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Hélène de Suède

Hélène ou Elin, peut-être également connue sous les noms de Maer, Mär ou (vieux norrois pour Jeune fille) (née au XIe siècleFloruit vers 1105/10), est une reine de Suède, épouse du roi Inge l'Ancien et sœur putative du roi Blot-Sweyn.

Hélène de Suède
Pierre tombale du XVIIe siècle dans l' abbaye de Vreta avec une inscription partiellement incorrecte qui mentionne un Ingi et une Helen – leur inhumation quelque part dans l'église semble être toutefois bien réelle.
Titres de noblesse
Reine consort
Reine

Contexte et nom

Le contexte de la vie de la reine Hélène de Suède n'est pas précisé mais son activité de reine semble démontrer qu'elle est liée avec l'Östergötland. La Saga de Hervor et du roi Heidrekr de la fin du XIIIe siècle évoque ainsi l'épouse du roi Inge l'ancien: « Le roi Inge épouse une femme nommé Maer [ou Mö]; le nom de son frère est Sweyn. Personne n'était autant aimé par Inge que Sweyn, et ce dernier devient un homme très puissant dans le royaume »[1].

Toutefois une ancienne source danoise, La « Genealogia Regum Danorum », établie en 1194 pour son arrière-petite-fille Ingeburge de Danemark, reine de France, précise que Kristina, grand-mère du roi Valdemar Ier : « filia fuit Ingonis Suevorum regis et Helena regina »[2] - [3].

« Helena » est la transcription habituelle en latin du nom chrétien suédois Elin, alors que Maer est simplement la forme en vieux norrois du nom signifiant « jeune fille » ou « fille » soit en suédois moderne , et semble ne pas être un nom propre et est en tout cas est extrêmement rare en tant que nom personnel scandinave. De ce fait il est parfois avancé que Inge avait contracté deux unions. Alternativement cependant il a été aussi avancé qu'il s'agit d'une seule et même personne[4]; la jeune fille Elin, que les chrétiens étrangers nommaient en latin Helena, sœur de Sweyn. Selon une troisième hypothèse la fratrie Maer et Sweyn est légendaire ou même allégorique, leurs noms étant simplement la traduction de « jeune fille » et « amant »[5].

Réaction païenne

Selon La Saga de Hervor et du roi Heidrekr, et le texte suédois la Légende de Saint Eskil (XIIIe siècle), Sweyn usurpe le pouvoir d'Inge Ier,qui était roi de Suède ou d'une partie de la Suède pendant la période 1080-1110. Inge est réputé être le roi qui élimine le paganisme de suédois après un long conflit religieux qui s'étend de la décennie 1020 à celle de 1080. Dans une large mesure, sa faction abolit la liberté de religion en réprimant les anciennes pratiques rituelles et en demandant à la population de professer la foi chrétienne. Bien que des traces de la religion nordique survivent encore en Suède jusqu'au XIIe siècle. Le principal opposant de Inge lors de ce conflit est son beau-frère Sweyn qui est intronisé comme souverain païen dans le Svealand, et est connu sous le nom de Blot-Sweyn (Sweyn le Sacrificateur)[6].

Inge se retire dans le Västergötland, mais les sources n'indiquent pas si Maer l'accompagne. Si cependant Maer est identifiable avec Helena et est un personnage historique, on ignore dans ce contexte si elle est favorable aux païens ou aux chrétiens. la reine doit avoir été le témoin de la manière dont son époux chrétien tue son frère païen lors du triomphe de Inge vers 1083/1087[7]. Toutefois elle est considérée comme une pieuse chrétienne à la fin de sa vie.

Religieuse

On connaît peu de choses de la reine Helena, mais si elle est bien la sœur de Blot-Sweyn elle devait très certainement être une païenne comme son frère avant son mariage. Dans ce cas elle a été convaincue ou obligée par la force à se soumettre à la foi chrétienne et à recevoir le nom d'Helena lors de son baptême. Ses filles portent également des noms originaires de l'Europe chrétienne : Christina, Margaret et Katarina. Après la défaite des païens, Inge fonde le premier monastère de moniales connu de Suède, l'abbaye de Bénédictines de Vreta en Östergötland, conjointement avec son épouse entre 1090 et 1100.

Cet acte est connu par une copie du XVIe siècle d'une liste de donations médiévale : « le Roi Inge en Suède ... avec la reine Helena, fondent les premiers l'abbaye de Vreta; ils lui donnent des biens et des propriétés foncières, c'est-à-dire: 4 attungs [unités] de domaine à Lilla Vreta, 2 attungs à [Kungs-]Bro, 9 attungs à Brunneby, 4 attungs à Håckla, 2 attungs à Mjölorp ». Ces domaines sont situés près de Vreta. Le couple royal donnent plus loin 2 attungs à Broby, près de Omberg, également en Östergötland[8]. Toutes ses domaines concernent l'est du territoire des Geats et leur attribution au couvent forment un point de repère dans l'histoire médiévale suédoise, car aucun monastère n'existait auparavant dans le royaume. Il devait appartenir au douaire de la reine ou à héritage reçu par elle de son frère putatif Sweyn.

