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Gouvernement Mori II

Le Deuxième Gouvernement Mori (第2次 森 内閣, Dai-ni-ji Mori Naikaku) est le 86e cabinet (第86代 内閣, dai-hachi-jū-roku-dai Naikaku) de l'Empire du Japon, nommé le par le Premier ministre Yoshirō Mori et officiellement investi par l'empereur le jour même. Il s'agit de la deuxième administration formée par Yoshirō Mori, à la suite de la victoire du Parti libéral-démocrate (PLD), qu'il préside et déjà majoritaire auparavant, aux élections législatives du . Comme le précédent gouvernement, il s'appuie sur une coalition de centre droit composée du PLD (centre droit, libéral conservatisme), du Nouveau Kōmeitō (centre d'inspiration bouddhiste) et du Parti conservateur (droite, néo-libéralisme et conservatisme).

86e Cabinet du Japon
Description de cette image, également commentée ci-après
Photo de famille du gouvernement Mori II, le .
Premier ministre Yoshirō Mori
Formation
Fin
Durée 9 mois et 22 jours
Composition initiale
Coalition Centre droit
(PLD, Kōmeitō, PC)
Représentation
42e Chambre des représentants
271 / 480
Drapeau du Japon

Yoshirō Mori devient rapidement très impopulaire. S'il ne bénéficie pas particulièrement au moment de son entrée en fonction d'un état de grâce, les sondages faisant état en de taux de soutien à son premier gouvernement nouvellement formé avoisinant les 40 % et une insatisfaction oscillant autour des 25 %, sa cote de popularité ne cesse de chuter tout au long de son mandat pour atteindre au printemps 2001, selon plusieurs instituts, un taux d'environ 5,7 %, ce qui en fait l'un des Premiers ministres les plus impopulaires de l'histoire du Japon. Cette impopularité est due tout d'abord aux nombreux dérapages qui restent définitivement attachés à l'image de Yoshirō Mori, mais aussi à plusieurs incidents et scandales que son gouvernement a dû gérer.

Les dérapages verbaux du Premier ministre les plus représentatifs sont :

  • dès le , il provoque une véritable levée de boucliers dans tout le Japon mais aussi à l'étranger pour avoir décrit le Japon, lors d'une réunion avec des chefs shinto, comme « la nation des dieux, avec l'empereur en son centre ». Cette déclaration fut vue par certains comme une apologie au statut divin des empereurs japonais d'avant-guerre et fut même jugée « dangereuse » par le chef de l'opposition Yukio Hatoyama[1].
  • le , lors des funérailles d'État organisées pour son prédécesseur Keizō Obuchi, Yoshirō Mori ne réussit pas à accomplir correctement le rituel bouddhiste devant le sanctuaire funéraire d'Obuchi, alors que tous les chefs d'État étrangers présents, dont le président américain Bill Clinton, s'en sont parfaitement acquittés.
  • lors de la campagne pour les législatives de 2000, il répond à un journaliste, qui lui faisait remarquer qu'environ la moitié des électeurs restaient encore indécis quant à leur choix de vote, que : « S'ils ne sont toujours pas intéressés par cette élection, ce serait très bien s'ils pouvaient juste dormir tout au long de cette journée (celle des élections) ».
  • mais surtout, Yoshirō Mori a particulièrement choqué l'opinion publique pour n'avoir pas interrompu une partie de golf qu'il était en train de jouer lorsqu'il fut averti de l'incident de l'Ehime Maru (le , le bateau école japonais Ehime Maru est percuté par le sous-marin américain USS Greeneville au large de l'île hawaïenne d'O'ahu et coule, entraînant la mort de ses 9 membres d'équipage dont 4 lycéens).

Le , le Secrétaire général du Cabinet, et donc plus proche collaborateur du Premier ministre et personnage important du gouvernement, Hidenao Nakagawa est obligé de démissionner pour un scandale de mœurs. En effet, un hebdomadaire japonais l'avait accusé d'entretenir une relation extraconjugale, de consommer des stupéfiants et d'être proche d'une organisation d'extrême-droite, la Fédération de la Jeunesse du Japon. S'il a réfuté la plupart de ces accusations, notamment la proximité avec l'extrême-droite, le ministre a alors reconnu ne pas être « un saint », ce qui a été perçu comme un aveu notamment de l'existence d'une maîtresse[2].

