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George Haswani

George Haswani est un homme d'affaires syro-russe, originaire de Yabroud, en Syrie. Il est accusé et soupçonné de divers trafics pour le régime syrien de Bachar el-Assad, notamment pendant le conflit syrien, et est placé sous sanctions internationales.

George Haswani
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Biographie

George Haswani est originaire de Yabroud, en Syrie[1]. Il a Ă©tĂ© directeur adjoint de la raffinerie de Banias. Il part Ă©tudier en Union soviĂ©tique, Ă  l’UniversitĂ© polytechnique de Leningrad, avec une bourse du ministĂšre syrien de l'enseignement supĂ©rieur et soutient sa thĂšse de doctorat en 1979. Temporairement affectĂ© en tant que directeur aprĂšs la dĂ©mission de celui-ci, Haswani dĂ©missionne aprĂšs l'affectation d'un nouveau directeur, il repart en Russie, oĂč il se marie[2] - [3] - [4]. Selon Mediapart, ce mariage lui permet d'obtenir la double-nationalitĂ© et d’approcher les oligarques russes, de mĂȘme que son mariage en 2006 avec une Syrienne de confession alaouite liĂ©e Ă  la famille Assad lui permet « d’entrer dans le cercle Ă©troit des instances dirigeantes » syriennes[5].

George Haswani est l'un des plus influents hommes d'affaires de Syrie. Il dĂ©tient la compagnie de construction et d'ingĂ©nierie HESCO, surnommĂ©e « l'empire pĂ©trolier » dans les sphĂšres du rĂ©gime syrien[6]. Les clients d'HESCO sont les sociĂ©tĂ©s publiques de pĂ©trole et de gaz, le ministĂšres de l’énergie, du pĂ©trole et des ressources minĂ©rales, de l’Industrie et de la dĂ©fense syriens[3].

HESCO reprĂ©sente la sociĂ©tĂ© russe Stroytransneft, dĂ©tenue par l’oligarque russe Gennady Timchenko, en Syrie, elle en est le sous-traitant. Haswani assure la reprĂ©sentation de la sociĂ©tĂ© russe en Syrie et fait le lien avec le rĂ©gime Assad[7] - [8]. Stroytransgaz et HESCO coopĂšrent aussi dans le bassin pĂ©trolifĂšre du Melout au Soudan, ainsi qu’en AlgĂ©rie et aux Émirats arabes unis[3].

La société HESCO est dissoute le 17 novembre 2020, trois mois et demi aprÚs l'explosion du port de Beyrouth[9].

Il aurait jouĂ© un rĂŽle dans l'hĂ©bergement et la libĂ©ration des treize sƓurs de Maaloula en 2014, servant de nĂ©gociateur entre le rĂ©gime de Damas et le Front al-Nosra[2] - [5].

Avec la Direction de l'Intelligence militaire, des services secrets syriens, il finance et fonde une milice pro-régime, Dir al-Qalamoun (les Forces du bouclier de Qalamoun)[10] - [11] - [12].

Trafics et sanctions internationales

Il sert d'intermĂ©diaire pour acheter du pĂ©trole Ă  l’État Islamique pour le compte du rĂ©gime syrien de Bachar el-Assad, ce qui lui vaut d'ĂȘtre placĂ© sous sanctions europĂ©ennes en mars 2015 puis sous sanctions des États-Unis en novembre[3]. Sa compagnie est Ă©galement placĂ©e sous sanctions[13] - [14]. Il est Ă©galement soupçonnĂ© d'avoir servi d'intermĂ©diaire pour l'achat de pĂ©trole Ă  Jabhat al-Nosra pour le rĂ©gime syrien[6].

Ziad Majed explique qu'Haswani est chargĂ© de nĂ©gocier les contrats avec Daech, produit l'Ă©lectricitĂ© nĂ©cessaire Ă  la production de pĂ©trole, nĂ©gocie la protection des ingĂ©nieurs russes sur place permettant leurs dĂ©placements « vers l’aĂ©roport de Deir ez-Zor oĂč le rĂ©gime avait conservĂ© une prĂ©sence militaire. En Ă©change, les djihadistes et lui se partageaient les recettes du pĂ©trole et de l’électricitĂ©. AprĂšs l’opĂ©ration menĂ©e par les forces spĂ©ciales amĂ©ricaines Ă  Deir ez-Zor au cours de laquelle Abou Sayyaf a Ă©tĂ© tuĂ©, des documents retrouvĂ©s chez lui ont montrĂ© des accords signĂ©s par Haswani »[5].

Il est Ă©galement accusĂ© de servir d'intermĂ©diaire entre la Russie et la Syrie pour divers trafics et est rĂ©putĂ© avoir des liens Ă©troits avec Bachar el-Assad[9] - [8]. L’Union europĂ©enne Ă©crit qu'il « entretenait des relations Ă©troites avec le rĂ©gime syrien qui lui assurait son soutien pour son rĂŽle de mĂ©diateur pĂ©trolier entre l’EI et Damas »[3].

