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Grand orgue de l'Ă©glise Saint-Dominique de Paris

Le grand orgue de l'église Saint-Dominique de Paris, construit en 1904 par les établissements Merklin[1] pour le salon du Comte Christian Bertier de Sauvigny, fut installé en 1944 dans l'église Saint-Dominique de Paris dans le 14e arrondissement.

Grand orgue de l'Ă©glise Saint-Dominique de Paris
Image illustrative de l’article Grand orgue de l'église Saint-Dominique de Paris
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Commune Paris, 14e arrondissement
Édifice église Saint-Dominique de Paris
Latitude
Longitude
48° 49′ 56″ nord, 2° 20′ 06″ est
Facteurs
Construction J. Merklin & Cie, Paris (1904)
Caractéristiques
Jeux 36
Claviers 3 claviers, pédalier
Transmission Ă©lectrique
Tirage des jeux Ă©lectro-pneumatique

L'orgue possède actuellement 36 jeux (dont 32 jeux réels) répartis sur 3 claviers de 56 notes et un pédalier de 32 notes. La transmission est électrique, il possède deux boîtes expressives.

Le buffet, en noyer, de style Louis XIV, n’est pas sans rappeler celui de l’orgue de l’église Saint Sulpice Ă  Paris. En effet, des colonnes cannelĂ©es Ă  chapiteaux corinthiens encadrent chaque plate face. Ces dernières sont ornĂ©es de guirlandes en bois sculptĂ©. Au centre 3 plates faces s’incurvent en hĂ©micycle laissant place Ă  la console retournĂ©e. Le soubassement est composĂ© de panneaux fortement moulurĂ©s. Le haut du buffet est composĂ© d’une balustrade Ă  balustres entier reposant sur une corniche Ă  modillons Ă©pousant le plan en hĂ©micycle du buffet. 

Historique

L'orgue de salon

Le Comte Christian de Bertier de Sauvigny est nĂ© le 10 avril 1864. Issu d’une ancienne famille d’origine bourguignonne, il Ă©tudia l’orgue auprès de M. Wakanthaler, organiste de la cathĂ©drale de Dijon, puis Ă  Paris auprès d’Eugène Gigout et de Henri Dallier. Il fut l’organiste adjoint des Ă©glises de St Eustache et de La Madeleine, il fut ensuite titulaire de l'orgue de l'Ă©glise Saint Antoine des Quinze-Vingts dans le 12e arrondissement, de 1909 Ă  sa mort en 1939. En 1904, le Comte Bertier fait construire un orgue par la maison Merklin[1] pour son hĂ´tel particulier situĂ© au 14 rue Legendre dans le 17e arrondissement(14 rue Georges Berger depuis 1912). L'orgue sera placĂ© dans le spacieux atelier d’artiste d'une hauteur de 6 mètres, situĂ© au 2e Ă©tage de l'hĂ´tel. L’orgue est inaugurĂ© le jeudi par Eugène Gigout, organiste de l'Ă©glise Saint Augustin Ă  Paris, et par Henri Dallier, organiste de l'Ă©glise Saint Eustache Ă  Paris. Au programme de cette inauguration, des Ĺ“uvres de Bach, Saint-Saens, Dubois, BoĂ«llmann, Gigout et Dallier. L’instrument est moderne pour l'Ă©poque, il est dotĂ© du système de transmission pneumatique tubulaire inventĂ© par Merklin. Il possède alors 28 jeux, rĂ©partis sur trois claviers de 56 notes, dont 2 expressifs, et un pĂ©dalier de 30 notes. De nombreux concerts d’orgue eurent lieu chez le Comte Bertier. D’après Les archives bibliographiques contemporaines, annĂ©es 1906-1917, le comte organisait chaque annĂ©e, chez lui, « des auditions d’orgue très suivies en l’honneur des laurĂ©ats du Conservatoire National de Musique ».