La liste de donations XVIe siècle indique de plus qu'une certaine reine Helena fait don de domaine à Slaka paroisse de Vreta, puis entre à l'abbaye comme moniale. Sur ces bases il a été avancé que la reine douairière Helena, après la mort de son époux vers 1105-1110, avait dédier ses dernières années à la vie monastique. Il est cependant peut-être question d'une reine postérieure Helena, veuve de Knut V de Danemark[9].

Postérité

Ancêtres putatifs

Plusieurs hypothèse ont été formulées au sujet des ancêtres d'Helena ou de Maer[10]. On a tenté d'identifier Blot-Sweyn avec un Sweyn évoqué dans la Yngvars saga víðförla du XIVe siècle. Ce personnage est le fils du prince Ingvar Vittfarne, arrière petit-fils d'Erik Segersäll de Suède, ce qui ferait de Maer une cousine au 3e degré de son époux[11]. Une pîerre runique élevée dans la paroisse de Ballingsta en Uppland (U861) porte ce texte: "Sigtorn ... érige cette pierre et un pont pour son fils Ådjärv et pour Mö, sa fille, Etorn, Sweyn et Vigtorn..."[12]

Cette pierre est de la fin du XIe siècle, et le nom de Mö n'est attesté nulle part ailleurs, il a été avancé par le spécialiste des runes Erik Brate que ce monument avait été érigé par le père de la reine Mö (Maer) et de son frère Blot-Sweyn. le nom complet de Mö serait dans ce cas Mö Sigtornsdotter. Si Mö-Maer et Helena sont probablement de reines différentes, mais cette équivalence a été critiquée comme manquant de preuves corroborantes[13]. Il a été également avancé que Helena était d’origine une grecque ou russe .Les prénoms chrétiens d'origine grecque de l'épouse et des trois filles du roi Inge, laissent penser que leur mère Elin (Helena) était une chrétienne de rite oriental, peut-être une princesse russe varègue; mais cela n'est nullement confirmé.

Confusion avec Hélène de Skövde

La reine Helena ou Elin a longtemps été confondue dans l'histoire avec sainte Hélène de Skövde (morte vers 1135), qui vivait en Suède à la même période qu'elle. Il s'agit d'une mauvaise interprétation qui est totalement rejetée par les historiens contemporains[4].

Notes et références

  1. Hervararsagan, in Lars Lönnroth, Isländska mytsagor. Stockholm: Atlantis, 1995, p. 87.
  2. Ex Wilhelmi genealogia Ingeburgis Reginae, p. 165.
  3. William, Abbot of Ebelholt, "Genealogia regnum Danorum" (1195), in Scriptores minores historiae Danicae medii aevi. Copenhagen: Gad, 1917-18, p. 182.
  4. Hans Gillingstam, "Helena", Svenskt biografiskt lexikon, https://sok.riksarkivet.se/Sbl/Presentation.aspx?id=12808.
  5. Lars Lönnroth, Isländska mytsagor. Stockholm: Atlantis, 1995, p. 131-2.
  6. (sv) Lars O. Lagerqvist, "Sverige och dess regenter under 1.000 år",("Sweden and its rulers during 1000 years")., Albert Bonniers Förlag AB, (ISBN 91-0-075007-7).
  7. Nataniel Beckman, "Blotsven", Svenskt biografiskt lexikon, https://sok.riksarkivet.se/sbl/Presentation.aspx?id=17820. le règne de Blot-Sweyn est daté de vers 1084-87 dans le Sveriges hundra konungar. Stockholm: Biblioteksböcker, 1956, p. 120.
  8. Nils Ahnlund, "Vreta klosters äldsta donatorer", Historisk tidskrift 65, 1945, p. 319-20.
  9. Nils Ahnlund, "Till frågan om den äldsta Erikskulten i Sverige". Historisk tidskrift 68, 1948, p. 319.
    • (sv) Lars O. Lagerqvist, "Sverige och dess regenter under 1.000 år",("Sweden and its rulers during 1000 years")., Albert Bonniers Förlag AB, (ISBN 91-0-075007-7).
  10. F. Braun, "Hvem var Yngvarr enn viðforli?", Fornvännen, 1910.
  11. Upplands runinskrifter, 861. Norsta, Ballingsta sn., p. 522, http://www.raa.se/runinskrifter/sri_uppland_b08_text_8.pdf.
  12. Upplands runinskrifter, 861. Norsta, Ballingsta sn., p. 524, http://www.raa.se/runinskrifter/sri_uppland_b08_text_8.pdf.

Source

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