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HĂ´tel Roux de Corse

L'hôtel Roux de Corse est un édifice situé 13 rue Montgrand dans le 6e arrondissement de Marseille, en France. Cet immeuble construit vers 1745 est l’ancien hôtel particulier de l'armateur marseillais Roux de Corse. Vendu à la ville de Marseille en 1805, il sert d’abord de résidence au préfet des Bouches-du-Rhône, puis abrite en 1891 un lycée de jeunes filles. Le bâtiment est maintenant intégré au lycée Montgrand.

HĂ´tel Roux de Corse
HĂ´tel Roux de Corse
Présentation
Destination initiale
Destination actuelle
Lycée
Construction
vers 1745
Occupant
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Coordonnées
43° 17â€?nbsp;29â€?nbsp;N, 5° 22â€?nbsp;44â€?nbsp;E
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Historique

Les premiers propriétaires

Cet hôtel particulier a été successivement au XVIIIe siècle la propriété des frères Jean-André et Georges Roux, riches armateurs de cette époque. Ils étaient les fils de Jean-François Roux qui s'établit dans l'île de Tinos, une des Cyclades, où il épouse Anne Marie Franceschi d'origine corse. De retour en France il s'installe avec ses enfants d'abord à La Ciotat puis à partir de 1735 à Marseille d'où il dirige un commerce avec les Antilles, notamment la Martinique. Les deux fils séjournent fréquemment en Martinique, développent l'entreprise et acquièrent chacun une fortune considérable.

Le , Jean-AndrĂ© Roux achète pour 38 718 livres un terrain constituĂ© de trois parcelles d'une superficie totale d'environ 3 400 m2 situĂ© dans le sud de la ville, entre la rue ArmĂ©ny au sud, la rue Mazade (actuellement rue Montgrand) au nord et Ă  proximitĂ© de l'Ă©glise Saint-FerrĂ©ol qui se trouvait Ă  l'actuelle place FĂ©lix-Barret[1]. L'hĂ´tel est construit de 1743 Ă  1745.

L'historien Raoul Busquet en comparant ce bâtiment avec l'hôtel Daviel édifié de 1743 à 1747 constate que ces deux constructions ont les mêmes formes de fenêtre et les mêmes pilastres plats à chapiteaux ioniques ; il en déduit que les architectes de l'hôtel Roux de Corse sont très probablement ceux de l'hôtel daviel à savoir les frères Gérard (ou Girard), Charles dit Gérarg l'aîné et Joseph-Ignace dit le Cadet[2].

Jean-AndrĂ© dĂ©cède le âgĂ© seulement de 44 ans. N'ayant pas d'enfant, il fait de son frère Georges son hĂ©ritier universel Ă  charge pour ce dernier de verser Ă  la veuve Magdeleine Audibert une pension annuelle de 6 000 livres ; il fait Ă©galement des dons Ă  diverses Ĺ“uvres : hĂ´pital du Saint-esprit, hĂ´pital de la CharitĂ©, etc. Georges Roux Ă©galement appelĂ© Roux de Corse Ă  cause du lieu de naissance de sa mère, hĂ©rite donc de l'hĂ´tel de la rue Mongrand[3].

Les magnifiques réceptions

Roux de Corse est élu échevin moderne en 1743 et exerce, comme c'était l'usage, les mêmes fonctions en qualité d'échevin ancien pendant l'année 1744[4]. Il est au sommet de sa puissance financière et organise de somptueuses réceptions dans son hôtel particulier. Étant marquis depuis 1750, il y reçoit avec faste de nobles personnages que la guerre amène à Marseille. Ainsi il reçoit le le maréchal duc de Richelieu auréolé de la victoire que lui valait la prise de Minorque ou de Port-Mahon. La tradition veut que ce jour-là on ait servi pour la première fois en France la Mahonnaise ou mayonnaise, recette importée des îles baléares pour assaisonner le poisson[5]. Roux de Corse reçoit de même en le maréchal de Thomard chargé du commandement des côtes du Languedoc et de Provence[6].

