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École supérieure de commerce en France

établissements d’enseignement supérieur généralement créées et gérées par les chambres de commerce et d’industrie (CCI),

Pour les articles homonymes, voir ESC.

En France, les écoles supérieures de commerce (ESC, anciennement ESCAE) sont des établissements d’enseignement supérieur généralement créées et gérées par les chambres de commerce et d’industrie (CCI), qui proposent diverses formations (initiale ou continue) de commerce et de management.

Les écoles supérieures de commerce sont considérées comme parmi les meilleures au monde[1]. Le Financial Times observe en 2020 que les écoles française dominent son classement des meilleures écoles de commerce internationales[2].

Noms

Le terme École supérieure de commerce est une appellation historique, étant donné qu’il n’y a plus de cadre réglementaire commun à ces écoles. Toutes les écoles de commerce concernées ont d'ailleurs changé de nom. Le terme ESC a donc disparu en 2018 quand l'ESC La Rochelle est devenue Excelia Group[3].

Historique

Comme le rappelle l’universitaire Adrien Jean-Guy Passant, les premières écoles de commerce sont apparues en Europe à la fin du dix-huitième siècle. En France, la première d’entre elles est l’Académie de Commerce de Mulhouse, ouverte en 1781[4]. Contrairement à la plupart des pays européens où l’enseignement commercial fut d’abord prodigué par l’intermédiaires des écoles polytechniques, la France offre l’originalité d’avoir développé l’enseignement commercial très tôt par l’intermédiaire des écoles de commerce[5]. L’École Supérieure de Commerce de Paris, fondée en 1819, constitue à ce jour la doyenne mondiale des écoles de commerce. Après avoir été une entreprise familiale pendant une quarantaine d’années, cette école a été rachetée par la Chambre de commerce de Paris en 1869[6]. De nombreuses autres écoles de commerce ont été ouvertes à travers l’Europe dès la première moitié du dix-neuvième siècle. Plusieurs d’entre elles prirent d’ailleurs pour modèle l’École Supérieure de Commerce de Paris[7].

À partir de 1863 est créée, à la suite d'initiatives privées souvent soutenues par les chambres de commerce une première vague d’écoles supérieures à Paris création de l'ECCIP (École commerciale de la chambre de commerce et d'industrie de Paris), à Mulhouse (1866 fermée en 1872), à Rouen et au Havre (1871), à Lyon et à Marseille (1872), à Bordeaux (1874), ainsi que l’école des hautes études commerciales (HEC) à Paris (1881).

Ces huit écoles sont reconnues par l’État par décret du . Un concours d’entrée est alors institué.

Une deuxième vague suit avec la création des écoles supérieures de commerce de Lille (1872, fermée en 1881, recréée en 1892), Montpellier (1897), Nancy (1897, fermera en 1939[8]), Dijon, Nantes, Alger (1900), Toulouse (1903), l’Institut commercial de Nancy (1905), l’EDHEC (1906, Privée), l’ESSEC (1907), l’ESSCA (1909, Privée), celle de Clermont (1919), de Strasbourg (1920) et de Reims (1926).

Après la Deuxième Guerre mondiale, un décret[9] créé un cadre institutionnel commun pour toutes les écoles supérieures de commerce (ESC) reconnues par l’État : « les écoles supérieures de commerces reconnues par l’État sont des établissements d’enseignement technique supérieurs qui ont pour but de former les chefs des diverses entreprises commerciales ou financières et les cadres supérieurs de ces entreprises ou des services administratifs et commerciaux d’entreprises industrielles. »

L’EDHEC (1906, Privée), l’ESSEC (1907), l’école des HEC (1881, consulaire) restent à l’écart de ce cadre commun.

