Guillaume de Laire
Guillaume de Laire[1] (av.1370 - ap.1410), seigneur de Cornillon et de Cuzieu en Forez, est un chevalier de l'entourage du duc Louis II de Bourbon, comte de Forez, et du roi de France.
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Biographie
Guillaume est fils de Robert de Laire[2], seigneur de Cornillon, et de Béatrice de Salsat (ou Salzac) à qui son frère Pierre de Salsat de Mays légua avant 1388 sa seigneurie de Cuzieu[3] et petit-fils de Bernard de Laire, bailli du Velay de 1353 à 1399[4].
Engagé dès 1387 avec d'autres vassaux du duc Louis II de Bourbon, aussi comte de Forez par son mariage avec Anne Dauphine, dans la lutte contre les Grandes compagnies en Forez sous le commandement unifié de Robert de Chalus (acquéreur de Bothéon en 1386), Guillaume de Laire remplace ce dernier le à la tête des troupes du Bourbonnais et combattra ces Compagnies jusqu'à leur départ, vers 1394[5]. Durant son commandement, il participe en 1389 aux combats contre les troupes de Raimond de Turenne massées sur la vallée du Rhône pour aller guerroyer en Provence[6].
On le retrouve à la tête de 200 hommes prêtant main-forte en 1394 à l'armée royale du connétable de Clisson et au comte de Penthièvre lors du siège de Saint-Brieuc contre les vassaux du duc de Bretagne[7], puis partant de Gap vers le Piémont à la tête de 200 chevaux au début de l'année 1396[8]. Ces participations lui valent d'être intégré au Conseil du roi vers 1404 ou 1405, où il sera maintenu lorsque le conseil sera purgé de ses éléments Bourguignons en [9]. Il est nommé chevalier de l'ordre du Camail, puis gouverneur du Dauphiné le [10].
C'est autant au titre de voisin que de proche que Guillaume de Laire est témoin de l'hommage rendu au comte de Savoie par le duc de Bourbon pour ses terres des Dombes situées sur le territoire de la Savoie en [11].
À la suite de l'assassinat du duc d'Orléans (1407), Jean sans Peur prend au nom des Bourguignons la tête de la régence (Charles le Fol sombrant dans la démence) et ôte en 1409 à Guillaume de Laire ses postes au Conseil et en Dauphiné[12]. Après l'alliance d' contre Jean sans Peur, passée à Gien autour de Charles d'Orléans par les ducs de Berry, de Bretagne, de Bar et les comte d'Armagnac, d'Alençon et de Clermont[13], Guillaume de Laire, au nom de leur amitié ancienne, est envoyé en ambassade par Orléans auprès du duc de Bourbon pour lui faire accepter l'engagement de son fils Jean de Clermont[14] (cf. aussi l'article Guerre civile).
HĂ©raldique
Guillaume de Laire porte d'argent au lion de gueules[15]. Un sceau utilisé par Guillaume dans sa charge de gouverneur du Dauphiné montre une bordure engrêlée[16] mais il est possible que cette bordure corresponde à la triple chaîne de l'ordre du Camail.
Guillaume de Laire est le dernier gouverneur du Dauphiné dont le sceau de charge porte les armes personnelles[17].
Références
- De l'Ayre selon Boissieu 1731, p. 252, de Layre selon Allard 1704, p. 171, il est possible de trouver également de Lhère, voire de Loire.
- Roman 1887, p. 252. Allard 1704, p. 171 appelle son père Rolet et le propose comme ascendant de Jean II de Layre et de son fils Guillaume.
- Avant 1388 : Édouard Perroy, Les familles nobles du Forez au XIIIe siècle, essai de filiation, vol. 2, P.U. St-Etienne, 1976, p. 540 & 669.
- Mathieu Lescuyer, L'inventaire de Raynart Balbet, Bibliothèque de l'École des Chartes, vol. 41, n° 160, Paris, 2002, p. 100 (un autre Guillaume de Laire, auvergnat et probablement apparenté à Bernard, a été juge-mage de Mâcon en 1346-1348).
- Claude Colombet-Lasseigne, Les hommes et la terre en Forez à la fin du Moyen Âge : la seigneurie rurale face aux crises des XIVe et XVe siècles, Saint-Etienne, CERHI/P.U. St-E., 2006, p. 117 & 257.
- Nathalie Nicolas, La guerre et les fortifications du Haut-Dauphiné, PU Provence, 2005.
- Masson 1612, p. 261-263.
- Nathalie Nicolas, La guerre..., op. cit..
- Il figure dans la liste du 28 juillet 1406 : Noël Valois, Le conseil du roi aux XIVe, XVe et XVIe siècles : nouvelles recherches, Paris, 1888 (réed. 1975).
- Allard 1704, p. 171 ; Boissieu 1731, p. 252 ; Roman 1887, p. 15.
- À Villars-les-Dombes puis à Châtillon : Samuel Guichenon, Histoire de Bresse et de Bugey : contenant ce qui s'y est passé de plus mémorable..., Lyon, Huguetan & Ravaud, 1650, p. 74.
- Élizabeth Gonzalez, Un prince en son hôtel : les serviteurs des ducs d'Orléans au XVe siècle, Paris, Sorbonne, 2004, p. 300. Son frère Raoul de Laire sera également victime du duc de Bourgogne dans la seconde phase d'épuration, trois ans plus tard.
- Le comte de Clermont-en-Beauvaisis s'engage au nom de son père, Louis de Bourbon, ce que ce dernier lui reprochera par la suite.
- Masson 1612, p. 391-392.
- Allard 1704, p. 171 ; voir également Gustave Vallier, "Armorial des Grands-Maîtres et des Abbés de Saint-Antoine de Viennois", dans Mémoires de Académie des Sciences, Belles-lettres et Arts de Marseille (années 1881-1882), Marseille, 1882, p. 151 sur les armes de Pierre de Laire, Grand-prieur de l'abbaye de Saint-Antoine en 1493-1495.
- Roman 1887, p. 15 : c'est la description retenue pour représenter ce blason. Divers sites héraldiques attribuent une brisure de ces armes à Guillaume de Laire (cotice ou chevron engrêlé), laquelle ne figure pas sur le sceau du Dauphiné et correspond vraisemblablement à un homonyme plus récent.
- Roman 1887, p. 17.
Bibliographie
- Guy Allard, Œuvres diverses : Les gouverneurs et les lieutenans généraux au gouvernement de Dauphiné, Grenoble, Jean Verdier impr., (réimpr. H. Gariel, Bibliothèque historique et littéraire du Dauphiné, t. 1, Grenoble, E. Allier impr., 1864, 489 p.) (lire en ligne), p. 155-211
- Denis de Salvaing de Boissieu, De l'usage des fiefs et autres droits seigneuriaux, vol. 1, Grenoble, A. Faure impr., , 326 p. (lire en ligne), (Vol. I & II liés en ligne)
- Jean "Papire" Masson (transcr. Jean d'Oronville), Histoire de la vie, faicts héroiques et voyages de très-valeureux prince Louys III, duc de Bourbon..., Paris, Fr. Huby, (lire en ligne)
- Joseph Roman, « Sigillographie des gouverneurs du Dauphiné : Lu en séance du 23 février 1887 », Mémoires de la Société nationale des Antiquaires de France, Paris, SNAF, 5e série, vol. XLVIII, no VIII,‎ , p. 1-19, 4 pl. (lire en ligne)