Garnier de Naplouse
Garnier de Naplouse (aussi connu sous le nom de « Garnier de Syrie ») est le 10e supérieur[1] de L'Hospital de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem de 1190 à 1192. C'est sous son magistère que la maison cheftaine de l'Ordre est transférée de Tyr à Saint-Jean-d'Acre.
Garnier de Naplouse | ||||||||
Garnier de Napoli de Sirie, par J.-F. Cars, c. 1725 | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | ? Naplouse |
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Décès | vers Saint-Jean-d'Acre |
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Ordre religieux | Ordre de Saint-Jean de Jérusalem |
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Langue | Langue d'Angleterre | |||||||
Supérieur de l'Ordre | ||||||||
1190 –vers | ||||||||
Grand commandeur de l'Hospital | ||||||||
1189 –1190 | ||||||||
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Prieur de la langue d'Angleterre | ||||||||
–1189 | ||||||||
Grand précepteur de l'Hospital | ||||||||
1176 –1177 et 1180–1184 | ||||||||
Châtelain de Gibelin | ||||||||
1173 –1175 | ||||||||
Chevalier de l'Ordre | ||||||||
Biographie
Son nom pourrait le rattacher à une famille bien attestée installée à Naplouse, mais il pourrait aussi être d'origine anglaise car il a été prieur de la langue d'Angleterre, charge normalement confiée à une personne originaire de la langue[2].
Il fut châtelain de Gibelin de 1173 à 1175[2] puis grand précepteur de L'Hospital à deux reprises, de 1176 à 1177 et de 1180 à 1184[2]. Il fut investi ensuite, le , des fonctions de prieur de la langue d'Angleterre jusqu'en 1189[2], fonction qu'il cumule en 1189 avec la charge de grand commandeur de l'Hospital[2].
Bien qu'il fût percé de coups à la funeste bataille de Hattin en 1187, qui décida du sort de Jérusalem, Garnier de Naplouse parvint toutefois à gagner la ville d'Ascalon et s'y rétablit de ses blessures.
Il prit la succession de Hermangard d'Asp pour devenir grand maître des Hospitaliers[3] à une date qui ne nous est pas connue, généralement considérée entre et le [4]. Il est à Paris du mois de au attendant le roi d'Angleterre, Richard Cœur de Lion. Il embarqua à Marseille dans l' pour Messine, il arriva le où il retrouva Philippe Auguste arrivé de Gênes depuis le [5]. Un document daté du à Messine confirme la présence des deux rois, du grand maître hospitalier et de celui des Templiers[5].
La troisième croisade
Garnier partit le de Messine, avec la flotte de Richard, qui mouillait ensuite le dans le golfe de Satalie. Richard débarqua à Chypre le pour venger les équipages de trois navires anglais jetés à la côte par la tempête qu'Isaac Doukas Comnène, seigneur de l'ile, avait attaqués. Richard soumit l'ile le [6] malgré la médiation de Garnier qui se vit confier la charge du prisonnier. Ils reprirent la mer le , coulèrent un bateau sarrasin qui allait ravitailler Acre, le 7, en vue de Margat, forteresse appartenant aux Hospitaliers et arrivèrent le 8 à Acre sous les acclamations des assaillants[6]. Ils y retrouvèrent le roi de France qui conduisait le siège. Les assiégeants finirent par avoir le dessus et, sous les yeux impuissants de Saladin, les assiégés capitulèrent le [7].
Philippe Auguste quitte la Terre sainte le [7]. Le , Richard quitte Acre en direction de Caïffa, les Templiers formaient l'avant-garde, les chevaliers bretons et angevins le premier groupe, le deuxième c'était les croisés poitevins sous les ordres de Guy de Lusignan, le troisième les Normands et les Anglais et à l'arrière-garde, les Hospitaliers. Les gens de pied étaient à l'aile gauche et sur les arrières, à l'aile droite le convoi entre les troupes et la mer. Le roi d'Angleterre avec une troupe d'élite était prêt à intervenir là où cela serait utile[7]. Ils subirent une attaque le arrivés aux jardins d'Arsouf et eurent la victoire relativement facilement forçant Saladin à la retraite[7].
Cette victoire ouvre la route de Jaffa détruite par Saladin. Mais Richard ne pousse pas son avantage jusqu'à Ascalon mais passe l’automne à négocier avec Saladin. Il se leurre à vouloir marier sa propre sœur, Jeanne, la veuve de Guillame II, roi de Sicile, avec Al-Adel, frère de Saladin. Mais pendant ce temps, Saladin, se retire vers Jérusalem laissant les croisés reprendre, entre le et le , Lydda, Ramleh et le casal des Bains[8]. Après une attaque manquée contre Jérusalem les troupes revinrent à Ascalon pour remonter les fortifications et y passer l'hiver[9].
Garnier est mentionné pour la dernière fois à propos de l'engagement de Betenoble le , au cours duquel il punit un frère de Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Robert de Bruges, pour avoir attaqué l'ennemi sans son ordre[10].
Garnier de Naplouse mourut durant la seconde moitié de l'année 1192, probablement le . La première mention de son successeur est de [11].
Notes et références
- Galimard Flavigny 2006, p. 317-319
- Delaville Le Roulx 1904, p. 105
- Burgtorf 2009, p. 382
- Delaville Le Roulx 1904, p. 106
- Delaville Le Roulx 1904, p. 108
- Delaville Le Roulx 1904, p. 109
- Delaville Le Roulx 1904, p. 110
- Delaville Le Roulx 1904, p. 111
- Delaville Le Roulx 1904, p. 113
- Delaville Le Roulx 1904, p. 113-115
- Delaville Le Roulx 1904, p. 116
Sources bibliographiques
- Jochen Burgtorf article « Garnier de Naplouse » in Nicole Bériou (dir. et rédacteur), Philippe Josserand (dir.) et al. (préf. Anthony Luttrel & Alain Demurger), Prier et combattre : Dictionnaire européen des ordres militaires au Moyen Âge, Fayard, , 1029 p. (ISBN 978-2-2136-2720-5, présentation en ligne)
- Joseph Delaville Le Roulx, Les hospitaliers en terre sainte et à Chypre 1100 à 1310, Paris, Ernest Leroux,
- Bertrand Galimard Flavigny, Histoire de l'ordre de Malte, Paris, Perrin,