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Ganesh

Dans l’hindouisme, Ganesh, (IAST : Gaáč‡eƛa), VinĂąyaka, Gaáč‡apati (« le chef [Pati] des troupes de divinitĂ©s [Ganas] » ou mieux « le seigneur des catĂ©gories ») ou Pillayar dans le sud de l’Inde est le dieu qui supprime les obstacles[1]. Il est aussi le dieu de la sagesse, de l’intelligence, de l’éducation et de la prudence, le patron des Ă©coles et des travailleurs du savoir. Reconnaissable Ă  sa tĂȘte d'Ă©lĂ©phant, il est sans doute le dieu le plus vĂ©nĂ©rĂ© en Inde, et son aura touche tout le sous-continent indien et l'Asie en gĂ©nĂ©ral. Il est le fils de Shiva et PĂąrvatĂź, l’époux de Siddhi (le SuccĂšs), Buddhi (l'Intellect) et RiddhĂź (la Richesse).

Ganesh
Dieu de la mythologie hindoue
Image illustrative de l’article Ganesh
Caractéristiques
Autre(s) nom(s) Ganapati,
Vighneshvara,
VinĂąyaka,
GajĂąnana,
GajĂądhipa,
Ekadanta
Fonction principale Dieu de la sagesse et du succĂšs et de l’intelligence et de l’éducation et de la prudence
Fonction secondaire patron des Ă©coles et des travailleurs du savoir
ReprĂ©sentation dieu Ă  quatre bras et Ă  tĂȘte d'Ă©lĂ©phant avec une dĂ©fense cassĂ©e
Lieu d'origine Inde
Monture Mûshika
Famille
PĂšre Shiva
MĂšre PĂąrvatĂź
Conjoint Siddhi (le SuccĂšs),
Buddhi (l'Intellect)
RiddhĂź (la Richesse)
‱ Enfant(s)
  • Kshema
  • Labha
Symboles
Attribut(s) La hache,
le nƓud coulant,
l'aiguillon à éléphant,
la défense cassée,
la mĂąlĂą,
le gĂąteau
Animal L'ÉlĂ©phant

Le nom japonais de Ganesh est Shƍten (è–ć€©) ou encore Kangiten (æ­“ć–œć€©), le bouddhisme japonais le considĂšre comme une manifestation de Shƍ Kannon Bosatsu (è–èŠłéŸłè©è–©). En japonais, le kanji 怩 est utilisĂ© comme Ă©quivalent de l'hindou Deva.

Représentation ou mûrti

Traditionnellement reprĂ©sentĂ© avec un gros corps d'enfant de couleur rouge possĂ©dant le plus souvent quatre bras et une tĂȘte d’élĂ©phant Ă  une seule dĂ©fense, son vĂąhana ou vĂ©hicule est un rat ou une souris, MĂ»shika. Ce dernier symbolise parfois le dieu Ă  lui seul, comme peut le faire le taureau blanc Nandi pour son pĂšre Shiva. Les deux se complĂštent, l’élĂ©phant massif, puissant et rĂ©flĂ©chi, le rat petit, mobile et malicieux, ont ainsi tous les atouts nĂ©cessaires pour rĂ©soudre les problĂšmes du monde.

Les attributs les plus fréquents de Ganesh sont :

