Gangbé Brass Band
Le Gangbé Brass Band est un orchestre de fanfare du Bénin. Il a été fondé en 1994[1], de la rencontre de huit musiciens tous originaires de ce pays de la côte ouest-africaine. Ces membres fondateurs avaient auparavant des carrières individuelles[2] ou jouaient dans d’autres groupes de fanfare, en tant qu’instrumentistes[3]. Le groupe est considéré de nos jours comme l’un des plus importants orchestres de cuivres d’Afrique, et est reconnu mondialement pour la qualité et l’originalité de son art[4].
Historique
Gangbé, veut dire « son du métal » en fon (une langue du sud du Bénin) ; comme le métal qui résonne quand le groupe donne ces prestations en live. Leur musique se caractérise par le mélange de percussions traditionnelles africaines et des sonorités jazz. Très tôt, ils ont réussi à trouver une symbiose entre les percussions vodou du Bénin, et des instruments modernes comme le tuba, la trompette, le trombone, le saxophone, l’euphonium[3] . Ce sont « de puissantes sonorités cuivrées soutenues par d’envoûtantes rythmiques venues d’Afrique de l'Ouest » qui emballent le public à chacun de leur concert.
Leur répertoire est fortement influencé par l’afrobeat, et la musique de Fela Kuti qu’ils rencontrent à Cotonou au tout début de leur carrière musicale. Le groupe Gangbé Brass band qui naissait à peine en 1994, a fait la première partie d’un concert de Fela Kuti au Centre culturel français de Cotonou[5]. À la fin du concert, Fela Kuti, sous le charme de leur prestation, lâche à leur endroit deux phrases « Vous avez tout compris. Persévérez dans ce sens »[5]. Cet appel sonne comme une bénédiction pour ces jeunes en début de carrière[3] - [5] . Ils prennent Fela comme leur père musical[3] et lui rendent hommage dans trois de leurs albums[3] - [6]. Ils reprennent son titre Colonial Mentality sur deux albums . Depuis 2004, le groupe participe, chaque année, à la « Felabration », un festival à la gloire de Fela Kuti qui se déroule au Shrine, le temple de l’afrobeat au Nigeria[7].
C'est sans doute un des groupes de musique béninois, les plus populaires au monde. Il porte l’étendard de la culture de leur pays d’origine partout dans le monde. À sa création, le groupe se concentre uniquement au Bénin. Sa première sortie en Europe remonte à la fin des années 1990 où le groupe français Lo’Jo les fait venir en Europe. Cette tournée internationale en Europe et au Canada a été un succès total. Depuis, le public occidental ne cesse de plébisciter cette formation à la fougue joyeuse[8]. Ils enchaînent les tournées en Afrique, dans les Caraïbes en Europe, aux États-Unis, au Canada[9], transmettant la culture africaine, la joie, la gaieté et la bonne ambiance. Le groupe participe à de nombreux festivals et des concerts dans tout le monde entier[10].
« Gangbé Brass Band se caractérise par une prestation scénique très animée, dans laquelle les musiciens extériorisent leurs émotions, dansent et mettent en jeu leur corps d’une façon exubérante. On retrouve dans ce type de prestation scénique à la fois une référence aux traditions de danse et de transe béninoise »[11]. Le groupe chante en fon, yoruba, goun, créole, français, anglais. « C’est une fanfare unique avec des sonorités jazz et funk. Ses musiciens quand ils jouent, ils ont le sourire, cette grâce et cette légèreté », Jacques Guérin, directeur du Festival du Bout du Monde[12].
L'année 2015 le groupe a célébré ses 20 ans d'existence par de nombreux concerts en Europe et au Bénin.
Ils ont également créé l’Union des instrumentistes à vent et effectuent d’importants travaux de collecte des musiques traditionnelles du Bénin, devenant ainsi un relais important pour les musiciens de leur pays[8].
En verra le jour une nouvelle création musicale, le Gangbé Breizh Band. Il s'agit d'un projet en partenariat avec le bagad de Plomodiern. Cette formation sera notamment présentée au Festival du Bout du Monde à Crozon[13].
En 2019, ils créent NOD (New Orleans Dream) Un nouvel album et réinterprètent à leur façon un répertoire de Brass New Orleans. NOD est un départ cette fois consenti destination NOLA
Mère fondatrice des fanfares Béninoises modernes, Gangbé Brass Band sillonne le monde depuis 25 ans et a conquis les plus grandes scènes. en concert ou en déambulation, ils produisent un concentré de vibrations vaudou, afrobeat et jazz irrésistiblement dansant.
