Giovanni Battista Fagiuoli
Giovanni Battista Fagiuoli, né à Florence le où il est mort le , est un écrivain, poète et dramaturge italien.
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(Ă 82 ans) Florence |
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Sargonte Neteadide |
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Biographie
Giovanni Battista Fagiuoli naquit à Florence, de parents honnêtes mais pauvres, le , jour de la fête de St-Jean-Baptiste, dont on lui donna le nom. Il fit de très-bonnes études dans le collège des Jésuites, et se fit connaître de bonne heure par des poésies faciles et enjouées. Une réunion des gens de lettres les plus célèbres de ce temps-là s’était formée dès 1631 dans la maison d’Agostino Coltellini, alors fort jeune, et avait pris en 1638 le nom d’Académie des Apatistes. Elle était devenue très-florissante, et comptait parmi ses membres des hommes tels que Filicaja, Magliabechi, Anton-Maria Salvini, etc. Fagiuoli y lut ses premiers essais ; l’Académie en fut si charmée, qu’elle se l’associa malgré son extrême jeunesse ; et comme elle acquit son plus grand éclat, et pour ainsi dire une seconde existence, lorsque après la mort de Coltellini elle eut été transférée, en 1694, de sa maison, où elle s’était toujours assemblée, dans l’une des salles de l’Université de Florence, Fagiuoli a été mis par quelques écrivains parmi les académiciens de la première fondation[1]. Il commença dès lors à composer des comédies, dans lesquelles il jouait lui-même de la manière la plus plaisante, et à réjouir les sociétés les plus distinguées de Florence par ses poésies, son humeur facétieuse et ses bons mots. L’archevêque de Séleucie, Andrea Santacroce, nommé, en 1690, nonce apostolique en Pologne, ayant pu juger, en passant par Florence, des talents et de l’amabilité de Fagiuoli, désira l’emmener à Varsovie ; et lorsqu’il eut reconnu en lui des qualités solides, et une capacité pour les affaires que l’usage qu’il faisait habituellement de son esprit n’annonçait pas, il ne balança point à le prendre pour secrétaire. Ils arrivèrent à Varsovie le 24 juin, et Fagiuoli ne manqua pas de remarquer, dans un sonnet, que le jour de son arrivée était le jour de sa naissance, de la fête de son patron et de celle du roi, Jean Sobieski. Lancé dans le grand monde et dans les grandes affaires, et doué d’un génie observateur, il prit dès ce moment un usage qu’il conserva tout le reste de sa vie et jusqu’à la veille de sa mort ; c’était d’écrire, tous les jours, ses réflexions sur ce qu’il avait vu, et son jugement sur les choses dont il avait été témoin ou qu’il avait entendu raconter. Il trouvait ensuite dans son recueil, sur toutes sortes de sujets, des traits de caractère, des peintures de mœurs, et des observations piquantes, dont il nourrissait ses comédies et ses autres compositions. Cela formait, à sa mort, plusieurs gros volumes, qui passèrent avec la plupart de ses manuscrits dans la bibliothèque du marquis Gabriele Riccardi. Malgré les agréments dont Fagiuoli jouissait, et les espérances de fortune qu’il pouvait avoir, sa santé ne put s’accommoder de la rudesse du climat. Le premier hiver qu’il passa à Varsovie le fit tant souffrir, qu’il ne voulut point s’exposer aux suites d’un second ; il demanda son congé, se sépara du légat, qui le regretta, mais qui lui conserva ses bonnes grâces. Fagiuoli lui écrivit quatre ans après, dans un style moitié sérieux et moitié plaisant, à sa manière, pour le féliciter du chapeau de cardinal que venait enfin de lui envoyer Innocent XII ; à la mort de ce pape, en 1700, il fut emmené à Rome par le cardinal de Médicis, qui se rendait au conclave, et il y resta jusqu’à la nomination de Clément XI, qui ne fut faite que quatre mois après. De retour à Florence, il se trouva porté, par le crédit qu’il avait acquis auprès du cardinal, à une familiarité intime dans toute la famille du grand-duc. Il était de tous les voyages de la cour, de toutes les villégiature, de toutes les fêtes ; il en était l’âme par l’enjouement de sa conversation, par ses compositions faciles, par cette veine inépuisable qui produisait à tout propos des comédies, des