  • la hache (parashu), arme classique de Shiva, dĂ©truit dĂ©sir et attachement et donc supprime agitation et chagrin.
  • Le nƓud coulant (pasha) qui sert Ă  capturer l’erreur.
  • L’aiguillon Ă  Ă©lĂ©phant (ankusha) symbole de sa maĂźtrise sur le monde.
  • La dĂ©fense cassĂ©e connaĂźt plusieurs interprĂ©tations. Un mythe raconte que Ganesh l’utilisa pour Ă©crire les Veda ou le Mahābhārata sous la dictĂ©e de VyĂąsa. C’est la raison pour laquelle on appelle aussi Ganesh Ekadanta (de eka, une, et danta, dent), celui qui n’a qu’une dĂ©fense. Une autre interprĂ©tation veut qu'un jour, Parashurama, un avatar de Vishnu, alla rendre visite Ă  Shiva. Sur le chemin, il fut interceptĂ© par Ganesh. Parashurama se prĂ©cipita sur Ganesh Ă  l'aide de sa hache. Ganesh sachant que la hache avait Ă©tĂ© donnĂ©e par Shiva (son pĂšre), il se laissa frapper, et perdit ainsi sa dĂ©fense.
  • On dit aussi que pour pouvoir Ă©crire les Textes SacrĂ©s (Veda, etc.), il se cassa lui-mĂȘme une dĂ©fense, et Ă©crivit avec son propre sang.
  • La mĂąlĂą, une guirlande ou un chapelet comportant 50 Ă©lĂ©ments, les 50 lettres de l’alphabet sanskrit.
  • Le gĂąteau (modaka) ou le bol de friandises (modaka-patra), la douceur qui rĂ©compense le chercheur de vĂ©ritĂ© (durant les cĂ©rĂ©monies religieuses, ces friandises (Ladu) sont les offrandes des fidĂšles, lesquelles seront partagĂ©es et consommĂ©es Ă  l'issue de la cĂ©lĂ©bration).

Dans le sud de l’Inde et au Sri Lanka, Ganesh tient parfois un fruit dans sa main, une mangue ou un citron. On connaĂźt, particuliĂšrement au NĂ©pal, des reprĂ©sentations de Ganesh Ă  plus de quatre bras et plus d’une tĂȘte, souvent reliĂ©es au tantrisme.

Ganesh est le plus souvent assis, sur un trĂŽne de lotus, une jambe repliĂ©e, l'autre jambe pendante, dans une posture dĂ©contractĂ©e. Mais il peut ĂȘtre reprĂ©sentĂ© dansant : son pĂšre Shiva est en effet Nataraja, le roi de la danse. On le trouve aussi parfois allongĂ© sur un sofa, un livre ouvert devant lui et il Ă©crit une histoire.

Symbolisme

Ganesh est un des symboles de l’union entre le macrocosme et le microcosme, le divin et l'humain. Cette symbolique se retrouve dans les tailles respectives de Ganesh, l’élĂ©phant, le plus grand animal terrestre, et son vĂąhana, le rat, un trĂšs petit mammifĂšre.

Dans sa reprĂ©sentation, la partie infĂ©rieure est la partie humaine et la partie supĂ©rieure, la tĂȘte, est la partie Ă©lĂ©phantine et divine. Il est un homme mais son esprit est Ă  l’image du cosmos, il peut donc, par la puissance de la pensĂ©e, Ă©carter les obstacles de l’ignorance et comprendre la nature de l’univers. Il porte parfois un cobra royal en cordon ou sous forme de ceinture ou posĂ© sur la tĂȘte, en symbole de protection.

Le collier de Ganesh est fait de 50 éléments, les 50 lettres de l'alphabet, et cette représentation orne Ganesh de l'outil des phonÚmes.

Il est l'un des dieux les plus sacrés, toujours invoqué au début de chaque cérémonie hindoue.

GenĂšse

Ganesh dansant

Les histoires qui expliquent comment Ganesh obtient sa tĂȘte sont nombreuses et diverses. Souvent dĂ©rivĂ©es du Shiva PurĂąna, elles racontent que Shiva, rentrant d’une longue pĂ©riode de mĂ©ditation dans l’Himalaya, trouva un jeune homme barrant la porte de sa maison pour l’empĂȘcher d’entrer tandis que PĂąrvatĂź prenait son bain. Ce garçon Ă©tait le fils que la (demi-)dĂ©esse avait conçu elle-mĂȘme, au moyen de la poussiĂšre et des onguents raclĂ©s sur sa peau, pour lui tenir compagnie durant sa solitude. Furieux de se voir interdire l’entrĂ©e de sa maison, Shiva sortit son Ă©pĂ©e et coupa la tĂȘte du garçon qui roula au loin et devint introuvable.