L'irréversible chute de Georges Roux

Après avoir été à nouveau premier échevin en 1761 et avoir marié le sa fille unique Marie Désirée Marseille de Roux au baron Raymond Pierre de Glandevès capitaine des vaisseaux du Roi et chevalier de Saint-Louis, Georges Roux connait de graves difficultés financières. La guerre de Sept Ans le ruine, de 1765 à 1766 il perd par naufrage ou par incendie ses plus beaux navires non assurés. Il liquide ses affaires à partir de 1767. En 1774 l'hôtel est loué au marquis de Rochechouart lieutenant général des armées du Roi et commandant en Provence[7], puis à Tarteiron[8]. Ces locations ne doivent être que passagères car dans une procuration du il est précisé « Georges Roux demeurant en cette ville [Marseille] à son hôtel rue Montgrand »[9].

Georges Roux décède à Brue le à 89 ans. Sa fille unique, la baronne de Glandevès, hérite de l'hôtel mais ne peut effectivement s'en prévaloir ayant quitté le royaume pendant la Révolution et ayant été inscrite sur la liste des émigrés. L'hôtel n'est cependant pas vendu : une des trois mairies y est installée[10]. Le le nom de la baronne de Glandevès qui est décédée en Espagne le , est rayé de la liste des émigrés ; ses deux enfants héritent de ses biens[11].

Installation de la préfecture

L'hĂ´tel est destinĂ© en 1805 Ă  la rĂ©sidence du prĂ©fet A.C. Thibaudeau qui impose Ă  la ville son acquisition. En sa qualitĂ© de seul hĂ©ritier de sa mère Marie de Roux, François Pierre de Glandvès vend l'hĂ´tel Ă  la ville par acte du .Le prix de vente s'Ă©lève Ă  220 000 fr. Selon le prĂ©fet Thibaudeau le montant des rĂ©parations et de l'ameublement s'Ă©levèrent respectivement Ă  252 000 fr et 102 000 fr soit un total de dĂ©pense pour la ville de Marseille de 574 000 fr[12]. Compte tenu de la durĂ©e des travaux le prĂ©fet prend possession des locaux le [13].

Autres affectations successives

En 1866 la nouvelle préfecture ayant été construite, l'hôtel est remis à la disposition de la ville. En 1870 l'hôtel est affecté à l'état-major de la garde nationale puis restitué à la ville en 1876.

En 1877 la société des Amis des Arts loue l'hôtel et s'y installe début 1878. cette société devenue « Le Cercle artistique » y organise des expositions de peinture et de sculpture. En 1891 est installé le lycée de jeunes filles.

L'hĂ´tel

Les façades, les toitures, l'atrium, la cage de l'escalier d'honneur, les cheminées et décors intérieurs du XVIIIe siècle et des deux premiers tiers du XIXe siècle fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [14].

Voir aussi

Références

Bibliographie

  • Octave Teissier et Joseph Laugier, Armorial des Ă©chevins de Marseille, de 1660 Ă  1790, Marseille, M. Olive, , 184 p. (BNF 31440807).
  • Charles Carrière et Michel Goury, Georges Roux, dit de Corse : l'Ă©trange destin d'un armateur marseillais, 1703-1792, Marseille, Jeanne Laffitte, , 234 p. (ISBN 2-86276-202-4, BNF 35081766).
  • Antoine-Clair Thibaudeau, MĂ©moires de A.-C. Thibaudeau, 1799-1815, Paris, Plon-Nourrit et Cie, , 563 p. (BNF 31454353).
  • Raoul Busquet, « L'hĂ´tel Roux de Corse », Revue Marseille, Ville de Marseille, no 19,â€?/span>
  • Adrien Artaud, Un armateur marseillais. Georges Roux, Champion, 1890
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