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Grotte de la Cauna

La grotte de la Cauna ou grotte de la Caune est une grotte située à Belvis, dans le département français de l'Aude, en région Occitanie[1].

Grotte de la Cauna
Situation de la grotte
Localisation
Coordonnées
42° 50′ 58″ N, 2° 04′ 57″ E
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Vallée
Vallée du ruisseau des Taillades
Localité voisine
Caractéristiques
Altitude de l'entrée
960 m
Occupation humaine
Patrimonialité
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Localisation sur la carte d’Occitanie
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Localisation sur la carte de l’Aude
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Elle a livré des vestiges humains datés du Châtelperronien et a également été occupée au Magdalénien.

Localisation

En pays de Sault, la grotte est situĂ©e dans la commune de Belvis (Aude), Ă  environ 500 m Ă  l'est du village, Ă  960 m d'altitude. SituĂ©e sur le flanc nord de la plaine du ruisseau des Taillades, elle surplombe la plaine d'Espezel en face du pic de l'Ourtiset[2] - [3].

Sa géologie la rattache aux faciès calcaires et marneux du Crétacé inférieur nord-pyrénéen, ce qui est le cas pour la majeure partie du Pays de Sault sauf pour la partie sud de ce dernier qui dépend de la zone pyrénéenne axiale[4].

Toponymie

Le mot cauna apparaît dans les actes écrits en 1213. C'est le vocable occitan le plus classique pour désigner une grotte. Il désigne aussi bien les grottes non fortifiées que les grottes fortifiées[5].

Description

Elle surplombe un talus abrupt. Son entrĂ©e, tournĂ©e vers le sud[6], s'ouvre sur une grande salle qui se termine par un petit boyau court[7]. Le site archĂ©ologique se trouve entre l’avant-porche et la salle, sur une surface d’environ 65 m2 protĂ©gĂ©e aux deux-tiers par une haute voĂ»te. Le tout bĂ©nĂ©ficie d'une bonne luminositĂ©[6].

Fouilles

Elle a été fouillée par Dominique Sacchi de 1969 à 1979[8]

Stratigraphie

  • couches 1 Ă  4 : MagdalĂ©nien supĂ©rieur[8]
    • couche 1 : remaniĂ©e, grisâtre - MagdalĂ©nien VI[7]
    • couche 2 : argilo-sableuse jaunâtre - MagdalĂ©nien VI[7]
    • couche 3 : argilo-sableuse brunâtre - MagdalĂ©nien VI[7]
    • couche 4 : cailloutis anguleux - MagdalĂ©nien VI[7]
  • couche 5 : irrĂ©gulière, argile gris-jaune, archĂ©ologiquement stĂ©rile[7]
  • couche 6 : Ă©paisse, argile karstique jaune, archĂ©ologiquement stĂ©rile[7]
    • couche 7a : passĂ©e, argilo-sableuse brunâtre[7]
  • couches 7 Ă  10 : Châtelperronien[8] (34000 Ă  36000 AP)[9]
    • couche 7 : poche de cryoturbation (?), avec des cailloux anguleux et des fragments de plancher stalagmitique liĂ©s par une argile jaune-gris. Industrie lithique très pauvre, indĂ©terminĂ©e ; et restes de faune[7]. Cet horizon a livrĂ© les plus anciennes traces de sĂ©jour humain[10].
    • couche 8 : poche de cryoturbation (?), avec des cailloux souvent dressĂ©s verticalement, liĂ©s par une argile sableuse jaune[7]
    • couche 9 : poche de cryoturbation (?) argilo-sableuse jaune-gris, avec des cailloux et des blocs. Vestiges de faune[7]
    • couche 10 : couche d'argile sableuse jaune entourant des cailloux anguleux[7]