Jean-Pierre Perrin le dĂ©crit ainsi : « c’est plus un chef de gang qu’un entrepreneur »[5].

Soupçons liés aux explosions dans le port de Beyrouth

En janvier 2021, la chaĂźne al-Jadeed, diffuse une enquĂȘte du documentariste Firas Hatoum[15], qui fait le lien entre plusieurs sociĂ©tĂ©s-Ă©crans dont celle de George Haswani, et le nitrate d'ammonium ayant provoquĂ© les explosions dans le port de Beyrouth le 4 aoĂ»t 2020. Il est soupçonnĂ© d'avoir achetĂ©, via sa compagnie Hesco, le nitrate d’ammonium, afin de le fournir au rĂ©gime syrien, qui utilise notamment ce composĂ© pour la fabrication des bombes-barils[9] - [16].

George Haswani avait déjà été accusé d'avoir essayé de faire parvenir du nitrate d'ammonium au régime syrien. Les frÚres Imad et Mudallal Khouri, deux hommes d'affaires syro-russes également, sont eux-aussi soupçonnés[9] - [16] - [12].

Pour Jean-Pierre Perrin, « c’est plus un chef de gang qu’un entrepreneur »

Famille

Son fils, Bassel Haswani, détient Massa for Oil Production, firme spécialisée dans le commerce de dérivés pétroliers et la construction d'installations pétroliÚres et jouit d'une forte influence à Damas et dans les environs en raison de la situation sociale et financiÚre de son pÚre. Selon AlHurra, il est connu pour se promener armé et entouré d'un groupe de ses militants, ainsi que pour son soutien absolu au régime de Bachar el-Assad[6].

Le 19 janvier 2021, quelques jours aprĂšs la publication d'informations liant son pĂšre Ă  l'explosion du port Beyrouth, il est victime d'une tentative d'assassinat. Le journaliste syrien Ayman Abdel Nour, Ă©voque deux thĂ©ories concernant cet Ă©vĂšnement : soit Bassel « avait besoin d'une excuse pour quitter la Syrie et se rendre en Russie, oĂč son pĂšre et sa sƓur vivent derniĂšrement, il a donc orchestrĂ© la tentative», soit la tentative d'assassinat « est un message direct du rĂ©gime syrien Ă  George Haswani concernant les circonstances de l'explosion du port de Beyrouth, dĂ©notant que Haswani aurait jouĂ© le rĂŽle d'intermĂ©diaire dans l'expĂ©dition du nitrate d'ammonium uniquement en Ă©change d'une commission financiĂšre »[6].

Notes et références

  1. (en-US) Anne Barnard et Hwaida Saad, « Nuns Released by Syrians After Three-Month Ordeal (Published 2014) », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consultĂ© le )
  2. « Who is George Haswani, Who Helped Release Maaloula Nuns? », sur The Syrian Observer, (consulté le )
  3. Anna Koutchma, « Qui est George Haswani, intermĂ©diaire prĂ©sumĂ© entre Damas et l’EI ? », sur fr.rbth.com, (consultĂ© le )
  4. (en-US) « George Haswani », sur Assad’s Businessmen (consultĂ© le )
  5. Jean-Pierre Perrin, « Explosion de Beyrouth: la piste remonte jusqu’à Damas », sur Mediapart (consultĂ© le )
  6. « Assassination Attempt Targets the son of “Russia’s man” », sur The Syrian Observer, (consultĂ© le )
  7. Moiffak Hassan, « La bataille des corridors noirs », sur Libération.fr, (consulté le )
  8. « En Syrie, le rĂ©gime, la Russie et l’Etat islamique main dans la main pour exploiter un champ de gaz », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consultĂ© le )
  9. (en) Timour Azhari, « Syrian businessmen linked to firm that bought Beirut explosives », sur www.aljazeera.com (consulté le )
  10. (ar) « After reconciliation, youth of Barzeh district join regime militias », sur en.zamanalwsl.net (consulté le )
  11. « ‘Assad’s Businessmen’: The Campaign Targeting the Companies and Businessmen Assad’s Regime Depends On », sur The Syrian Observer, (consultĂ© le )
  12. « Ces trois hommes d’affaires syriens qui seraient impliquĂ©s dans l’acheminement du nitrate d’ammonium », sur L'Orient-Le Jour, (consultĂ© le )
  13. « N° 3964 tome I - Rapport d'information fait au nom de la mission d'information sur les moyens de Daech », sur www.assemblee-nationale.fr (consultĂ© le )
  14. « Les États-Unis accusent un homme d’affaires syrien d’ĂȘtre l’intermĂ©diaire entre l’EI et Damas », sur France 24, (consultĂ© le )
  15. (en) « Businessmen with ties to Assad linked to Beirut port blast cargo », sur the Guardian, (consulté le )
  16. « Une piste syrienne prĂ©sumĂ©e dans l’affaire de l’importation et du stockage du nitrate d’ammonium », sur L'Orient-Le Jour, (consultĂ© le )
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