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Guy Camberabero

Guy Camberabero, né le à Saubion (Landes), est un joueur de rugby à XV français, comptant 14 sélections au poste de demi d'ouverture en équipe de France. Lors de neuf de ces rencontres, il forme avec son frère Lilian la charnière de l'équipe de France. Avec celle-ci, il remporte deux éditions du Tournoi des Cinq Nations, en 1967 et en 1968, année du premier Grand Chelem français.

Guy Camberabero
Description de cette image, également commentée ci-après
Guy Camberabero en 1971.
Fiche d'identité
Naissance
Ă  Saubion (France)
Taille 1,69 m (5′ 7″)
Poste demi d'ouverture
Carrière en junior
PériodeÉquipe
US Tyrosse
Carrière en senior
PériodeÉquipeM (Pts)a
La Voulte sportif
US Tyrosse
Carrière en équipe nationale
PériodeÉquipeM (Pts)b
1961-1968 France14 (110)[1]

a Compétitions nationales et continentales officielles uniquement.
b Matchs officiels uniquement.
Dernière mise à jour le 29 décembre 2015.

Biographie

Guy Camberabero débute le rugby dès la cour de l'école avec comme mentor son instituteur André Desclaux[2]. A l'âge de 18 ans, il quitte avec son frère Lilian ses Landes natales, et arrive à La Voulte-sur-Rhône[3], club dont le fondateur Jean Palix est le directeur général d'une usine, succursale de Rhône-Poulenc. Guy et Lilian travaillent en tant qu’ouvriers, leur père occupant à la même époque un poste de contremaitre[3].

Appelé avec son frère à se rendre en tournée en Nouvelle-Zélande puis en Australie[4], il fait ses débuts avec l'équipe de France le à Christchurch lors du troisième match face à l'équipe de Nouvelle-Zélande. Il remplace Pierre Albaladejo, malade[5] lors d'une défaite 32 à 3. En novembre de l'année suivante, il affronte la Roumanie. Cette rencontre disputée à Bucarest se solde par une défaite 3 à 0[6]. Avec la retraite d'Albaladejo, les sélectionneurs alignent une charnière composée des deux frères Camberabero[7] lors d'une victoire 9 à 6 à Bucarest en , rencontre où il inscrit ses premiers points avec les Bleus, six, un essai et un drop[7]. Il est toutefois remplacé par Jean Capdouze pour le premier match du tournoi conte l'Écosse, son frère conservant son poste de demi de mêlée.

Guy Camberabero doit attendre 1967, et la tournĂ©e de l'Australie en Europe, pour retrouver une place au sein de l'Ă©quipe de France. Le , les Wallabies, vainqueur du pays de Galles et de l'Angleterre, et dĂ©faits par l'Écosse et l'Irlande, s'inclinent 20 Ă  14 au stade de Colombes. Les frères Camberabero inscrivent les 20 points des Bleus, un essai de Lilian, une transformation, quatre pĂ©nalitĂ©s et un drop de Guy qui Ă©tablit avec 17 points un nouveau record pour un Français[8]. La charnière voultaise est reconduite pour le match suivant du tournoi, le deuxième, la France s'Ă©tant inclinĂ©e 9 Ă  8 face Ă  l'Écosse avant d'affronter les Australiens. Guy Camberabero inscrit 10 des 16 points de l'Ă©quipe de France qui s'impose pour la première fois depuis douze ans face aux Angleterre[8], Ă  Twickenham de surcroit. Après une victoire face aux Italiens, 60 Ă  13 Ă  Toulon avec 27 points de Guy Camberabero, neuf transformations, deux pĂ©nalitĂ©s et un drop[9], la France affronte Ă  Colombes le pays de Galles, s'imposant 20 Ă  14. Après un drop sur une passe de son frère, ce qui donne un avantage de 17 Ă  14 aux Français, Guy Camberabero inscrit un essai sur une interception lors de la dernière minute[10]. Il inscrit 14 points, une transformation, deux drops, une pĂ©nalitĂ© et un essai[9]. Il est le premier français Ă  rĂ©ussir un full house, obtenir au moins une rĂ©ussite dans les quatre possibilitĂ©s de marquer[11]. La France dispute sa dernière rencontre du tournoi Ă  Lansdowne Road face aux Irlandais. Guy Camberabero rĂ©ussit une transformation, puis deux drops en trois minutes qui permettent aux Français de s'impose 11 Ă  6[10]. Il vient de rĂ©aliser sept drops en cinq rencontres[10].

La Fédération française accepte de se rendre en tournée en Afrique du Sud, les All Blacks, dans l'impossibilité de jouer avec des joueurs Maoris par le gouvernement sud-africain, renonçant à leur propre tournée[8]. Celle-ci, avec treize rencontres, compte quatre tests entre les deux nations[12], et un cinquième officieux, face au Northern Transvaal[8]. Surnommé Tom pouce par les Sud-Africains, Guy Camberabero n'inscrit aucun point lors de la lourde défaite 26 à 3, la première de l'histoire du quinze français lors des confrontations entre les deux équipes en Afrique du Sud[13]. Remplacé par Jean-Louis Dehez pour le deuxième test, perdu 16 à 3, il inscrit dix points lors de la victoire 19 à 14 à Johannesbourg, deux drops et deux transformations[14]. Lors du dernier test, au Cap, il inscrit un drop lors du nul 6 partout.

