George Houyoux
George Houyoux est un libraire-éditeur belge, né à Uccle le 1er février 1901 et mort à Ixelles le . Il a créé la maison d'édition Les Éditions des Artistes.
George Houyoux naît dans une famille bourgeoise bruxelloise. Son père, Jean-Paul, est architecte et avocat. Il mourra accidentellement en Norvège en 1911. Sa mère, Marie Richald, est l’héritière de la maison Hellinckx, une quincaillerie fondée en 1839 qu’elle géra jusqu’à sa mort, en 1921. L’enseigne A la Bêche d’or était située au 48-50 de la rue des Pierres, à Bruxelles. George aura cinq frères et sœurs.
Durant la Première Guerre mondiale, George est élève à l’Athénée du Centre à Morlanwelz. Il entreprend ensuite, à l’Université libre de Bruxelles, des études de chimie, puis prend une inscription en sciences, mais ne poursuit pas ses études.
En 1923, il se lie d’amitié avec les frères Crommelynck : Fernand [1886-1970], qui a obtenu un succès d’édition à Paris avec sa pièce Le Cocu magnifique [La Sirène, 1921], et Albert, qui est peintre, graveur et décorateur de théâtre [1902-1993]. Vers 1925, il quitte Bruxelles pour Paris, où il les retrouve : Fernand, installé depuis 1920 dans la maison d’Emile Verhaeren à Saint-Cloud et Albert, fixé depuis 1924 dans le VIIe arrondissement.
George Houyoux sera d'abord porteur de livres chez Gründ avant d’ouvrir, en 1926, une librairie ancienne et moderne au 34 de la rue Sainte-Anne. Attentif à tout ce qui paraît, il vend surtout des éditions originales de poètes français et belges et il se constitue rapidement un fond d’éditions de luxe d’auteurs contemporains.
Le Liégeois Robert Denoël est embauché par George Houyoux en tant que commis de librairie, le , à son arrivée à Paris. Très vite il est question d’édition de livres de luxe.
En 1930, G. Houyoux épouse Jeanne Blanck et rentre à Bruxelles, où il se fixe définitivement.
Les Éditions des Artistes
En 1935, il fonde les Éditions des Artistes. Il entend se consacrer à la littérature belge d’expression française. Il abordera la poésie, le théâtre, le roman, l’essai, le livre pour enfants, le livre pour bibliophiles.
En 1937, à l’Exposition Universelle des Arts et Techniques, à Paris, il obtient une médaille d’or qui récompense le meilleur éditeur de langue française pour l’ensemble de sa production.
Durant la guerre il se consacre surtout à la littérature enfantine.
Comme d’autres éditeurs belges, Houyoux a profité des différentes formes d’aide, tels des subsides du Fonds des Lettres ou des achats massifs par l’administration des Beaux-Arts du ministère de l'Instruction publique.
En 1950, Houyoux tentera à nouveau de s’implanter à Paris en créant les Éditions de la Main Jetée, en association Gründ, mais le projet tourne court. D’autres projets morts-né verront le jour, avec le Mercure de France et la Nef de Paris. Étranglé financièrement, il cesse ses activités le .
Entre 1935 et 1968, George Houyoux a publié près de 300 volumes. Outre des auteurs confirmés comme Marcel Lecomte, Mélot du Dy, Fernand Crommelynck, Marie Gevers, Constant Malva, René Meurant, son catalogue contient les premiers écrits de jeunes écrivains tels que Suzanne Lilar ou Françoise Mallet-Joris. Ses éditions pour enfants ont été illustrées par Albertine Deletaille et Elisabeth Ivanovsky. Il a également publié le deuxième recueil de poésie du poète et artiste belge Marcel Broodthaers, Minuit (1960).
Bibliographie
George Houyoux, éditeur, 1995, mémoire de Catherine Gérard