Gebre Mesqel Lalibela
Lalibela (ááá á) est un nĂ©gus d'Ăthiopie qui rĂ©gna sous le nom de GĂ€brĂ€ MĂ€sqĂ€l (áá„áš áá”áá) de 1190 Ă 1225[1], et est reconnu comme saint par l'Ă©glise Ă©thiopienne depuis la fin du XVe siĂšcle.
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Contexte
Vers 1200, en tant que roi de la dynastie des ZagwĂ©, il transfĂšre la capitale du royaume dâAksoum vers le cĆur du massif du Lasta. Dans un contexte de recul des chrĂ©tiens en Terre sainte, car les musulmans ont repris Ădesse (1144) puis JĂ©rusalem (1187), et de difficultĂ©s croissantes pour se rendre en pĂšlerinage sur le tombeau du Christ, Lalibela reçoit la mission divine de faire construire les Ă©glises monolithiques de Roha[2] afin de crĂ©er une «nouvelle JĂ©rusalem». Ce n'est que plus tard que le Synaxaire Ă©thiopien nomma cet ensemble d'Ă©glises du nom de leur bĂątisseur : Lalibela[1].
RĂšgne
Lalibela Ă©pouse Maskal-KĂ©bra, suzeraine de Bihat, dans le TigrĂ©, fief auquel appartient le monastĂšre dâAbba Libanos Ă Ham. La nouvelle dynastie sâappuie sur ce couvent et lâaide en favorisant les donations Ă supplanter son rival, le monastĂšre de Debre Damo. En retour, elle peut gouverner sur un royaume qui sâĂ©tend du TigrĂ© au Choa, du BĂ©guĂ©mder (Gondar) Ă lâAngot (en). Les plis orientaux du plateau sont cependant occupĂ©s par les Ătats musulmans comme le sultanat d'Ifat, et plus au sud, le royaume d'Hadiya.
En 1200, Lalibela envoie au Caire une ambassade pour le remplacement dâun mĂ©tropolite dĂ©funt. Mais le prĂ©lat envoyĂ© vers 1206, lâĂ©vĂȘque de Fouah nommĂ© Michel II, pris de nostalgie, fuit sa charge aprĂšs cinq annĂ©es, prĂ©textant faussement des persĂ©cutions. En 1209, Lalibela envoie une nouvelle ambassade au Caire pour obtenir rĂ©paration et ramener un nouvel archevĂȘque aprĂšs la dĂ©fection de Michel II. La splendeur de la dĂ©lĂ©gation attire les foules Ă lâĂ©glise patriarcale de Moâallaqah, dans le Qasr-ech-Chamah au-delĂ de Fostat. Les envoyĂ©s apportent pour le patriarche une couronne dâor ciselĂ©e et divers animaux : girafe, Ă©lĂ©phant, lion, zĂšbre. Michel II est destituĂ© de sa charge de mĂ©tropolite dâĂthiopie. DĂšs cette Ă©poque, la situation religieuse en Ăthiopie devient confuse. En 1237 le moine Thomas se fait consacrer mĂ©tropolite par le patriarche syrien Ignace II d'Antioche et non par le patriarche copte d'Alexandrie. JusquâĂ la fin du XIIIe siĂšcle, les mĂ©tropolites ne seront plus coptes mais syriens.
Le rĂšgne de Lalibela est remarquable par le nombre de monuments religieux quâil fait construire non seulement dans la capitale mais sur tous les territoires oĂč sâĂ©tend son autoritĂ©.
Lalibela combat victorieusement les Agao judaĂŻsĂ©s (Falachas) et surtout les souverains du Godjam et du Damot qui lui sont hostiles. Na'akueto La'ab succĂšde Ă Lalibela. Il poursuit son Ćuvre en construisant de nombreux monuments et en achevant ceux entrepris par son prĂ©dĂ©cesseur. Câest peut-ĂȘtre le dernier roi de la dynastie des ZagwĂ©s, mais certains auteurs pensent quâil a eu des successeurs, dont lâun nommĂ© ZĂ©na-PĂ©tros qui aurait Ă©tĂ© tuĂ© par des gens du Damot (en). Seule certitude : en 1270, Yekouno Amlak, soutenu par de puissants ecclĂ©siastiques, fonde une nouvelle dynastie originaire de lâAmhara et du Choa qui rĂšgne sur le royaume d'Ăthiopie.
Notes et références
- Abebe 1998, p. 34
- Roha est le nom syriaque de la ville d'Ădesse (Abebe 1998, p. 34).
Bibliographie
- Berhanou Abebe, Histoire de l'Ăthiopie d'Axoum Ă la rĂ©volution, Paris, CFEE - Maisonneuve et Larose, .
- Jean Doresse, « Nouvelles recherches sur les relations entre l'Ăgypte copte et l'Ăthiopie: XIIeâââXIIIe siĂšcles », Comptes-rendus des sĂ©ances de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres, 114e annĂ©e, vol. 3,â , p. 557-566.