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HĂŽpital juif de Varsovie

L’HĂŽpital juif de Varsovie (l’HĂŽpital juif de Czyste) est un Ă©tablissement mĂ©dical juif fonctionnant Ă  Varsovie dans les annĂ©es 1902-1943. Pendant plusieurs annĂ©es il a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme l’un des meilleurs et des plus modernes hĂŽpitaux en Pologne.

HĂŽpital juif de Varsovie

Le complexe hospitalier se composait de 8 pavillons avec de plusieurs unités: de chirurgie, d�a href="Ophtalmologie.html" title="Ophtalmologie">ophtalmologie, de gynécologie, de dermatologie, de maladies sexuellement transmissibles, de pneumologie, d�a href="Oto-rhino-laryngologie.html" title="Oto-rhino-laryngologie">oto-rhino-laryngologie, de maladies contagieuses, de médecine interne, de neurologie, de psychiatrie et d�a href="Obst%C3%A9trique.html" title="Obstétrique">obstétrique avec le laboratoire.

D’autres locaux appartenant Ă  l’hĂŽpital sont : le bĂątiment administratif, la synagogue, le funĂ©rarium, les cuisines, les glaciĂšres, la chaudiĂšre, les remises, les Ă©curies, la chambre de dĂ©sinfection, l’entrepĂŽt alimentaire, la maison pour les domestiques, l’asile des convalescents et les autres, plus petits bĂątiments. Au total, il y avait 17 bĂątiments diffĂ©rents.

Historique

Construction et ouverture

L’idĂ©e de la construction du nouvel hĂŽpital juif est nĂ©e dans les annĂ©es 1880, parmi les mĂ©decins de l’Ancien HĂŽpital juif de Varsovie, dirigĂ© par docteur JĂłzef Kinderfreund.

Le , dans le journal « Kurier Warszawski », le docteur Zygmunt Kramsztyk a publiĂ© un article intitulĂ© « Un nouvel hĂŽpital (pol. Nowy szpital) », dans lequel il a prĂ©sentĂ© les principes de la crĂ©ation de l’hĂŽpital et ses postulats. L’idĂ©e a gagnĂ© le soutien des mĂ©decins de Varsovie, de l’opinion publique et de la communautĂ© juive de Varsovie avec son prĂ©sident, Ludwik Natanson.

En , on a convoquĂ© le ComitĂ© de construction de l’hĂŽpital, avec Ludwik Natanson (et aprĂšs sa mort MichaƂ Berson) Ă  la tĂȘte. On l’a divisĂ© en sections: gĂ©nĂ©rale, mĂ©dicale, financiĂšre, technique et juridique. En , il a eu lieu la rĂ©union constitutive du ComitĂ© et on a commencĂ© Ă  collecter des fonds pour la construction de l’hĂŽpital. Parmi les donateurs, ils ont figurĂ© les citoyens connus, les intellectuels juifs et les habitants ordinaires.

Le , pendant la rĂ©union du comitĂ©, on a dĂ©cidĂ© que l’hĂŽpital sera crĂ©Ă© sur les terrains de Wielka Wola et Czyste, rachetĂ©s de ses propriĂ©taires: monsieurs Biernacki, Rodkiewicz et PieƄkowski. Tout le terrain avait une superficie de 6,7 ha. En , le plan a Ă©tĂ© approuvĂ© par le Conseil municipal de la charitĂ© publique de Varsovie (pol. Rada Miejska Dobroczynnoƛci Publicznej).

En , on a officiellement commencĂ© la construction de l’hĂŽpital. On a posĂ© la pierre angulaire dans les fondations de la future synagogue de l’hĂŽpital et on y a mis une boĂźte avec quelques pĂ©riodiques de Varsovie et avec une courte histoire de la construction de l’hĂŽpital Ă©crite en polonais et en hĂ©breu sur le parchemin. L’auteur du projet de l’hĂŽpital, c’est Artur Goebel, en coopĂ©ration avec CzesƂaw Domaniewski. Il s’est inspirĂ© des Ă©tablissements de santĂ© les plus modernes de l’Europe de l’ouest.

En , on a ouvert le premier service de l’hĂŽpital: un asile d’aliĂ©nĂ©s, Ă©quipĂ© de la literie, du linge de lit et des vĂȘtements donnĂ©s par le comitĂ© des dames (pol. Komitet Dam), qui a approvisionnĂ© aussi les autres services de l’hĂŽpital. Afin d’accĂ©lĂ©rer le processus de la mobilisation des fonds pour la finition et l’équipement d’autres bĂątiments, en , le conseil de la communautĂ© juive a fait un prĂȘt d’obligations d’un montant de 400 000 roubles.

En , les premiers patients ont Ă©tĂ© admis dans l’hĂŽpital. L’ouverture officielle a eu lieu le et elle a Ă©tĂ© commencĂ©e par un office dans la synagogue de l’hĂŽpital. MichaƂ Berson, prĂ©sident du comitĂ© de construction, et le docteur Zygmunt Kramsztyk, mĂ©decin-chef de l’hĂŽpital ont y fait des discours. Le coĂ»t de la construction de l’hĂŽpital s’est Ă©levĂ© Ă  1 200 000 roubles.

