Grace Tame
Grace Tame, née le , est une militante australienne et défenseure des survivants d'agressions sexuelles. Elle reçoit le titre honorifique d'Australienne de l'année le 25 janvier 2021.
Naissance | |
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Nationalité | |
Formation |
Santa Barbara City College (en) |
Activités | |
Père |
Michael Tame (en) |
Conjoint |
Spencer Breslin (depuis ) |
Site web |
(en) www.gracetame.com.au |
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Distinctions |
Tasmanian Australian of the Year (d) () Australian of the Year () |
Victime d'abus sexuel et conséquences
Grace Tame est au collège l'école pour filles de St Michael's Collegiate (en), située à Hobart, lorsqu'elle reçoit un diagnostic d'anorexie[1].
Elle est sollicitée à l'âge de 15 ans, puis abusée sexuellement à plusieurs reprises par son professeur de 58 ans. Bien que l'école ait eu de multiples occasions d'intervenir, les abus ne se sont pas arrêtés avant que Tame signale les agissements de son agresseur[2].
Ce dernier est arrêté et reconnu coupable de l'infraction de « maintenir une relation sexuelle avec une personne de moins de 17 ans ». Grace Tame suggeste que cela devrait être requalifié en crime et renommé comme dans d'autres juridictions en raison de l'utilisation trompeuse du mot « relation » alors qu'il y a abus. Il est également condamné pour possession de pornographie juvénile[3].
En condamnant l'agresseur de Tame, la juge Helen Wood déclare que l'adolescente était « particulièrement vulnérable compte tenu de son état mental » et que son agresseur « savait que son état psychologique était précaire ». Au moment des abus, la jeune fille avait par ailleurs un trouble du spectre de l'autisme non diagnostiqué[4].
En 2017, la commentatrice sociale Bettina Arndt mène une interview avec l'agresseur de Tame[5]. Celui-ci affirme alors avoir observé un « comportement sexuellement provocateur de la part d'étudiantes ». Grace Tame critique ensuite Arndt pour avoir soutenu son agresseur, l'accusant de « banaliser » et de « rire » de son agression[6]. Par ailleurs, Arndt ne contacte pas Tame pour sa version de l'histoire et publie son nom ainsi que sa photo sans son consentement[7] - [8].
Son agresseur parle ensuite publiquement de l'affaire à plusieurs reprises, mais Tame ne peut agir en réponse à cause de la loi tasmanienne[5] - [9]. Il est finalement de nouveau emprisonné pour production de contenu pédopornographique après avoir décrit en ligne comment il avait abusé sexuellement de Grace Tame[10] - [11].
Prises de position
La loi sur la preuve de Tasmanie interdit la publication d'informations identifiant les survivants d'agressions sexuelles depuis 2001[12]. En pratique, cela empêche Grace Tame et d'autres survivants de parler publiquement de leurs expériences, alors même que son agresseur se vante de ses crimes sur les réseaux sociaux[1] - [12].
Le cas de Grace Tame conduit la journaliste et défenseure des victimes d'agressions sexuelles Nina Funnell à travailler à ses côtés pour créer une campagne appelée #LetHerSpeak, en partenariat avec Marque Lawyers et End Rape on Campus Australie[13]. L'objectif est d'annuler cette loi et une loi similaire dans le Territoire du Nord. La campagne attire le soutien de célébrités telles qu'Alyssa Milano, Tara Moss et John Cleese, ainsi que des personnalités du mouvement MeToo[9].
En août 2019, Grace Tame s'exprime pour la première fois publiquement après que la campagne a permis l'obtention, par l'intermédiaire de la Cour suprême de Tasmanie, d'une exemption de la loi sur la preuve. Elle est ainsi la première femme victime d'agression sexuelle en Tasmanie à obtenir une ordonnance du tribunal pour pouvoir parler de son expérience[9] - [14].
En octobre 2019, en réponse à la campagne #LetHerSpeak menée par Funnell et mettant en vedette Tame, la procureure générale de Tasmanie Elise Archer annonce que la législation sera modifiée pour permettre aux victimes d'agressions sexuelles de s'exprimer publiquement. Archer annonce aussi des changements prévus dans la formulation du crime, notant que « le mot relation a des connotations de consentement »[15]. En avril 2020, la loi est modifiée[16].
Tame étend ensuite son combat, s'efforçant d'aider les gens à comprendre comment fonctionnent la sollicitation d'enfants à des fins sexuelles ou la manipulation psychologique, et à éliminer les stigmates associés aux agressions sexuelles[1] - [16]. Elle travaille par exemple avec le Los Angeles Human Trafficking Squad[9]. Elle préconise l'éducation comme moyen de prévention primaire des abus sexuels sur les enfants, plutôt que de trop se concentrer sur les réponses, ce qui peut « alimenter la croyance inconsciente que les abus sexuels sur les enfants ne sont qu'un fait de la vie que nous devons accepter dans notre société »[17]. Finalement, elle milite pour éradiquer la double victimisation et normaliser la prise de parole, et affirme qu'une plus grande cohérence est nécessaire entre les lois fédérales et celles des États[17].
Prix et distinctions
En octobre 2020, Tame est nommée Australienne de Tasmanie de l'année 2021[13].
