HĂ´tel Aubecq
L'hôtel Aubecq était un hôtel particulier de style Art nouveau conçu par Victor Horta à Bruxelles pour l'industriel Octave Aubecq.
Type |
Hôtel de maître |
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Destination initiale | |
Destination actuelle | |
Style | |
Architecte | |
Construction | |
DĂ©molition | |
Propriétaire |
Région bruxelloise (et musée d'Orsay pour certaines composantes) |
Site web |
Adresse |
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Coordonnées |
50° 48′ 57″ N, 4° 22′ 20″ E |
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Description
Cette maison comportait trois façades libres, bien qu'elle ne fût pas située sur un coin, et ce en vue de maximiser l'apport de lumière naturelle. Cet apport, comme souvent chez Horta, était en outre complété par celui de la grande verrière qui surmontait l'escalier principal.
L'une des particularités de cette construction est la forme de ses pièces, souvent hexagonales ou octogonales. La légende explique ceci de la façon suivante : le commanditaire avait informé Horta de ce qu'il souhaitait installer dans cette maison ses meubles de famille, d'un style classique très différent de celui de Horta. Ce dernier, jugeant que ces meubles ne seraient pas compatibles avec son style et souhaitant comme de coutume créer une œuvre d'art totale, conçut alors une demeure aux pièces si difformes que son propriétaire fut contraint de faire confiance à Horta pour développer ses propres meubles.
Historique
Construction et démolition
Sa construction, entre 1899 et 1902, se poursuit par son aménagement intérieur jusqu'en 1904.
Jean Aubecq, le fils d'Octave Aubecq, revend le bâtiment en 1948 au couple Vanderperre[1], promoteurs immobiliers qui envisagent de le démolir[2].
Des personnes protestent contre ce projet de démolition, dont Julia Carlsson-Horta[3] (la seconde épouse de Victor Horta) et l’architecte Jean Delhaye[2]. Finalement, et malgré l'absence de classement, le ministre des travaux publics de l’époque, Auguste Buisseret, décide le démontage et la conservation de la façade principale[2] (qui fait environ 15 mètres de côté sur 11 mètres de hauteur[2]) dans l'espoir d'une éventuelle reconstruction.
Le mobilier est dispersé dans des collections privées ou publiques[4]. Une partie des vitraux, des boiseries et certains meubles sont exposés à Paris, au musée d'Orsay. Certains éléments intègrent la collection Gillion-Crowet[1].
Un bâtiment de 12 étages remplace alors l'édifice conçu par Victor Horta[5].
Déménagements successifs
La façade sauvegardée commence alors une série de déménagements. Les pierres sont d'abord entreposées à Saint-Gilles, puis à Namur sur le terrain d'une ancienne caserne, puis finalement dans un terrain vague de Tervuren[2] (ceci rappelant le triste sort de la maison du Peuple). Les châssis et ferronneries sont entreposées dans une caserne bruxelloise[2].
À la fin des années 1990, les façades préservées (propriété de l'État fédéral belge) sont transférées à la Région de Bruxelles-Capitale qui débloque le budget pour procéder à l'étude et à l'inventaire des pièces préservées de la façade[6].
Projets de reconstruction
Dans les années 1970, un projet détaillé fut conçu par l’architecte Maurice Culot[1]. Ce projet devait être situé près du Mont des Arts[1], en face de l’actuel musée des Instruments de musique.
En 2001, un relevé des éléments de façade est effectué[3]. Avec la contribution de tailleurs de pierres, la plupart des 634 pierres[2] constituant la façade principale (côté avenue Louise) sont ainsi récupérées du terrain vague où elles étaient entreposées[2] et sont transférées dans un hangar (situé rue Navez à Schaerbeek[3]) où elles sont alors nettoyées et placées sur des palettes[2].
En 2004, une reconstruction est envisagée à l'entrée du parc Tenbosch[5], à environ 300 mètres de son emplacement originel (au 520, avenue Louise), mais d'autres possibilités sont ensuite étudiées.
En 2010, la DMS (Direction des Monuments et Sites) de la Région bruxelloise charge l'architecte spécialisé en patrimoine, Nicolas Créplet, de la coordination de l'étude des restes de la façade. Après avoir été nettoyées et scannées en 3D, les pierres sont remontées physiquement à plat par une équipe de tailleurs de Pierre (Cyrille Berard) et virtuellement sur la base de ces mêmes scans 3D par le bureau O'Point Associates.
En 2011, une exposition y est consacrée aux musées royaux des beaux-arts[4] et des visites sont organisées au hangar.
Durant l'été 2016, des informations concernant le squattage du hangar, devenu vétuste, parviennent aux médias[7].
"Source de mémoire"
En 2011, Charles Picqué renonce officiellement à faire reconstruire l'hôtel[1]. Il est alors prévu d'exposer la façade préservée en situation couchée, en extérieur, le tout accompagné d'une scénographie jugée adéquate, quelque part dans l’espace public bruxellois[1].
Notes et références
- Pas de "faux" hĂ´tel Aubecq, Guy Duplat, lalibre.be, 1er juillet 2011
- La face retrouvée de l’hôtel Aubecq, Magali Mouthuy, lalibre.be, mardi 19 octobre 2010
- Il faut reconstruire la façade Aubecq ! Un puzzle de 600 pièces, rue Navez, à Schaerbeek, Robert François, lesoir.be, mardi 19 octobre 2010
- « Aubecq.be »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- L’hôtel Aubecq reconstruit après 60 ans !, Lacapitale.be, 21 janvier 2010
- Catalogue Hôtel Aubecq publié par la Région de Bruxelles-Capitale, 2011
- Vanessa Lhuillier, « La façade de l’hôtel Aubecq à l’abandon », Le Soir,‎ (lire en ligne)