L'orgue de salon

Au dĂ©but des annĂ©es 1920, le Comte Bertier et son Ă©pouse quittèrent l'hĂ´tel de la rue Legendre pour s’installer dans un hĂ´tel particulier plus spacieux au 7 de la rue de Poitiers. Cependant, l’orgue Merklin ne semble trouver sa place dans aucune des pièces de cet hĂ´tel. D’après les plans de ce dernier, la hauteur sous plafond des pièces de rĂ©ception est de 3,80 m alors que la hauteur de l’orgue s’élève Ă  5 mètres. Le , le Comte Bertier dĂ©posa un permis de construire, il s’agit de la construction d’une annexe, dans la cour de son hĂ´tel, entre le bâtiment principal et des dĂ©pendances. Les plans de l’architecte dĂ©taillent la construction d’une « galerie Â» contenant un orgue. La façade du buffet de l'orgue fut lĂ©gèrement remaniĂ©e et adaptĂ©e aux dimensions de la nouvelle salle et la composition fut augmentĂ©e de 3 nouveaux jeux : un clairon de 4', un nasard et une flĂ»te douce 4'. Au niveau des accouplements, de nouvelles octaves graves et aiguĂ«s furent ajoutĂ©es. Ces transformations ont Ă©tĂ© effectuĂ©es par Joseph et Gaston Gutschenritter (père et fils), succession J. Merklin & Cie.

Ă€ cette nouvelle adresse, de nombreux concerts eurent Ă©galement lieu. Une soirĂ©e y fut organisĂ©e le , en l'honneur de la promotion de l'organiste Louis Vierne Ă  la LĂ©gion d’Honneur. Lors de cette soirĂ©e AndrĂ© Marchal, AndrĂ© Fleury et Maurice DuruflĂ© ont jouĂ© des Ĺ“uvres du cĂ©lèbre organiste de Notre-Dame de Paris, en la prĂ©sence du maĂ®tre. Marcel DuprĂ©, AndrĂ© Fleury et Maurice DuruflĂ© ont donnĂ© plusieurs rĂ©citals dans la nouvelle salle d'orgue du Comte Bertier. Gaston Litaize y donna un concert en mai 1932 en prĂ©sence du cĂ©lèbre organiste de l'Ă©glise Saint-Sulpice Charles-Marie Widor.

L'orgue d'Ă©glise

La console de l'orgue de l'Ă©glise Saint-Dominique de Paris

Le Comte Bertier meurt le 29 août 1939, son épouse décédera 5 ans plus tard, en avril 1944. Les héritiers cédèrent généreusement l’orgue à la paroisse Saint Dominique. L'instrument fut installé dans l'église en 1944 par Jules Isambart, facteur d'orgue, et Jean Perroux, harmoniste, tous deux anciens ouvriers du grand facteur d'orgue français du 19e siècle : Aristide Cavaillé-Coll. L'harmonisation de l'orgue a été entièrement refaite par Jean Perroux qui l'a adapté aux caractéristiques sonores de l'église. L'orgue est inauguré le par Marcel Dupré et Louise Tallon, élève de Dupré et titulaire de l'orgue.

Le 21 octobre 1962, l'organiste titulaire de Notre-Dame de Paris, Pierre Cochereau, inaugure l'orgue à la suite d'une restauration importante effectuée par la Société des anciens établissements Gaston Gutschenritter. Lors de cette restauration l'instrument fut électrifié et augmenté. La majorité des tuyaux d'origine a été conservée cependant, les pleins-jeux ont été recomposés, une clarinette, une voix humaine, un octavin, un salicional et une gambe de Merklin ont été sacrifiés pour être remplacés par un cromorne, une quinte 2' 2/3, une doublette, une quarte 2', une tierce et une nouvelle fourniture au positif.

Le meuble de la console fut conservé mais déplacé sur le côté droit de la tribune permettant à l'organiste d'entendre l'orgue avec plus de recul et d'avoir une meilleure visibilité sur le chœur de l'église. Un bloc de claviers neuf fut installé et les tirants de jeux furent remplacés par des dominos. Des combinaisons fixes et des accouplements en 16' et en 4' furent ajoutés.

En 2003, Marc Hedelin restaure l'instrument, effectue un dépoussiérage, restaure les soufflets et les sommiers à cases électro-pneumatiques, la console est réinstallée à son emplacement d'origine, au centre, devant le buffet.

Cartouche J. Merklin & Cie, Paris

Titulaires

Les organistes titulaires de cet instrument furent successivement : Louise Tallon (élève de Marcel Dupré), A. Royer (Prix de composition du Conservatoire de Paris).

L'actuel titulaire est Julien Lucquiaud, nommé en décembre 2016.

