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Gabriel Ignace Ritter

Gabriel Ignace Ritter, ou Ignace Ritter, né en 1732 à Andelsbuch (Andelstadt) près de Bregenz dans le Vorarlberg et mort en 1813 à Guebwiller, est un architecte français et alsacien. Son style est celui d'un ornementaliste néoclassique. On lui doit notamment l'essentiel de l'église Notre-Dame de Guebwiller.

Gabriel Ignace Ritter
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  80 ans)
Guebwiller
Nationalité
Activité
Photographie de la nef en direction du chœur de Notre-Dame de Guebwiller.

Biographie

Fils d'Anton Ritter (1703-1781) et de Barbarum Thum (ou Barbe Thumm), elle-même fille de l'architecte Gabriel Thumb, frère de Peter Thumb.

Il apparaît pour la première fois en Franche-Comté comme sculpteur, en 1760. Il travaille d'abord à Lure pour le compte de l'abbaye impériale bénédictine, réunie au monastère de Murbach et dirigée par un prince-abbé. Ignace Ritter entre bientôt au service du prince abbé Dom Casimir Léger de Rathsamhausen. En 1759, l'abbaye de Murbach est transférée à Guebwiller et Ignace Ritter dessine pour son prince abbé, d'abord à Belfort puis à Guebwiller, où il dirige la construction de plusieurs maisons de chanoines (constructions d'un chapitre séculier le mieux conservé d'Alsace), dont l'ancien hôtel du Grand-Doyenné (musée du Flovial depuis 1984), l'église paroissiale Saint-Jean (rue François-Joseph-Deyber), et une maison, la maison Ritter, qui se visite encore aujourd'hui rue Joffre et abrite une salle de danse et l’université populaire.

L'architecte Louis Beuque présente les premiers plans de l'église Notre-Dame de Guebwiller au chapitre de l'abbaye de Murbach, en 1760. Il en devient l'architecte en avril 1762 et commence la construction au second semestre. Il est nommé appareilleur en 1763. Ritter y est employé comme sculpteur. Le travail de Beuque est critiqué par la majorité du chapitre Il perd la fonction d'appareilleur au profit de Ritter en 1767. Les quatre premières statues de la façade sont mises en place, probablement dues à Ritter. En 1768, le chapitre congédie Louis Beuque et nomme Ritter architecte pour la construction de l'église tout en respectant les plans dressés par Beuque. Il termine la construction de l'église, sauf les tours, en 1779. Il entreprend ensuite, jusqu'en 1785, les travaux d'aménagement et de décoration de l'église avec Fidèle Sporer. Il a terminé la construction de deux maisons canoniales commencées par Louis Beuque. Il réalise deux autres maisons canoniales. Il demeure l'architecte officiel du chapitre jusqu'à la Révolution française. Il a été aussi architecte de Guebwiller où il réalise le puits Saint-Léger, en 1775, et pendant quelques années, de l'abbaye de Masevaux.

Les moines de l'abbaye cistercienne de Pairis achètent en 1775 la propriété de Jean-Jacques Reiss, rue des clefs à Colmar. Ils confient à Ritter la construction d'un immeuble, l'hôtel de Pairis, entre 1778 et 1782. Cet immeuble confisqué pour devenir le siège de l'administration départementale en 1790, puis hôtel de la préfecture entre 1810 et 1866. Il est racheté par la ville de Colmar qui en fait son hôtel de ville.

Il fait des transformations au château abbatial de la Neuenbourg, à Guebwiller, en 1786.

En 1780, l'intendant d'Alsace le nomme « inspecteur des bâtiments publics et communaux de Haute Alsace ». Il continue après 1789 comme architecte du département, puis de l'arrondissement de Colmar.

Famille

Il se marie deux fois, en 1764 avec Marguerite Drevet (morte en 1776), puis, en 1781, avec Anne-Marie Simon. Ils ont pour fils Jean-Baptiste Xavier, canonnier d'empire et futur maire de Guebwiller. De lui descendent l'historien des mathématiques Frédéric Ritter (spécialiste de l'algèbre nouvelle et de François Viète) ainsi que le pyrénéiste Raymond Ritter.

