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Faute de la victime (psychologie)

En psychologie sociale, la faute de la victime ou blâmer la victime concerne une ou plusieurs victimes d'un crime, d'un accident ou d'autres types d'incidents entièrement ou partiellement tenues pour responsables de ce qu'elles ont subi. Cette qualification est également appelée double victimisation. On retrouve entre autres le concept en santé et dans certains milieux militants. Le déni de la victime (le report de la faute sur la victime) est l'une des méthodes de la neutralisation de la culpabilité identifiée par la psychologie comportementale et la sociopsychologie de la délinquance[1].

Historique et définition

William Ryan (en) utilise la locution « blaming the victim » pour la première fois dans son ouvrage éponyme datant de 1971. Ryan décrit le fait de blâmer une victime comme une idéologie utilisée pour justifier le racisme et les injustices subies par les afro-américains aux États-Unis.

Robert Crawford considère que cette idéologie du blâme des victimes a émergé aux États-Unis à la suite de l'augmentation des coûts des soins de santé[2]. Plus généralement, la banque de données en santé publique définit la faute de la victime comme l'ensemble des « activités, dans le champ de la santé, basées sur la croyance que l'individu est principalement si ce n'est exclusivement responsable de sa santé et de ses problèmes de santé, induisant un sentiment de culpabilité. En d'autres termes, l'individu est le principal responsable et l'influence des facteurs sociaux et environnementaux est ignorée »[3].

Conséquences

Les conséquences de la faute de la victime sont triples. D'abord, la faute cristallise les injustices et les inégalités sociales. Ensuite, elle individualise les problèmes sociaux. Enfin, elle érode les liens de solidarité entre victimes[4].

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) George Kent, « Blaming the Victim, Globally », UN Chronicle, no 3,‎ , p. 59-60 (lire en ligne).
  • (en) Gregory Meyerson et Michael Joseph Roberto, « Fascism and the Crisis of Pax Americana », Socialism and Democracy, vol. 22, no 2,‎ , p. 157-191 (lire en ligne).
  • (en) Alyson Manda Cole, The Cult of True Victimhood : From the War on Welfare to the War on Terror, Stanford University Press, , 240 p. (ISBN 978-0-8047-5461-3 et 0-8047-5461-6, prĂ©sentation en ligne).
  • (en) Donald A. Downs, More Than Victims : Battered Women, the Syndrome Society, and the Law, University of Chicago Press, , 317 p. (ISBN 0-226-16160-9 et 9780226161600, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne).
  • (en) George N. Katsiaficas, Robert George Kirkpatrick et Mary Lou Emery, Introduction to Critical Sociology, Ardent Media, , 401 p. (ISBN 0-8290-1595-7 et 9780829015959, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne).

Article connexe

Notes et références

  1. (en) Blake E Ashforth et Vikas Anand, « The normalization of corruption in organizations », Research in Organizational Behavior, vol. 25,‎ , p. 1–52 (DOI 10.1016/S0191-3085(03)25001-2, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) R. Crawford, « You are dangerous to your health: the ideology and politics of victim blaming », Int J Health Serv., vol. 7, no 4,‎ , p. 663-680
  3. « Faute de la victime », sur asp.bdsp.ehesp.fr (consulté le )
  4. « Blâmer la victime: une pratique aussi dangereuse que pernicieuse », HuffPost Québec,‎ (lire en ligne, consulté le )
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