Accueil🇫🇷Chercher

Gustave Planche

Gustave Planche, né le à Paris où il est mort le , est un critique littéraire français.

Gustave Planche
Caricature de Gustave Planche par Benjamin
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  49 ans)
Paris
SĂ©pulture
Nationalité
Activités
RĂ©dacteur Ă 

Biographie

Planche trompa les espérances de son père pharmacien, Louis-Antoine Planche, qui l’avait voué à l’étude de la médecine. Entrainé par ses goûts artistiques et littéraires, le jeune homme trouva la célébrité dans la voie qu’il s’était tracée, mais ses succès ne désarmèrent jamais le ressentiment paternel. Gustave Planche eut beaucoup à souffrir de cette opposition et son caractère en devint irascible et morose.

Il débuta à l’âge de vingt-deux ans dans la critique littéraire lorsqu'Alfred de Vigny, appréciant son mérite, le fit admettre comme collaborateur à la Revue des deux Mondes. Datant de 1831, son premier article fut une protestation contre les haines littéraires si vivaces à cette époque. Critique honnête, l’un des plus autorisés de la presse périodique, les critiques d’art et de littérature qu’il fit paraître dans cette revue furent considérées comme des modèles d’analyse lumineuse, de jugement solide et sain.

L’une des bêtes noires des romantiques, encore qu’il ait été en fort bons termes avec George Sand avec laquelle il se lia intimement vers 1832, et dont il resta toujours le grand admirateur et l’ami dévoué, il ne se borna pas à défendre cette écrivaine de sa plume, il se battit en duel avec Jean-Gabriel Capot de Feuillide pour la venger d’un article qui l’avait outragée par une verte critique de son roman Lélia[1]. Il ne ménageait pas non plus ses éloges à Alfred de Vigny, mais il méprisait, en revanche, Hugo, traitant ses premiers drames d’odes, ceux d’après le Roi s'amuse d’antithèses et les suivants comme du simple spectacle. Il combattit également les romantiques avec une franchise impitoyable et il s’est attaqué, quelquefois d’une façon injuste, aux plus hautes renommées : Chateaubriand, Lamartine, Lamennais, Balzac, etc.

Il fit des comptes rendus de livres ou d’œuvres d’art dans l'Artiste, et surtout le Journal des débats et la Revue des deux Mondes. En 1836, il contribua à la Chronique de Paris, journal fondé par Honoré de Balzac, et il fit partie de ce joyeux cercle d’amis composé de plumes célèbres : Gautier, Hugo, Karr, dont l’expérience ne dura que six mois.

Quelques annĂ©es plus tard, en 1840, ayant recueilli un hĂ©ritage d’environ 80 000 francs, Planche voulut vivre indĂ©pendamment et partit pour l’Italie, oĂą il passa près de huit ans Ă  Ă©tudier les chefs-d’œuvre de l’art et Ă  s’instruire. Ce sĂ©jour acheva de le familiariser avec les chefs-d’œuvre de l’art antique et moderne et le fit connaĂ®tre comme critique d’art avec ses Études sur les arts (1855), et sur l’École française (1855).

Après qu’il eut tout dépensé, il revint en France et reprit sa place à la Revue des Deux Mondes, à laquelle il ne cessa de collaborer jusqu’à la fin de sa vie. D’une indépendance farouche, il refusa, de crainte de compromettre sa liberté, un poste de Napoléon III. Bohème courageusement pauvre, il est le héros de dix anecdotes qui soulignent son dédain de l’hygiène. Il mourut à l’hôpital Dubois, des suites d’un abcès au pied.

On a reproché à Gustave Planche une sévérité excessive. Alphonse Karr l’avait plaisamment surnommé « Gustave le cruel ». À part ceci, Gustave Planche eut toujours le courage de son opinion et sa critique dénote un goût littéraire exercé.

Planche a réuni les plus importantes de ses critiques, qui formèrent, grâce à l’universalité d’esprit et de goût dont il était doué, et qui auraient eu un retentissement moins durable si leur auteur avait été dépourvu de science et de talent, comme un cours complet de critique d’art et de littérature, en volumes : Portraits littéraires (1836-49, 4 vol. in-18) ; Portraits d’artistes (2 vol. in-18) ; Nouveaux Portraits littéraires (1854, in-18) ; Études sur l’école française, de 1831 à 1852 (1855, 2 vol. in-18) ; Nouvelles études sur les arts (1856, in-18), etc.