Ĺ’uvres

Dom LĂ©ger de Rathsamhausen
Ĺ’uvres principales
  • 1768 : L'Église Notre-Dame de Guebwiller, collĂ©giale construite au XVIIIe siècle[1]. Le prince-abbĂ© de Rathsamhausen engage la construction d'une nouvelle Ă©glise abbatiale dès son arrivĂ©e Ă  Guebwiller (1759). Il fait appel Ă  l'architecte bisontin Louis Beuque, qui rend ses plans en 1761. Les travaux commencent en 1762 (place Jeanne d'Arc) et en 1768, Beuque est remplacĂ© par Gabriel-Ignace Ritter qui achève sa tâche vers 1779. Six annĂ©es suivantes seront nĂ©cessaires pour procĂ©der Ă  l'ameublement et Ă  la dĂ©coration du monument, dans un style intermĂ©diaire entre l'art classique français et l'art baroque germanique. Gabriel Ignace Ritter est l'auteur de ces dĂ©cors. ConsacrĂ©e en 1785, l'Ă©glise devient Ă©glise paroissiale de Guebwiller mais la tour nord n'est terminĂ©e qu'entre 1844 et 1846 par les ingĂ©nieurs Grun et Caillot. Elle ne possède pas de tour sud. L’église Notre-Dame de Guebwiller est sise dans la ville basse, au centre du quartier canonial qui rassemble cinq maisons de chanoines et le château abbatial (une antenne de l’IUFM d’Alsace en 2010)[2].
  • 1768 : Maison de Chanoines du quartier canonial[3] ; rue du 4 fĂ©vrier, rue Casimir de Rathsamhausen, rue des Chanoines et place Jeanne-d'Arc. Les chanoines de l'abbaye de Murbach forment en 1758 (un an avant le transfert de leur communautĂ© de Murbarch vers Guebwiller), un premier projet (abandonnĂ©) de reconstruction de leurs maisons particulières (projet Querret) ; en 1760, ce projet est repris par Louis Beuque, qui s'y attelle de 1763 Ă  1767, annĂ©e oĂą il est renvoyĂ©. Gabriel Ignace Ritter reprend son Ĺ“uvre en 1768. Entre l'Ă©glise Notre-Dame et le château de Neuenbourg (bâti de 1715 Ă  1720), qui fait office de palais du prince-abbĂ© de Murbach, se trouvent dĂ©jĂ  quelques maisons canoniales, construites dès 1765. Deux maisons, celles de la rue des Chanoines, ont Ă©tĂ© dĂ©molies au XIXe siècle. Façades et toitures ont Ă©tĂ© classĂ©es par les monuments historiques le .
Autres travaux
  • 1771-1773 : l'Ă©glise paroissiale Saint-Nicolas d'Oderen. Le clocher gothique fut conservĂ©. Le chapitre de Murbach Ă  Guebwiller paya une partie des travaux. L'Ă©difice fut consacrĂ© en 1786.
  • 1775 : une apparition de la Vierge Ă  Saint-LĂ©ger d'Autun (Guebwiller)[4], tableau du retable de l'ancien maĂ®tre-autel de l'Ă©glise Saint-LĂ©ger.
  • 1776 : un maĂ®tre-autel Ă  Bruebach[5], au dĂ©cor en ronde bosse, et en relief, en faux marbre et en bois peint polychrome, reprĂ©sentant les quatre Ă©vangĂ©listes, des anges, des orants, un agneau mystique; etc. Ce maĂ®tre-autel a Ă©tĂ© fourni par Ignace Ritter pour 13 000 livres. Les statuettes, le tombeau et les anges ne sont pas de la facture de Ritter.
  • 1777 : deux autels Ă  Soultzmatt et deux retables reprĂ©sentant l'immaculĂ©e conception, des anges Ă  guirlandes, des nuĂ©es d'angelots, rĂ©alisĂ©s par Gabriel Ignace Ritter entre 1777 et 1778. La statue de la Vierge date du XIXe siècle, (ateliers de Munich).
  • 1778 : l'hĂ´tel de Ville de Masevaux. Une crue de la Doller endommage la façade. Elle est reconstruite par Gabriel Ignace Ritter, employĂ© Ă  l'Ă©poque par l'abbesse de Masevaux[6].
  • 1780 : l'Oberschloss, château de Steinbrunn-le-Haut[7]. La forteresse date du XIVe siècle ; sa chapelle consacrĂ©e Ă  Saint-Sigismond est attestĂ©e en 1441. Jacques de Reinach la fortifie vers 1525. Elle est saccagĂ©e par les SuĂ©dois en 1635. Gabriel Ignace Ritter signe le projet de sa rĂ©novation en 1780 mais les travaux demeurent inachevĂ©s les nouveaux bâtiments sont dĂ©truits en 1789
  • 1780 : un presbytère Ă  Mollau [8]. Il dispose d'un escalier extĂ©rieur en fer Ă  cheval et d'un toit Ă  croupes. Une Coursière en bois fermĂ©e a Ă©tĂ© rajoutĂ© au XIXe siècle. C'est une propriĂ©tĂ© privĂ©e.
  • 1785 : deux autels Ă  Herrlisheim-près-Colmar et 4 tableaux reprĂ©sentant une Vierge Ă  l'Enfant, un Saint Nicolas, un Saint Joseph et l'Éducation de la Vierge. Seule la menuiserie des retables est Ă  Gabriel Ignace Ritter.
  • 1787 : l'Ă©glise paroissiale Saint-Martin Ă  Masevaux[9], dĂ©diĂ©e Ă  saint Martin, elle s'Ă©lève dans le cimetière hors les murs. Sa dĂ©molition commence 1786. Gabriel Ignace Ritter s'attaque Ă  sa reconstruction en 1787. Il ne dispose pas de la surveillance des travaux, des lĂ©zardes dans la tour motivent l'arrĂŞt des travaux (dĂ©cidĂ© après inspection de Jean-Baptiste KlĂ©ber et de l'ingĂ©nieur des Ponts et ChaussĂ©es. Elle sert de remise, puis les travaux sont repris en 1837 par l'architecte Jacques François Antoine Kuen de Masevaux (il reprend le projet de Ritter).
  • 1795 : l'Ă©glise paroissiale Saint-Jean-Baptiste Ă  Hirsingue[10] AttestĂ©e depuis 1111, d'origine romane, dĂ©molie en 1772, elle est remplacĂ©e (première pierre en juin 1772) sur des plans de l'architecte de l'Ă©vĂŞque de Bâle, Pierre Pâris. L'inspecteur Stroltz puis le bailli François Joseph Hell en modifient les plans (1771) et chargent Gabriel Ignace Ritter de la rĂ©alisation du mobilier et du dĂ©cor en stuc.
  • Date inconnue : des lambris Ă  Dessenheim. ComposĂ©s de parties modernes et de pièces rapportĂ©es de la manière de Ritter[11].

