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François Muamba Tshishimbi

François Muamba Tshishimbi (aussi écrit Mwamba), né le , est un homme politique, un ancien ministre de l'économie, de l'industrie et Artisanat, un ancien ministre du budget[1] et un ancien député de la République démocratique du Congo[2]. François Muamba Tshishimbi fut le Secrétaire général du Mouvement de Libération du Congo (en abrégé MLC), 2e parti politique du pays et première force de l'opposition parlementaire après les élections générales de 2006 et a été le président du groupe parlementaire du MLC à la même période jusqu'à son éviction par son parti[2].

François Muamba Tshishimbi
Illustration.
Fonctions
Ministre de l’Économie, de l'Industrie et de l'Artisanat
–
Président Mobutu Sese Seko
Ministre du Budget
–
Président Joseph Kabila
Gouvernement Joseph Kabila I et II
Secrétaire général du MLC
–
Successeur Thomas Luhaka
Député et président du Groupe MLC à l'Assemblée nationale
–
Législature Première législature de la Troisième République
Groupe politique MLC
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Lubumbashi (République démocratique du Congo)
Nationalité Congolaise
Père Tshishimbi Bruno Maurice
Mère Tshikudi Angélique
Fratrie 12
Conjoint Marié
Enfants 3 enfants
Diplômé de Sciences Po Paris
ICHEC Brussels Management School
Profession Politicien
Religion Catholicisme
RĂ©sidence Kinshasa

François Muamba est aussi un ancien Coordonnateur du Mécanisme National de Suivi de l'Accord Cadre d'Addis-Abeba (MNS)[3] et il est actuellement le Coordonnateur du Conseil Présidentiel de veille Stratégique (CPVS)[4], une structure logée à la Présidence de la République chargée de suivre et d'évaluer la mise en œuvre par le Gouvernement des engagements du Président de la République tels que stipulés dans le Programme gouvernemental.

François Muamba est originaire de la province du Kasaï-Oriental (ex-district de Tshilenge).

Études et vie professionnelle

François Muamba est licencié en sciences commerciales et financières de l'Institut catholique des hautes études commerciales (l'ICHEC), à Bruxelles en 1977. Après ses études en Belgique, il rentre à Kinshasa où il travaille à la direction financière de Texaco pendant deux ans. Il se marie et quitte le Zaïre en 1980 pour reprendre ses études cette fois à Paris. Il obtient un diplôme d'études supérieures spécialisées, (DESS) d’information en entreprise à l'Institut d'études politiques de Paris (IEP) en 1980. Après cette étape d'études postuniversitaires, il travaille pendant un an au siège du bureau international du travail.

Il a participé également à la création de divers mouvements qu'il a dirigés dans les milieux associatif français : Cezares, Solidarités internationales - Pantin ou bien le PRHUD.

1982 - 1989 : premiers engagements politiques

L'année 1982 sera une année charnière dans sa vie. Cette année-là, François Muamba décide de se lancer dans la politique. Cette décision le pousse à mener de front deux activités : une, professionnelle, au sein du Département commercial de la société OTP - Xerox et l'autre, politique, en tant que représentant de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) en France et ce jusqu’en 1988. Il dit avoir choisi l’UDPS parce qu’il gardait un souvenir amer de son expérience avec le système politique zaïrois lors de son retour au pays, à la fin de ses études universitaires. L’UDPS, à l’époque, représentait la seule alternative sérieuse[5]. Mais, en 1988, Etienne Tshisekedi, le leader de ce parti politique, revient au Zaïre après plusieurs mois d’exil volontaire. Le il est arrêté pour la nième fois pour avoir tenté d’exprimer publiquement ses opinions politiques, contraires à la pensée unique de l’époque. La représentation en France de l’UDPS, que François Muamba a créée et dirige, se transforme en Comité de soutien à Tshisekedi et aux victimes du 17 janvier. Tshisekedi est libéré 4 mois après, au mois de mai, sans doute à la suite de multiples pressions. Il décide de quitter la politique, pour s’occuper de « ses vaches » dans son village dira-t-il. Le Comité de soutien et la Représentation de Paris n’ont plus de raison d’exister.