Mais Yoshirō Mori a dû également subir une forte instabilité au sein de son propre parti, notamment à travers ce qui fut appelée la « rébellion Kato », du nom du député réformateur néo-libéral Kōichi Katō qui a mené la fronde. En effet, le , l'opposition décide de déposer une motion de censure contre le gouvernement. Or, rapidement, Kōichi Katō annonce qu'il pourrait la voter pour protester contre la gestion opaque du PLD par le « groupe des 5 » et les nombreux dérapages du Premier ministre et de son cabinet. Il est bientôt rejoint en ce sens par son allié de longue date Taku Yamasaki avec lequel il avait fondé au début des années 1990 un trio réformateur complété par Jun'ichirō Koizumi qui affirme alors quant à lui son soutien à Mori, issu de la même faction que lui. Quoi qu'il en soit, si les factions Katō et Yamasaki font partie des plus petites du PLD, le vote de la motion de censure par ses membres entraînerait son adoption et donc la chute du gouvernement : en effet, la coalition gouvernementale dispose d'une majorité de 272 élus sur 480, soit 31 de plus que la majorité absolue et une marge de manœuvre assez faible puisque les deux factions rebelles comprennent, une fois leurs effectifs cumulés, 64 représentants. Finalement, lors du vote le 21 novembre, Katō et Yamasaki ainsi que 40 partisans de leur fronde (dont 36 de leurs factions respectives) ne se déplacent pas, choisissant ainsi de ne pas apporter leur voix à la motion (qui est donc rejetée, par 190 voix pour et 237 contre) tout en marquant leur désaccord avec l'équipe gouvernementale.

Il remanie son gouvernement le , et le est mise en place l'importante réforme du gouvernement centrale préparée par son prédécesseur et votée en 1999, qui transforme profondément les administrations ministérielles. Quelques mois plus tard, après avoir survécu à une nouvelle motion de censure déposée par l'opposition le , Yoshirō Mori annonce le sa démission de la présidence du PLD et du poste de Premier ministre. Son gouvernement reste en fonction jusqu'à l'élection de son successeur, le réformateur et populaire Jun'ichirō Koizumi, le .

Composition

Les membres du précédent Cabinet maintenus à leurs postes sont indiqués en gras, ceux ayant changé d'attribution en italique.

Premier ministre

fonctionPersonnalitéPartiFactionDièteCirconscription
Premier ministreYoshirō MoriPDJ(Seiwakai)ReprésentantIshikawa (2e district)

Ministres, chefs d'un ministère

fonctionPersonnalitéPartiFactionDièteCirconscription
Ministre de la JusticeOkiharu YasuokaPLDKinmiraiReprésentantKagoshima (1er district)
Ministre des Affaires étrangèresYōhei KōnoPLDTaiyūkaiReprésentantKanagawa (17e district)
Ministre du TrésorKiichi MiyazawaPLDKōchikaiReprésentantHiroshima (7e district)
Ministre de l'Éducation et de la Culture
Directeur général de l'Agence des Sciences et des Technologies
Tadamori ŌshimaPLDBanchō-kenReprésentantAomori (3e district)
Ministre de la Santé et des Affaires sociales
également ministre d'État chargé des Retraites
Yūji TsushimaPLDHeiseikaiReprésentantAomori (1er district)
Ministre de l'Agriculture, des Forêts et de la PêcheYōichi TaniPLDShisuikaiReprésentantHyōgo (5e district)
Ministre du Commerce international et de l'Industrie
également ministre d'État chargé de l'Exposition internationale
Takeo HiranumaPLDShisuikaiReprésentantOkayama (3e district)
Ministre des Transports
Directeur général de l'Agence de développement de Hokkaidō
également ministre d'État chargé de l'Nouvel aéroport international de Tōkyō
Hajime MoritaPLDKōchikaiReprésentantShikoku (proportionnelle)
Ministre des Postes et TélécommunicationsKōzō HirabayashiPLDHeiseikaiReprésentantChūgoku (proportionnelle)
Ministre du TravailYoshio YoshikawaPLDKōchikaiConseillerPréfecture de Niigata
Ministre de la Construction
Directrice générale de l'Agence nationale du Territoire
également ministre d'État chargée de la Tsukuba Science City,
de l'aménagement du territoire et de la délocalisation de la capitale
Chikage ŌgiPC-ConseillèreProportionnelle nationale
Ministre des Affaires intérieures
Président de la Commission nationale de sécurité publique
Mamoru NishidaPLDHeiseikaiReprésentantShikoku (proportionnelle)

