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Grande Italie

La Grande Italie, ou Italie impériale, est un concept expansionniste italien mis en avant durant la période fasciste pour rassembler sous la tutelle italienne, l'ensemble des territoires qui ont pu être des prétentions irrédentistes italiennes (Corse, Nice, Dalmatie, Malte, Savoie, et Tessin), mais également un certain nombre de territoires autour de la Méditerranée dont l'Albanie, le Monténégro, la Tunisie et la Libye. Une grande partie de ces territoires ont été par la suite occupés par l'Italie durant la Seconde Guerre mondiale.

En orange, la limite des territoires de la Grande Italie. En vert, l'ensemble des territoires occupés par l'Italie durant la Seconde Guerre mondiale.

Dans la logique fasciste, l’objectif était de permettre à l'Italie de regagner l’hégémonie en Méditerranée, hégémonie perdue depuis l’Empire romain.

L'artisan de cette idĂ©e fut Cesare Maria De Vecchi, nommĂ© gouverneur du DodĂ©canèse en 1936, et qui rĂŞvait d’une Italie impĂ©riale qui inclurait toutes les terres irrĂ©dentes, peuplĂ©es par des Italiens depuis des siècles, ainsi que la Libye et la Tunisie, oĂą des Ă©migrĂ©s italiens avaient crĂ©Ă© des « colonies Â» Ă  la fin du XIXe siècle. Ă€ partir de 1936, les Ă®les du DodĂ©canèse furent incluses dans cet ensemble, et subirent une italianisation forcĂ©e : De Vecchi imposa l’usage de l’italien et crĂ©a une colonie de 7 000 Italiens Ă  Rhodes et alentour. En 1938, l’Italie annexa les provinces cĂ´tières de sa colonie de Libye et en fit des provinces italiennes : ce fut la deuxième Ă©tape, oĂą le rĂ´le d’Italo Balbo fut essentiel (il y avait en 1940 110 000 Italiens en Libye, soit 12 % de la population). En faisant la guerre Ă  la France en 1940, l’Italie espĂ©rait recouvrer la Corse, Nice et la Savoie, ainsi que les colonies françaises de Tunisie et Ă  Djibouti.

En 1940, le comte Ciano, ministre des Affaires Etrangères, manifesta un intĂ©rĂŞt pour la partition de la Suisse entre l’Allemagne et l’Italie : l’Italie aurait annexĂ© le Tessin, les Grisons et le Valais. Les idĂ©es de De Vecchi furent en partie acceptĂ©es par Mussolini dans les annĂ©es 1940, mais le roi Victor-Emmanuel s’y opposa.

En 1941, avec l’aide de l’Allemagne, Mussolini dĂ©fit la Grèce et conquit la cĂ´te dalmate : le gĂ©nĂ©ral Ambrosio crĂ©a une ligne militaire d’occupation de Ljubljana jusqu’au nord du MontĂ©nĂ©gro, qui devait devenir la frontière de la Grande Italie. Au sud se trouvaient inclus dans l’Italie, le MontĂ©nĂ©gro, la Grande Albanie et la principautĂ© de Pinde en Epire.

De Vecchi et Mussolini souhaitaient aussi inclure Corfou (où vivaient de nombreux Italiens), les îles ioniennes et les îles Egée du sud (autrefois contrôlées par Venise) ainsi que la Crète pour former un arc qui s’étendrait vers le Dodécanèse déjà rattaché.

Le projet incorporait aussi une expansion en Afrique, qui donnerait là aussi une continuité entre la Libye et la Somalie.

Il s’agissait de faire une Grande Italie vers l’Est, similaire au Lebensraum nazi.

En 1942, avec l’occupation par l’Italie de la Corse et de la Tunisie (intĂ©grĂ©e Ă  la Quarta Sponda), le projet Ă©tait devenu rĂ©alitĂ© : hormis Malte, tous les territoires visĂ©s Ă©taient occupĂ©s par l’Italie.

Mais, quelques mois plus tard, la Tunisie fut prise par les AlliĂ©s, avant que les autres territoires occupĂ©s ne tombent eux aussi. En 1947, l’Italie perdit toutes ses possessions coloniales ; seule la Somalie italienne fut maintenue (indĂ©pendance en 1960).

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