1990 : Le livre qui change tout

Tout en gardant son emploi à OTP - Xérox, François Muamba commence la rédaction de son livre Le Zaïre peut-il sortir de l’impasse ?, pour le terminer et le publier deux ans plus tard. Le livre sera édité par les éditions « Uhuru » à Paris. Peu avant la sortie de son livre, le , lors de la traditionnelle présentation des vœux du nouvel an des corps constitués au Président de la République, Mobutu déclare que les temps ont changé et qu’il se prépare à lancer une vaste campagne de consultations populaires afin d’entamer de nombreux « chambardements » dans le pays.

C’est à la suite de cette nouvelle politique d’ouverture de Mobutu, que François Muamba, avec 14 autres compatriotes, est contacté à Paris, en par les services spécialisés du Zaïre. Mais, ces contacts avec le conseiller spécial de Mobutu de l’époque, qui se caractérisent par des rencontres « nocturnes » et en « coulisses » ne rassurent pas François Muamba. Il décide de reprendre sa liberté d’action. Il rentre à Paris.

La diffusion et le succès du livre Le Zaïre peut-il sortir de l'impasse ?' seront les éléments déclencheurs de la rencontre de François Muamba avec le Président Mobutu. Le contenu du livre intéresse particulièrement le chef de l’état zaïrois.

1991 - 1997 : les années de responsabilités ministérielles sous Mobutu

Un accord de collaboration est conclu entre les deux hommes au mois de . Fin , François Muamba est nommé ministre de l’économie, de l’industrie et Artisanat dans le gouvernement dit de « combat » de Mobutu. Il sera ensuite ministre – conseiller à la présidence pendant six ans, chargé des relations internationales jusqu’à la destitution de Mobutu en .

1997 - 1999 : les années d'entrepreneur à Paris

Contraint de retourner en France, François Muamba ouvre et dirige à Paris un bureau de représentation de «Tenday & Amber», un cabinet américain de vente et d’acquisition d’entreprises, une activité qui l’occupera de début 1997 à fin . De la France, il est contacté pour rejoindre le régime de L.D. Kabila, mais il refuse de rallier le régime car il n’accepte pas de cautionner la thèse de l’agression du Zaïre.

1999 - 2002 : les années de lancement du Mouvement de Libération du Congo (MLC)

En , François Muamba intègre le MLC de Jean-Pierre Bemba oĂą il exerce diverses fonctions, notamment le secrĂ©tariat national chargĂ© de l’économie, des finances, du budget et du portefeuille et le secrĂ©tariat national aux relations extĂ©rieures. C’est en cette qualitĂ© que François Muamba a fait partie de l’équipe des nĂ©gociateurs du MLC aux assises du dialogue inter congolais, tenues Ă  Sun-City (Afrique du Sud) entre 2001 et 2003[6].

Fin nĂ©gociateur, François Muamba est, au mĂŞme titre que le feu professeur Samba Kaputo, Ă  l’origine de l’Accord dit de « Cascade ou 1 + 1 », entre Joseph Kabila (PrĂ©sident) et Jean-Pierre Bemba (Premier ministre) aux pourparlers de Sun-City. L’échec de la concrĂ©tisation de cet accord, lors des discussions subsĂ©quentes entre les reprĂ©sentants de deux parties Ă  Matadi, conduira au schĂ©ma, finalement entĂ©rinĂ© Ă  Sun City, connu sous l’acronyme « 1 + 4 » - un prĂ©sident : Joseph Kabila et 4 vice-prĂ©sidents, dont Jean-Pierre Bemba.

Mais l’histoire retiendra surtout que ses assises de Sun-City, auxquelles François Muamba a pris une part significative parmi les dĂ©lĂ©guĂ©s tant du pouvoir, de l’opposition que de la sociĂ©tĂ© civile, ont permis la conclusion d’un Pacte RĂ©publicain entre Congolais. Pacte dĂ©sormais scellĂ© dans la constitution de la RD Congo du en son article 220. Ce dernier stipule, notamment, que le Mandat du PrĂ©sident de la RĂ©publique, qui est de cinq ans renouvelable une seule fois (art.70), est une disposition constitutionnelle non rĂ©visable. Les fruits de ce compromis historique sont aujourd’hui mesurables, en termes d’unitĂ© du Territoire national et de paix dont les congolais jouissent globalement depuis 2003.