Chef du Secrétariat et du Bureau du Cabinet

fonctionPersonnalitéPartiFactionDièteCirconscription
Secrétaire général du Cabinet
Directeur général de l'Agence de développement d'Okinawa
également ministre d'État chargé de l'Égalité entre sexes
et des Technologies de l'information (jusqu'au 27/10/2000)
Hidenao Nakagawa (démission 27/10/2000)
Yasuo Fukuda (à p. 27/10/2000)
PLDSeiwakaiReprésentantsHiroshima (4e district)
Gunma (4e district)

Ministres d'État ne dirigeant pas un ministère

fonctionPersonnalitéPartiFactionDièteCirconscription
Ministre d'État, Président de la Commission de la reconstruction financièreKimitaka Kuze (démission 30/07/2000)
Hideyuki Aizawa (à p. 30/07/2000)
PLDKōchikai
Taiyūkai
Conseiller
Représentant
Proportionnelle nationale
Tottori (2e district)
Ministre d'État, Directeur général de l'Agence de Gestion et de Coordination
également ministre d'État chargé de la Réforme du gouvernement central
Kunihiro TsuzukiKōmeitō-ConseillerProportionnelle nationale
Ministre d'État, Directeur général de l'Agence de Défense du JaponKazuo TorashimaPLDSeiwakaiReprésentantNagasaki (3e district)
Ministre d'État, Directeur général de l'Agence de planification économique
également ministre d'État chargé de la Coordination des transports,
des commémorations du Passage au nouveau millénaire
et des Technologies de l'information (à p. 27/10/2000)
Taichi Sakaiya----
Ministre d'État, Directrice générale de l'Agence de l'environnement
également ministre d'État chargée des Problèmes environnementaux mondiaux
Yoriko Kawaguchi----

Conseiller spécial auprès du Premier ministre

fonctionPersonnalitéPartiFactionDièteCirconscription
Conseiller spécial auprès du Premier ministre à la Réforme éducativeHirofumi NakasonePLDShisuikaiConseillerPréfecture de Gunma

Ministres, chefs d'un ministère

fonctionPersonnalitéPartiFactionDièteCirconscription
Ministre de la JusticeMasahiko KōmuraPLDBanchō-kenReprésentantYamaguchi (1er district)
Ministre des Affaires étrangèresYōhei KōnoPLDTaiyūkaiReprésentantKanagawa (17e district)
Ministre du TrésorKiichi MiyazawaPLDKōchikaiReprésentantHiroshima (7e district)
Ministre de l'Éducation et de la Culture
Directeur général de l'Agence des Sciences et des Technologies
Nobutaka MachimuraPLDSeiwakaiReprésentantHokkaidō (5e district)
Ministre de la Santé et des Affaires sociales
Ministre du Travail
également ministre d'État chargé des Retraites
Chikara SakaguchiKōmeitō-ReprésentantTōkai (proportionnelle)
Ministre de l'Agriculture, des Forêts et de la PêcheYoshio YatsuPLDShisuikaiReprésentantGunma (3e district)
Ministre du Commerce international et de l'Industrie
également ministre d'État chargé de l'Exposition internationale
Takeo HiranumaPLDShisuikaiReprésentantOkayama (3e district)
Ministre des Transports
Ministre de la Construction

Directrice générale de l'Agence de développement de Hokkaidō
Directrice générale de l'Agence nationale du Territoire
également ministre d'État chargée de l'Nouvel aéroport international de Tōkyō,
de la Coordination des transports, de la Tsukuba Science City,
de l'aménagement du territoire et de la délocalisation de la capitale
Chikage ŌgiPC-ConseillèreProportionnelle nationale
Ministre des Postes et Télécommunications
Ministre des Affaires intérieures
Directeur général de l'Agence de Gestion et de Coordination
Toranosuke KatayamaPLDHeiseikaiConseillerPréfecture d'Okayama