scènes improvisées, des folies d’autant plus propres à égayer une cour polie qu’elles ne blessaient jamais la décence. Cependant il était pauvre, marié, chargé de famille ; et comme il ne savait point demander, personne ne s’occupait de sa fortune. Une place de juge dans la juridiction archiépiscopale de Florence fut la première fonction qu’il eut à remplir. Le grand-duc Cosme III l’admit ensuite dans le conseil des deux cents ; c’était de ce conseil que l’on tirait les magistrats, mais c’était un titre gratuit, et qui ne donnait que des espérances. Le grand-duc Jean-Gaston le nomma membre de la magistrature des huit (degli otto di balia) ou du tribunal criminel, qui était composé de huit juges. Quelques années après, il le plaça dans celle des neuf (de’ nove), chargée de maintenir et de défendre les juridictions, les intérêts, les droits de toute espèce, les terres et les revenus du domaine de Florence. Cette charge, qu’il remplissait avec beaucoup de zèle et d’intégrité, fut le seul moyen d’existence de sa famille. Il éleva et parvint à placer ses fils ; il n’eut pour ses filles d’autre ressource que des couvents ; mais il eut le chagrin de survivre à sa femme et à tous ses enfants. Il vit aussi disparaître dans sa vieillesse cette famille de Médicis, qui avait beaucoup perdu de sa grandeur, mais à laquelle étaient attachés de si grands souvenirs. À la mort de Jean-Gaston, le sceptre de la Toscane passa, en 1757, dans la maison de Lorraine. Fagiuoli opposa à toutes ses pertes le courage, le calme et la résignation d’un sage. Il mourut le , âgé de 82 ans, après un seul jour de maladie. Il jouit jusqu’à la fin de toutes les facultés de son esprit, et, peu de jours avant sa mort, il écrivit, contre les vapeurs noires ou les affections hypocondriaques, un Capitolo qui est imprimé dans le dernier volume de ses œuvres. Giovanni Battista Fagiuoli est inhumé dans la basilique San Lorenzo de Florence.
Ĺ’uvres
Ses poésies burlesques avaient paru en 1729 sous ce titre : Rime Piacevoli di Giambattista Fagiuoli, parte prima e seconda, Florence, 2 vol. in-8°. On en fit aussitôt une contrefaçon, intitulée : Fagiuolaja, ovvero Rime facete, etc., sous la date d’Amsterdam, 1729, en trois livres et en deux seuls tomes, in-12. Elles reparurent à Lucques, 1733 et 1734, 6 volumes in-8° ; et l’on y ajouta après sa mort, ibid., 1745 , un 7e volume. Elles sont presque toutes dans le genre burlesque. La décence qui y règne les distingue de toutes les autres du même genre, mais malgré le succès dont elles jouirent de son vivant et les éloges qu’on en a faits, elles n’ont ni l’originalité, ni la verve de celles de Berni et de son école. On en peut dire autant de ses comédies, qu’il fit imprimer à Florence, en 7 volumes in-12 , de 1754 à 1756. Le censeur qui les approuva dit avec justice que non-seulement il n’y a rien trouvé qui puisse en empêcher l’impression, mais qu’il les regarde comme utiles, et que, dans leur style facétieux et burlesque, elles sont une satire continuelle du vice ; mais le style burlesque et facétieux peut n’être pas un style comique, et ce n’est pas dans le style seul que consiste la bonne comédie. Fagiuoli a de plus laissé un volume de mélanges, en prose (Florence, 1757), qui sont moins estimés que ses vers.
Notes et références
- Les faits sont ici dans l’ordre le plus exact ; il y a donc erreur sur l’époque où l’académie prit le nom des Apatistes, dans l’oraison funèbre de Fagiuoli, prononcée devant l’académie elle-même par le docteur Giulianelli, l’un de ses membres le . On y lit ce passage : Con quali espressioni di giubbilo e d’ammirazione furono uditi ed acclamati i primi suoi poetici componimenti da’ chiarissimi padri di questa accademia ... e quasi sicure speranze e non fallari presagi presero nell'ascriverlo nel novero di quella virtuosa conversazione, che poi, dalla casa del nostro fondatore quà , in questo amplissimo luogo trasferita, formi questa nobilissima accademia degli Apatisti. Cette erreur pourrait tromper quelques lecteurs comme elle nous avait d’abord trompés nous-mêmes, et nous croyons utile d’en avertir.
Liens externes
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