S’apercevant de cela, PĂąrvatĂź lui raconta toute l’histoire et, inconsolable, exigea qu’il redonne vie Ă  son fils sur-le-champ. Shiva promit de remplacer la tĂȘte par celle de la premiĂšre crĂ©ature, plus exactement par la tĂȘte du premier « enfant » qui se prĂ©senterait Ă  lui, hors de la vue de sa mĂšre. Le premier ĂȘtre rencontrĂ© correspondant Ă  cette description fut un Ă©lĂ©phanteau dont la mĂšre dormait en lui tournant le dos
[2] Par cet acte, et bien que Ganesh ait Ă©tĂ© conçu sans lui, Shiva assume sa paternitĂ©. Cet Ă©pisode aurait, selon certains, une symbolique trĂšs prĂ©cise : le fait qu'il faut « trancher la tĂȘte » pour accĂ©der Ă  l'Ă©ternitĂ©, c'est-Ă -dire que l'ego doit « se retirer » pour faire place Ă  une conscience plus Ă©levĂ©e[3] - [4].

Selon une lĂ©gende tamoule de KĂąnchĂźpuram, la tĂȘte d’élĂ©phant serait due au fait que lors des Ă©bats ayant conduit Ă  la conception de l’enfant divin, Shiva et Uma (nom tamoul de PĂąrvatĂź) avaient adoptĂ© la forme d’un couple d’élĂ©phants.

Dans une autre histoire, PĂąrvatĂź prĂ©senta leur fils Ă  Shiva qui ouvrit son troisiĂšme Ɠil et transforma sa tĂȘte en cendres. PĂąrvatĂź demanda alors de remplacer cette tĂȘte et, comme un Ă©lĂ©phant vint Ă  passer


Pour ce qui est de la dĂ©fense cassĂ©e, on raconte qu’une nuit Ganesh tomba de son rat et se cassa une dĂ©fense. En voyant cela la lune Ă©clata de rire. Ganesh lui lança alors la dĂ©fense brisĂ©e, et depuis ce jour lors des processions en l’honneur de Ganesh on Ă©vite de regarder la lune. D'autres versions rapportent que la tĂȘte d'Ă©lĂ©phant substituĂ©e Ă  celle de l'enfant avait dĂ©jĂ  une dĂ©fense brisĂ©e.

Autres noms de Ganesh

Statue de Ganesha dans le temple de Prambanan, Java, Indonésie

Ganesh porte un grand nombre d’autres noms :

  • Ganapati : le chef des Ganas ;
  • VinĂąyaka : le meilleur des guides ;
  • GajĂąnana : face d’élĂ©phant ;
  • GajĂądhipa: le roi des Ă©lĂ©phants ;
  • Vighneshvara : le maĂźtre des obstacles ;
  • Vighnahartā : celui qui Ă©vite et Ă©carte les obstacles.

Les 12 noms en sanskrit les plus souvent utilisĂ©s pour les priĂšres courtes sont : Sumukha : celui qui a un beau visage ; Ekadanta : celui qui n'a qu'une seule dĂ©fense ; Kapila : celui qui est rouge foncĂ© ; Gajakarnaka : celui qui a des oreilles d'Ă©lĂ©phant ; Lambodara : celui qui a un ventre proĂ©minent ; Vikata : celui qui est imposant ; Vighnanasha : le destructeur des obstacles ; Ganadhipa : le maĂźtre des Ganas (des serviteurs de Shiva) ; Dhumraketu : celui dont la banniĂšre est grise ; Ganadhyaksha : le chef des Ganas ; Bhalachandra : celui qui porte la lune sur son front ; GajĂąnana : celui qui a une tĂȘte d'Ă©lĂ©phant.

FĂȘtes

Sculpture de Ganesh, Ă  Bhubaneshwar.

Le Maharashtra (un État de l'ouest de l'Inde) connaĂźt une cĂ©lĂ©bration importante du dieu, durant 10 jours et commençant au Ganesh Chaturthi. La fĂȘte a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par Bal Gangadhar Tilak dans le but d’exalter le sentiment nationaliste lorsque l’Inde Ă©tait sous le joug anglais. La fĂȘte est trĂšs populaire et culmine le jour d’Anant Chaturdashi (en) quand les mĂ»rtis (icĂŽnes) du dieu sont immergĂ©s dans l’eau, ce qui, Ă  Bombay, se fait dans la mer d'Arabie, et Ă  Pune, dans la riviĂšre Mula-Mutha.