La paire Camberabero est de nouveau associée pour la première rencontre du tournoi 1968 face à l'Écosse[15]. Malgré cette victoire, où Guy Camberabero inscrit une transformation, les opposants à la paire voultaise voient les sélectionneurs choisir Jean Gachassin pour le match face à l'Irlande, celui-ci désirant être associé à son coéquipier de Lourdes Jean-Henri Mir. La France remporte sa deuxième victoire dans ce tournoi. Juste avant l'ouverture des Jeux olympiques de Grenoble, le quinze français est opposé lors d'un match de démonstration à une sélection du Grand-Est dont la charnière est occupée par les frères Camberabero. À l'issue de cette rencontre, ces derniers font partie des huit changements effectués par les sélectionneurs pour la rencontre face à l'Angleterre[16]. Guy Camberabero inscrit cinq points, une pénalité et une transformation, son frère réussissant un drop lors de la victoire 14 à 9, victoire qui assure le gain de cette édition du tournoi[17]. Un mois plus tard, les deux frères sont de nouveau associés, à Cardiff face au pays de Galles. Les frères Camberabero inscrivent onze points, un essai de Lilian et une transformation, une pénalité et un drop de Guy, Christian Carrère inscrivant un autre essai pour les Bleus qui s'imposent 14 à 9[18].

En 1970, La Voulte parvient pour la deuxième fois en demi-finale du championnat de France. Battu à ce même stade par le SU Agen en 1965, les joueurs de La Voulte prennent leur revanche sur le club agenais sur le stade de leur adversaire en s'imposant 9 à 3. Opposé à l'AS Montferrand au Stadium de Toulouse, La Voulte remporte le titre de champion de France en s'imposant 3 à 0 grâce à un essai de Renaud Vialar[19] - [20].

Guy Camberabero aura également entraîné l'équipe du Lou de Lyon qu'il rejoint en .

Autres activités

Ils ont Ă©crit le livre Le mot de passe, Ă©d. Calmann-LĂ©vy, 1971.

Style de jeu

Du fait de leurs petits gabarits (1,69 m pour 65 kg), les CambĂ© tyrossais sont Ă©galement surnommĂ©s Les Lutins de La Voulte. Guy Camberabero est un demi d'ouverture qui joue les deux tiers de ses ballons au pied[21]. Il n'est pas un adepte du « french flair » reprĂ©sentĂ© par Jean Gachassin, les deux approches, plus pragmatique pour le joueur de La Voulte, plus joueuse pour le Lourdais, Ă©tant souvent mises en opposition par la presse[21].

Palmarès

Avec La Voulte

Distinctions

Il obtient l'Oscar du Midi olympique (meilleur joueur français du championnat) en 1967.

Statistiques

Guy Camberabero dispute quatorze rencontres avec l'équipe de France, entre le à Christchurch contre l'équipe de Nouvelle-Zélande et le contre le pays de Galles[1]. Il inscrit 110 points, deux essais, onze pénalités, onze drops et 19 transformations[1].

Il participe à deux éditions du tournoi des Cinq Nations, deux éditions remportées par la France, en 1967 et 1968, disputant six rencontres, toutes remportées, et inscrivant 47 points se décomposant en un essai, quatre pénalités, six drops et sept transformations[23].

Notes et références

  1. (en) « Guy Camberabero », sur en.espn.co.uk, ESPN.com (consulté le ).
  2. Société des écrivains 2008, p. 27.
  3. Alain Leauthier, « A La Voulte, la mêlée s'est effondrée », sur liberation.fr, .
  4. Garcia 2011, p. 477.
  5. Henri Haget, « Nouvelle-Zélande - France: le grand voyage de 1961 », sur lexpress.fr, .
  6. Robert Duthen, « Échec des Français à Bucarest après un match décevant », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  7. Garcia 2011, p. 500.
  8. Garcia 2011, p. 511.
  9. Garcia 2011, p. 512.
  10. Garcia 2013, p. 122.
  11. (en) « Team records », sur espnscrum.com (consulté le ).
  12. « 1967, le trésor est intact », sur rugbyrama.fr, .
  13. Garcia 2011, p. 514.
  14. Garcia 2011, p. 514-515.
  15. Garcia 2013, p. 124.
  16. Garcia 2011, p. 519.
  17. Garcia 2013, p. 126.
  18. Garcia 2011, p. 520-521.
  19. « Guy Camberabero au sujet de l'ASM, en 1970 : " Je suis sûr qu'ils vont savoir perdre" [frise] », sur lamontagne.fr, .
  20. Garcia 2011, p. 532.
  21. Jérôme Prévot, « Les frères Cambérabéro ou la dilatation du temps », sur midi-olympique.fr, .
  22. « Stadium Municipal, Toulouse, 17 mai 1970 », sur www.lnr.fr (consulté le )
  23. (en) « Guy Camberabero : Five/Six Nations », sur espn.co.uk (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • [Collectif 2008] Collectif, US Tyrosse 1908-2008 : 100 ans de lĂ©gende, Paris, SociĂ©tĂ© des Écrivains, , 210 p. (ISBN 978-2-7480-4270-2)
  • Henri Garcia, La fabuleuse histoire du rugby, Paris, La Martinière, , 1055 p. (ISBN 978-2-7324-4528-1) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Henri Garcia, La lĂ©gende du tournoi, Fetjaine, (ISBN 978-2-35425-447-6 et 2-35425-447-4)

Liens externes

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