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Geneviève Heller

Geneviève Heller, née le à Prangins, est une historienne particulièrement engagée dans les domaines de l’histoire sociale et sanitaire.

Geneviève Heller
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Biographie

Geneviève Heller vit jusqu’à l’âge de douze ans à Prangins, où son père Jean-Pierre Heller est pasteur de l’Église évangélique réformée du canton de Vaud. Ayant déménagé à la cure de Nyon, elle fréquente le collège de Nyon, puis le gymnase de la Cité à Lausanne. Elle songe tout d'abord à s’orienter vers la restauration d’œuvres d’art et s’inscrit à Paris à l’École du Louvre et à la Sorbonne. Geneviève Heller suit des cours en histoire de l’art, archéologie et esthétique, et réside dans un foyer féminin à la rue Tolbiac. Elle abandonne cependant l’École du Louvre après un semestre et vit intensément les événements de Mai 68. Si elle dit ne pas avoir assez profité des cours d’André Chastel et Bernard Teyssèdre, elle tire plus de bénéfice de professeurs moins célèbres dont les cours portent sur des problèmes plus contemporains, tels que la rénovation des quartiers d’habitation, les normes relatives au logement, les modèles culturels des habitants, ainsi que l’histoire de la sociologie[1].

Rentrée en Suisse avec une licence en histoire de l’art, elle devient assistante à l’Université de Lausanne et collabore entre 1970 et 1976 avec les professeurs Enrico Castelnuovo, Philippe Junod et Jacques Gubler, avec des intermèdes à Paris, où elle obtient une maîtrise en histoire de l’art et esthétique, et un semestre à Londres à la School of Environmental Studies au University College de Londres, avec Reyner Banham[1].

Elle commence alors à travailler à sa thèse, Propre en ordre, sous la direction des professeurs Olivier Revault d'Allonnes et Enrico Castelnuovo. Cette thèse de doctorat, publiée en 1979, est consacrée à la réforme hygiénique aux XIXe et XXe siècles et mêle des intérêts relatifs à l’architecture domestique, aux équipements techniques et à l’usage du logement. Montrant comment le peuple suisse, aussi sale qu’un autre en 1850, fait l’apprentissage de la propreté, cet ouvrage rencontre un grand succès médiatique. L'auteur cerne le poids de la campagne hygiénique et de la propreté suisse, situe l’émergence des établissements médico-sociaux, et montre que les vertus de l’hygiène ne se sont pas imposées sans un long apprentissage. Il a fallu une réglementation plus sévère dans le domaine de la construction, la création de bains publics, de douches populaires et de sanatoriums, un long travail dans les écoles, la publication de manuels d’éducation domestique et le développement de cours spécifiques dans les écoles ménagères[2].

En résonance avec les problèmes sociaux, pédagogiques et sanitaires de notre temps, Geneviève Heller s’intéresse aussi à la question de l'architecture scolaire, de la tuberculose, de l'eugénisme, de la vieillesse, travaillant entre autres étroitement avec l’Institut universitaire romand d’histoire de la médecine et de la santé, à Lausanne.

Principales publications

  • « Propre en ordre ». Habitation et vie domestique 1850-1930 : l’exemple vaudois, Lausanne, Éditions d'en bas, 1979, 248 p.
  • « Tiens-toi droit ! ». L’enfant dans les Ă©coles primaires vaudoises au XIXe siècle : espace, morale et santĂ©, Lausanne, Éditions d'en bas 1988, 292 p.
  • Charlotte Olivier. La lutte contre la tuberculose dans le canton de Vaud, Lausanne, Éditions d'en bas, 1992, 244 pages[3].
  • Le poids des ans, histoire de la vieillesse en Suisse romande, Lausanne, SociĂ©tĂ© d’histoire de la Suisse romande et, Éditions d'en bas, 1994, 167 p.
  • La cage dorĂ©e. De la chambre d’école au groupe scolaire : deux cents ans d’architecture vaudoise, Chapelle-sur-Moudon, Éditions Ketty et Alexandre, 1997, 200 p. (avec Marianne Fornet).
  • RejetĂ©es, rebelles et mal adaptĂ©es. DĂ©bats sur l’eugĂ©nisme et pratique de la stĂ©rilisation non volontaire en Suisse romande au XXe siècle, Genève, Éditions Georg, 2002, 480 p. (avec Jacques Gasser et Gilles Jeanmonod).
  • Enfance sacrifiĂ©e. TĂ©moignages d'enfants placĂ©s entre 1930 et 1970, (avec Pierre Avanzino et CĂ©cile Lacharme), (Les Cahiers de l'École d’études sociales et pĂ©dagogiques Lausanne, 42), , 144 p.
  • Ceci n’est pas une prison. La maison d’éducation de Vennes. Histoire d’une institution pour garçons dĂ©linquants en Suisse romande (1805 - 1846 - 1987), Lausanne, Éditions Antipodes, 2012.

Liens externes

Bibliographie

  • Alain Cortat, Pierre-Yves DonzĂ©, Gilles Forster, ClĂ©ment Jeanguenat, StĂ©phanie Lachat (Ă©d.), Ego-Histoires. Écrire l’histoire en Suisse romande, Éditions Alphil, Neuchâtel 2003, pp. 219-238.

Références

  1. Alain Cortat et al., Ego-Histoires. Écrire l’histoire en Suisse romande, Éditions Alphil, Neuchâtel 2003, pp. 219-238.
  2. «Propre en ordre». Habitation et vie domestique 1850-1930 : l’exemple vaudois, Lausanne, Éditions d'en bas, 1979, 248 p.
  3. Voir aussi : Geneviève Heller, « Olivier, Charlotte » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
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