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Galéruque de l'aulne

Agelastica alni

La Galéruque de l'aulne, Chrysomèle de l'aulne (Agelastica alni) est une espèce très commune d'insectes coléoptères appartenant à la famille des Chrysomelidae, à la sous-famille des Galerucinae, qui peut se rencontrer en grand nombre. Ces pullulation peuvent alors occasionner des dégâts importants sur la plantes hôtes (aulne) dont les larves dévorent les feuilles, presque toujours d'aulne blanc (Alnus incana) ou d'aulne glutineux (Alnus glutinosa)[1].

Deux Chrysomèle de l'aulne sur une feuille
Accouplement (noter la taille de la femelle, plus grande)

Description

Ce coléoptère mesure 7-8 mm de long (à peu près la taille d'une coccinelle) et est uniformément bleu à presque noir, avec des reflets métallisés[1]. La femelle est un peu plus grosse que le mâle et son abdomen jaunit et est distendu avant la ponte.

Distribution

L'Aire naturelle de répartition de cette espèce est l'Europe étendue (du Caucase à la Sibérie, au nord-est du Kazakhstan). Au XIXe siècle, elle a été introduite aux États-Unis[2].

On le pensait disparu du Royaume-Uni ou devenu très rare depuis une soixantaine d'années, mais il y a été retrouvé dans la région de Manchester en 2004 et ses populations semblent en augmentation dans le nord-ouest de l'Angleterre (retrouvé dans le Nottinghamshire et le Hampshire en 2014 et dans le nord du Pays de Galles en 2018)[1] - [3]

Espèces hôtes

La larve de ce coléoptère s'alimente essentiellement sur deux espèces d'aulnes (Alnus incana plus souvent qu' Alnus glutinosa) et accessoirement sur le noisetier, le bouleau ou le charme[1] en cas de pénurie alimentaire. Les feuilles mangées prennent l'aspect d'une dentelle et roussissent rapidement, dès fin avril, les principaux dommages étant causés par les larves au troisième stade.

Bien que les dommages causĂ©s aux aulnes puissent ĂŞtre inesthĂ©tiques et parfois impressionnants, l'arbre plus ou moins dĂ©foliĂ© tolère gĂ©nĂ©ralement bien ces dommages : l'aulne en partie dĂ©foliĂ© se montre capable de compenser les dĂ©gât en augmentant son taux de photosynthèse, ce qui n'est pas le cas du bouleau, diffĂ©rence qui semble due au fait que les nervures qui distribue l'eau dans les feuilles ne sont pas attaquĂ©es chez l'aulne, mais le sont chez le bouleau[4]. En outre une Ă©tude allemande a montrĂ© en 2000 que les aulnes attaquĂ©s ont un taux de phĂ©nols totaux qui augmente, et Ă©mettent des hormones de stress faisant que les aulnes proches de ceux qui sont infestĂ©s sĂ©crètent des molĂ©cules qui les rendent moins appĂ©tents pour le colĂ©optère, qui est alors contraint Ă  ensuite pondre plus loin sur des arbres pas encore touchĂ©s[5]. Ceci a Ă©tĂ© confirmĂ© par des expĂ©riences en laboratoire et des observations de terrain. Plus on est proche d'un arbre qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© attaquĂ©, moins les dommages aux feuilles constatĂ©s sur le terrain sont important, et moins le nombre d'Ĺ“ufs pondus par feuille est grand. Une rĂ©sistance apparait chez les aulnes dĂ©foliĂ©s, mais aussi chez leurs voisins intacts ; ce « transfert de rĂ©sistance Â» entre arbres limite les dĂ©gâts d'herbivorie au niveau des peuplements d'aulnes dans leur ensemble[5], et contrairement au Bouleau (Betula pendula) les aulnes (Alnus incana et Alnus glutinosa), possèdent face Ă  Agelastica alni, des adaptations physiologiques au niveau des feuilles et des mĂ©canismes de dĂ©fense pouvant attĂ©nuer les dĂ©gâts que l'insecte peut infliger Ă  l'arbre[6].

En particulier non seulement l'aulne augmente son taux de photosynthèse, mais :

  • il compense sa perte de surface foliaire dues au pâturage des insectes « en produisant continuellement de nouvelles feuilles tout au long de la pĂ©riode vĂ©gĂ©tative »[6] ;
  • et, uniquement sur les nouvelles feuilles, des trichomes foliaires apparaissent dans les 3 semaines qui suivent l'attaque par l'insecte. Ces trichomes semblent rĂ©duire le taux de ponte par le GalĂ©ruque (A. Alni). L'Ă©limination expĂ©rimentale de ces trichomes par arasement « a dĂ©montrĂ© l'effet hautement significatif des trichomes sur le comportement alimentaire des adultes et des larves » quand ils avaient le choix de se nourrir sur des feuilles avec ou sans trichomes[6].

Cycle de vie

L'adulte ailé (mâle ou femelle) hiverne puis émerge au printemps.
La femelle pond une fois l'an des œufs jaunes (sous les feuilles ce qui les protège de la pluie, du soleil et des prédateurs). Les larves ont une couleur proche de celle des adultes (noires à reflets métallisés bleus).

Galerie d'images

  • ponte (Ĺ“ufs jaunes ici accolĂ©s sur une branche, mais gĂ©nĂ©ralement pondus sous une feuille).
    ponte (œufs jaunes ici accolés sur une branche, mais généralement pondus sous une feuille).
  • Groupe de jeunes larves
    Groupe de jeunes larves
  • Larve au stade 2 en train de manger
    Larve au stade 2 en train de manger
  • Larve au stade 3
    Larve au stade 3
  • Les nervures des feuilles d'aulne sont Ă©pargnĂ©es (pas celles du bouleau)
    Les nervures des feuilles d'aulne sont épargnées (pas celles du bouleau)
  • Video d'une femelle pleine d'Ĺ“ufs
  • Video d' Agelastica alni (Allemagne)

Voir aussi

Articles connexes

Espèces voisines :

Liens externes

Notes et références

  1. « Alder leaf beetle / RHS Gardening » (consulté le )
  2. Kolk, A; Starzyk, J.R. (1996). Atlas szkodliwych owadów leśnych (The atlas of harmful forest insects). Warszawa: The Polish Forest Research Institute. Multico Ofic. Wyd. p. 705.
  3. (en) « A beetle thought to have been extinct in Britain has been found in ….. Northop », sur Deeside.com (consulté le )
  4. "Primary and secondary host plants differ in leaf-level photosynthetic response to herbivory: evidence from Alnus and Betula grazed by the alder beetle, Agelastica alni" (PDF). New Phytol. 140: 239–249. 1998. archivé à partir de l'original (PDF) le 2010-06-29.
  5. Rainer Dolch, & Tscharntke, T. (2000). Defoliation of Alders (Alnus glutinosa) Affects Herbivory by Leaf Beetles on Undamaged Neighbours. Oecologia, 125(4), 504-511. consulté le 10 juin 2020, à partirai de www.jstor.org/stable/4222803
  6. R. Baur, S. Binder, & G. Benz. (1991). Nonglandular Leaf Trichomes as Short-Term Inducible Defense of the Grey Alder, Alnus incana (L.), against the Chrysomelid Beetle, Agelastica alni L. Oecologia, 87(2), 219-226. Retrieved June 10, 2020, from www.jstor.org/stable/4219684
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