Art mobilier

Gravure d'oiseau sur cĂ´te

Une côte gravée d'une figure d'oiseau a été mise au jour par Jean-Pierre Clément en juillet 1969 (deux mois avant le début de la campagne de fouilles de D. Sacchi), provenant de l'horizon constitué des couches C1 à C4 (Magdalénien)[11]. L'oiseau est une sorte de grand échassier dont la tête est pourvue d'un grand œil, d'une sorte de crête ou d'aigrette et d'un bec long, droit et pointu. Le cou est très long et sinueux. Le corps, disproportionné, est marqué 14 stries curvilignes qui pourraient indiquent peut-être le plumage. Les pattes sont très écartées ; celle de gauche est repliée vers l'arrière, avec une représentation sommaire du pied. L’arrière-train est terminé par une longue queue en panache ressemblant à celle d'un renard, et s'appuie sur ce qui semble curieusement être troisième patte placée en béquille, supportant le corps en déséquilibre[7].
Le tout donne une impression de course[7]. L'art quaternaire n'a livré que très peu de figurations d'oiseaux, et particulièrement d'échassiers. Cette pièce de la Caune est une rareté, et est de plus une figuration des plus curieuse[12]. Elle a été remise au dépôt de fouilles de Carcassonne[11].

Autre mobilier

En sus de la côte gravée d'une figure d'oiseau, l'horizon des couches C1 à C4 a également livré des têtes de harpons à barbelures bilatérales typiques du Magdalénien VI (Magdalénien final)[11].

La couche 7 a livrĂ© une soixantaine de pièces lithiques de type moustĂ©rien et quelques ossements d'animaux fragmentĂ©s, dont un Ă©chantillon a Ă©tĂ© datĂ© Ă  35 424 ans ± 1 140 AP, par la mĂ©thode 14C SMA[13].

Protection

L'Ă©difice est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1989[1].

Références

  1. « Grotte préhistorique de la Cauna », notice no PA00102929, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. « Grotte de la Cauna, carte interactive » sur Géoportail.
  3. Maroto, Ortega & Sacchi 2002, paragr. 29.
  4. Maroto, Ortega & Sacchi 2002, paragr. 32.
  5. [Guillot 2010] Florence Guillot, « Des hommes et des grottes, réflexions et questionnements pour une histoire médiévale du troglodytisme en France », Spelunca Mémoire, vol. 34, no 34,‎ , p. 135-148 (lire en ligne [sur hal.archives-ouvertes.fr], consulté le ).
  6. Maroto, Ortega & Sacchi 2002, paragr. 30.
  7. Sacchi 1972-1973, p. 190 (plan de la grotte).
  8. Fontana 1999, p. 133.
  9. Fontana 1999, résumé.
  10. Maroto, Ortega & Sacchi 2002, paragr. 33.
  11. Sacchi 1972-1973, p. 189.
  12. Sacchi 1972-1973, p. 191.
  13. Maroto, Ortega & Sacchi 2002, paragr. 34.

Annexes

Bibliographie

  • [Fontana 1999] « La faune de l’horizon châtelperronien de Belvis (Aude, France) », Bulletin PrĂ©historique du Sud-Ouest, vol. 6, no 2,‎ , p. 133-139 (lire en ligne [PDF] sur hal.archives-ouvertes.fr, consultĂ© le ). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • [Maroto, Ortega & Sacchi] Julia Maroto, David Ortega et Dominique Sacchi, « Le MoustĂ©rien tardif des PyrĂ©nĂ©es mĂ©diterranĂ©ennes », Varia, nos 10-11,‎ , p. 39-52 (lire en ligne [sur journals.openedition.org], consultĂ© le ). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • [Sacchi 1986] Dominique Sacchi, Le PalĂ©olithique supĂ©rieur du Languedoc occidental et du Roussillon, Ă©d. du CNRS, , 286 p. (prĂ©sentation en ligne).
  • [Sacchi 1972-1973] Dominique Sacchi, « Une curieuse gravure d'oiseau dans le gisement magdalĂ©nien de Belvis (Aude) », Zephirus, no XXIII-XXIV,‎ 1972-1973, p. 189-194 (lire en ligne [PDF] sur revistatesi.usal.es, consultĂ© le ). Plan de la salle d'entrĂ©e p. 190. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • [Torre, Sacchi et al. 2020] M. Sánchez De La Torre, Dominique Sacchi et al., « Tracing Palaeolithic human routes through the geochemical characterisation of chert tools from Caune de Belvis (Aude, France) », Archaeological and Anthropological Sciences, no 12,‎ .

Articles connexes

Liens externes

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