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Front office (finance)

Dans le domaine de la finance de marché, particulièrement celui de la gestion d'actifs au sein d'établissements financiers, le terme front-office désigne les métiers des opérateurs de marché ou traders situés en salle de marché, dont le rôle consiste à surveiller et anticiper l'évolution des marchés financiers pour négocier l'achat ou la vente d'instruments financiers de manière à générer du profit[1] - [2].

Le front-office se distingue ainsi du middle-office (suivi de marché) chargé du contrôle et du suivi, et du back-office (post-marché) chargé des tâches administratives[3].

Il existe une hiérarchie entre ces activités, les traders du front-office étant beaucoup mieux rémunérés et considérés que leurs collègues[1]. Il est ainsi difficile de passer du middle-office au front-office, ce dernier "réclamant des aptitudes et des qualifications fondamentalement différentes"[4] même si certains traders comme Jérôme Kerviel ont connu une telle promotion[5].

En France, la traduction officielle française du terme front-office est salle de marchés[6] définie comme le "lieu regroupant les opérateurs chargés de prendre des positions sur les marchés financiers, monétaires et des devises, nationaux et internationaux, pour le compte de l'établissement ou de la clientèle".

Par extension, le terme front-office peut prendre un sens plus large et désigner les services en liaison directe avec la clientèle.

Organisation

Le front-office est généralement une surface de bureau aménagée en plateau ouvert et subdivisé en entités spécialisées appelées desk.

Chaque desk traite un type de produits financiers ou un marché spécifique. S'y ajoute le plus souvent un desk dit "de Trésorerie" qui publie les taux de financement et vise à assurer le refinancement de la salle des marchés.

Les grands établissements possèdent souvent des front-office sur plusieurs endroits du globe de manière à dépasser les contraintes des fuseaux horaires.

Spécialités

  • Le nĂ©goce de gros, notamment sur le change comptant des principaux couples de devises, ou sur les dettes souveraines.
  • L'animation de marchĂ© (market making), fonction souvent contractuelle oĂą l'Ă©metteur d'instruments peu liquides, comme les warrants ou les certificats, s'engage Ă  les coter en permanence ; les spĂ©cialistes en valeurs du trĂ©sor (SVT) et les nĂ©gociants principaux (primary dealers), qui cotent les titres de la dette publique au terme d'un contrat signĂ© avec le TrĂ©sor, français et amĂ©ricain respectivement, sont des animateurs de marchĂ© (market makers).
  • L'intermĂ©diation, c'est-Ă -dire l'achat ou la vente de produits financiers auprès de la clientèle d'entreprise ou des gĂ©rants de fonds.
  • L'arbitrage entre plusieurs bourses cotant une mĂŞme action, ou entre un marchĂ© comptant et un marchĂ© Ă  terme.
  • La spĂ©culation.

Contribution

Ce terme désigne la diffusion sur le marché d'une donnée :

  • une fourchette de cotation, c'est-Ă -dire un prix proposĂ© Ă  l'achat et un prix proposĂ© Ă  la vente ;
  • le prix d'une transaction dĂ©jĂ  conclue (sans identifier la contrepartie) ;
  • un taux interbancaire moyen sur la journĂ©e, notamment pour une banque dont le taux moyen, pour une durĂ©e spĂ©cifique, entre dans le calcul d'un index ;
  • la valeur d'un index lui-mĂŞme, par exemple la Banque centrale europĂ©enne contribue quotidiennement la gamme des Euribor.

La fonction de contribution s'applique essentiellement aux marchés de gré à gré plutôt qu'aux marchés organisés, où les prix sont formés par la confrontation informatisée des ordres d'achat et de vente au sein d'un carnet d'ordres central. Toutefois, elle s'applique aussi aux titres peu liquides, tels que les warrants et les certificats, et certaines actions ; la banque d'investissement, qui émet warrants et instruments, ou qui introduit en bourse une société de faible capitalisation, en anime ensuite le marché, généralement en vertu d'un contrat d'animation signé avec la bourse. L'animateur de marché chargé de ces titres, au sein du service clientèle, les cotes sous la forme d'ordres d'achat et de vente à cours limite qu'il transmet électroniquement à la bourse.

