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Gaston Baissette

Gaston Baissette, de son nom complet Raymond Gaston Marie Baissette, était médecin hygiéniste et écrivain proche du Parti communiste. Il est né à Albi le et mort à Quissac (Gard) le [1].

Gaston Baissette
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  76 ans)
Quissac
SĂ©pulture
Nom de naissance
Raymond Gaston Marie Baissette
Nationalité
Activité
MĂ©decin Ă©crivain

Un prix de poésie Gaston Baissette[2] a été créé et attribué chaque année de 1994 à 2008. Son nom a été donné à l'école de Restinclières (34) ainsi qu'à une médiathèque à Mauguio[3]. Il existe plusieurs rues Gaston Baissette dans l'Hérault : à Beaulieu, à Castelnau-le-Lez, à Castries, à Jacou, à Lunel, à Mauguio, à Montaud, à Saint-Jean-de-Védas et à Montpellier.

Biographie

Son père, Marius Louis Antoine Baissette était originaire de Fabrègues et sa mère, Eugénie Marguerite Ribeyrolle était originaire de Mauguio. Gaston Baissette aimait passer ses vacances à Mauguio dont il fréquentait assidûment les "cabanes" sur l'étang. La famille possédait aussi une maison et des terres à Montaud (Herault). Il est inhumé au cimetière Saint-Jacques de Mauguio. Les archives et l'œuvre de Gaston Baissette ont été léguées à sa mort à la ville de Montpellier, mais ce n'est qu'au décès de son épouse Jacqueline en 2012 que la médiathèque Emile Zola de Montpellier Méditerranée Métropole récupère le fonds de 11000 documents (manuscrits, correspondance, livres, documents variés).

Un médecin hygiéniste

La thèse de médecine de Gaston Baissette annonce un engagement dans la médecine hygiéniste. Elle fut présidée par Léon Bernard[4], l'un des fondateurs de l'Organisation sanitaire de la Société des Nations, organisme précurseur de l'OMS (Organisation mondiale de la santé). La carrière médicale de Gaston Baissette est celle d'un médecin hygiéniste spécialisé dans la lutte contre la tuberculose[5]. D'abord phtisiologue dans le département de l'Eure puis médecin-chef d'un préventorium, il est nommé en 1937 inspecteur des services d'hygiène du département de l'Eure. À ce titre, il s'occupe des infirmières-visiteuses[6] qui contribuent principalement à la lutte contre la tuberculose. On sait qu'il fit augmenter l’indemnité annuelle de déplacement attribuée à ces infirmières "afin que ces dernières puissent acquérir une automobile"[7]. Au début des années 1940, il est inspecteur des services d'hygiène des Alpes-Maritimes. Après la guerre, il est médecin-chef de l’Office Public d’Hygiène Sociale de la Seine. En 1950, il fonde la Revue du B.C.G. qu'il dirige jusqu'en 1955. Au début des années 1950, il intervient en soutenant le DrFernand Lamaze dans son combat pour l'introduction de l'accouchement sans douleur en France[8] - [9].

Un historien

Le goût de Gaston Baissette pour l'histoire transparaît dès sa thèse de médecine sur Hippocrate. Publiée chez Grasset en 1931, celle-ci eut un grand retentissement et fut traduite en allemand[10]. Gaston Baissette fut ensuite invité à écrire le chapitre sur La médecine grecque jusqu’à la mort d’Hippocrate dans l'Histoire générale de la médecine, de la pharmacie et de l’art vétérinaire dirigée par Maxime Laignel-Lavastine, il écrivit aussi des articles sur Avicenne[11] et sur Paracelse[12]. Plus tard, il écrivit Ce pays de Montpellier (1970), une fresque très documentée sur l'histoire de Montpellier depuis sa fondation, qui a obtenu le Grand Prix des Jeux Floraux de Toulouse.

Une anthologie de Denis Diderot par Gaston Baissette est annoncée dans le catalogue 1948 de l’éditeur suisse Walter Egloff. Cette anthologie n’est finalement pas publiée, mais son tapuscrit[13] témoigne de la connaissance profonde de l’œuvre de Diderot.