Discographique
En 20 ans de carrière, ils ont produit 5 albums.
1er album : Gangbé (1998)
Le groupe enregistre son premier album « Gangbé » en 1998. Ils font une tournée internationale pour sa promotion avec 35 dates en Europe et au Canada[9] . Le public a fait un bon accueil à ce produit.
2e album : Togbé (2001)
Le groupe enregistre son second album 2001. C’est le fruit du contrat qu’il signe avec le Label Contrejour à Bruxelles. À travers cet album intitulé « Togbé », qui signifie « la voix des ancêtres », le groupe rend hommage aux ancêtres, pour la diversité et la qualité des rythmes qu’ils ont créés. Leur musique étant d’inspiration vodoun, ce titre est une marque de reconnaissance aux traditions béninoises. Cet album comporte 10 titres[14].
- Tagbavo ;
- Ajaka ;
- Alladanou ;
- Aou Whan ;
- Bibou ;
- Ekui Nawo ;
- Ema Dja ;
- Gbéto ;
- Gangbé Vile ;
- Guigonon.
3e album : Whendo (2004)
En 2003, le Gangbé Brass Band enregistre son troisième album Whendo qui veut dire « Racines » en fon qui sort en Europe à partir de l’été 2004[9] . Toujours avec le label Contrejour en Belgique. Cet album compte 14 titres. L’album aborde des sujets variés. Depuis les préoccupations majeures de l’Afrique, confronté à des guerres (Awhan-ho) en passant par la cause des filles-mères et la trahison sentimentale (Oblemou), cet album a également été une tribune pour lancer un appel aux forces vives de l’Afrique et surtout aux cerveaux qui fuient le continent (Gbedji)[14] . Un hommage est rendu aussi Fela Kuti avec le titre Remember Fela.
- Noubioto ;
- Oblemou ;
- Remember Fela ;
- Yemonoho ;
- Johodo ;
- Awhan-ho ;
- Gbedji ;
- Jesu Ohun ;
- Segala ;
- Glessi.
4e album : Assiko (2008)
En 2008 ils sortent leur quatrième album. Assiko, le nom de cet album signifie « Le moment est venu ». De s’engager pour construire son pays[5] . Il a été sorti sous le label Contrejour en Belgique et comporte 12 titres[15]. Cet album aborde des sujets comme le sida, l’amitié, la beauté de l’Afrique, etc.
- Nikki ;
- La porte du non retour ;
- Salam Alekoum ;
- Miwa ;
- Un été à Vodelée ;
- Rakia ;
- Beautiful Africa ;
- Sida ;
- Se ;
- Sofada ;
- Yonnatche ;
- Mementon.
5e album : Go slow to Lagos (2015)
Leur 5e album sorti en 2015 à l’occasion de la commémoration leurs 20 ans de carrière musicale. Go slow to Lagos, qui veut dire « embouteillage à Lagos » est une plaidoirie pour la coopération sud-sud sur tous les plans (culturel, économique etc)[6] . C’est aussi à n’en point douter un clin d’œil à l’embouteillage légendaire de cette grande métropole d’Afrique qu’ils ont appris à connaître à travers leur voyage dans ce pays. Cependant, chaque voyage au Nigeria est toute une aventure, il faut y aller en se préparant. L’un de leur périple dans ce pays a fait l’objet d’un documentaire, intitulé Gangbé[16] sorti en 2015 et réalisé par le Suisse Arnaud Robert. Dans cet album, ils collaborent avec Femi Kuti et Jean-Philippe Rykiel sur quelques titres.
- Yoruba (feat. FĂ©mi Kuti) ;
- Assidida ;
- Petite souris (feat. Jean-Philippe Rykiel) ;
- Vrais amis (feat. Jean-Philippe Rykiel) ;
- Akoué ;
- Ashé ;
- Miziki ;
- Kpagbé (feat. Jean-Philippe Rykiel) ;
- Alissa ;
- Fié Mi Djéyi ;
- Biowa ;
- Ashé (Keyboard Version) [feat. Jean-Philippe Rykiel] ;
6e album : Nod (New Orleans Dream, 2020)
- Note d'intention
Provoquer la rencontre entre deux communautés du Brass issues de la même graine plantée jadis sur le continent Africain et les rassembler.