2003 - 2006 : Ministre du Budget

Durant la période de la transition politique, consécutive à la clôture du dialogue congolais de Sun-City, François Muamba occupe le poste de ministre du budget de 2003 à 2006. Il s'attache à mener une politique de gestion rigoureuse[1]. En effet, avec le passage de François Muamba au Budget, la RDC aura connu la seule période de son histoire au cours de laquelle l’exécution de la dépense publique était effectuée dans le strict respect de l’orthodoxie en la matière, à savoir, notamment, la nette séparation entre les opérations d’engagement, de liquidation, d’ordonnancement et du paiement (chaîne de la dépense).

Tout en demeurant membre du gouvernement, François Muamba sera élu, en , secrétaire général du parti en remplacement de Olivier Kamitatu démissionnaire à ce poste.

2006 - 2011 : Député national

Élu dĂ©putĂ© en 2006, il siège Ă  l’assemblĂ©e nationale au titre de prĂ©sident fĂ©dĂ©ral du KasaĂŻ-Oriental oĂą il prĂ©side en mĂŞme temps le groupe parlementaire de son parti, fonction qu’il exerce jusqu’à la fin de la lĂ©gislature en 2011. C’est sous le leadership de François Muamba Ă  l’AssemblĂ©e Nationale que le MLC, alors moteur de l’opposition parlementaire, a notamment menĂ© les combats les plus notables contre le rĂ©gime de Monsieur Joseph Kabila.

2011 : Création de l'Alliance pour le Développement et la République (Adr).

Après avoir été révoqué du poste de Secrétaire Général du MLC puis exclu dudit parti en , François Muamba a traduit son ancien parti en justice non pas pour qu'il retrouve son poste de Secrétaire Général mais pour prendre date, dira-t-il. Ensuite, il a annoncé la création de sa propre plateforme d’opposition : l'Alliance pour le Développement et la République (adr)[7].

Le , François Muamba a dĂ©clarĂ© vouloir utiliser cette nouvelle structure en vue des prochaines Ă©lections lĂ©gislatives et prĂ©sidentielle[8]. « Nous voulons, en tant que membre de l’opposition, crĂ©er les conditions pour que ce pays bouge; la solution se trouve dans des institutions fortes, qui dĂ©couleraient d’un Parlement fort ».

« L'adr entend rassembler ceux qui refusent un Congo qui mendie à genoux la jouissance de ses propres ressources et sont déterminés à transcender les clivages politiciens pour privilégier l'intérêt général, et doter la République démocratique du Congo d'une réelle capacité de gouvernance », a-t-il déclaré avec l’annonce de la création de sa plateforme. « Dans l'opposition […] nous n'arrivons pas à offrir à notre peuple une image cohérente d'une force capable de générer le changement attendu par l'immense majorité des Congolais », a ajouté François Muamba.

Références

  1. 25 avril 2006 - Jeune Afrique - François Muamba Ministre du Budget
  2. Radio Okapi, « Assemblée nationale : double nationalité une période de grâce pour régulariser » [doc], (consulté le )
  3. Leganet, « La RDC Est nommé Coordonnateur du Mécanisme National de Suivi François Muamba » [PDF], sur Leganet, (consulté le )
  4. Politico.cd, « François Muamba Tshishimbi nommé Coordonnateur du CPVS » [doc], sur www.politico.cd, (consulté le )
  5. Politico.cd, « Les vérités de François Muamba : Acte I de Tshisekedi à Bemba » [doc], sur www.politico.cd, (consulté le )
  6. Congo Forum, « 2001 - Les délégués de Sun City(du 16 au 26 janvier 2001 » [doc], (consulté le )
  7. 12 juillet 2011 - RFI - En RDC, François Muamba crée son propre parti
  8. 12 juillet 2011 - Jeune Afrique - François Muamba, un nouveau candidat d'opposition pour la présidentielle

Voir aussi

Bibliographie

  • « Les 50 personnalitĂ©s qui font la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo : François Muamba, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Mouvement de libĂ©ration du Congo (MLC), 59 ans », in Jeune Afrique, nos 2572-2573, du 25 avril au 8 mai 2010, p. 34

Liens externes

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