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Georges Bruyer

Georges Léon Bruyer est un illustrateur français né le dans le 3e arrondissement de Paris, ville où il est mort le dans le 4e arrondissement[1].

Peintre-graveur, Officier des palmes Académiques, Chevalier de la Légion d'honneur, Médaille d'Honneur au Salon des Artistes Français, Sociétaire du Salon d'Automne, Membre du Comité d'Organisation du Salon d'Asnières.

Il pratiqua toutes les techniques de la gravure, le burin, l'eau forte, l'aquatinte et la gravure sur bois.

Il illustra entre autres Clément Marot, Shakespeare, Molière et Maupassant.

Il décéda au début du mois de mai 1962, son corps repose au cimetière d'Asnières.

Artiste parisien, il est surtout connu pour sa collaboration à des revues humoristiques d'avant-guerre comme L'Assiette au Beurre ou Le Rire. Il sera remarqué et lancé par René Kieffer dans une autre carrière acquérant ainsi une autre forme de notoriété auprès d'une clientèle aux exigences nouvelles. Il reste notamment connu aujourd'hui pour ses gravures illustrant la guerre de 1914-1918[2].

Biographie

Il est le petit-fils de Léon Bruyer (1827-1885), élève de Rude, qui sculpta des œuvres pour l’Opéra de Paris ou encore un plâtre de 1859 « Un ange, sous les traits de Impératrice Eugénie, invite le Prince Impérial à prier pour le bonheur de la France » déposé au musée de Troyes[3]. En 1903, Georges est admis à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris. Ses maîtres sont Gérôme puis Ferrier. Il commence sa carrière d’illustrateur en collaborant aux revues humoristiques de “l'Assiette au Beurre" et du « Rire ». Mais c'est la gravure qui va très vite retenir son attention, il produira de nombreux bois, eaux fortes ou aquatintes. Ses premières œuvres sont inspirées de sombres visions romantiques comme dans son œuvre "Les Pendus" d’après Villon.

Georges Bruyer Ă©volue ensuite vers un certain rĂ©alisme en croquant les petits mĂ©tiers, les Halles de Paris, les gueux, les invalides. Son premier bois : "Vieux BĂ©quillard" date de 1908. Ce rĂ©alisme n'exclut pas une certaine gaĂ®tĂ© lorsqu'il donne Ă  ses personnages des attitudes de franche jovialitĂ© comme la "Joyeuse Charrette", le "Bouquet de Violettes Â» ou "les Moineaux". Avant la Grande Guerre, il entreprend Ă©galement une sĂ©rie de gravures sous le titre de "Chronique de Paris" mettant en scène, souvent de façon amusante, les plus cĂ©lèbres monuments de la capitale accompagnĂ©s d'une foule de personnages bigarrĂ©s.

L'illustration de livres

En 1913, Georges Bruyer est sollicitĂ© pour illustrer une Ă©dition de luxe de Hamlet de William Shakespeare, reliĂ© par la maison Kieffer situĂ©e Ă  Paris. C'est le dĂ©but d'une longue sĂ©rie d’ouvrages illustrĂ©s dont les "Ballades, rondeaux et Chansons" de ClĂ©ment Marot, « Les Caractères" de Jean de La Bruyère, les "Contes et Nouvelles" de Guy de Maupassant, les "Nouvelles" d'Alfred de Musset, "Le paradoxe du ComĂ©dien" de Denis Diderot, Le " Théâtre Â» de Molière", "La Chronique des Pasquiers" de Georges Duhamel, "Un homme de Lettres" de François Mauriac et bien d'autres ouvrages.

L’œuvre de guerre

En aoĂ»t 1914, « mariĂ© depuis seulement trois jours[2] », Georges Bruyer est mobilisĂ© sur le front de l'Aisne, il continue Ă  produire une Ĺ“uvre graphique dessinĂ©e ou aquarellĂ©e qui retrace les premiers mois du conflit : les combats de l’étĂ© 1914 et la vie difficile marquĂ©e par l’improvisation dans premières tranchĂ©es. En juillet 1915, « vers Vic-sur-Aisne, une explosion d’obus le touche Ă  la tĂŞte. CommotionnĂ©, il est Ă©vacuĂ© d’urgence et bientĂ´t soignĂ© Ă  Paris[2] ». Bruyer reçoit la Croix de Guerre avec la citation suivante : « soldat très brave ayant un complet mĂ©pris du danger… Â». En 1915 et 1916, il est en convalescence, ce qu’il indique sur ces Ĺ“uvres dont l’inspiration est plus angoissĂ©e. Les gravures s’intitulent : Poids mort, CorvĂ©e funèbre, Dernier appel, un philosophe… BlessĂ©s et cadavres abondent et l’essentiel du travail graphique porte sur les corps des combattants fatiguĂ©s, usĂ©s, blessĂ©s.

