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Gouvernement de transition de la république démocratique du Congo

Le Gouvernement de transition de la république démocratique du Congo est une institution mise en place le . Il s'agit d'un gouvernement d'union nationale établi à la suite des accords liés à la fin de la deuxième guerre du Congo. Il est chargé de l'établissement d'une transition démocratique dans le pays. Ses principaux objectifs sont la restauration de la paix dans l'est du pays, et l'organisation des élections législatives prévues pour le au plus tard, mais désormais reportées une première fois le , et finalement le . Le gouvernement est dirigé par le président de la République et quatre vice-présidents. Ceux-ci sont :

Gouvernement de transition de la république démocratique du Congo

Gouvernement de transition

Description de l'image defaut.svg.
Président de la République Joseph Kabila
Direction du gouvernement Joseph Kabila
Abdoulaye Yerodia Ndombasi
Azarias Ruberwa
Jean-Pierre Bemba
Arthur Z'ahidi Ngoma
Formation
Fin
Durée 3 ans, 7 mois et 6 jours
Composition initiale
Coalition Gouvernement d'union nationale
Représentation
Drapeau de la république démocratique du Congo

Les trois principales tendances politiques du pays se retrouvent ainsi à la tête de l'État. Elles se partagent les différents postes ministériels avec les autres nombreuses factions politiques issues du conflit.

Étienne Tshisekedi (Union pour la démocratie et le progrès social), le principal opposant historique, estimant comme déjà acquis le siège de vice-président de l'opposition boycotta les élections partielles organisées par l'opposition politique non-armée, dans une salle prêtée par la Monuc, et ne participa donc pas à ce gouvernement.

Le gouvernement de transition a pris fin avec la proclamation de la Troisième République le . De nombreuses dispositions prises sous ce régime restent en vigueur à l'heure actuelle, dont notoirement l'ancien découpage des provinces.

Poursuite des troubles dans l'Est du pays

Le , un gouvernement de transition, composé de divers groupes issus du Dialogue intercongolais, fut formé. Dans le courant du mois de septembre, une présence renforcée de la Monuc établit la « zone démilitarisée de Bunia » pour pacifier la région, secouée par les rivalités entre les ethnies Hema et Lendu. Bien que la région reste instable, l'opération permit un relatif retour au calme.

En , entre 20 000 et 150 000 personnes fuirent le Kivu oriental, devant l'avance des troupes gouvernementales[1]. Le , le Conseil de sécurité des Nations unies décida de déployer 5 900 soldats de plus pour sa mission au Congo (MONUC), bien que le Secrétaire-Général Kofi Annan ait fait une requête de 12 000 hommes.

C'est au cours de cette période que l'International Rescue Committee rapporta que le conflit tuait 1 000 personnes par jour alors que la communauté internationale restait indifférente. Comparée à la guerre en Irak, il établit que durant 2004 l'Irak reçut l'équivalent de 138 USD par personne, pendant que le Congo ne recevait que 3 USD par personne[2].

La tension monte

À la fin , le Président rwandais Paul Kagame déclara que le Rwanda gardait l'option d'envoyer des troupes au Congo pour combattre les milices hutues, en particulier les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) qui n'avait pas encore été désarmées comme promis en 2002 au cours de l'accord de Paix de Prétoria. À la mi-, de nombreux rapports établissaient que des troupes rwandaises avaient franchi la frontière. Le chef de la MONUC, M'Hand Djalouzi, commenta les rapports en disant le , « ces infiltrations n'ont rien de neuf, mais il s'agit d'autre choses, qui ressemble à une invasion ». Il demeura peu clair si les militaires rwandais occupaient le territoire ou menaient des opérations ponctuelles. Les Nations unies ont promis d'enquêter.

Le , la BBC rapporta que 20 000 civils avaient fui les combats dans la ville de Kanyabayonga dans le Nord-Kivu, à 160 kilomètres de Goma. Les forces anti-gouvernementales, conduites par le capitaine Kabakuli Kennedy, qui déclara combattre pour défendre les Banyamulenge, avait évincé les troupes loyalistes, tenant la ville et les montagnes environnantes. Le gouvernement envoya une commission pour enquêter et accusa le Rwanda de fomenter une nouvelle rébellion. Le Rwanda a démenti son implication dans les combats[3].

L'International Crisis Group publia un rapport le avertissant que l'intervention du Rwanda pourrait ruiner les progrès fait depuis deux ans dans les pourparlers pour la paix. Ils rappelèrent que les deux guerres précédentes débutèrent en des circonstances similaires à celles existantes à ce moment au Kivu, et qu'une autre guerre dans la région était possible si des efforts diplomatiques n'étaient pas entrepris[4].

Le , l’Union pour la République propose officiellement au gouvernement « 1+4 » de mettre à la disposition de la République sa branche armée à la suite du massacre de Gatumba du et de l'agression militaire de des troupes rwandaises du général Kagame à l'est du Congo au Kivu. Le gouvernement 1+4 ne réagit pas et laisse cette proposition sans suite depuis lors.

