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Guillaume Dubarry

Guillaume Dubarry, comte Dubarry (ou du Barry) et de Roquelaure, plus tard seigneur de Reynerie, né en 1732 à Lévignac et mort le à Toulouse, est un noble français. Il est essentiellement connu pour avoir contracté, sur les instances de son frère Jean-Baptiste Dubarry, un mariage blanc avec Jeanne Bécu, plus connue sous le nom de Madame du Barry, dernière maîtresse officielle de Louis XV, roi de France. Il a ainsi pu amplement bénéficier des largesses du pouvoir royal.

Guillaume Dubarry
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Française
Famille
Fratrie
Conjoint
Madame du Barry
Madeleine Lemoine

Biographie

Famille et Jeunesse

Le nom « Dubarry » est porté dès le XVe siècle aux environs de Toulouse. Les armes de cette famille s'énoncent : de gueules à une tierce d'or posée en barre, un lion contourné de même brochant sur le tout et une autruche d'argent posée au canton senestre de la pointe[1].

Les Dubarry vivaient noblement, c'est-Ă -dire de leurs propres revenus, sans y joindre aucun Ă©tat, fortune ni industrie. La famille s'installe au XVIe siècle Ă  LĂ©vignac-sur-Save, d'oĂą elle ne va bouger qu'au milieu du XVIIIe siècle. Plusieurs de ses membres reçoivent des charges consulaires et sont qualifiĂ©s de « gouverneur de LĂ©vignac Â».

Guillaume est fils d'Antoine Dubarry, capitaine au régiment de l'Isle-de-France, et de Marguerite Catherine Cécile Thérèse de La Caze, mariés en 1722. Il embrasse dès son plus jeune âge la carrière militaire. À la fin de l'année 1746, il entre comme lieutenant au régiment des Cantabres. En 1750, il passe à Saint-Domingue en qualité de lieutenant puis est promu, le , capitaine d'une compagnie de troupes détachées de la marine. Revenu en France l'année suivante pour cause de santé, il s'établit à Lévignac et à Toulouse. Un coup de fortune imprévu bouleverse alors son existence.

Mariage blanc avec la future favorite du roi de France

Par une lettre de , son frère aĂ®nĂ© Jean-Baptiste Dubarry — dit « le RouĂ© » — le rĂ©clame Ă  Paris, oĂą il lui promet la fortune. Il projette de le marier Ă  sa propre maĂ®tresse, Jeanne BĂ©cu[2], afin de pouvoir la prĂ©senter Ă  Louis XV et d’en faire la maĂ®tresse officielle du roi. L'union est cĂ©lĂ©brĂ©e le en l'Ă©glise Saint-Laurent de Paris. En Ă©change de ce mariage de complaisance, Guillaume peut rentrer chez lui, muni d'une pension annuelle de 5 000 livres. Guillaume reçoit Ă©galement le comtĂ© de L'Isle-Jourdain.

Retraite

De retour Ă  Toulouse, Guillaume s'attache Ă  restaurer son image, ternie dans la bonne sociĂ©tĂ© par son mariage avec la « première catin de France Â». En 1772, il acquiert du roi (mais en rĂ©alitĂ© se fait offrir) le duchĂ© de Roquelaure, près de la ville d'Auch, avec le château du Rieutort.

Après la mort de Louis XV en , ses voisins, parmi lesquels le premier prĂ©sident au parlement de Toulouse Jean-Antoine de Niquet, l'assignent en justice pour de nombreux problèmes de voisinage. LassĂ© de ces tracasseries, souhaitant se rapprocher de Toulouse, il Ă©change, par acte du conclu avec Pierre-Emmanuel de Reversat de Celès, comte de Marsac, conseiller au parlement de Toulouse, le château du Rieutort contre le domaine et le château de Reynerie, consistant en « un château et autres bâtiments, parterre, jardin, vivier, terres labourables, prĂ©s, bois et vignes Â». Il fait rebâtir la demeure au goĂ»t du jour, suivant l'inspiration du château de Bagatelle, près de Paris. Il y entreprend aussi d'importants travaux de dĂ©coration intĂ©rieure comportant un salon de musique en rotonde, un vestibule de marbre, des dessus-de-porte… Sa vie se partage entre son hĂ´tel particulier de la rue du SĂ©nĂ©chal Ă  Toulouse, oĂą il demeure l'hiver, et sa « folie Â» de Reynerie, qu'il occupe Ă  la belle saison. Contrairement Ă  son Ă©pouse officielle la du Barry et Ă  son frère Jean-Baptiste, tous deux guillotinĂ©s Ă  un mois d’intervalle au tournant de l’annĂ©e 1794, l’une Ă  Paris, l’autre Ă  Toulouse, il n’est pas victime de la RĂ©volution. Ainsi, c'est Ă  la Reynerie qu'il finit ses jours, Ă  l'âge de 79 ans, le .

Descendance

Son fils Alexandre Edmé « Lolo » Dubarry, né en 1769 de son union non légalisée avec Madeleine Lemoine, devient lieutenant-colonel, chevalier de Saint-Louis et officier de la Légion d'honneur ; il est en 1831 l'un des fondateurs de la Société archéologique du Midi de la France. Il meurt en 1837.

Références

  1. Jacques Levron, Madame du Bary ou la fin d'une courtisane, 1973
  2. Yannick Resch, 200 femmes de l'histoire : des origines Ă  nos jours, Paris, Eyrolles, coll. « Eyrolles pratique », , 230 p., 14,8 Ă— 21 cm (ISBN 978-2-212-54291-2 et 2-212-54291-7, OCLC 495314764, BNF 42001111, SUDOC 133624129, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne), p. 60

Voir aussi

Bibliographie

  • Guy Ahlsell de Toulza et Pierre Funk, « Le château de Reynerie au temps de Guillaume Dubarry Â», MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique du Midi de la France, tome LXX, 2010, p. 249-272 (lire en ligne).

Articles connexes

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