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Grégoire Haddad

GrĂ©goire Haddad (arabe : ŰșŰ±ÙŠŰșÙˆŰ§Ű± ۭۯۧۯ), nĂ© le Ă  Souk El Gharb (Mont Liban) et mort le , est un prĂ©lat catholique libanais, membre de l'Église grecque-catholique melkite. AprĂšs avoir exercĂ© la charge d'Ă©vĂȘque auxiliaire de l'archidiocĂšse de Beyrouth et Jbeil (Byblos) de 1965 Ă  1968, il en devient archevĂȘque de 1968 Ă  1975. À cette date, sa volontĂ© de rĂ©volutionner l'Église lui vaut d'ĂȘtre relevĂ© de ses fonctions[3].

Grégoire Haddad
Image illustrative de l’article GrĂ©goire Haddad
Grégoire Haddad en 1990
Biographie
Nom de naissance Nakhlé Haddad
Naissance
Souk El Gharb (Mont Liban)
Ordre religieux Paulistes
Ordination sacerdotale
DĂ©cĂšs
ÉvĂȘque de l'Église catholique
Ordination Ă©piscopale par le
card. Maxime IV Sayegh
ArchevĂȘque titulaire d'Adana (honorifique)
– †
ArchevĂȘque de Beyrouth et de Jbeil
–
ÉvĂȘque auxiliaire de Beyrouth et de Jbeil
ÉvĂȘque titulaire de Palmyre
–
Autres fonctions
Fonction laĂŻque
Fondateur du Mouvement social libanais (1957)[1]
Fondateur de l’Oasis de l’EspĂ©rance (1959)[2]
Cofondateur de la revue culturelle Afaq (1974)

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Il a Ă©tĂ© surnommĂ© « l’évĂȘque des pauvres », « l’AbbĂ© Pierre de l’Orient » ou encore « l’évĂȘque rouge »[4].

Biographie

Né en 1924 à Souk el-Gharb, sous le nom de Nakhlé Haddad, il prend le prénom de Grégoire aprÚs son ordination sacerdotale, le . Il a fait ses études en théologie à l'université Saint-Joseph de Beyrouth.

En 1957, il fonde le Mouvement social libanais, « avec six personnes de six communautĂ©s religieuses diffĂ©rentes, trois hommes et trois femmes »[1], enregistrĂ© officiellement en tant qu’association en 1961[5]. En 1959, il fonde l’Oasis de l’EspĂ©rance (communautĂ© EmmaĂŒs de Beyrouth[2]).

Le , il est nommĂ© Ă©vĂȘque auxiliaire de Beyrouth et de Jbeil et Ă©vĂȘque titulaire de Palmyre. Il est alors consacrĂ© le suivant par le patriarche Maxime IV Sayegh, assistĂ© de Mgr Philippe Nabaa (en), archevĂȘque de Beyrouth, et de Mgr Joseph Elias Tawil (en), vicaire patriarcal et Ă©vĂȘque titulaire de Myre. En 1965, il participe notamment Ă  la quatriĂšme session du concile Vatican II.

Le , il est nommĂ© archevĂȘque grec-catholique de Beyrouth et de Jbeil[6], l'une des fonctions les plus importantes de l'Église grecque-catholique melkite en raison de son poids politique, social, Ă©conomique et religieux.

En 1974, il cofonde la revue culturelle Afaq, avec entre autres Paul Khoury (de). Il y publie une sĂ©rie d'articles dans lesquels il prĂŽne une rĂ©flexion profonde et radicale portant sur la pratique de la foi chrĂ©tienne, la place de l’Église et le rĂŽle du clergĂ©, en s'interrogeant sur leur rĂ©elle conformitĂ© Ă  l'enseignement du Christ. Le clergĂ© l'accuse alors de remettre en cause sa foi chrĂ©tienne. Le patriarche Maxime V Hakim saisit le Saint-SiĂšge et place Mgr Haddad en congĂ© forcĂ© dans l'attente du verdict pontifical. MalgrĂ© le verdict de la CongrĂ©gation pour la doctrine de la foi, qui considĂšre que les articles incriminĂ©s ne portent pas atteinte Ă  la foi catholique, Mgr Haddad est relevĂ© de ses fonctions par le Synode melkite, le . Il est alors immĂ©diatement nommĂ© Ă©vĂȘque titulaire d'Adana par le pape Paul VI.

Malade, il meurt finalement dans la nuit du Ă  l'Ăąge de 91 ans. Ses funĂ©railles sont cĂ©lĂ©brĂ©es le 27 dĂ©cembre suivant en la cathĂ©drale Saint-Élie de Beyrouth[7].

Prises de position

Un « Ă©vĂȘque rouge »

Il mĂšne un style de vie simple et modeste et se consacre toute sa vie au travail social.

TrĂšs controversĂ©, sa volontĂ© de rĂ©volutionner l'Église et son travail pour l'Ă©galitĂ© stricte entre les diocĂšses riches et pauvres lui valent le surnom d'« Ă©vĂȘque des pauvres » ou encore d'« Ă©vĂȘque rouge ». En 1974, le journal Le Monde le surnomme Ă©galement « l'Ă©vĂȘque pour aprĂšs-demain », en rĂ©fĂ©rence Ă  ses positions progressistes[8].

Parmi les mesures introduites par GrĂ©goire Haddad, on trouve les « conseils paroissiaux Â» (une recommandation du concile Vatican II), et la gratuitĂ© pour les baptĂȘmes, mariages et obsĂšques. Les contributions volontaires des paroissiens alimentaient une caisse commune du diocĂšse puis Ă©taient divisĂ©es entre les curĂ©s des paroisses. De cette maniĂšre les paroisses aisĂ©es finançaient en partie les paroisses dĂ©munies. Ce choix a valu Ă  GrĂ©goire Haddad des oppositions au sein du clergĂ© et des notables[9].

