11e série, tome VIII, Toulouse, 1922, p. 145-148.

Articles connexes

Lien externe

  • Ressource relative à l'architecture :
  • Louise-Emmanuelle Friquart, Annie Noé-Dufour, Nathalie Prat et Karyn Zimmermann, « Fiche d'information détaillée Patrimoine Architectural: IA31116135 », Inventaire général Région Midi-Pyrénées, Ville de Toulouse, sur le site Urban-Hist, Archives municipales de Toulouse, 1996 et 2010, consulté le .
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