Puis en , il fait partie de la 5e mission des artistes aux armĂ©es, « une action bĂ©nĂ©vole portĂ©e par le ministère des Beaux-Arts[2] », qu'il a pu rejoindre car il Ă©tait toujours rĂ©formĂ©. Bruyer n’est plus combattant, son style Ă©volue et sa technique aussi : l’eau forte cède la place Ă  la gravure sur bois. Comme tous les artistes sĂ©lectionnĂ©s, Bruyer s'engage Ă  prĂ©senter des Ĺ“uvres Ă  l'issue de sa mission, qui seront ensuite exposĂ©es au musĂ©e du Luxembourg et dont une au moins est achetĂ©e par l'Etat. Les Ĺ“uvres nĂ©es de cette mission sont regroupĂ©es dans une sĂ©rie titrĂ©e 24 estampes de la guerre. Elles sont d'un style diffĂ©rent : la production est devenue plus claire, le trait est un Ă©pais cerne noir et les estampes sont colorisĂ©es avec des aplats de bleu. Les problĂ©matiques individuelles sont moins prĂ©sentes tandis que les thĂ©matiques abordĂ©es se rĂ©vèlent plus combattantes : les bois ont pour titres M… une fusĂ©e ! , l’Alerte, DĂ©part d’attaque… Tout en restant figuratives et descriptives, les estampes « en bleu Â» montrent de la part de Georges Bruyer une recherche plus importante d’effets dĂ©coratifs et une volontĂ© de construction graphique.

Le musĂ©e de l’ArmĂ©e Ă  Paris, l’Historial de PĂ©ronne, la Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine (BDIC) et surtout le musĂ©e de la Grande Guerre du Pays de Meaux possèdent nombre des « Ĺ“uvres de guerre Â» de Georges Bruyer.

En 2021, le musée de la Grande Guerre coédite l'ouvrage Georges Bruyer, graver la guerre, à la suite de l'exposition[4] - [2] consacrée.

L’œuvre parisienne après-guerre

Après la guerre, Georges Bruyer voit sa renommĂ©e grandir et reçoit des commandes officielles de l'Etat, de la ville de Paris, de MusĂ©es et d’Institutions variĂ©es. Citons « Le Chantier du TrocadĂ©ro Â», Ă  l'occasion de l'Exposition Universelle de 1937, "La Rue Mouffetard" pour la ville de Paris ou encore "La Marchande de Fleurs" Ă  Montmartre (http://www.culture.gouv.fr/documentation/arcade/pres.htm). Mais il est toujours attirĂ© par les scènes de rue et leur animation. On retiendra particulièrement ses dessins dans le mĂ©tro, dans l'autobus, ses Ă©lĂ©gantes 1930. L’effervescence rayonnant le soir autour des grands magasins Ă  l'Ă©poque des fĂŞtes de fin d'annĂ©e sont particulièrement rendues par ses fameux "fonds jaunes".

Parmi ses nombreuses activitĂ©s, Georges Bruyer est chargĂ© de la supervision technique du service de la Chalcographie du MusĂ©e du Louvre chargĂ© de la reproduction des Ĺ“uvres en vente au musĂ©e. « La marchande de fleurs Ă  Montmartre Â» est la dernière Ĺ“uvre encore en vente au musĂ©e du Louvre.

La céramique

A cette époque Georges Bruyer s’intéresse également à la céramique en mettant au point ce qu'il nomme ses "terres gravées", des mosaïques où chaque couleur est délimitée par un trait de force comme par le plomb d'un vitrail. Outre ces "véritables tableaux" il participe également à la réalisation de nombreuses frises en céramiques dont les architectes ornaient à l'envi leurs constructions à son époque.

Georges Bruyer, d'un naturel très simple, toujours à l'écoute de ses interlocuteurs, s’emploie à partager son art en donnant gratuitement des cours de dessins et de peinture au sein de la "Société Philotechnique" d'Asnières-sur-Seine.

