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Grande Synagogue de Bruxelles

La Grande Synagogue de Bruxelles, siège du Consistoire central israélite de Belgique (CCIB), constitue le centre névralgique du judaïsme belge. Ce dernier, consacré par le décret du , acquit le statut de religion officiellement reconnue via l’arrêté royal du .

Grande Synagogue de Bruxelles
Image illustrative de l’article Grande Synagogue de Bruxelles
Présentation
Culte Religion juive
Type Synagogue
DĂ©but de la construction 1875
Fin des travaux 1878
Style dominant romano-byzantin
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
RĂ©gion Drapeau de la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale RĂ©gion de Bruxelles-Capitale
Ville Bruxelles
CoordonnĂ©es 50° 50′ 20″ nord, 4° 21′ 18″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Grande Synagogue de Bruxelles

Au cours des XIXe et XXe siècles , Bruxelles s’est transformée en une véritable métropole multiculturelle. Ce caractère se traduit entre autres dans le patrimoine religieux de la Région de Bruxelles-Capitale. La Grande Synagogue de Bruxelles s’inscrit dans ce contexte.

En 2008, elle est reconnue comme la Grande synagogue d'Europe[1].

Localisation

Depuis 1878, la Grande Synagogue de Bruxelles siège entre le Conservatoire Royal (Place Royale) et le Palais de Justice (Place Poelaert). Depuis le , elle constitue, sous la dénomination de Grande Synagogue d’Europe, le lieu de culte officiel de la Conférence des rabbins européens (CER).

Des cérémonies solennelles se tiennent à la Grande Synagogue de Bruxelles en raison de son histoire, de sa notoriété et de son positionnement.

Historique

Dès le début du XIXe siècle, Bruxelles connait une communauté israélite organisée et reconnue par les autorités (cf arrêté royal du ). En 1831, au lendemain de l’indépendance de la Belgique, cette communauté ne disposait pour lieu de culte que d’une habitation louée. Trois ans plus tard, la communauté juive acquit l’édifice susnommé « Petite Boucherie ». Celui-ci, destiné à pallier l’exiguïté de la Grande Boucherie du Marché aux Herbes, fut construit sur l’actuelle Place de Dinant (anciennement Place de Bavière) sous Maximilien-Emmanuel de Bavière. Ouverte au public le , la « Petite Boucherie » maintint sa finalité première pendant approximativement un demi-siècle avant d’être louée aux membres du Concert Bourgeois, société protégée par le prince Charles de Lorraine. Après avoir été la propriété de la Société des Amis des Beaux-Arts, ladite « Petite Boucherie » fut transformée en Synagogue en 1833. Cette dernière fut inaugurée quelques mois plus tard par le premier Grand Rabbin de Belgique Eliakim Carmoly (1832-1834).

À la suite de la construction de la Grande Synagogue de Bruxelles, la communauté israélite abandonna la « Petite Boucherie » qui devint la Maison du peuple à savoir le siège du Parti ouvrier belge (POB). La Grande Synagogue, bâtie en 1875 par l’architecte belge Désiré De Keyser, fut inaugurée le par le Grand Rabbin Elie-Aristide Astruc (1866-1879). La Grande Synagogue de Bruxelles fut classée dans sa totalité en 1995 (cf arrêté royal du ).

Description

Description extérieure

La façade de la Grande synagogue en 2021

De style romano-byzantin, la Grande Synagogue de Bruxelles, pourvue d’une nef centrale et de deux nefs latérales, s’apparente à une basilique. C’est pourquoi, la Commission royale des monuments et des sites, dans un écrit de 1874, avait regretté le côté trop chrétien de la bâtisse.

Le Grand Rabbin Elie-Aristide Astruc souhaitait y faire construire d’imposants vitraux. Il choisit le peintre-verrier brugeois Henri Dobbelaere. Ce dernier, ne maîtrisant pas la langue hébraïque, esquissa certains signes sur la mauvaise vitre.

La grande rosace se trouvant au-dessus de l’entrée de la Grande Synagogue est encerclée de panneaux portant les noms des douze tribus d’Israël.

Description intérieure

L’Arche sainte, abritant les rouleaux de la Torah, incorporée au mur de la bâtisse, se compose de deux portes dissimulées au moyen d’un rideau sur lequel sont traditionnellement brodés les noms des donateurs, les noms des défunts en mémoire desquels le don a été réalisé ou des citations bibliques. Un Hémicycle se situe au-dessus de l’Arche sainte. Celui-ci compte cinq vitraux dont quatre sont affectés à des personnages emblématiques de la Torah identifiables par leurs attributs. L’encens représente Aaron, la balance Samuel, le bâton avec un serpent Moïse et l’étoile à six branches David.

Les rouleaux de la Loi se trouvent Ă  l’intĂ©rieur de l’Arche sainte. Ceux-ci se composent de parchemins sur lesquels a Ă©tĂ© Ă©crite, Ă  l’aide de roseaux ou de plumes d’oie, la Torah. Ces rouleaux sont très dispendieux Ă  la rĂ©alisation car, comme l’affirme l’actuel Grand Rabbin de Belgique, Albert Guigui, « nous ne pouvons pas les Ă©crire avec des plumes contenant du mĂ©tal car le fer ou le cuivre servent Ă  fabriquer des armes et la Torah est porteuse de vie [2] Â». De plus, ces parchemins, peaux d’animaux cacher, ne peuvent ĂŞtre entachĂ©s d’aucun contact manuel. C’est la raison pour laquelle le yad, pointeur digitiforme en mĂ©tal ou en bois, est utilisĂ©.