Un romancier et un poète, chantre du Languedoc

Gaston Baissette fut un écrivain prolifique. Il commence par collaborer à la revue de poésie Cahiers de Feuilles au vent, dont il deviendra rédacteur en chef. Puis il écrit régulièrement dans Les Cahiers du Sud, La Pensée, Europe, Les Lettres françaises, des revues littéraires proches du parti communiste. De 1944 à 1952 il est rédacteur en chef de la revue Le Médecin Français. À 25 ans, il écrit un premier petit roman onirique : Svea Morgen illustré de son portrait par Marc Saint-Saens. La clef des sources écrit pendant la guerre et dédié à la mémoire de son ami Georges Politzer, est un conte philosophique et poétique. La plupart de ses autres romans et nouvelles évoquent le Languedoc de son enfance. Plusieurs ont été primés : L'étang de l'or d'abord publié en feuilleton dans la revue Europe fut couronné par un prix International de la Guilde du Livre 1945 et traduit en allemand[14], Le soleil de Maguelone (1964) traduit en allemand[15], a obtenu le Prix Olivier de Serres et Le vin de feu (1974) a obtenu le Prix Littré en 1975. Ces Grappes de ma vigne (1956) a été adapté à la télévision en 1975 par Alain Quercy. Gaston Baissette eut de nombreux amis parmi ses contemporains intellectuels souvent proches du parti communiste, tels que André de Richaud, Georges Politzer[16], Bernard Clavel[17], Marguerite Yourcenar[18], Marc Saint-Saëns et Paul Éluard[19]. En 1952, il composa pour Paul et Dominique Eluard Les Aventures de Percemont, un conte de fées et de chevalerie dont il leur offrit le manuscrit autographe sur papier vergé du XVIIIe siècle et orné de dessins originaux à la plume de Marc Saint-Saëns[20]. Ce manuscrit est aujourd'hui conservé à la Bibliothèque d'Étude et du Patrimoine, à Toulouse[21].

Du au , la médiathèque Emile Zola de Montpellier Méditerranée Métropole présente l'exposition Gaston Baissette, médecin-écrivain. Environ 200 documents issus de ses archives sont exposés.

Un intellectuel proche du Parti communiste

Gaston Baissette était proche du Parti communiste français. Pendant la 2e Guerre Mondiale, de 1941 à 1944, il est le rédacteur en chef du Médecin français[22], une publication clandestine du Comité national des médecins français du réseau de résistance Front national. Comme agent de liaison de la résistance, il aide aussi Louis Aragon et Elsa Triolet pendant leur séjour à Nice en 1941 [23]. Toujours pendant la guerre, il rencontre Paul Eluard à l'hôpital psychiatrique de Saint-Alban-sur-Limagnole où ce dernier était caché clandestinement avec d'autres proscrits.

En 1948, il prend position en faveur des thèses de Lyssenko prétendant que la réfutation de l'hérédité des caractères acquis par des généticiens tels que Weismann et ses disciples était une prise de position doctrinaire[24]. Sans doute en réaction avec cette prise de position, Georges Duhamel quitte le comité de rédaction du Médecin français[25].

En 1950, Gaston Baissette participe aux "Batailles du Livre de Marseille" (vente et rencontre itinérante des écrivains "progressistes" avec le public)[26].

Bibliographie

Gilles Gudin de Vallerin : Gaston Baissette et L’Étang de l’Or Études Héraultaises no 48, 2017. https://www.etudesheraultaises.fr/publi/gaston-baissette-et-letang-de-lor/