Autres illustrations

  • Contes et lĂ©gendes celtiques, (textes de Jean Deschamps), Paris, Ă©d. L'Office du Livre, 1913
  • Contes et lĂ©gendes slaves, (textes de Mary-Gill), Paris, Ă©d. L'Office du Livre
  • Contes, de Guy de Maupassant, Ă©d. Piazza H., Paris, 1930
  • Un homme de lettres, de François Mauriac, Ă©ditions Lapina Paris 1926
  • Hamlet, de William Shakespeare, La collection Ă©clectique, Paris 1913
  • Ballades, Rondeaux et Chansons de ClĂ©ment Marot, La collection Ă©clectique, Paris 1910

Expositions

Georges Bruyer, diplĂ´me exposition des arts du livre (Collection Jean-Claude Moussin)

Georges Bruyer a exposĂ© ses Ĺ“uvres dans les galeries les plus en vue en France comme celles de Devambez, Allard, Simonson, "La Samotrace" (chez le gouverneur militaire de Paris) et Ă  l’étranger comme Chicago ou encore au BrĂ©sil. Il Ă©tait membre d’associations artistiques ou d’institutions organisatrices d'expositions comme "Le Salon d'Automne", "La SociĂ©tĂ© des Artistes français", le "Salon des Artistes indĂ©pendants", le "Salon des Artistes DĂ©corateurs", le « Salon d’Asnières Â».

En 2021, le musée de la Grande Guerre présente l'exposition Georges Bruyer, graver la guerre[4] - [2]. Un ouvrage au même titre est publié.

Prix et distinctions

Il fut dĂ©corĂ© des mĂ©dailles d'or, d'argent et d'honneur de la « SociĂ©tĂ© des Artistes français Â», des mĂ©dailles d'or (pour ses gravures) et d'argent (pour ses illustrations de livres) Ă  l'Exposition Universelle de 1937 et tant d'autres. Georges Bruyer est Ă©galement Officier des « Palmes AcadĂ©miques Â» et Chevalier de la « LĂ©gion d'honneur Â»[5].

Georges Bruyer, carte de sociétaire (Collection Jean-Claude Moussin)
Georges Bruyer, diplôme artiste des armées (Collection Jean-Claude Moussin)

Postérité

Association des Amis de Georges Bruyer

Une « Association des Amis de Georges Bruyer Â»[6] est crĂ©Ă©e en janvier 2018. Elle a pour but de faire connaĂ®tre l’œuvre de Georges Bruyer, qui, de son vivant, jouissait d’une grande renommĂ©e. Elle a pour objectif d’assurer la pĂ©rennitĂ© des Ĺ“uvres, d’en assurer la diffusion Ă  travers des expositions, des publications et toutes autres manifestations susceptibles de rappeler l’intense activitĂ© de l’artiste, tant en matière de gravures, de peintures ou de cĂ©ramiques mais aussi de sculptures. Les membres fondateurs sont Jean-Claude Moussin et Xavier Corvol.

Donations au musée Carnavalet à Paris et au musée de la Grande Guerre à Meaux

En 2015, le MusĂ©e Carnavalet, Ă  Paris, a bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une très importante donation de la part des hĂ©ritiers de l’artiste : gravures, dessins, aquarelles et nombre de bois ou de cuivres issus du fonds d’atelier de Georges Bruyer. La mĂŞme annĂ©e, le MusĂ©e de « la Grande Guerre de Meaux Â» a bĂ©nĂ©ficiĂ©, lui aussi, de la part des mĂŞmes hĂ©ritiers d’une très importante donation de plus d’un millier d’œuvres : dessins, gravures, peintures Ă  l’huile, aquarelles, pochades.

Georges Bruyer dans les collections publiques

- Meaux, musée de la Grande Guerre ;

- Paris, musée Carnavalet (lien vers les œuvres) ;

- Paris, musée d'Art moderne de Paris (lien vers les œuvres) ;

- Reims, musée des Beaux-Arts (lien vers les œuvres ).

Bibliographie

  • Georges Bruyer, graver la guerre, coĂ©dition MusĂ©e de la Grande Guerre de Meaux et Ouest-France, 2021 (ISBN 9782737385247)

Notes et références

Liens externes

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