Contribuer requiert l'installation d'un serveur de contribution, un logiciel qui transmet sur le réseau d'un intégrateur, comme Reuters ou Bloomberg les cotations saisies à l'écran par l'opérateur.

Ces données sont alors rediffusées auprès de tous les autres acteurs du marché abonnés au service. L'affichage, à une seconde donnée, d'un cours de change, est ainsi l'effet d'une transaction conclue et contribuée par un service clientèle quelque part dans le monde.

Principal et agency

On peut effectuer les opérations (trading) soit selon le mode principal soit selon le mode agency :

  • Principal signifie que les opĂ©rations effectuĂ©es apparaissent au bilan de l'Ă©tablissement et consomment par consĂ©quent ses fonds propres. Ces opĂ©rations doivent ĂŞtre prises en compte dans le dispositif Bâle II et vraisemblablement ĂŞtre incluses dans le reporting destinĂ© Ă  l'autoritĂ© de tutelle bancaire.
  • Agency signifie que les opĂ©rations mettent le client face au marchĂ© ; la banque ou le courtier n'est qu'un agent, prestataire de service, Ă  qui le client dĂ©lègue le cas Ă©chĂ©ant le respect de ses propres obligations rĂ©glementaires. Si le compte de rĂ©sultats de l'agent enregistre sa rĂ©munĂ©ration, en revanche le compte de bilan n'est pas affectĂ©. L'activitĂ© agency est neutre sur le calcul d'adĂ©quation des fonds propres et n'entame pas les limites de contrepartie que l'on s'applique en principal.

Outils utilisés

  • L'affichage de dĂ©pĂŞches et de cotations en temps rĂ©el ; si l'opĂ©rateur est un gĂ©rant, il utilise Ă©galement des outils qui affichent des historiques de cours, comme Datastream, de classement de fonds, comme Morningstar ou Standard & Poor's ; s'il est spĂ©cialisĂ© sur les actions, il utilise encore des outils d'analyse financière sur les Ă©metteurs, comme Research Direct ou First Call, de calcul de consensus, comme I/B/E/S (en), ou d'analyse factorielle de la performance, comme Barra ou Statpro (en).
  • Les cartes de prix (pricers), souvent des feuilles Excel dotĂ©es de macros, pour effectuer des calculs directement sur les prix de marchĂ©, par exemple un cours de change croisĂ© Ă  partir des cotations entre deux couples de devise ayant une devise commune.
  • L'enregistrement des nĂ©gociations et la tenue de position qui en rĂ©sulte.
  • Le cas Ă©chĂ©ant, des systèmes de trading Ă©lectronique.
  • Un outil de contrĂ´le de limites d'engagement sur une contrepartie ou une classe d'actifs. Cet outil est le plus souvent intĂ©grĂ© Ă  celui de tenue de position.
  • Des outils de reporting qui restituent les positions et les Ă©ditions Ă  valeur ajoutĂ©e Ă©tablies par le post-marchĂ©.
  • Une tĂ©lĂ©phonie Ă©voluĂ©e, qui enregistre gĂ©nĂ©ralement les conversations avec les clients, en prĂ©vision d'Ă©ventuels litiges, et qui permet le cas Ă©chĂ©ant de prendre un appel d'un client sur n'importe quel poste de travail.

Références

  1. « Qu'est-ce qu'un Front office, un middle office et un back office ? », sur Politique.net (consulté le )
  2. « Les métiers de la banque, la finance et l'assurance », sur www.master-mbfa-orleans.org (consulté le )
  3. « Les métiers de la gestion – AFG » (consulté le )
  4. Henri Cheynel, « Les métiers de back office dans la banque: leur personnel, leur évolution » [PDF], sur observatoire-metiers-banque.fr, (consulté le )
  5. « "Jérôme Kerviel : un professionnel médiocre, génie de la fraude." », sur Capital.fr, (consulté le )
  6. « Arrêté du 11 janvier 1990 relatif à la terminologie économique et financière - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi

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