Le bima, également connu sous la dénomination d’almemor, constitue l’estrade sur laquelle se lit la Torah. Le candélabre, construit par la Compagnie des Bronzes, forme la source de lumière représentant la victoire du bien contre le mal. La lampe perpétuelle, dite ner tamid en hébreu, reste sans cesse allumée.

  • IntĂ©rieur de la synagogue- vue de l’Arche sainte
    Intérieur de la synagogue- vue de l’Arche sainte
  • La Bimah et le chandelier Ă  huit branches
    La Bimah et le chandelier Ă  huit branches
  • IntĂ©rieur de la synagogue- vue du cĂ´tĂ© de l’entrĂ©e
    Intérieur de la synagogue- vue du côté de l’entrée
  • Vue de l’Arche sainte
    Vue de l’Arche sainte
  • Plaque commĂ©morative Ă  la mĂ©moire des victimes du nazisme
    Plaque commémorative à la mémoire des victimes du nazisme
  • Bas-relief de Rebecca donnant Ă  boire Ă  ÉliĂ©zer et Ă  ses chameaux. Ce bas-relief, reprĂ©sentant des figures humaines, se trouve dans un vestibule Ă  l’entrĂ©e de la synagogue.
    Bas-relief de Rebecca donnant à boire à Éliézer et à ses chameaux. Ce bas-relief, représentant des figures humaines, se trouve dans un vestibule à l’entrée de la synagogue.

Organisation

La Grande Synagogue de Bruxelles n’est utilisée que lors des offices religieux les plus importants se déroulant le vendredi soir, jour du Shabbat, et le samedi matin. Pour les offices en semaine, les fidèles se retrouvent pour prier dans un second édifice.

La Grande Synagogue de Bruxelles compte environ 1 000 membres.

Notes et références

  1. Christian Laporte, « La Grande synagogue de Bruxelles est aussi la première d'Europe », LaLibre,
  2. B. Everaert, « La Grande Synagogue d’Europe est à Bruxelles », L’Echo,‎ (lire en ligne)

Bibliographie

  • ArrĂŞtĂ© royal du portant fixation du cadre organique du service de l’aumĂ´nerie en temps de paix, M.B., .
  • ArrĂŞtĂ© royal du .
  • DĂ©cret du prescrivant des mesures pour l’exĂ©cution du règlement du .
  • J. Braeken. Synagogen in BelgiĂ« (1865 – 1914) , M.& L., 1993, p. 13 Ă  45.
  • G. Des Marez. Guide illustrĂ© de Bruxelles. Les monuments civils et religieux, Bruxelles, Royal touring club de Belgique, 1918.
  • B. Everaert. « La Grande Synagogue d’Europe est Ă  Bruxelles », L’Echo, .
  • J.P. Francotte. Les relations de la CommunautĂ© IsraĂ©lite de Belgique avec le Pouvoir central (1830-1940), Bruxelles, Centre National des Hautes Etudes Juives, 1972.
  • T. Gergely. « Naissance d’une Synagogue », La Grande Synagogue de Bruxelles. Contributions Ă  l’histoire des Juifs de Bruxelles (1878-1978), sous la direction de la CommunautĂ© israĂ©lite de Bruxelles, Bruxelles, CommunautĂ© israĂ©lite de Bruxelles, 1978, p. 85 Ă  102.
  • A. Guigui.A la dĂ©couverte du judaĂŻsme en 101 mots, Bruxelles, Racine, 2010.
  • P. Gut. « Panorama du judaĂŻsme belge », Contact J., 1996, p. 15.
  • P. Henkart. , La Synagogue : architecture, Ă©volution, signification, Bruxelles, Institut SupĂ©rieur d’Architecture Saint-Luc, 1996.
  • Marc Kalhenberg. « La modification du culte dans la Synagogue de Bruxelles de 1830 Ă  1880 », La Grande Synagogue de Bruxelles. Contributions Ă  l’histoire des Juifs de Bruxelles (1878-1978), sous la direction de la CommunautĂ© israĂ©lite de Bruxelles, Bruxelles, CommunautĂ© israĂ©lite de Bruxelles, 1978, p. 63 Ă  79.
  • Marc Kalhenberg. « Textes et ornements symboliques de notre Synagogue », La Grande Synagogue de Bruxelles. Contributions Ă  l’histoire des Juifs de Bruxelles (1878-1978), sous la direction de la CommunautĂ© israĂ©lite de Bruxelles, Bruxelles, CommunautĂ© israĂ©lite de Bruxelles, 1978, p. 103 Ă  109.
  • J. Klener. et M. Laub. 200 ans du Consistoire Central IsraĂ©lite de Belgique, Bruxelles, Consistoire Central IsraĂ©lite de Belgique, 2008.
  • R. Labberton. « Panorama des lieux de prière et des bâtiments de culte non catholique Ă  Bruxelles », Bruxelles Patrimoines, 2014, p. 65 et 66.
  • C. Laporte. « La Grande Synagogue de Bruxelles est aussi la première d’Europe », La Libre, .
  • Ministère de la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale, Le patrimoine monumental de la Belgique, v. I, Bruxelles, Mardaga, 1994.
  • C. Sagesser. « Les structures du monde juif en Belgique », Courrier hebdomadaire du CRISP, 1998, p. 1 Ă  28.
  • H. Somerhausen. Geschiedenis van BelgiĂ«, s..l., Kessinger, 1846.
  • Interview du Grand Rabin Albert Guigui rĂ©alisĂ©e le .
  • Prospectus dĂ©crivant la Grande Synagogue distribuĂ© par le secrĂ©taire de la CommunautĂ© IsraĂ©lite de Bruxelles, 2016.
  • www.jewishcom.be
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