Ĺ’uvres

Caricature de Gustave Planche par Nadar dans les années 1850. Bibliothèque nationale de France.
  • De la moralitĂ© de l’histoire et du règne de Henri IV : Histoire du règne de Henri IV, par M. Poirson, Paris, Au bureau de la Revue des deux mondes, 1857
  • Du poète historien, [S.l.s.n.], 1854
  • Écrivains modernes de la France, [S.l.], 1854
  • « Études sur l’art et la poĂ©sie en Italie. 2. PĂ©trarque », Revue des deux mondes, t. 28, 1847
  • Exposition de beaux-arts, Paris, Bureau de La revue des deux mondes, 1855
  • Études littĂ©raires ... , Paris, Michel LĂ©vy, 1855
  • Études sur l’École française (1831-1852). Peinture et sculpture, Paris, M. LĂ©vy frères, 1855
  • Études sur l’école française, peinture et sculpture, Paris, C. LĂ©vy, 1886
  • Études sur les arts, Paris, Michel LĂ©vy frères, 1855
  • Le Théâtre et l’esprit public en France, 1636-1856, [S.l.s.n.], 1857
  • Nouveaux portraits littĂ©raires, Paris, Amyot, 1854
  • Portraits d’artistes : peintres et sculpteurs, Paris, M. LĂ©vy, 1853
  • Portraits littĂ©raires, Paris, Werdet, 1836 ; rĂ©imp. Genève, Slatkine Reprints, 1973
  • Salon de 1831, Paris, 1831
  • Salon de 1857, Paris, [S..n.], 1857

Annexes

Bibliographie

Le symbole Document utilisé pour la rédaction de l’article indique les livres utilisés comme sources dans la rédaction de l'article.

  • (de) Wolfgang Balzer, Gustave Planche; eine Untersuchung zur Geschichte der französischen Kunstkritik im 19. Jahrhundert, Leipzig, Druck von GĂĽnther, Kirstein und Wendler, 1908
  • (de) Hanspeter Blatt, Untersuchungen zur Literaturkritik Gustave Planches (1808-1857), Bonn, [s.n.], 1979
  • Daniel Bonnefon, Les Écrivains modernes de la France, Paris, Sandoz & Fischbacher, 1880, p. 410-1. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Mary Benvenuta Bras, Gustave Planche (1808-1857) : sa vie, son Ĺ“uvre de critique d’art, son Ĺ“uvre de critique dramatique, Paris, E. de Boccard, 1936
  • G. Chaix d’Est-Ange, Note pour M. Madrazo contre M. Gustave Planche [sur les Droits du Critique d’Art], Paris, Impr. de E. Brière et Cie, [S.d.]
  • (en) Mary Fisher, A group of French critics, Chicago, A.C. McClurg and company, 1897
  • Pontus Grate, Deux critiques d’art de l’époque romantique : Gustave Planche et ThĂ©ophile ThorĂ©, Stockholm, Almqvist & Wiksell, 1959
  • Eugène de Mirecourt, Gustave Planche, Paris, G. Havard, 1856. [lire en ligne]
  • Maurice Regard, L’Adversaire des romantiques : Gustave Planche, 1808-1857, Paris, Nouvelles Éditions latines, 1955
  • Maurice Regard, Gustave Planche 1808-1857 : correspondance, bibliographie, iconographie, Paris, Nouvelles Éditions latines, 1955
  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littĂ©ratures, Paris, Hachette, 1876, p. 1609. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Claude Paul Viens, George Sand and Gustave Planche: unpublished correspondence, Providence, [s.n.], 1941

Notes et références

  1. Capot de Feuillide jugeait que ce roman féministe avec sa dénonciation du mariage obligeait le lecteur à user d'un charbon ardent pour se purifier les lèvres après la lecture de l'œuvre, Charles Monselet rapporte ainsi le duel dans La Lorgnette littéraire, Dictionnaire des Grands et des petits auteurs de mon temps, (Poulet-Malassis et de Broise, Paris, 1857) : " On alla sur le terrain [le bois de Boulogne], mais il n'y eut pas de sang répandu. ". En fait la balle de Planche se perdit dans un pré voisin, et tua une vache que Buloz, directeur de la Revue des Deux Mondes dut payer chèrement à son propriétaire, car lui seul était assez fortuné pour assumer une si lourde indemnité, mais Planche affirma à Jules Vallès, qui le rapporte dans Les Réfractaires, (Paris, G. Charpentier, 1881), qu'il avait demandé au paysan qui se trouvait présent de déplacer sa vache. Alfred de Musset composa pour Planche une complainte en vingt-quatre strophes de six vers, relatant les épisodes de ce duel.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.