À l’époque, l’hĂŽpital Ă©tait un Ă©tablissement de santĂ© le plus moderne de Varsovie. Pour la premiĂšre fois en Pologne on a utilisĂ© le chauffage central Ă  basse pression de vapeur et en plus: les lampes Ă  gaz et l’éclairage Ă©lectrique, le gĂ©nĂ©rateur, le systĂšme de ventilation, l’égout, l’aqueduc et le puits en cas d’une panne.

Le , Ă  la suite d'une nouvelle loi, l’hĂŽpital est passĂ© sous l’administration de la municipalitĂ© de la ville de Varsovie. Dans les annĂ©es 1909-1911, on a construit un nouveau pavillon de deux Ă©tages pour les services de mĂ©decine interne et de neurologie, et on a ouvert le cabinet de physiothĂ©rapie.

L’entre-deux-guerres

Le cabinet mĂ©dical dans l’hĂŽpital de Czyste, en environ 1900

Pendant lâ€?a href="Entre-deux-guerres.html" title="Entre-deux-guerres">entre-deux-guerres, on a transfĂ©rĂ© les patients du pavillon psychiatrique Ă  Choroszcza, prĂšs de BiaƂystok et on a rajoutĂ© une nouvelle aile au pavillon afin d’y ouvrir le service pour les malades atteints de tuberculose. De plus, on a fondĂ© une Ă©cole d’infirmiĂšres. Au dĂ©but de l’annĂ©e 1922, il a paru le premier numĂ©ro du magazine « Kwartalnik Kliniczny Szpitala Starozakonnych », oĂč on a publiĂ© les matĂ©riaux des rĂ©unions scientifiques. Dans la seconde moitiĂ© des annĂ©es 1930, l’hĂŽpital juif est devenu le centre hospitalier le plus grand de  la capitale. En 1937, il comptait 1100 lits. Avant la Seconde Guerre mondiale, il y avait 1500 lits, et l’hĂŽpital employait 147 mĂ©decins, 119 infirmiĂšres et 6 pharmaciens.

Institut scientifique de pathologie dr Flatau

La construction de l’institut a commencĂ© en 1923, selon les plans du constructeur Stifelman de crĂ©er une institution permettant d’accĂ©der aux techniques les plus modernes de diagnostic et de traitement, suivant le dĂ©veloppement de la mĂ©decine de l’époque. Au dĂ©but, on a obtenu 6 mille dollars de JDC et 28 mille dollars dans une collecte de fonds auprĂšs de Juifs de Varsovie. Cette somme a permis de construire une charpente de bĂątiment en 1926. Plus tard, il s’y trouvait le service d’anatomie pathologique, de biologie et de thĂ©rapie, de chimie et de bactĂ©riologie, la salle de confĂ©rences pour 100 personnes et la salle de lecture[1]. Edward Flatau Ă©tait l’un des cofondateurs de l’Institut scientifique de pathologie. On a ouvert l’institut en 1933, un an aprĂšs sa mort, et l’a donnĂ© un nom du dr Flatau[2]. En , « Notre Revue IllustrĂ©e » (pol. Nasz Przegląd Ilustrowany) a publiĂ© sur la une la photo avec un titre « Avant l’ouverture de la plus importante institution scientifique juive Ă  Varsovie » [3]. NĂ©anmoins, l’établissement a eu des problĂšmes financiers pendant une longue pĂ©riode.

Seconde Guerre mondiale

Juste aprĂšs le dĂ©but de la guerre, la majoritĂ© du personnel mĂ©dical a Ă©tĂ© mobilisĂ©e, ce qui a causĂ© les manques des travailleurs. À la suite des attaques aĂ©riennes, le pavillon chirurgique et toutes les salles d’opĂ©ration ont Ă©tĂ© dĂ©truits. Les autres services de l’hĂŽpital et la cuisine ont Ă©tĂ© aussi endommagĂ©s. En raison de son emplacement, une institution est devenue l’hĂŽpital de front. Au moment de la capitulation de Varsovie, il y avait les 5000 soldats et civils blessĂ©s.

Comme les autoritĂ©s d’occupation ont ordonnĂ©, l’hĂŽpital, a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© de gestion de la municipalitĂ© de la ville sous gestion du conseil de la communautĂ© juive, et par consĂ©quent, destinĂ© uniquement aux Juifs. Ainsi, tous les patients et les membres du personnel non-juifs ont dĂ» quitter l’hĂŽpital, tandis que des centaines des Juifs malades et blessĂ©s sont arrivĂ©s d’autres hĂŽpitaux Ă  leur place, ce qui a rĂ©sultĂ© d’un immense surpeuplement. On a installĂ© les malades dans les couloirs, dans les greniers ou sur le sol.

À la fin d’automne 1939, Ă  cause de la dĂ©tĂ©rioration des conditions sanitaires, une Ă©pidĂ©mie de typhus a Ă©clatĂ© et tout l’hĂŽpital a Ă©tĂ© mis en quarantaine pour six semaines. En , conformĂ©ment aux ordres des autoritĂ©s allemandes, l’hĂŽpital a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© vers les siĂšges nouveaux dans le ghetto de Varsovie et il a fonctionnĂ© lĂ  jusqu’en 1943.