À la veille de l'Australia Day 2021, elle est nommée Australian of the Year[17] - [18]. Elle est la première Tasmanienne récipiendaire du prix et la première en tant que survivante publique d'agression sexuelle[18].
Vie publique
Grace Tame figure en couverture du numéro australien de mai 2021 du magazine Marie Claire. Elle est la première non-célébrité à figurer sur la couverture du magazine au cours de ses 25 ans d'histoire[19].
Un portrait de Tame par Kirsty Neilson est finaliste du prix d'art prix d'arc Archibald 2021. Neilson s'est dite inspirée par la passion, la force et la bravoure de Tame[20].
En 2021, Tame est nommée l'une des « leaders de la prochaine génération » par le magazine TIME[21] et par l'Australian Financial Review comme l'une des « 10 personnes les plus puissantes sur le plan culturel en Australie en 2021 »[22].
Vie privée
Le père de Grace Tame est l'ancien joueur de cricket tasmanien Michael Tame (en).
En 2013, Tame abandonne le St Michael's Collegiate, puis se réinscrit dans un autre lycée. Elle déménage ensuite aux États-Unis, où elle est diplômée du Santa Barbara City College en arts du théâtre et en arts libéraux[2].
En 2017, Tame épouse l'acteur américain Spencer Breslin[23]. Ils divorcent ensuite à une date inconnue.
Depuis fin 2020, elle est en couple avec le Tasmanien Max Heerey[24]. Le 22 janvier 2022, elle annonce ses fiançailles avec Heerey[25].
Tame est une artiste visuelle, et sa clientèle a inclus John Cleese[2]. Elle est également professeure de yoga et coureuse de fond, ayant notamment remporté le marathon de Ross 2020[26].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Grace Tame » (voir la liste des auteurs).
- (en) « Tasmanian sexual assault survivor Grace Tame named 2021 Australian of the Year », sur the Guardian, (consulté le )
- Nina Funnell, « ‘She wanted it’: Teacher’s awful excuse », news.com.au — Australia’s leading news site,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) « ‘Highly Dangerous, Incredibly Ironic’: Grace Tame Weighs In On ‘Fake Psychologist’ Bettina Arndt AM. », sur New Matilda, (consulté le )
- (en) « How Grace learned to thrive after she was sexually abused by her teacher at just 15 », sur 7NEWS, (consulté le )
- (en) Paul Sakkal, « 'Maintain the rage': Bettina Arndt urges supporters to fight 'feral mobs' », sur The Sydney Morning Herald, (consulté le )
- (en) « Bettina Arndt awarded Australia Day honour for services 'to gender equity' », sur the Guardian, (consulté le )
- (en) « 'Defending the indefensible': Ray Hadley hits out at Bettina Arndt », sur 4BC, (consulté le )
- (en) « Abuse survivor’s clarion call to Governor-General », sur The West Australian, (consulté le )
- (en) Lorna Knowles et A. B. C. Investigations, « Gagged by law, finally this woman can tell her story », sur ABC News, (consulté le )
- (en) « Former teacher jailed after calling sexual relationship with student 'awesome' », ABC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) « University silent on future of PhD student jailed on child sex offences », ABC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Sexual assault survivors celebrate as legislation is tabled that will give them a voice », ABC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) « 'There's no shame in surviving': Grace Tame named Tasmanian Australian of the Year », ABC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Grace Tame: Tasmanian survivor of sexual assault wins the right to tell her story », sur the Guardian, (consulté le )
- (en) « Grace fought for the right to speak about her sexual assault. Now the law is changing so others can too », ABC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Abuse survivor Grace Tame named Australian of the Year », sur AP NEWS (consulté le )
- (en) David Crowe, « ‘Eat my fear’: Australian of the Year Grace Tame on surviving child sex abuse », sur The Sydney Morning Herald, (consulté le )
- (en) Niki Burnside, « Australians of the Year recognised for work in sexual assault and DV advocacy, education and period poverty », ABC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en-US) « Activist Grace Tame features on Marie Claire cover », sur Mumbrella, (consulté le )
- (en) « Grace Tame portrait among Archibald Prize finalists », sur The West Australian, (consulté le )
- (en) « Meet TIME's Next Generation Leaders », sur Time (consulté le )
- (en) « The 10 most culturally powerful people in Australia in 2021 », sur Australian Financial Review, (consulté le )
- (en) « Facts About Spencer Breslin - Abigail Breslin’s Brother and Actor », sur glamourpath.com, (consulté le )
- (en) Katie Stow, « 5 things you might not know about Australian of the Year, Grace Tame. », sur Mamamia, (consulté le )
- Jessica Wang, « Grace Tame announces shock engagement », news.com.au — Australia’s leading news site,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) Communities in Control, « Grace Tame », sur Communities in Control (consulté le )
Liens externes
- (en) Site officiel
- (en) Van Badham, A prime minister who lives by the photo op dies by the photo op – and Grace Tame owes Scott Morrison nothing, The Guardian (26 janvier 2022)
- (en) Katharine Murphy, Young women like Grace Tame weren’t socialised to shut up when authority figures speak – and it feels like progress, The Guardian (25 janvier 2022)