Le , les Nations unies rapportèrent que l'Ouganda et le Rwanda continuaient à armer des groupes d'insurgés dans le Congo oriental, en violation de l'embargo en vigueur dans la région. Les deux pays nièrent de telles pratiques, et le porte-parole de l'armée ougandaise (UPDF) rétorqua que la MONUC était inutile et devrait être démantelée[5]. Pendant ce temps, une rencontre des dirigeants africains à Abuja décida d'envoyer plus de troupes de maintien de la paix au Congo et tâcher de désarmer les forces hutues, facteurs récurrents de tension dans le pays. En réponse, un porte-parole des Forces démocratiques de libération du Rwanda déclara le que le FDLR résisterait avec force à toute tentative de désarmement[6]. Le même jour, la Secrétaire d'État des États-Unis Condoleezza Rice accueillit des représentants de le RDC, de l'Ouganda et du Rwanda à Washington, DC pour des discussions en vue de la fin des tensions dans la région.

Les résultats du Gouvernement de transition

Le Gouvernement de transition, étant composé des chefs de guerre des milices responsables de la deuxième guerre du Congo, échoue dans l'accomplissemet de ses missions fondamentales :

  • la pacification du pays : le gouvernement échoue à neutraliser les milices de l'Union des patriotes congolais, des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et des Interahamwe à l'Est de la RDC[7],
  • l'unification de l'armée nationale : le gouvernement échoue à intégrer l'armée nationale et refuse d'y intégrer les anciennes forces armées zaïroises[8],
  • l'intégration des milices du MLC et du RCD dans l'armée nationale : toutes les factions lors de la deuxième guerre du Congo continuent d'entretenir leur milice respective et refusent de les intégrer dans l'armée nationale[9],
  • l'organisation des élections avant le au plus tard : les élections n'ont pas eu lieu avant le (report au ).

En conséquence, la MONUC doit obtenir au cours des années plusieurs augmentations de ses effectifs, pour finalement devenir la plus importante mission de l'ONU, afin de faire face à la dégradation de la situation sécuritaire des populations. La mission de la MONUC devient également de plus en plus compliquée en raison de différents scandales qui la concernent (corruption, marché noir, scandales sexuels...). Elle doit se faire appuyer à partir de à Kinshasa par des troupes de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) afin de sécuriser le processus des élections.

De nombreux scandales de corruption, de malversations, de détournements de fonds, d'accusation de pillages des ressources naturelles... éclatent au grand jour durant la 1re moitié de 2006. À partir d', la situation se dégrade et les institutions internationales (Banque Mondiale, FMI) cessent d'appuyer le Gouvernement de Transition.

Il faut attendre la mi-2006 pour assister au premier transfert d'un criminel de guerre de Kinshasa à La Haye, Thomas Lubanga (chef de la milice Union des patriotes congolais), afin de le faire comparaître devant la Cour pénale internationale (CPI).

À partir de la mi-, les observateurs de la Fondation Carter et la Monuc dénoncent des irrégularités dans la préparation des scrutins du . Le , l'Église catholique au travers de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) dénonce des « irrégularités constatées » dans la préparation des scrutins du et menace de ne pas reconnaître la validité des élections si ces irrégularités ne sont pas corrigées. La Cenco appelle aussi les forces de l'ordre à la « neutralité » et les autorités à la « neutralisation » des combattants issus de différentes factions belligérantes pendant la deuxième guerre du Congo en RDC (1998-2003) qui n'ont pas encore été intégrés aux nouvelles brigades de l'armée nationale, en pleine restructuration.

La fin du Gouvernement de transition

L'élection présidentielle tant attendue par la population et devant mettre un terme au gouvernement de transition a finalement lieu en : Joseph Kabila est déclaré vainqueur au second tour.

Le nouveau Gouvernement emmené par Antoine Gizenga est nommé le .

La fin de la transition est caractérisée par plusieurs faits marquants :

  • la dignité de la population congolaise, durant toute la période électorale, qui s'est rendue aux urnes dans la paix ;
  • la prise de position tranchée de l'opposition politique et du clergé qui ont dénoncé de nombreuses malversations dans l'organisation de ces élections ;
  • le boycott des élections par l'UDPS ;
  • l'instabilité militaire à l'est de la RDC entretenue par Laurent Nkunda ;
  • les multiples accusations de parti pris de la Communauté internationale en faveur de Joseph Kabila :
    • accusation, non démentie par la CEI, de production de 5 millions de bulletin de vote additionnels, ,
    • Tensions Kabila-Bemba en 2006 et 2007 : bombardement de la résidence de Bemba, combats de rue, incendie des chaînes de télévision de Bemba,
    • prévision initiale d'un seul tour devant mener à la victoire de Joseph Kabila (non-budgétisation initiales par les autorités et la Communauté Internationale d'un second tour) .

Composition

Composé le [10], le gouvernement de transition a vu 6 remaniements ministériels :

  • le [11] ;
  • le [12] ;
  • le [13] ;
  • le [14] - [15] ;
  • le ;
  • le .

Ministres

Références

Voir aussi

Liens externes

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