La pĂ©riode de semptembre 1939 jusqu’Ă?, c’était le temps le plus tragique dans l’histoire de l’hĂŽpital. Il faisait froid dans les services, il manquait de nourriture, de mĂ©dicaments et de personnel. De temps Ă  autre, il n’avait pas d’électricitĂ©, d’eau ni de gaz. L’hĂŽpital a Ă©tĂ© toujours surpeuplĂ©.

Durant le fonctionnement du ghetto, le groupe de médecins juifs a fait les recherches sur la famine, dont la partie de résultats a été publiée en 1946 dans le livre Maladie de Famine: Recherches Cliniques sur la Famine Exécutée dans le Ghetto de Varsovie en 1942[4].

On a transfĂ©rĂ© les hĂŽpitaux du Saint-Esprit et de Skarbowcy dans les pavillons abandonnĂ©s de l’hĂŽpital juif. En , quand la guerre germano-soviĂ©tique a Ă©clatĂ©, tous les deux hĂŽpitaux ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©s pour y crĂ©er lâ€?a href="Lazaret.html" title="Lazaret">hĂŽpital militaire allemand.

PĂ©riode d’aprĂšs-guerre

AprĂšs la fin de la guerre, les pavillons abandonnĂ©s abritaient Ă  nouveau l’HĂŽpital de Saint-Esprit, rebaptisĂ© plus tard l’HĂŽpital mĂ©tropolitaine n°1. Dans les annĂ©es 1950, on a transfĂ©rĂ© lĂ  l’HĂŽpital de Wola, oĂč il se trouve jusqu’Ă?prĂ©sent.  

MĂ©decins liĂ©s Ă  l’hĂŽpital de Czyste

  • Adam Wizel, assistant au Service de neurologie (Ă  partir de 1890)
  • Samuel Goldflam, mĂ©decin volontaire au Service de neurologie (1922â€?932)
  • Edward Flatau, chef  du Service de neurologie (Ă  partir de 1904)
  • Zygmunt Kramsztyk, mĂ©decin-chef de 1898 Ă 1904, chef du Service d’ophtalmologie  Ă  partir de 1879
  • Teofil Simchowicz, mĂ©decin volontaire (de 1904 Ă  1911) et assistant (Ă  partir de 1911) au Service de neurologie 
  • Julian Rotstadt, chef  du Service de physiothĂ©rapie et de mĂ©canothĂ©rapie, directeur de l’hĂŽpital en 1939
  • Maurycy Bornsztajn, chef  du Service de psychiatrie (Ă  partir de 1908)
  • Orko SoƂowiejczyk, assistant au Service de chirurgie (Ă  partir de 1898)
  • Juliusz Mutermilch, chef  du Service d’ophtalmologie 
  • Gerszon Lewin, chef  du Service de mĂ©decine interne (Ă  partir d’environ 1918)
  • Wilhelm Rubin, mĂ©decin assistant
  • StanisƂaw Klajn, chef  du Service de mĂ©decine interne
  • Leon Lipszowicz, mĂ©decin volontaire au Service de neurologie
  • Ignacy Sznajderman, mĂ©decin assistant au Service de neurologie
  • Ludwik Eliasz Bregman, chef  du Service de neurologie
  • BronisƂaw Berek Karbowski, chef  du Service d’oto-rhino-laryngologie (1933-1939)
  • WƂadysƂaw Sterling, chef  du Service de neurologie aprĂšs 1932
  • Adam Zamenhof, chef  du Service d’ophtalmologie, directeur de l’hĂŽpital (Ă  partir de  1939)
  • Natan Mesz, chef  du Service de ragiologie (Ă  partir de  1918)
  • JĂłzef Stefan Szper, chef  du Service de chirurgie (Ă  partir de  1934)
  • Wiktor Arkin, mĂ©decin au Service d’ophtalmologie  de  1923 Ă  1940
  • StanisƂaw Leopold Lubliner, laryngologue et pneumologue jusqu’Ă?1937[5]
  • Kamilla Horwitz[6]

Voir aussi

Soins de santé en Pologne

Références

  1. « Polona », sur polona.pl (consulté le )
  2. « https://academica.edu.pl/reading/readSingle?cid=52964731&uid=48427432 », sur academica.edu.pl (consulté le )
  3. « https://academica.edu.pl/reading/readSingle?page=1&uid=10174780 », sur academica.edu.pl (consulté le )
  4. Emil Apfelbaum (red.): Choroba gƂodowa. Badania kliniczne nad gƂodem wykonane w getcie warszawskim z roku 1942. Warszawa: American Joint Distribution Committee, 1946, s. 16.
  5. Czy wiesz kto to jest, pod red. StanisƂawa Ɓozy, Warszawa rok 1937:
  6. (pl) Olczak-Ronikier, Joanna., W ogrodzie pamięci, Kraków, Wydawn. Znak, , 355 p. (ISBN 83-240-0110-7 et 9788324001101, OCLC 48834096, lire en ligne)
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