Guerre libanaise

Au début de la Guerre du Liban, aprÚs le bombardement par l'aviation libanaise des camps de Beyrouth en 1973, sur ordre du président Soleimane Frangié qui souhaitait mettre au pas les Palestiniens, Mgr Haddad soutient les organisations palestiniennes[8].

ƒuvres

Livres

  • (ar) GrĂ©goire Haddad, Taáž„rÄ«r al-MasÄ«áž„ wa al-ÊŒinsān, Beyrouth, AfĂąq, , 158 p. (OCLC 489814012)
  • (ar) GrĂ©goire Haddad et JĂ©rĂŽme Sahin, Al-masÄ«áž„Ä«yat wa al-marÊŒat, Beyrouth, AfĂąq, , 109 p. (OCLC 489909646)
  • GrĂ©goire Haddad, LibĂ©rer le Christ et l'homme, Beyrouth, AfĂąq, coll. « ÉlĂ©ments de dialogue », , 279 p. (OCLC 499225843)

Articles

Une collection d’articles est accessible en ligne[10]. Il s'agit d’une cinquantaine d’articles en arabe et de quelques-uns en français.

  • GrĂ©goire Haddad, « La recherche religieuse radicale procĂšde-t-elle de l’incroyance et du doute ou bien est-elle dans la ligne de l’Évangile ? », AfĂąq, nos 1-4,‎ , p. 32-34, 44-49, 33-43, 28-46 (total 97 p.) (lire en ligne) – Recueil et traduction de cinq articles ; accompagnĂ© de « La vraie « affaire », c’est la « cause » de l’homme
 Â», paru dans An Nahar le (p. 93-97)
  • GrĂ©goire Haddad, « Pour les Juifs, contre la Shoah Â», [lire en ligne (page consultĂ©e le 3 novembre 2007)]
  • GrĂ©goire Haddad, « RĂ©surrection », (sans date, 1968/1975) [lire en ligne (page consultĂ©e le 3 novembre 2007)] – AdressĂ© au prĂ©sident et aux dirigeants du pays

Exemples de titres d'articles en arabe : « Dieu Ă  la mĂȘme distance de toutes les religions Â» () ; « L'Ă©ducation religieuse dans une sociĂ©tĂ© multi-religieuse Â» () ; « Terrorisme et rĂ©sistance Â» (aprĂšs le 11 septembre 2001) ; « Danger chrĂ©tien au Liban Â» (1984) ; « Perspectives chrĂ©tienne sur la question de la planification familiale » (confĂ©rence Ă  SaĂŻda le ) ; « DĂ©claration lors de la rencontre Christ Roi du , et commentaire » ; « PĂȘche miraculeuse » (poĂšme, 1946).

Hommages

Michel Touma, biographe de GrĂ©goire Haddad et rĂ©dacteur en chef du quotidien L'Orient-Le Jour, compare l’itinĂ©raire de Haddad avec celui du pape François : « Ils ont, dit-il, tous les deux la volontĂ© de rĂ©former et posent, l’un comme l’autre, cette question capitale : la structure de l’Église est-elle conforme aujourd’hui aux enseignements du Christ ? ». Il ajoute : « Jusqu’au bout, il sera de tous les combats en faveur de la citoyennetĂ©, du droit des pauvres, de la dĂ©confessionnalisation du systĂšme libanais, du dialogue interreligieux, du mariage civil »[11].

Bibliographie

Livres
  • Antoine Fleyfel, La thĂ©ologie contextuelle arabe. ModĂšle libanais, Paris, L’Harmattan, 2011
  • Michel Touma, GrĂ©goire Haddad, Ă©vĂȘque laĂŻque, Ă©vĂȘque rebelle, Ă©ditions L'Orient-Le Jour, Beyrouth, 2012
Articles

Références

  1. « Le PÚre Grégoire », sur www.mouvementsocial.org, Mouvement social libanais, (consulté le ).
  2. « GrĂ©goire Haddad : disparition d’un rebelle », sur www.emmaus-international.org, EmmaĂŒs international, 2015/2016 (consultĂ© le ).
  3. Arlette Kassas, « Mgr GrĂ©goire Haddad. Quand «l’évĂȘque communiste» est destituĂ© », L’Hebdo magazine, Beyrouth, no 2879,‎ (lire en ligne).
  4. Jacques Berset, « FunĂ©railles Ă  Beyrouth de Mgr GrĂ©goire Haddad, l’AbbĂ© Pierre de l’Orient », sur www.cath.ch, portail catholique suisse, (consultĂ© le ).
  5. Karam Karam, Le mouvement civil au Liban : revendications, protestations et mobilisations associatives dans l'aprĂšs-guerre, Karthala, 2006, p. 56.
  6. « Archdiocese of Beirut and Jbeil {Bairut e Gibail} (Melkite Greek) », sur www.catholic-hierarchy.org (consulté le ).
  7. Funérailles à Beyrouth de Mgr Grégoire Haddad
  8. « GrĂ©goire Haddad, "l'Ă©vĂȘque rouge", n'est plus », L'Orient-Le Jour,‎ (lire en ligne).
  9. « Liban « L’évĂȘque pour aprĂšs-demain », GrĂ©goire Haddad, s’est Ă©teint », L'Orient-Le Jour,‎ (lire en ligne).
  10. (ar) « GrĂ©goire Haddad – ŰșŰ±ÙŠŰșÙˆŰ§Ű± ۭۯۧۯ », sur gregoirehaddad.com (consultĂ© le ).
  11. Balbont 2016.

Liens externes

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