Références

  1. L'église Notre-Dame de Guebwiller, fiche synoptique sur le site Terre de trésors [lire en ligne].
  2. L’église Notre-Dame de Guebwiller sur le site Terre de trésors [lire en ligne (page consultée le 2 juillet 2011)].
  3. Les maisons de Chanoines sur Actuacity, site de Guebwiller [lire en ligne (page consultée le 2 juillet 2011)].
  4. Tableau, cadre : apparition de la Vierge à Saint-Léger d'Autun à Guebwiller, sur le site Richesses de France [lire en ligne (page consultée le 2 juillet 2011)].
  5. « autel, tabernacle, baldaquin, 6 statues, (maître-autel, autel tombeau, statuette) », notice no IM68001534, base Palissy, ministère français de la Culture.
  6. « Hôtel de ville de Masevaux », notice no IA68003298, base Mérimée, ministère français de la Culture
  7. L'Oberschloss, de Steinbrunn-le-Haut sur le site Actuacity [lire en ligne (page consultée le 2 juillet 2011)].
  8. « Presbytère à Mollau », notice no IA68003143, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  9. L'église paroissiale Saint-Martin à Masevaux sur le site Patrimoine de France [lire en ligne (page consultée le 2 juillet 2011)].
  10. L'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste sur le site Patrimoine de France [lire en ligne (page consultée le 2 juillet 2011)].
  11. Lambris à Dessenheim sur le site Patrimoine de France [lire en ligne (page consultée le 2 juillet 2011)].

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Guebwiller • Frédéric Ritter • Raymond Ritter

Liens externes

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