Les ESC délivrent un diplôme commun : le diplôme d’enseignement commercial supérieur[10]. Des examens nationaux sont organisés pour l’obtention de celui-ci. Pour le recrutement, des sections préparatoires sont créées dans les écoles et dans quelques lycées (neuf en 1967). En 1961, l’intitulé du diplôme des ESC est modifié et devient le « diplôme d’études supérieures commerciales, administratives et financières » (DESCAF). Cinq nouvelles écoles naissent dans les années 1960 : Poitiers (1961), Brest et Amiens (1962), Nice (1963), Saint-Étienne (1963) et Pau (1969). En 1964, les écoles de commerce deviennent « écoles supérieures de commerce et d’administration des entreprises » (ESCAE) alors que des instituts d’administration des entreprises (IAE) sont créés à partir de 1954 dans les universités. Les ESCAE passent alors de la tutelle de la direction de l’enseignement technique à celle de l’enseignement supérieur. L’ESC Paris quitte le réseau des ESC.

Quatre écoles sont créées à la fin des années 1970 et au début des années 1980, INSEEC Business School (1975, Privée), l'INT Management (1979) à Évry (devenu Télécom École de Management), Tours (1981) et l'ESC Grenoble (1984, ESCAE devenue GEM).

Le cadre commun des ESCAE s’effrite peu à peu par la suite. On voit apparaître en 1988 l’école supérieure de commerce de La Rochelle, puis en 1990 l’École supérieure de commerce de Rennes voit le jour. Pour finir, un décret[11] de 1991 rechange le nom des écoles en « École supérieure de commerce » et donne à chaque école la possibilité d’avoir son propre règlement scolaire et de délivrer son propre diplôme : c’est la fin du statut commun des ESC.

En 1992 est tout d'abord créée l'ESC Chambéry, et l’ESC Troyes, et en 1993 l'ESC Marne-la-Vallée. En 2011, à la suite de la fusion de Negocia et Advancia, deux écoles de la CCIP, Novancia Business School Paris est créée et rejoint le réseau des écoles supérieures de commerce.

Classement

Les écoles supérieures de commerce françaises figurent dans des classements internationaux, dont celui édité annuellement par le Financial Times :

Dans la culture

L'intrigue du film La crème de la crème (2014) se déroule dans une école de commerce[14].

Notes et références

  1. Patrick Fauconnier, « Le macronisme, sous-produit de nos écoles de commerce », sur Libération (consulté le )
  2. (en-GB) Andrew Jack et Jonathan Moules, « France dominates FT European Business Schools 2020 ranking », sur www.ft.com, (consulté le )
  3. « Ecoles de commerce: Sup de Co La Rochelle devient Excelia Group, la fin d'une époque », sur Challenges (consulté le ).
  4. Adrien Jean-Guy Passant, À l’origine des écoles de commerce : ESCP Business School, la passion d’entreprendre, Paris, L'Harmattan, , 240 p. (ISBN 978-2-343-18659-7, lire en ligne) .
  5. « Adrien Jean-Guy Passant: The early emergence of European commercial education in the nineteenth century: Insights from higher engineering schools, Business History, Volume 61, Issue 6, pp.1051-1082, 2019 ».
  6. « Adrien Jean-Guy Passant: Between filial piety and managerial opportunism: The strategic use of the history of a family business after the buyout by non-family purchasers, Entreprises et Histoire, Volume 91, Issue 2, pp.62-81, 2018 ».
  7. « Adrien Jean-Guy Passant: Issues in European business education in the mid-nineteenth century: A comparative perspective, Business History, Volume 58, Issue 7, pp.1118-1145, 2016 ».
  8. voir l'ICN a 100 ans par Jean Soulis 2006
  9. « Décret n°47-2287 du 3 décembre 1947 ».
  10. « Histoire des écoles de commerce », sur Ecoles-commerce.com.
  11. Décret no 91-785 du 13 août 1991 portant changement de dénomination des écoles supérieures de commerce et d'administration des entreprises et fixant les conditions d'approbation de leur règlement pédagogique.
  12. « Business school rankings from the Financial Times - FT.com », sur rankings.ft.com (consulté le )
  13. (en) Study eu Team, « Triple accreditation: Business schools in Europe with the “Triple Crown” », sur www.study.eu (consulté le )
  14. « La Crème de la crème, HEC bien fouettée », sur LEFIGARO (consulté le )

Articles connexes