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Frappes de missiles de croisière de 1993 en l'Irak

Les frappes de missiles de croisière de 1993 en l'Irak ont été ordonnées par le président américain Bill Clinton à la fois en représailles et comme avertissement après la tentative d'assassinat par des agents irakiens présumés sur l'ancien président américain George H. W. Bush lors d'une visite au Koweït du 14 au 16 avril 1993[1].

Frappes de missiles de croisière de 1993 en l'Irak
Opération Bushwacker
Informations générales
Date
Lieu Golfe Persique
Issue Destruction du siège du renseignement à Bagdad
Belligérants
Drapeau des États-Unis États-UnisDrapeau de l'Irak Irak
Pertes
AucuneInconnu
9 civils tués (sources irakiennes)

Le 27 juin 1993, 23 missiles de croisière Tomahawk ont été lancés par deux navires de guerre de la marine américaine dans le centre-ville de Bagdad dans le cadre de l'opération Bushwacker . Celles-ci ont touché un bâtiment qui était le siège du service de renseignement irakien dans le quartier de Mansour (en) à Bagdad. L'Irak a affirmé que neuf civils avaient été tués dans l'attaque et que trois maisons civiles avaient été détruites.

Complot d'assassinat de George H. W. Bush

Dans la nuit du 13 avril 1993, un jour avant que George H. W. Bush devait se rendre à Koweït pour commémorer la victoire de la coalition internationale contre l'Irak baasiste dans la guerre du golfe Persique, les autorités koweïtiennes ont arrêté 14 personnes soupçonnées d'avoir voulu tué Bush à l'aide d'explosifs dissimulés dans une Toyota Land Cruiser, apparemment le plan était de la faire exploser à l'université de Koweït City[2].

Les Koweïtiens ont récupéré le Land Cruiser, qui contenait entre 80 et 90 kilogrammes d'explosifs plastiques, composés majoritairement de RDX, reliés à un détonateur (appelé "appareil Bush" dans un rapport de laboratoire du FBI). Ils ont également récupéré dix engins explosifs en plastique en forme de cube avec des détonateurs (appelés "bombes cubiques" dans un rapport de laboratoire du FBI) du Land Cruiser[3].

Responsable

Clinton était convaincu que l'attaque avait été orchestrée par le service de renseignement irakien grâce à deux éléments de preuve. Premièrement, les suspects du complot ont fait des aveux détaillés aux agents du FBI au Koweït. Cependant, les accusés ont rétracté les aveux et ont dit qu'ils avaient été battus dans une confession fabriquée[4].

Deuxièmement, les experts du FBI et de la CIA ont affirmé que les voitures piégées capturées avaient été fabriquées en Irak, y compris une voiture piégée de 80 kilogrammes trouvée à Koweït le 14 avril. Cependant, ces explosifs ont été produits en masse dans tout le Moyen-Orient et pas seulement en Irak.

En octobre 1993, le journaliste d'investigation new-yorkais Seymour Hersh a qualifié l'affaire du gouvernement américain de "gravement défectueuse", notant que sept experts en bombes lui avaient dit que les engins étaient produits en série et probablement pas fabriqués en Irak. En fin de compte, une analyse du Centre de mission antiterroriste de la CIA a conclu que le complot d'assassinat avait très probablement été fabriqué par les autorités koweïtiennes. Les analystes de la CIA ont conclu que le gouvernement koweïtien "a peut-être alors décidé de prétendre que cette opération (de contrebande) était dirigée contre Bush" en expliquant les origines du complot d'assassinat présumé[5] - [6].

En 1994, cinq irakiens et un koweïtien reçoivent une condamnation à mort pour ce complot, d'autres des peines de prison. Le 20 mars 1995, la plus haute cour d'appel du Koweït confirme la peine de mort pour deux irakiens, Raed al-Asadi et Wali al-Ghazali, deux autres, Salem Nasser Roomi al-Shimmary et Bandar Ajeel al-Shimmary, voient leur peine commué en emprisonnement à vie, la peine d'un troisième Irakien, Adel Ismael al-Otaibi, a été réduite à 15 ans de prison suivis d'une expulsion, le koweïtien Bader Jead al-Shimmary est condamné finalement cinq de prison pour trafic d'alcool[2].

En 1997, un rapport de l'inspection général du Département de la Justice des États-Unis (DoJ), saisi après des allégations de mauvaise interprétation des résultats du laboratoire du FBI après interrogatoires des représentants du DoJ, du FBI et de la CIA, déclare que l'administration américaine disposait d'informations importantes et d'autres preuves indiquant une implication irakienne en plus de l'identification du matériel explosif[7].

Frappes de missiles

Entre 1 h 0 du matin et 2 h 0 du matin, heure locale, dans la nuit du 26 au 27 juin 1993, 23 missiles de croisière BGM-109 Tomahawk ont été lancés par deux navires de guerre de la marine américaine dans le centre-ville de Bagdad. 16 ont touché le six bâtiments du siège du service de renseignement militaire irakien dans le quartier de Mansour à Bagdad, 4 autres sont tombés dans l'enceinte de ce complexe[8]. L'Irak a affirmé que neuf civils avaient été tués dans l'attaque et que trois maisons civiles avaient été détruites. Les rapports ultérieures contradictoires indique 6 à 8 civils tués et une vingtaine de blessés car 3 missiles ont raté leur cible[9].

Les missiles ont été tirés depuis le destroyer USS Peterson (en) de la classe Spruance (14 missiles) en mer Rouge et le croiseur USS Chancellorsville (en) de la classe Ticonderoga (9 missiles[10]) dans le golfe Persique[8].

Le secrétaire à la Défense, Les Aspin, a déclaré dans une interview du 27 juin 1993 au Washington Post :

« Ce que nous faisons, c'est envoyer un message contre les personnes qui étaient responsables de la planification de cette opération [...] [Si] quelqu'un demande aux mêmes personnes de recommencer, ils se souviendront de ce message. »

Notes et références

  1. (en) « U.S. Strikes Iraq for Plot to Kill Bush », sur The Washington Post,
  2. (en) « Kuwait court upholds Bush plot verdicts », sur United Press International, (consulté le ).
  3. (en) « THE BUSH ASSASSINATION ATTEMPT », sur Department of Justice/FBI Laboratory,
  4. (en) « Plot by Baghdad to Assassinate Bush is Questioned », sur The New York Times,
  5. (en) « CIA SAYS IRAQI PLOT TO KILL BUSH MAY BE FICTION », sur Chicago Tribune,
  6. (en) « A CASE NOT CLOSED », sur The New Yorker,
  7. https://irp.fas.org/agency/doj/oig/fbilab1/05bush2.htm
  8. (en) « Cruise Missile Strike - 26 June 1993. Operation Southern Watch », sur GlobalSecurity
  9. (en) Dino Kritsiotis, « The Legality of the 1993 US Missile Strike on Iraq and the Right of Self-Defence in International Law », The International and Comparative Law Quarterly, vol. 45, no 1, (lire en ligne).
  10. (en) « CG 62 - USS Chancellorsville », sur www.seaforces.org
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