Compositions successives de l'orgue

Merklin & Cie, 1904

1er clavier, Grand orgue
Bourdon 16'
Montre 8′
Salicional 8'
Bourdon 8'
En boite expressive :
Prestant 4'
Fourniture III
Basson 8'/16'
Trompette harmonique 8'
RĂ©cit / GO en 8'

Positif / GO en 8'

Annulateur GO en 8'

Appel Anches GO

2e clavier, Positif expressif
Quintaton 16'
Gemshorn 8′
Flûte harmonique 8'
Bourdon 8'
Flûte octaviante 4'
Clarinette 8'
Voix humaine 8′
RĂ©cit / Positif en 8'

Appel Anches Positif

Tremblant Positif

3e clavier, RĂ©cit expressif
Gambe 8′
Voix céleste 8′
Flûte traversière 8′
Cor de nuit 8′
Octavin 2′
Fourniture III
Trompette harmonique 8′
Basson-Hautbois 8′
Octave grave RĂ©cit

Appel Anches RĂ©cit

Tremblant RĂ©cit

PĂ©dale
Soubasse forte 16′
Soubasse douce 16′
Quinte 12'
Flûte 8′
Bourdon 8′
Tirasse GO, Positif et RĂ©cit,

Orage

Joseph et Gaston Gutschenritter (père et fils), 1924

Jeu neuf *

1er clavier, Grand orgue
Bourdon 16'
Montre 8′
Salicional 8'
Bourdon 8'
En boite expressive :
Prestant 4'
Fourniture III
Basson 16'
Trompette harmonique 8'
Clairon harmonique 4' *
RĂ©cit / GO en 8' et 16'

Positif / GO en 8'

GO/GO en 4'

Annulateur GO en 8'

Appel Anches GO

2e clavier, Positif expressif
Quintaton 16'
Gemshorn 8′
Flûte harmonique 8'
Bourdon 8'
Flûte octaviante 4'
Nasard 22/3′ *
Clarinette 8'
Voix humaine 8′
RĂ©cit / Positif en 8'

Positif sur Positif en 16'

Appel Anches Positif

3e clavier, RĂ©cit expressif
Gambe 8′
Voix céleste 8′
Flûte traversière 8′
Cor de nuit 8′
Flûte douce 4' *
Octavin 2′
Fourniture III
Trompette harmonique 8′
Basson-Hautbois 8′
RĂ©cit / RĂ©cit en 16' et en 4'

Appel Anches RĂ©cit

Tremolo RĂ©cit

PĂ©dale
Soubasse forte 16′
Soubasse douce 16′
Quinte 12'
Flûte 8′
Bourdon 8′
Tirasse GO, Positif et RĂ©cit,

Tirasse RĂ©cit en 4'

Forte général

Composition actuelle, Société des Anciens établissements G. Gutschenritter, 1962

Jeu neuf *

Jeu nouveau confectionné dans un jeu d'origine **

Jeu déplacés ***

1er clavier, Grand orgue
Bourdon 16'
Montre 8′
Bourdon 8'
Doublette 2' **
En boite expressive :
Flûte harmonique 8' ***
Prestant 4'
Fourniture IV **
Trompette harmonique 8'
Clairon harmonique 4'
RĂ©cit / GO en 8', 16' et 4'

Positif / GO en 8' et en 4'

GO/GO en 4'

Annulateur GO en 8'

Appel Mixtures GO

Appel Anches GO

2e clavier, Positif expressif
Principal 8′ **
Bourdon 8'
Flûte ouverte 4' **
Quinte 22/3′ **
Quarte 2' **
Tierce 13/5′ *
Fourniture IV *
Cromorne 8′ **
RĂ©cit / Positif en 8'

Appel Mixtures Positif

3e clavier, RĂ©cit expressif
Gemshorn 8′ ***
Voix céleste 8′
Flûte traversière 8′
Cor de nuit 8′
Flûte douce 4'
Nasard 22/3′ ***
Fourniture IV **
Bombarde 16' *
Trompette harmonique 8′
Basson-Hautbois 8′
Clairon harmonique 4' *
RĂ©cit / RĂ©cit en 4'

Appel Mixtures RĂ©cit

Appel Anches RĂ©cit

PĂ©dale
Soubasse forte 16′
Quinte 102/3′
Flûte 8′
Bourdon 8′
Flûte 4' **
En emprunt :
Bombarde 16'
Trompette 8'
Clairon 4'
Tirasse GO, Positif et RĂ©cit

Appel Anches PĂ©dale

Notes et références

Bibliographie

  • Ouvrage collectif, dir. BĂ©atrice de Andia (prĂ©f. Mgr AndrĂ© Vingt-Trois et Bertrand DelanoĂ«), Les orgues de Paris, Paris, Action artistique de la Ville de Paris, coll. « Paris et son patrimoine / Musique », (1re Ă©d. 1992), 256 p. (ISBN 2-913246-54-0), p. 230
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