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Les Groupes mobiles de réserve, souvent appelés GMR, étaient des unités paramilitaires créées par le gouvernement de Vichy. Leur développement fut l'affaire privilégiée de René Bousquet, directeur général de la Police nationale.
Histoire
Les GMR étaient conçus à la fois comme préfiguration du renouveau de l'Armée française, limitée à 100 000 hommes par l'armistice, et comme une force de maintien de l'ordre, sur le modèle de la Gendarmerie mobile. Appartenant à la police nationale, ils n'avaient donc pas le statut militaire, ce qui, formellement, respectait les termes de la convention d'armistice.
Les effectifs de la Garde mobile ayant été réduits avec ceux de l'armée par la convention d'armistice, la loi du , pour faire face aux tâches du maintien de l'ordre, créa les GMR qui, par un décret du , furent rattachés au service régional de la Sécurité publique et dépendirent de l’intendant de police (institué par la loi du ) sous l'autorité du préfet régional. Ces unités de police furent constituées en « zone libre » dès l'automne 1941 et déployées dans toute la France occupée fin 1942. La loi du établit, à l’échelon central, une direction des Groupes mobiles de réserve, et, à l’échelon régional, des commandements régionaux des Groupes mobiles de réserve. Cette force civile paramilitaire, prévue à l'origine pour maintenir l'ordre en milieu urbain, fut engagée, à partir de l'automne 1943, dans les opérations de répression de la Résistance où elle se montra souvent beaucoup plus zélée que la Garde mobile.
Un GMR, dirigé par un commandant (de gardiens de la paix), comprenait deux cent vingt policiers au maximum et était divisé en quatre sections commandées en principe par des officiers de paix et subdivisées en quatre brigades.
À partir de l'automne 1943, les GMR participèrent aux offensives lancées par le régime de Vichy contre les formations du maquis, avec l'accord des Allemands. Ils sévirent notamment dans le Massif central et participèrent comme force d'appoint aux combats des Glières. Lors des opérations contre le maquis du Vercors menés par les troupes allemandes, les GMR restèrent au pied du massif pour en interdire les accès[1].
La responsabilité principale des actions militaires de grande ampleur contre les maquis revient à l'Armée allemande, avec une participation active de la Milice.
Au contraire des gendarmes départementaux, les GMR n'étaient pas recrutés dans la population locale et ne vivaient pas en son sein. Ils n'avaient donc pas de raison de rechercher le modus vivendi qui existait souvent entre les maquisards et les forces locales de maintien de l'ordre. Autant qu'ont pu en juger témoins et historiens, ils n'ont pas montré de scrupules particuliers pendant ces campagnes de répression, même si l'on compta des transfuges parmi eux à l'été 1944.
Après la Libération, le , les GMR furent dissous[2] et une partie des effectifs fusionnée, après épuration, avec des éléments issus des FFI pour créer, le 8 décembre[2], les Compagnies républicaines de sécurité (CRS)[3].
Notes et références
- Anna Balzarro, Le Vercors et la zone libre de l'Alto Tortonese – Récits, mémoire, histoire, éd. L'Harmattan, Paris, 2002, 447 p. - Néanmoins ils participèrent le 16 avril, à la grande offensive des forces de la Milice de Vichy contre la Résistance. 25 camions remplis de miliciens encadrant des GMR partent en direction du Vercors. L'engagement va durer cinq jours. Sous la direction du commandant de Dugé de Bernonville, et de Dagostini, chefs miliciens, des opérations de nettoyage du maquis du Vercors commencent avec deux GMR : le GMR « Comtat » et le GMR « Rhodanien », cinq escadrons de la Garde sous le commandement du commandant Aubert, 183 miliciens des groupes mobiles de Vichy, Lyon et Valence, menés par deux faux maquisards.Vers 17 h, près de Plan-de-Baix, au château d'Anse, le camp « Michel » (Prunet) est attaqué par la Milice et un escadron du 4e régiment de la Garde qui doit occuper Beaufort-sur-Gervanne. Alerté immédiatement, « Wap » envoie un détachement commandé par « Narbonne ». Un combat brutal s'engage. La Milice et les GMR se replient. Le 16 avril, la Milice arrive à Vassieux-en-Vercors peu après 13 heures, dans des autos et des cars venant des Baraques. Les GMR occupent Beaufort-sur-Gervanne, mitrailleuses en position. Le 20 avril, dans l'après-midi, des camions amènent les renforts de miliciens et de GMR du groupe valentinois, demandés car les « troupes du maintien de l'ordre » (la Milice) éprouvent certaines difficultés dans les régions montagneuses.Le 23 avril, sous les ordres du capitaine Bourgeois, trente maquisards venant du Vercors encerclent, au petit matin, le village du Chaffal occupé par des GMR. À six heures, les GMR se rendent. Ils sont remis en liberté dans la soirée. Voir Alain Coustaury, Patrick Martin et Robert Serre, « Stèle rappelant l'exécution de résistants par la Milice française à Vassieux-en-Vercors le 23 avril », sur Musée de la résistance en ligne (consulté le ).
- « 50 ans des compagnies républicaines de sécurité : organisation et missions », sur archivesdefrance.culture.gouv.fr, Archives de France (consulté le ) [PDF].
- « Les CRS », sur le site polices.mobiles.free.fr, consulté le 27 janvier 2009.
Bibliographie
- Alain Pinel, Une police de Vichy : les groupes mobiles de réserve, 1941-1944, Paris, Harmattan, coll. « Sécurité et société », , 400 p. (ISBN 978-2-747-56670-4, lire en ligne) .
- Michel Aubouin, Arnaud Teyssier et Jean Tulard, Histoire et dictionnaire de la police du Moyen Âge à nos jours, Paris, R. Laffont, coll. « Bouquins. », , 1059 p. (ISBN 978-2-221-08573-8) , p. 703-707.
- Yves Mathieu, Policiers perdus : les G. M. R. dans la seconde guerre mondiale, Toulouse, Y. Mathieu, , 443 p. (ISBN 978-2-746-60972-3) .
Annexes
Liens externes
- Site sur les Polices Mobiles (GMR, FRS, CRS)
- « Histoire de l'institution », document sur les GMR issu des Archives gouvernementales, site : archivesdefrance.culture.gouv.fr. [PDF]