Ganesh dans le monde

En Indonésie, Ganesh est entre autres le symbole de l'Institut technologique de Bandung, la plus grande école d'ingénieurs du pays, située à Bandung dans l'ouest de Java.

Au Japon, introduit par le bouddhisme ésotérique shingon sous le nom de Kanguiten ou shoten sama (le dieu de la joie), il est représenté par un couple d'éléphants andromorphes enlacés. Il fait l'objet de rituels secrets visant à accroßtre la joie et l'harmonie[5].

Au Canada, le Musée des religions du monde, unique musée d'Amérique à parler des cinq grandes religions, a nommé sa boutique "La voûte de Ganesh".

À Paris le Temple « Sri Manicka Vinayakar Alayam » oĂč l'on prie SrĂź Ganesha a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1985 puis dĂ©placĂ© et agrandi en . Il est situĂ© Ă  la limite des XVIIIe et Xe arrondissement oĂč rĂ©side une importante communautĂ© tamoule[6]. Le culte de Ganesha donne lieu, fin aoĂ»t dĂ©but septembre Ă  une imposante procession annuelle dans le quartier[7]. Ganesha est aussi priĂ© dans les Yvelines, dans la ville de Saint-Cyr l’École.

Le jeu vidĂ©o Uncharted: The Lost Legacy tourne autour de la quĂȘte de la dĂ©fense brisĂ©e de Ganesh, artĂ©fact dĂ©crit dans le jeu comme Ă©tant le plus sacrĂ© de tout l'Inde.

Galerie

Statuette hindoue du DIeu Ganesh avec svastika
  • Procession de Ganesh Ă  Paris
    Procession de Ganesh Ă  Paris
  • Procession de Ganesh Ă  Paris
    Procession de Ganesh Ă  Paris
  • Procession de Ganesh Ă  Paris
    Procession de Ganesh Ă  Paris
  • Procession de Ganesh Ă  Paris
    Procession de Ganesh Ă  Paris
  • Grotte de l'Ă©lĂ©phant au temple de Goa Gajah (Bali), abritant Ganesh.
    Grotte de l'éléphant au temple de Goa Gajah (Bali), abritant Ganesh.
  • Ganesh au temple de Goa Gajah (Bali). Des offrandes sont posĂ©es au pied de la statue.
    Ganesh au temple de Goa Gajah (Bali). Des offrandes sont posées au pied de la statue.
  • Grande statue au festival de Ganesh Chaturthi
    Grande statue au festival de Ganesh Chaturthi
  • Ganesh dansant sur une souris (musĂ©e d'art asiatique de Berlin)
    Ganesh dansant sur une souris (musée d'art asiatique de Berlin)
  • Ganesh, Bharatiya Lok Kala Museum, Udaipur
    Ganesh, Bharatiya Lok Kala Museum, Udaipur
  • Om Ganesh Statue
    Om Ganesh Statue

Notes et références

  1. Encyclopedia of Hinduism par C.A. Jones et J.D. Ryan publié par Checkmark Books, pages 161 et 162, (ISBN 0816073368)
  2. Sadhana Naitani, In Quest of Indian Folktales: Pandit Ram Gharib Chaube and William Crooke, Indiana University Press, , 344 p. (présentation en ligne), p. 265
  3. Royina Grewal, Book of Ganesha, Penguin UK, , 152 p. (présentation en ligne)
  4. La naissance de Ganesh. Passer de l'impur au Divin.
  5. http://www.onmarkproductions.com/html/kankiten-idaten-other-tenbu.html
  6. 20 rue Pajol 75018 Paris
  7. Marie-Anne Gairaud, Paris : tambours, fruits frais et couleurs... La fĂȘte de Ganesh revient ce dimanche aprĂšs deux ans d’absence, leparisien.fr, 27 aoĂ»t 2022

Sources

Voir aussi

Bibliographie

  • Paul Martin-Dubost, Gaáč‡eƛa, l'Enchanteur des trois mondes, Project for Indian cultural Studies, Bombay, 1997

Articles connexes

Liens externes

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