Chef du Secrétariat et du Bureau du Cabinet

fonctionPersonnalitéPartiFactionDièteCirconscription
Secrétaire général du Cabinet
également ministre d'État chargé de l'Égalité entre sexes
Yasuo FukudaPLDSeiwakaiReprésentantGunma (4e district)

Ministres d'État ne dirigeant pas un ministère

fonctionPersonnalitéPartiFactionDièteCirconscription
Ministre d'État, Président de la Commission nationale de sécurité publique
Ministre d'État à la Gestion des crises
Bunmei IbukiPLDShisuikaiReprésentantKyōto (1er district)
Ministre d'État, Président de la Commission de la reconstruction financièreHakuo YanagisawaPLDKōchikaiReprésentantShizuoka (3e district)
Ministre d'État, Directeur général de l'Agence de Défense du JaponToshitsugu SaitōPLDHeiseikaiReprésentantShizuoka (5e district)
Ministre d'État, Directeur général de l'Agence de planification économique
également ministre d'État chargé des commémorations du Passage au nouveau millénaire
et des Technologies de l'information
Fukushirō NukagaPLDHeiseikaiReprésentantIbaraki (2e district)
Ministre d'État, Directrice générale de l'Agence de l'environnement
également ministre d'État chargée des Problèmes environnementaux mondiaux
Yoriko Kawaguchi----
Ministre d'État, Directeur général de l'Agence de développement d'Okinawa
également ministre d'État chargé de la Réforme administrative
Ryūtarō HashimotoPLDHeiseikaiReprésentantOkayama (4e district)
Ministre d'État sans portefeuilleTakashi SasagawaPLDHeiseikaiReprésentantGunma (2e district)

Conseiller spécial auprès du Premier ministre

fonctionPersonnalitéPartiFactionDièteCirconscription
Conseiller spécial auprès du Premier ministre à la Réforme éducativeHirofumi NakasonePLDShisuikaiConseillerPréfecture de Gunma

Ministres, chefs d'un ministère

Chef du Secrétariat et du Bureau du Cabinet

fonctionPersonnalitéPartiFactionDièteCirconscription
Secrétaire général du Cabinet
également ministre d'État chargé de l'Égalité entre sexes
Yasuo FukudaPLDSeiwakaiReprésentantGunma (4e district)

Ministres d'État ne dirigeant pas un ministère

fonctionPersonnalitéPartiFactionDièteCirconscription
Ministre d'État, Président de la Commission nationale de sécurité publique
Ministre d'État à la Gestion des catastrophes et des crises
Bunmei IbukiPLDShisuikaiReprésentantKyōto (1er district)
Ministre d'État, Directeur général de l'Agence de Défense du JaponToshitsugu SaitōPLDHeiseikaiReprésentantShizuoka (5e district)
Ministre d'État pour Okinawa et les Territoires du Nord
Ministre d'État pour la Réforme règlementaire et administrative
Ryūtarō HashimotoPLDHeiseikaiReprésentantOkayama (4e district)
Ministre d'État pour les Services financiersHakuo YanagisawaPLDKōchikaiReprésentantShizuoka (3e district)
Ministre d'État pour la Politique économique et fiscale
Ministre d'État pour les commémorations du Passage au nouveau millénaire
Ministre d'État pour les Technologies de l'information
Fukushirō Nukaga (démission 23/01/2001)
Tarō Asō
PLDHeiseikai
Taiyūkai
ReprésentantsIbaraki (2e district)
Fukuoka (8e district)
Ministre d'État pour la Politique scientifique et technologiqueTakashi SasagawaPLDHeiseikaiReprésentantGunma (2e district)

Conseiller spécial auprès du Premier ministre

fonctionPersonnalitéPartiFactionDièteCirconscription
Conseiller spécial auprès du Premier ministre à la Réforme éducativeHirofumi NakasonePLDShisuikaiConseillerPréfecture de Gunma

Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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