HĂ´tel Franco-Suisse de La Cure
L'hôtel Franco-Suisse de La Cure ou hôtel Arbez Franco-Suisse, surnommé Arbézie, est un hôtel-restaurant dans le village de La Cure coupé par la frontière entre la France et la Suisse. Il est partagé entre Les Rousses dans le département français du Jura et Saint-Cergue dans le Canton de Vaud, en Suisse. C'est aussi une micronation depuis 1958.
Pays |
France et Suisse |
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Commune | |
Coordonnées |
46° 27�nbsp;51�nbsp;N, 6° 04�nbsp;23�nbsp;E |
Type |
Hôtel, bâtiment transfrontalier (d), micronation |
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Ouverture |
Propriétaire |
Ponthus famille Arbez (dès 1921) |
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Site web |
Histoire
La France et la Suisse conviennent de leur frontière dans la rédaction du traité des Dappes le , mais ce traité n'est pas tout de suite ratifié[1]. Entre-temps, un certain Ponthus, possédant un terrain de 10 ares concerné par le découpage et vivant de la contrebande, fait rapidement construire un bâtiment malgré la demande des autorités suisses de stopper les travaux. Le traité est ratifié le [1]. Or, l'article VII du traité précise qu'il ne portera aucune atteinte aux droits acquis au moment de l'échange des ratifications. Le bâtiment de Ponthus ne pouvant plus être démoli, son propriétaire en fait un bar côté français et un magasin côté suisse, dans lequel il est suspecté d'abriter des activités de contrebande[1].
À sa mort en 1895, ses deux fils en font un hôtel, mais une dispute familiale s'ensuit et la maison est achetée par Jules-Joseph Arbez en 1921, qui en fait l'« Hôtel Franco-Suisse »[2]. Il devient rapidement une curiosité locale alors que se développent les sports d'hiver.
En 1940, le fils de Jules-Joseph Arbez, Max Arbez, profite de la situation pour aider la Résistance contre l'occupation nazie en France. Il fait passer des juifs, des fugitifs, des pilotes anglais en Suisse. Les autorités allemandes n'ont accès qu'à la partie française, c'est-à -dire le bar et la salle de service. L'escalier commence en France, mais à partir de la 7e marche[3], il est en Suisse[4]. Les Allemands font murer l'hôtel[5].
Après la fin de la guerre, Max Arbez rouvre son établissement. La Suisse demande à revoir sa frontière avec la France et tente de faire l'acquisition de l'hôtel entier, en vain[3]. La frontière continue à diviser le bâtiment et l'activité commerciale doit se conformer aux règles propres à chaque pays, pour la surface correspondante et le chiffre d'affaires afférent[4]. Edgar Faure, alors député du Jura, donne à l'hôtel le sobriquet d'« Arbézie »[1].
« Principauté » d'Arbézie
Principauté d'Arbézie (Depuis 1958) | |
Administration | |
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Territoire revendiqué | L’hôtel L’Arbezie |
Statut politique | Micronation |
Gouvernement | Principauté |
Prince Mandat |
Alexandre Ier Depuis 1992 |
DĂ©mographie | |
Langue(s) | Français |
GĂ©ographie | |
Coordonnées | 46° 27�nbsp;51�nbsp;nord, 6° 04�nbsp;23�nbsp;est |
Divers | |
Monnaie | Roupie |
Sources | |
Site officiel | |
Dans le partage de cet esprit de satire, Max Arbez fait de l'hôtel une micronation en 1958[2]. Il lui donne un drapeau triangulaire comme la forme du terrain, avec un épicéa rouge sur fond jaune, et il crée pour monnaie la roupie arbézienne [6]. Il s'autoproclame prince Max Ier d'Arbézie.
Dans le même esprit, la "République" du Saugeais (dans le Doubs) avait été déclarée en 1947.
Il fait du président français Charles de Gaulle le premier citoyen d'honneur lors de sa venue à La Cure. Les amis de Max Arbez, comme Paul-Émile Victor[7] et Bernard Clavel, ont droit aussi à cette distinction.
Le , l'hôtel accueille des négociations préliminaires entre des représentants de la France et du Front de libération nationale algérien pour mettre fin à la guerre d'Algérie[4]. Les diplomates français sont venus de France, les représentants algériens depuis la Suisse[8] - [9].
Le , pour son action pendant la Seconde Guerre mondiale, Max Arbez est reconnu Juste parmi les nations Ă titre posthume par l'Institut Yad Vashem[10].
L'hôtel est toujours une propriété de la famille Arbez.
Notes et références
- Olivier Marchon, Le Mont Blanc n'est pas en France. et autres bizarreries géographiques, Editions du Seuil, (ISBN 978-2-02-110696-1, lire en ligne).
- « Histoire | Hôtel L'Arbezie Les Rousses | Frontière Suisse France », sur arbezie.com, Hôtel L'Arbezie Les Rousses, Jura (consulté le ).
- Anatra 2006.
- « À la frontière franco-suisse, l'Arbézie », sur francetvinfo.fr, France Info, (consulté le ).
- Le Cain 2014.
- Ça m'intéresse Questions & Réponses, août-octobre 2014, La France insolite en 200 questions, p. 75.
- Extrait de la préface écrite par Paul-Émile Victor pour Obez-Arbez 1991.
- Christian Lecomte, « Alexandre Peyron, prince consort franco-suisse », Le Temps,�/span> (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Kaushik Patowary, « Hotel Arbez Franco-Suisse, Located Half in Switzerland and Half in France », sur Amusing Planet, (consulté le ).
- « Arbez Max, Année de nomination : 2012, Dossier n° 12306D », sur yadvashem-france.org, Comité français pour Yad Vashem.
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Maryse Obez-Arbez (préf. Paul-Émile Victor), L'Arbézie : L'insolite au quotidien, Besançon, Agence Vue, , 143 p. (ISBN 2-9505982-0-X) [extrait].
- Professeur Anatra, « Principauté hôtelière de 20 habitants, elle est zarbie l'Arbézie », Le Canard enchaîné,�/span> (lire en ligne).
- Blandine Le Cain, « Saugeais, Sealand, Christiania : L'autre communauté internationale », Le Figaro,�/span> (lire en ligne).