Principales Ĺ“uvres

  • Svea Morgen. Portrait de l’auteur par Marc Saint-SaĂ«ns. Marseille : Les Cahiers du Sud, 1930.
  • Aux sources de la mĂ©decine : vie et doctrine d’Hippocrate : thèse pour le doctorat en mĂ©decine. Paris : Librairie Louis Arnette, 1931.
  • Hippocrate. Paris : Bernard Grasset, 1932.
  • La MĂ©decine grecque jusqu’à la mort d’Hippocrate dans Histoire gĂ©nĂ©rale de la mĂ©decine, de la pharmacie et de l’art vĂ©tĂ©rinaire (1936) sous la direction de Maxime Laignel-Lavastine M., tome I, p. 129-279, Paris : Albin Michel, 1936-1938.
  • Le oui et le non chez Hippocrate. Paris : Éditions Hippocrate, 1936.
  • La MĂ©decine grecque. Paris : Albin Michel, 1937.
  • Hippocrate (460-346), Les Grandes figures publiĂ©es sous la direction de SĂ©bastien CharlĂ©ty, recteur honoraire de l’UniversitĂ© de Paris, fascicule 4, 1939.
  • La Clef des Sources. Paris : Grasset, 1945.
  • L’Étang de l’Or : roman. Lausanne : La Guilde du Livre, 1946.
  • L’Étang de l’Or : roman. Paris : La Bibliothèque française, .
  • Les Poètes et les cosmogonies. [PrĂ©cĂ©dĂ© de ThĂ©sĂ©e et de Sur le retour aux mythes et suivi de Paul Éluard]. Paris, Pierre Seghers, 1953.
  • Ces grappes de ma vigne. Paris : Les Éditeurs Français RĂ©unis, 1956.
  • La Clef des Sources. Paris : Les Éditeurs Français RĂ©unis, 1956.
  • L’Étang de l’Or : roman. Monte-Carlo : Éditions Pastorelly, 1959.
  • Le Soleil de Maguelone. Paris : RenĂ© Julliard, 1964.
  • L’Étang de l’Or. Lithographies originales de François Desnoyer. Paris : SociĂ©tĂ© Normande des Amis du Livre, 1965.
  • L’Étang de l’Or : roman. Paris : Julliard, 1966.
  • Isabelle de la Garrigue : roman. Paris : Julliard, 1968.
  • Ce Pays de Montpellier. Saint Georges d’Orques : Éditions Causse, 1970.
  • PoĂ©sie. Paris : Les Arcades, 1974.
  • Le Vin de feu : roman. Paris : Julliard, 1974. Photographie de couverture Georges Develay.
  • Ces grappes de ma vigne. ScĂ©nario de Guy Vassal ; d’après le roman de Gaston Baissette. RĂ©alisĂ© pour la tĂ©lĂ©vision par Alain Quercy, 1974. ScĂ©nario en quatre volumes. Première diffusion : (France) Antenne 2, 1975.
  • Ces grappes de ma Vigne. Paris : Julliard, 1975. Photographie de couverture Georges Galmiche (Antenne 2) tirĂ©e de la sĂ©rie tĂ©lĂ©vision.
  • Aux confins de la mĂ©decine. PrĂ©face de Bernard Clavel. Paris : Julliard, 1977.
  • L’Étang de l’Or : roman. Montpellier : Les Presses du Languedoc, 1980. En couverture L’Étang de l’Or, photographie d’AndrĂ© Hampartzoumian.
  • L’Étang de l’Or : roman. Montpellier : Les Presses du Languedoc, 1980. Reproductions d’une lithographie de François Desnoyer et d’un portrait de l’auteur peint par Georges Dezeuze ().
  • L’Étang de l’Or : roman. Montpellier : Les Presses du Languedoc, 1980. En couverture L’Étang de l’Or, peinture de Georges Dezeuze.
  • L’Étang de l’Or : roman. Montpellier : Les Presses du Languedoc, 1990. En couverture portrait de l’auteur peint par Georges Dezeuze ().
  • Ces grappes de ma vigne. Paris : Le Grand livre du mois, 1995.
  • Ĺ’uvre romanesque : Tome I Ces grappes de ma Vigne ; Tome II Isabelle de la garrigue. Montpellier : Nouvelles Presses du Languedoc, 1995. Édition en 4 volumes reprend les trois romans du cycle de la vigne et du vin (Ces grappes de ma vigne, Isabelle de la Garrigue, Le Vin de feu) et les deux du cycle des Ă©tangs (Le Soleil de Maguelone, L’Étang de l’Or).
  • Lucinde ou L'Étang de l'Or : roman inĂ©dit. PĂ©zenas : Domens, 2017. PrĂ©face de Gilles Gudin de Vallerin.
  • L'Étang de l'Or : roman. PĂ©zenas : Domens, 2017. Photographies de l'auteur. PrĂ©face de Gilles Gudin de Vallerin.

