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Guerre franco-algérienne

La guerre franco-algérienne est une suite d'opérations militaires menées entre 1681 et 1688 par le Royaume de France contre la Régence d'Alger.

Guerre franco-algérienne (1681-1688)
Description de cette image, également commentée ci-après
Bombardement d'Alger 1682
Informations générales
Date 1681-1688
Casus belli Renvoi au Levant de détenus algériens par la France en lieu et place d'Alger
Issue
  • impasse
  • Contrainte faite aux Français de respecter le traitĂ© de paix antebellum
  • Renvoi des dĂ©tenus algĂ©riens en France
  • Les bombardements restent une victoire française sur la deuxième victoire algĂ©rienne sur la troisième et indĂ©cise sur la première
  • DĂ©tachement complet algĂ©rois de la Sublime Porte[1]

Batailles

Bombardement d'Alger (1682)
Bombardement d'Alger (1683)
Bombardement d'Alger (1688)

DĂ©claration de guerre

La guerre fait suite à un accord de paix entre les deux États où « il fut déclaré que les Français ne pourraient plus être esclaves à Alger de quelque manière qu’ils eussent été pris. »

Le Diwan d'Alger y consent, à condition que les Algérois injustement détenus depuis longtemps lui soient renvoyés. L’accord est conclu et la paix semble assurée, mais le Diwan d'Alger apprend par les lettres des captifs qu'ils viennent d'être rembarqués sur une galère de la Flotte du Levant. Après avoir envoyé un ultimatum dédaigneusement accueilli à Versailles, la guerre est déclarée au Royaume de France par le Diwan, unanimement, lors de sa séance du [2].

En 1681, Mohamed Trik cède le pouvoir à son gendre Baba Hassan qui devient Dey d'Alger [3]. Dès son arrivée au pouvoir, il mobilise douze bâtiments de guerre et fait couler vingt-neuf navires marchands français dont celui du chevalier de Beaujeu qui est capturé puis vendu comme esclave par Ali-Raïs, capitaine général des vaisseaux d’Alger. En réponse à ces agressions, Louis XIV décide de lancer l’expédition de Duquesne[4].

DĂ©roulement

En 1682 a lieu le premier bombardement d'Alger, qui aboutit à un échec : les Français infligent de lourds dégâts à la ville, mais ne parviennent pas à obtenir la soumission du Dey.

En 1683, l'amiral français Abraham Duquesne dirige le deuxième bombardement d'Alger et force le Dey Ă  restituer tous les esclaves chrĂ©tiens. Le Dey envoie les otages, parmi lesquels il a le soin d'inclure Mezzomorto Hussein Pacha, dont il craint l’influence, et dont il connaĂ®t le mauvais esprit. Une quinzaine de jours de tractations diplomatiques s'ensuivent. Baba-Hassan, qui ne peut rĂ©unir l'argent que l’amiral rĂ©clame comme indemnitĂ©, demande du temps, et les choses traĂ®nent en longueur. Cependant, la ville est divisĂ©e en deux partis: celui de la paix, reprĂ©sentĂ© par les Baldis et la Milice, et celui de la guerre, qu’appuie la TaĂŻfa des raĂŻs. Mezzomorto, qui en est le chef, est tenu au courant de tout ce qui passe par les frĂ©quentes visites qu'il reçoit. Il persuade Duquesne de le dĂ©barquer, disant qu’il en ferait plus en une heure que Baba-Hassan en quinze jours»[2] - [5].

A peine descendu à terre, Mezzomorto s'entoure des Raïs, à la tête desquels il marche sur la Palais de la Jenina. Il fait massacrer le Dey par Ibrahim Khodja, arbore le drapeau rouge et ouvre le feu sur la flotte, à laquelle il renvoie MM. Hayet, avec mission de dire à l’Amiral que s’il recommence à tirer, les Chrétiens seraient mis à la bouche du canon. Les Algériens supplicient le consul de France, le Père Jean Le Vacher, en l'utilisant comme boulet de canon humain, ainsi que plusieurs Français de distinction dont les membres mutilés viennent tomber sur les bâtiments français. À la suite de la prise d'Alger en , la pièce d'artillerie est surnommée la «Consulaire» et est expédiée à Brest par l'amiral Victor Guy Duperré. Elle est dressée à son emplacement actuel le .

En 1684, le vice-amiral de Tourville dirige une expédition contre Alger. Les négociations aboutissent et la paix est signée. En parallèle, Il ordonne le bombardement de Gênes (qui avait vendu de l'équipement aux Algériens).

La paix que Tourville avait conclue avec les AlgĂ©rois est rompue par ces derniers. Le marĂ©chal d'EstrĂ©es leur inflige, en 1688, un dernier bombardement d'Alger. Les galiotes du marĂ©chal jettent sur la ville d'Alger près de 10 000 bombes. La flotte française perd plusieurs navires dans les opĂ©rations de bombardement et doit se replier au bout de 16 jours Ă  cause des dĂ©fenses de la ville. Ă€ la suite de cet Ă©chec, la paix est dĂ©finitivement conclue avec la RĂ©gence. Elle dure plus d'un siècle. Mais les corsaires algĂ©rois, tout en respectant le pavillon de la France, n'en continuent pas moins leur course, causant de grands ravages sur les cĂ´tes d'Espagne.

Notes et références

  1. H. D. de Grammont, Histoire d'Alger sous la domination turque (1515-1830), Paris, E. Leroux, 1887, 420p,page 253
  2. H. D. de Grammont, Histoire d'Alger sous la domination turque (1515-1830), Paris, E. Leroux, , 420 p. (lire en ligne), p. 247
  3. Mahfoud Kaddache, L'Algérie des Algériens, p. 411.
  4. Galibert 1844, p. 227.
  5. Galibert 1844, p. 229.

Bibliographie

  • LĂ©on Galibert, L'AlgĂ©rie : ancienne et moderne depuis les premiers Ă©stablissements des Carthaginois jusqu'Ă  la prise de la Smalah d'Abd-el-Kader, Paris, Furne et cie, , 637 p. (lire en ligne)

Annexes

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