Refaire le chemin transatlantique libre et consentant vers l’ouest pour repartir ensuite vers l’Afrique, terre originelle. Rendre hommage aux ancêtres déportés qui ont franchi les portes sans retour. Mettre en lumière les manières dont deux communautés sœurs vivant aux antipodes du monde se sont approprié les mêmes instruments.
Réinterpréter un répertoire de Brass New Orleans avec l’inspiration des polyrythmies et polyphonies des cours royales de l’ancien empire du Dahomey, maintenant le Bénin. Célébrer et réunifier deux cultures jazz populaires afro-descendantes et intercontinentales. Refermer à notre manière ce maillon de l’histoire du jazz pour recentrer l’attention des publics au-dessus des berceaux de ce courant musical. Cet album comporte 9 titres:
- Aye ;
- AssrĂ´ ;
- Environnement ;
- Doyigbe ;
- Vignon ;
- Toby ;
- Assouka ;
- Takin ;
- Azanlin.
Cinéma
- En 1996, le groupe crée la musique du film de Camille Adébah Amouro diffusé lors du 6e Sommet de la francophonie, à Cotonou[17].
- En 1999, il réalise une musique de film Vodounsi, les artistes de l’invisible de Nicolas Moncadas[17] .
- En 2014, documentaire (Gangbé! ) sur le groupe Gangbé Brass Band intitulé Gangbé, réalisé par Arnaud Robert et produit par Intermezzo Films, Aline Schmid.
Les musiciens du Gangbé Brass Band
Voici par ordre alphabétique des noms, les membres du groupe[17].
- Athanase Obed Dehumon (Buggle, chant),
- Benoît Avihoue (Percussion, chant),
- Crespin Kpitiki (Percussion, chant),
- Ebenezer Abdias Akloe (Saxophone, chant),
- James Vodoounon (Euphonium, chant),
- Martial Whendo Ahouandjinou (Trombone, chant),
- Proper Odjo (trompette, chant).
Galerie de photos
- Concert
- Gangbé Brass Band à la fête de la musique 2021 à Cotonou au Bénin
- Le Gangbé Brass Band à Nuremberg en 2009
- Festival du Bout du Monde 2017 - Gangbé Breizh Band
- Gangbé Brass Band à la fête de la musique 2021 à Cotonou au Bénin 05
Notes et références
- (en) Erika Kraus et Felicie Reid, Benin (Other Places Travel Guide), , 208 p. (ISBN 978-0-9822619-1-0, lire en ligne), p. 40.
- http://www.africultures.com/php/index.php?nav=groupe&no=280
- « Gangbé Brass Band, une fanfare qui défend les valeurs traditionnelles », sur Africultures, (consulté le ).
- « Biographie GANGBE BRASS BAND », sur infoconcert.com (consulté le ).
- Eglantine Chabasseur, « Gangbé Brass Band, fanfare multiple », sur rfimusique.com, (consulté le ).
- Laetitia Santos, « Gangbé Brass Band : "Le Bénin est en quête de paix au quotidien" », sur voyages.com, Babel Voyages, (consulté le ).
- Anne-Laure Lemancel, « L’aventure nigériane du Gangbé Brass Band », sur rfimusique.com, (consulté le ).
- http://www.tv5monde.com/cms/chaine-francophone/Musique/p-14237-Gangbe-Brass-Band.htm?artiste=676
- « Agence Plateau Libre », sur libre.ch (consulté le ).
- Max Lobe, « Gangbé, l’afrobeat de l’intégration africaine », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- Poda, Mélaine Bertrand, « Musiques actuelles et religion Vodoun au Bénin », sur revues.org, Géographie et cultures, Laboratoire Espaces, Nature et Culture (ENEC), (ISBN 978-2-296-54657-8, ISSN 1165-0354, consulté le ), p. 13–30.
- « Nouvel album du Gangbé Brass Band du Bénin par Gangbé Brass Band », sur KissKissBankBank (consulté le ).
- « Bout du Monde. La partition est à écrire », sur letelegramme.fr, (consulté le )
- « Musik - Afrik-musique.com », sur Afrik-musique.com (consulté le ).
- « Disques », sur Africultures (consulté le ).
- « GANGBÉ! », sur gangbe-film.ch (consulté le ).
- « afrisson.com/Gangbe-Brass-Band… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- « Gangbé Brass Band du Bénin - NOD - New orleans Dream », sur afrique-oreilles (consulté le )