GĂ©rard Croissant
Gérard Croissant, dit « Frère Éphraïm[1] », né le à Nancy dans une famille protestante et converti au catholicisme, est l'un des fondateurs de la Communauté des Béatitudes[2].
Fondateur Communauté des Béatitudes | |
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Philippe Madre (d) |
Naissance | |
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Nationalité | |
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Diacre catholique (depuis ) |
Après une succession de scandales, il est relevé de son ministère de diacre par l’Église catholique en 2007 et poussé à quitter la communauté[3].
Biographie
Gérard Croissant étudie de 1955 à 1964 à l'école élémentaire Ory à Nancy, puis au lycée Henri-Poincaré de 1961 à 1964 dans la même ville. Il est ensuite élève de 1964 à 1968 au lycée Jacques-Callot de Vandoeuvre-lès-Nancy, puis il suit les cours de la Faculté libre de théologie à Montpellier. De 1971 à 1972 il va dans un oulpan[4] à Jérusalem, et enfin, de 1977 à 1978, il part étudier à l'université de Richmond en Virginie. Il appartient à la « génération 1968 », à la recherche de nouvelles idées, de la liberté et de la vie en communauté. Il a choisi d'étudier la théologie plutôt que les arts dans des facultés protestantes, en France comme aux États-Unis.
Plusieurs rencontres le conduisent à fonder la communauté des Béatitudes en 1973. Cette dernière s'appelle à ses débuts « communauté du Lion de Juda et de l'Agneau immolé ». Il est ordonné diacre dans l'Église catholique en 1978. Au fil des années, il fait l'objet d'accusations de « vie sexuelle débridée » et de « guérisons psycho-spirituelles, assez proches de la manipulation mentale » qui sont rapportées aux autorités ecclésiastiques[5], qui n'ont pas pu vérifier les faits. Selon un communiqué officiel de la communauté des Béatitudes en date du , Gérard Croissant « a reconnu de graves manquements à son devoir d’état en matière sexuelle, en particulier avec des sœurs de la Communauté » dont une jeune fille mineure[6].
À partir de 2007, il vit à Kigali, au Rwanda, et exerce le métier de psychothérapeute tandis que son épouse Josette demeure en France. C’est par l'intervention des autorités épiscopales et pontificales qu'il est relevé de l’exercice du ministère diaconal et poussé à quitter la communauté en 2008[7]. Puis il revient en France et réside à Labrit[3].
La Communauté des Béatitudes
La communauté a été l’objet de plaintes en justice, notamment pour une affaire de pédophilie concernant une cinquantaine d'enfants de 4 à 14 ans. De plus, étant donné l'absence de rétribution des membres de la communauté, la Miviludes a saisi le préfet de Haute-Garonne pour vérifier la légalité du travail bénévole[8]. Depuis 2009, la communauté est en restructuration[9] pendant que la justice traite des plaintes portées à sa connaissance[10]. Le Saint-Siège, pour sa part, a décidé d'une « refondation » de la communauté, sous réserve de l'abandon de certaines pratiques.
Dans un communiqué officiel en date du , la communauté se désolidarise de Gérard Croissant :
- « [Il] a reconnu de graves manquements à son devoir d’état en matière sexuelle, en particulier avec des sœurs de la Communauté, ce qui a entraîné plusieurs d’entre elles à quitter la Communauté. Un cas concerne même une jeune fille mineure… Son prestige de fondateur charismatique, joint à la séduction de sa parole, a conduit la plupart de ses victimes à se laisser abuser par un discours prétendument mystique, couvrant de motifs spirituels de graves entorses à la morale évangélique. […] Malgré la demande expresse qui lui fut alors faite de se retirer dans le silence d’une retraite de prière et de pénitence, Ephraïm a continué à donner des sessions, sans aucun mandat ecclésial. La Communauté émet les plus extrêmes réserves sur le contenu de ces sessions, dont elle n’est d’aucune manière partie prenante. »[7]
Notes et références
- Il se fait appeler Ephraïm, du nom de l'une des douze tribus d'Israël.
- Frédéric Lenoir, Les Communautés nouvelles, Rungis, Fayard, , 368 p. (ISBN 978-2-213-02118-8), « Le Lion de Juda », p. 156 & 159
- Yann Saint-Sernin, « La communauté catholique qui intrigue », Sud Ouest,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Cours d'hébreu pour les non-hébraïphones
- Stéphanie Le Bars, « Les Béatitudes en redressement spirituel », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « La communauté des Béatitudes communique », sur Conférence des évêques de France, (consulté le )
- « Consultez le communiqué de presse des Béatitudes », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
- B.-H. et S.-P., « Béatitudes : enquête sur de possibles dérives sectaires », La Dépêche,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Constance de Buor, « Les Béatitudes à l'entrée du virage », La Vie,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Comps-la-Grand-Ville. Bonnecombe : « Nous quittons la communauté des Béatitudes » », La Dépêche,‎ (lire en ligne, consulté le )