Notes et références

  1. Archives en ligne du Tarn, Commune d'Albi, acte de naissance no 174, année 1901 (avec mention marginale de décès)
  2. Sur le prix Gaston Baissette
  3. Site de la médiathèque Gaston Baissette à Mauguio
  4. http://www.who.int/governance/awards/bernard/fr/index.html Fondation LĂ©on Bernard
  5. Jacques Guttieres, « Gaston Baissette et la place de la médecine dans son œuvre », Histoire des Sciences médicales, vol. 13, no 2,‎ , p. 151-157
  6. Henry, S. Les infirmières-visiteuses pendant l’entre-deux-guerres en Haute-Normandie : entre professionnalisme officiel et bénévolat officieux(2009) Genre & Histoire, n°5
  7. Archives Départementales de l’Eure, série 2N87, délibérations du Conseil Général de l’Eure en 1938, Inspection départementale d’hygiène. Augmentation de l’indemnité annuelle de déplacements attribuée aux infirmières-visiteuses, rapport présenté par le Dr Baissette, médecin inspecteur des services d’hygiène
  8. G.Baissette Les Lettres Françaises, 20 août 1954
  9. M.Caron-Leulliez (2006) L’Accouchement Sans Douleur. Un enjeu politique en France pendant la guerre froide CBMH/BCHM/vol 23:1/p. 69-88
  10. Baissette, Gaston. Leben und Lehre des Hippokrates. Aus dem Französischen von Benno Hepner. Stuttgart : Hippokrates-Verlag. 1932.
  11. Gaston Baissette Avicenne et la médecine islamique in La Pensée no 46 janvier-février 1953 p. 57-63
  12. Paracelse. La Prognostication. Traduction de l'édition de 1549 par Jean Chuzeville. Précédée d'une étude sur Paracelse, par Gaston Baissette. Paris, Hippocrate, 1933
  13. Fonds Gaston Baissette, Médiathèque Emile Zola, Montpellier Méditerranée Métropole
  14. Gaston Baissette, ; Gertrud von Helmstatt trad. Der Goldteich, Neuwied 1948 et Baissette, Gaston; Tilly Bergner trad. Das Goldhaff. Berlin. Verlag RĂĽtten & Loening, 1969
  15. Gaston Baissette; Gerhard Lazarus trad. Die Sonne von Maguelone, Aufl. Berlin: RĂĽtten & Loening, 1968
  16. DECOUR, POLITZER, SOLOMON. Trois de nos amis morts en mai - C'est à POLITZER que je penserai. par Gaston Baissette in Lettres Françaises no 364 du 24 mai 1951
  17. Bernard Clavel a préfacé l'ouvrage de Baissette : Aux confins de la Médecine
  18. Voir la création d'Ariane et l’Aventurier (divertissement en trois actes), Cahiers du Sud, t. 19, no 219, août-septembre 1939, p. 80-106.
  19. Hommage de Gaston Baissette à Paul Éluard" in Labyrinthe no 10 du 15 juillet 1945
  20. Vente de la Bibliothèque Paul Eluard jeudi 24 novembre 2005 - Piasa - Paris
  21. http://www.bibliotheque.toulouse.fr/accueil_perigord.html Bibliothèque d'Étude et du Patrimoine
  22. « Le Médecin français (Paris. 1941) », sur bnf.fr (consulté le ).
  23. http://www.sciencespo-toulouse.fr/IMG/pdf/LOIAL-Cecile.pdf/ «Elsa Triolet : survivre et écrire. Un écrivain dans la Résistance, 1939-1944», mémoire de Cécile Loial [2008]
  24. Lyssenko a fait faire un bond à la nature in Les Lettres Françaises no 232 du 4 novembre 1948
  25. Fonds Gaston Baissette, Médiathèque Emile Zola, Montpellier Méditerranée Métropole, Lettre de Georges Duhamel du 18 avril 1950
  26. "Lecteurs et lectures des communistes d'Aragon" Corinne Grenouillet, Presses Universitaires Franc-comtoises, Linguistique et sémiotique, Besançon

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